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14 juillet 2007

VDS95 PSYKA PERSONNAGES 130707

aTypologie

On pourrait classer certains personnages en se fondant sur leur seule identité, mais c’est un critère empirique dont il ne faut pas abuser et qui est toujours secondaire par rapport à la détermination morphologique des types, c’est‑à‑dire à leur classification en fonction des actions qu’ils exécutent.

Caractéristique majeure des cauchemars des enfants, nombre de personnages se répartissent dans deux des types et certains dans les trois. Ainsi, les parents, et autres membres de la famille, bien qu’ils soient le plus souvent considérés comme des victimes, font souvent fonction d’auxiliaire, avec une fréquence relative et des types d’interventions qui sont comme la marque de leur puissance respective. De surcroît, bien que dans un très petit nombre de cas, le père ou la mère remplissent les fonctions de l’agresseur, il faut le mentionner. Cette labilité des éléments du cauchemar de l’enfant, dont on trouvera plus loin d’autres exemples (changements de rôles, suites d’actions qui s’opposent ou se contredisent) pourra être mise en rapport avec la nature de l’angoisse et de son expression dans le cauchemar de l’enfant, qui témoigne d’un monde mouvant et peut sûr et dont différents éléments peuvent revêtir des valeurs opposées. Outre la mise en évidence d’éléments du cauchemar, sur lesquels l’interprétation de leur contenu pourra s’appuyer, la typologie des personnages suggère une classification des récits en fonction des types de chacun d’entre eux actualise. Si on s’en tient au nombre des actants, on aura ainsi des récits à zéro, un, deux, voire même trois actants. En prenant en considération la nature du type actualisé, on peut distinguer : 1°/ des récits qui n’en actualisent aucun : ce sont les récits sans personnages ou présentant des personnages dont les rôles ne sont pas définis qui ont été évoqués à propos des événements atypiques du cauchemars, 2°/ des récits faisant figurer le seul type de la victime : les récits n’actualisant que le type de la victime comportent des événements tels que : chute, maladie, accident, etc., 3°/  le seul type de l’agresseur : les récits où ne figure que le type de l’agresseur sont des récits mentionnant la seule irruption de l’agresseur, auquel cas d’ailleurs on aurait pu estimer aussi bien que c’est l’ensemble de la famille du sujet qui remplit le rôle de la victime, 4°/  la victime et l’auxiliaire, 5°/  l’agresseur et la victime : ce sont, de loin, les récits les plus nombreux. La victime peut tomber ou se perdre puis rencontrer un agresseur, ou rencontrer un agresseur et tomber, ce qui constitue à la fois une façon de s’exposer au danger, et une manifestation d’impuissance. Elle peut être aussi être prise dans un incendie et avoir affaire à des agresseurs. Ce sont donc des récits qui montrent l’existence de formes intermédiaires entre les classes 2 et 5, de même que nous avons des formes intermédiaires entre les classes 1 et 5 et que les récits de type 3 peuvent être considérés comme des variantes de ceux de la classe 5, 6°/  l’agresseur, la victime et l’auxiliaire : ces récits sont donc les seuls qui actualisent les trois types de personnages et n’importe lesquels des constituants.

Cela peut être des éléphants, tigres, panthères, chiens, chiens – loups, ours, araignées, guêpes, renards, lézards, poissons, piranhas, requins, phoques, baleines, hippopotames, toucans, grenouilles, vers de terre, souris, autruche ; chiens, chars, vache, lion, taureau, crocodiles, etc.

Un animal peut être méchant et montrer ses dents, ouvrir sa gueule ou tout simplement menacer la victime. Généralement, les animaux n’effectuent pas de capture, d’enlèvement ou encore ne transportent pas la victime dans leur repaire.

Généralement, les animaux sont des auxiliaires. Hormis le chien, les animaux arrivent généralement à s’opposer aux agresseurs, lorsque leurs intentions sont bonnes.

Le loup est un agresseur typique. Il dévore la victime beaucoup plus souvent qu’il ne la mord. Mais, il peut juste se contente de rendre impuissante la victime avec sa gueule.

Généralement, le lion s’en prend à la victime.

Un serpent peut facilement tuer dans les cauchemars. Généralement, cela est accompagné de sévices.

Généralement, cela désigne les objets dérobés : argent, bijoux, sacs à main, etc.

Ceci explique que généralement les objets sont passifs et victimes d’enlèvement. Ils peuvent être un substitut du sujet.

Les personnes se répartissent dans les trois catégories du cauchemar : victime, agresseur ou encore auxiliaire.

Cela peut désigner : araignée géante, diables ou démons, vampires, squelettes, ogres, sorciers, dragons, monstres, géants, la « Dame Blanche », « un homme de feu », un « homme – gorille », un « sauvage », « quelque chose avec des gros yeux », « une chaussure géante », des robots, des statures, des armures, licorne, etc.

Généralement, la créature fantastique s’en prend à la victime.

Le trait saillant est la fréquence avec laquelle les relations d’auxiliaires et de victimes s’établissent à l’intérieur de la famille. Cependant, on remarque que dans un nombre non négligeable de cas, le sujet bénéficie de l’intervention d’autres personnages que les membres de sa famille : policiers, chasseurs, animaux, humains inconnus et même parfois des sorcières. Ceci pourrait témoigner d’une certaine insécurité de certains enfants vis‑à‑vis de leurs proches.

iCousins

iiFrères

iiiGrands-mères

ivMaris de victime

vParents

Ils se trouvent dans les 3 catégories possibles.

üPères

Généralement, dans le cauchemar, il est un auxiliaire puissant, capable de secourir la victime et de s’opposer aux agresseurs.

üMères

La mère est généralement un auxiliaire remplissant essentiellement les fonctions d’aide, quand elle ne refuse pas de répondre à l’appel de la victime ou qu’elle n’a pas besoin à son tour d’être secourue.

[Mères de victime

viTantes

viiSœurs

Généralement, dans le cauchemar, il est un auxiliaire.

La différence entre les étiquettes « hommes », « femmes » et inconnus tient uniquement au fait que dans les deux premiers cas l’identité sexuelle des personnages est mentionnée par le sujet et non dans le troisième. Parfois, certains traits de ces personnages sont mentionnés par le récit et il convient de les étudier en tant qu’attribut des personnages. Une méchante dame, sera une femme méchante qui n’utilisera pas la magie pour l’être. Par ailleurs, en présence de récit lacunaire, des personnages dans le cauchemar peuvent avoir une action sans conséquence et donc être « neutres ».

iVêtu de noir ou de couleurs vives

Comme dans les modalités de l’agresseur, l’obscurité et la couleur noire jouent leur rôle dans les attributs que le récit leur prête. Mais, cette signification est à nuancer, car des couleurs vives peuvent également contribuer à une étrangeté.

iiMétamorphose

Un individu, somme toute à l’allure banale ou à l’allure sympathique, peut subitement se transformer en agresseur : un Père Noël en vampire, par exemple. Cette métamorphose peut, par ailleurs, être rapprochée de celle des parents dans le récit, où elle équivaut cependant semble‑t‑il à la défaillance ou à un refus d’aide de leur part plutôt qu’à leur transformation en agresseurs.

Généralement, dans le cauchemar, il est un auxiliaire.

Des sorcières peuvent être considérées comme « gentilles » et protéger le sujet dans le cauchemar, elle s’opposera dans ce cas aux autres sorcières, méchantes. L’inverse peut être possible, une fée peut être qualifiée d’être méchante. En ce point, on voit combien l’identification des personnages est très souvent confus.

Les voleurs regroupent les personnages désignés sous ce nom par le sujet ou comme des « bandits », « gangsters », etc. Il s’agit dans tous les cas d’agresseurs humains, inconnus du sujet.

Dans l’attitude de ces personnages comiques (dont l’exemple le plus frappant nous est fourni par le bouffon de cour bafouant les conventions sociales) de légères traces de la signification originairement révolutionnaire du symbole phallique matriarcal. On trouve une allusion à ce point dans une des préfaces de G. B. SHAW : « Tout despote doit pour être maintenu dans un état sain, avoir un Sujet déloyal… La démocratie de nos jours a confié le sceptre du despote au peuple souverain, mais le peuple a besoin, lui aussi, d’un confesseur et ce confesseur s’appelle la Critique. La Critique n’est pas seulement médicalement salutaire, elle exerce sur le peuple une attraction positive par sa cruauté, ses allures et ses procédés de gladiateur, la satisfaction qu’elle procure à la jalousie en s’attaquant à ce qui est grand et celle qu’elle procure à l’enthousiasme en jouant ce qui est bien. Elle peut dire des choses que beaucoup voudraient dire, mais n’osent pas… Ses iconoclastes, ses révoltes, ses blasphèmes lorsqu’ils sont bien dirigés taquinent ceux qu’ils choquent. C’est ainsi que la Critique cumule les privilèges du bouffon de cours avec ceux du confesseur. Si GRAICK GARRICK avait appliqué au docteur JOHNSON le surnom de PUNCH, il aurait dit une chose profonde et spirituelle, tandis que le docteur JOHNSON, en lançant cette épithète à GARRICK, n’a utilisé que l’injure la plus minime qui puisse s’adresser à un acteur. »

Si les personnages des contes sont stables, le monde est instable selon les contes. Il est en effet intéressant de remarquer que les études morphologiques, comme celles attachées au sens caché des contes, ont redécouvert chacune à leur manière cette plasticité du monde physique et cette apparente rigidité des personnages qui les confine au rang d’archétype. Face à cette multiplicité fluctuante mais bien rangée, les actions qu'ont à charge ces entités subissent elles-mêmes une inflation dramatique à la hauteur de la radicalité de leur essence : défis de sagacité, exploits physiques, combats, etc. se succèdent, frisant toujours une issue fatale.

Il nous faut à cet endroit revenir à la perception que l'enfant (et dans une certaine mesure, comme nous l'avons précédemment suggéré, une tranche de la population plus âgée) a de son environnement : pour lui, qui n'a guère de référentiel quant à la durée d'une épreuve, qui sait ses capacités diminuées par rapport à celles de son entourage adulte, et qui n'a pas encore beaucoup l'expérience de l'autonomie et de la possession du monde, toute épreuve, aussi minime soit-elle, lui apparaît comme une opposition titanesque. A nouveau, le conte rejoue cette disproportion avec ses personnages ; il y fournit même un apaisement, soit par la réussite (non obligatoire) de l'épreuve, soit par le traitement dédramatisé, que nous évoquions dans le chapitre précédent, que subit cette dernière. Ainsi les monstres, les ogres et les sorcières sont-ils des exagérations en regard du monde quotidien, mais ils s'adaptent tout simplement à la mesure de l'angoisse ressentie ; ils lui fournissent une expérience codée, appropriée et appropriable, et plus loin encore maîtrisable.

Dans le conte, tout élément physique – quelle que soit sa nature – se trouve doué d'une double capacité de sortir de son état et d'agir comme un être pensant ; ce sont là les conséquences de l'appropriation. Ceci dit, il est intimement lié à l'unicité de son identité : il n'est conçu que comme unidirectionnel, monolithique. Ses intentions ne changent pas : il est méchant ou bon, mais pour convenir aux besoins de la différenciation, il ne peut ni muer ni dévier de sa nature sans porter un préjudice décisif aux conceptions manichéennes qui président au conte (et à travers lui à l'inconscient).

L'enfant découpe le réel en tranches de permanence, pour éviter d'être englouti par le manque de cohérence de ce dernier. Que sa mère le gronde, et par là même devienne une entité incompréhensible, loin de l'amour qu'il attend d'elle, il en fait dans son esprit deux : une sympathique, et une autre hostile. Il scinde en deux personnages constants cette personne fluctuante, selon son comportement (ses actes) et non selon son identité propre. Ainsi le conte permet une expression simple de mécanismes difficiles à cerner, et surtout pour l'enfant lui‑même. Ils vont en fait un peu plus loin que lui : s'il présuppose un clivage dans l'entité " mère ", en d'autres termes si la distinction qu'il fait entre bonne et mauvaise incarnation est vraie pour son inconscient mais contestée par l'affirmation de ses sens (sa mère est toujours identique à elle-même, au moins physiquement), il ne se le formule que rarement aussi radicalement. Cela reste une sorte d'idée, de penchant un peu nébuleux ; le conte, en lui donnant une structure imagée où ce pré-sentiment rencontre un écho plus abouti, résonne en lui d'une façon très sensible. Et même à des âges plus avancés : l'ambivalence des personnages que mettent en scène ces histoires, sous leur apparente immuabilité, reste de nos jours au moins, l'un des plus grands attraits de ces formes de narration.

Si une telle démarcation n'est ni flagrante, ni systématique dans le monde quotidien, elle est très bien illustrée dans le domaine du conte, par l'apparition fréquente de la marâtre comme image négative de la mère. La belle mère, invariablement hostile, vient dans le foyer comme pour nuire à l'enfant du premier lit. Elle lui enlève le père aimé, mais plus que cela elle s'en prend directement à lui - illustration de cette connivence aux sensibilités refoulées que nous avons déjà décelée dans nos textes (la jalousie qu'éprouve l'enfant se traduit par la méchanceté de cette fausse mère, qui est de plus renforcée par son assimilation à la mauvaise mère du domaine réel).

iProjection du « lecteur enfant » sur la marâtre / anti-héros

Dans tous les cas de figure, la marâtre, peut correspondre à une incarnation mauvaise de la mère ; mais elle peut aussi être habitée par une parente que craint l'enfant (une grand-mère par exemple) ; et, plus loin encore, elle peut être l'incarnation des pulsions de l'enfant lui-même, des penchants qu'il condamne déjà en lui (cela donc ne peut arriver qu'après la crise œdipienne) et qu'il incarne dans une image de son " mauvais moi ", distinct de l'idéal du héros. De là il ne faut pas loin pour trouver dans chaque intervenant autre que le héros (appelons ces derniers des personnages transversaux) une incarnation d'une partie refoulée du lecteur, une incarnation de lui-même, de certains instants de son existence, qui ne correspondent pas à l'idéal qu'il s'en fait - place dévolue au héros ; dans cette optique chaque personnage du conte équivaut donc à un " Moi de cet instant ", de " cet " instant " où j'ai agi de la même façon ".

iiExemples

Citons pour exemple Blanche Neige, Cendrillon, la Belle et la Bête, la mauvaise fée de la Belle au Bois Dormant, la sorcière dans HANSEL et GRETEL y répondent tout aussi bien. Dans Blanche Neige, la sorcière est jalouse de sa belle fille ; elle est une image de la méchante mère, qui, pour l'enfant, voit dans sa descendance une rivale. Maintenant, la méchante sorcière tente Blanche Neige par des appâts qui lui promettent plus de beauté encore (un ruban, un peigne) : Blanche Neige y succombe, allant par là vers le même narcissisme que celui de sa belle-mère. Elle s'efface à son profit - et tombe dans le coma, laissant la reine seule, incarnation de ses mauvais penchants pour l'orgueil, habiter l'histoire. De fait, la sorcière est aussi (mais pas seulement) une incarnation des pulsions d'orgueil, de narcissisme de notre héroïne, et donc du lecteur. Ce dernier les refusant, le conte permet de les mettre en scène sous la forme de l'opposant - autrement dit de ce qu'il faut dépasser.

üLa marâtre « au masculin »

On peut aller plus loin encore, et trouver dans les personnages masculins une homologie de construction avec les Barbe Bleue, les Ogres, les loups parfois, etc.

L'exagération des traits, les motivations intrinsèques à leur nature, l'absence de nom individuel au profit d'une appellation se faisant par les caractères physiques (BLANCHE NEIGE, BOUTON D'OR, etc.), la répétition des formes et des identités d'un conte à l'autre (l'omniprésence du prénom Ivan dans les contes russes, la persistance de la nature de l'opposant - le loup, BABA YAGA, l'Ogre, la Marâtre, etc.), tout concourt à cette prédestination du personnage.

Dans l’attitude de ces personnages comiques (dont l’exemple le plus frappant nous est fourni par le bouffon de cour bafouant les conventions sociales) de légères traces de la signification originairement révolutionnaire du symbole phallique matriarcal. On trouve une allusion à ce point dans une des préfaces de G. B. SHAW : « Tout despote doit pour être maintenu dans un état sain, avoir un Sujet déloyal… La démocratie de nos jours a confié le sceptre du despote au peuple souverain, mais le peuple a besoin, lui aussi, d’un confesseur et ce confesseur s’appelle la Critique. La Critique n’est pas seulement médicalement salutaire, elle exerce sur le peuple une attraction positive par sa cruauté, ses allures et ses procédés de gladiateur, la satisfaction qu’elle procure à la jalousie en s’attaquant à ce qui est grand et celle qu’elle procure à l’enthousiasme en jouant ce qui est bien. Elle peut dire des choses que beaucoup voudraient dire, mais n’osent pas… Ses iconoclastes, ses révoltes, ses blasphèmes lorsqu’ils sont bien dirigés taquinent ceux qu’ils choquent. C’est ainsi que la Critique cumule les privilèges du bouffon de cours avec ceux du confesseur. Si GRAICK GARRICK avait appliqué au docteur JOHNSON le surnom de PUNCH, il aurait dit une chose profonde et spirituelle, tandis que le docteur JOHNSON, en lançant cette épithète à GARRICK, n’a utilisé que l’injure la plus minime qui puisse s’adresser à un acteur. »

Certains auteurs utilisent des personnages historiques connus comme JEANNE D’ARC, ALIENOR D‘AQUITAINE, qui ont laissées leur nom dans la mémoire collective et dont les actions sont historiquement attestées. Mais quelques auteurs utilisent des personnages qui ont existé mais qui ne sont pas ou peu connus mais qui ont participé à une action, un événement historique connus. Avec ces personnages, les auteurs nous font participer à de grands évènements qui ont façonné notre passé : biographie romancée d’une famille royale, guerres... C’est un type de roman difficile à écrire, puisqu’il faut introduire de l’imaginaire dans une vérité bien connue par des sources scientifiquement étudiées. Ces romans permettent de donner à l’enfant une autre vision du personnage ou de l’événement historique qu’il a vu et appris pendant ses cours d’histoire. Par exemple Brigitte COPPIN a écrit un roman sur la vie d’ ALIENOR D’AQUITAINE.

 

aFacteurs le déterminant

Contrairement à ce que suggère la théorie psychanalytique, la société a une incidence sur la dynamique de la personnalité et que, par ailleurs, l’évolution de la personnalité ne dépend pas aussi exclusivement qu’on l’a supposé de la biologie et des premières expériences de l’enfant, sans égard pour le milieu où il évolue.

Si par ailleurs, la société a une telle influence sur la personnalité, il importe de mieux comprendre de quelle façon elle opère. Il faut surtout que l’homme soit mieux protégé, par l’éducation ou d’autres moyens, contre son effet potentiellement destructeur. Il faut qu’il soit mieux équipé pour modifier la société de façon qu’elle ne soit plus un obstacle à son épanouissement, mais un cadre qui le facilite et l’encourage. Bref, il faut à la fois que l’homme mène en société une vie qui soit bonne et qu’il crée à chaque génération la société qui est bonne pour lui et pour les autres. Dans ces conditions, il semble à BETTELHEIM que nous ne pouvons plus envisager de modifications de la personnalité indépendamment du contexte social. Même si, dans certains cas, l’environnement n’est pas en cause, il n’en est plus ainsi pour le grand nombre, et si le rythme d’évolution de la société s’accélère encore, ce ne sera même plus vrai pour la minorité. Il suffit de penser à la révolution CHINOISE et à la modification radicale qu’elle affirme avoir opéré dans la personnalité CHINOISE qui, plus qu’aucune autre, semblait confinée dans des structures traditionnelles immuables. Ce que la psychanalyse a déjà apporté à l’édification de la personnalité dans un contexte social stable doit aujourd’hui être réalisé pour une personnalité et un contexte social en interaction et en évolution constante.

bTypologie 

Désigne un trouble de la personnalité caractérisé par l’inobservation des règles sociales, l’indifférence affective, une violence impulsive ou une froide insensibilité. Le comportement est très éloigné des normes sociales admises. Il n’est pas modifiable par l’expérience y compris les sanctions. Les Sujets de ce type sont inaffectifs et peuvent être anormalement agressifs ou irresponsables. Ils supportent mal les frustrations, accusent les autres ou fournissent des explications spécieuses pour les actes qui les mettent en conflit avec la société.

Trouble de l’identité qui se traduit par la coexistence chez un Sujet d’une ou de plusieurs personnalités séparées les unes des autres et donc chacune peut prendre à tour de rôle le contrôle de l’ensemble des manières d’être de l’Individu en question au point de lui faire vivre des doubles vies. Cette notion de personnalité multiple est issue du magnétisme et relève d’une conception de l’inconscient antérieure à la doctrine FREUDIENNE. Elle est liée aux phénomènes de somnambulisme, de spiritisme et d’automatisme mental tels qu’ils apparaissent au milieu et à la fin du 19ème siècle, dans l’histoire de la première psychiatrie dynamique. Le premier cas fut décrit en 1815 par le médecin américain John KEARSLEY MITCHELL qui raconta l’histoire de Mary REYNOLDS, jeune fille de 19 ans atteinte d’une dissociation complète de la personnalité. Elle eut deux vies différentes jusqu’à l’âge de 35 ans, et vécut ensuite dans son état second sans jamais plus en sortir jusqu’à sa mort. Dans son premier état elle était calme et plutôt dépressive, tandis que dans le second elle se montrait manique, créative, débordante d’activité et d’imagination. Cette notion tomba en désuétude vers 1910 et fut remplacée par des concepts issus de la nosographie BLEULERIENNE ou de la psychanalyse : dissociation, clivage, dépersonnalisation. C’est Théodore FLOURNOY en 1900 avec l’histoire de la spirite Catherine‑Elise MÜLLER (1861‑1929) l’une des meilleures descriptions du phénomène de double vie.

 

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