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14 juillet 2007

VDS95 PSYKA CAUCHEMAR CHEZ L'ENFANT 130707

Le cauchemar se trouve au carrefour entre psychologie du rêve et psychologie de l’angoisse.

Pour BROUGHTON (1968), le cauchemar est considéré comme une perturbation du sommeil de l’enfant de l’enfant placée sur le même plan que l’énurésie nocturne, le somnambulisme, les terreurs nocturnes. Il serait associé à une brusque activation pendant la phase de sommeil profond (phase 4 du sommeil selon les psychophysiologiques, caractérisé par des ondes lentes). Plusieurs catégories existent dans les cauchemars : d’une part, avec ou sans mouvement oculaire, sommeil particulièrement dramatiques et à forte charge d’angoisse, sans représentation mentale ou du moins sans les images caractéristiques de l’activité onirique – au sens strict –, ou, d’autre part des cauchemars avec des mauvais rêves classiques, pouvant succéder à un rêve paisible.

aEtudes voisines

Quant à l’angoisse, son rapport avec le cauchemar est tellement évident qu’il est à peine besoin d’insister. On se donnera pour but d’examiner si les contenus du cauchemar corroborent ce que nous pouvons connaître par ailleurs des peurs de l’enfant, si les catégories permettant l’interprétation de ces peurs peuvent être appliquées avec succès à la description et à l’élucidation du contenu des cauchemars et si, réciproquement, les propriétés dramatiques des cauchemars permettent de saisir mieux la signification des peurs de l’enfant.

On retrouve souvent quelques unes de 31 fonctions de PROPP : un agresseur, un auxiliaire et une victime – héros. Mais, une différence fondamentale entre « cauchemar » et « conte » est que le conte est un récit régulièrement lacunaire, bref et dense.

Concernant le rêve, étant donné l’énorme diversité de ses contenus, le cauchemar apparaîtra comme un sous‑ensemble plus homogène, dont la description ou encore l’interprétation empirique pourra être entreprises avec précision. On peut tenir que toute connaissance ainsi obtenue contribuera à la psychologie du rêve en général dont certains procédés dramatiques peuvent être supposés analogues à ceux que l’étude du cauchemar permettra de décrire. Plus généralement, on est en droit de supposer que certains des résultats d’une étude du cauchemar pourront être transposés dans des domaines voisins, comme ceux de l’imaginaire et du jeu, où l’on peut soupçonner l’existence de mêmes contenus et de semblables procédés d’expression.

bCaractéristiques

On distingue 3 types de personnages. Chacun de ces types est défini par la liste des fonctions qu’il remplit dans les récits, c’est‑à‑dire par ce qu’à la suite de PROPP, on a appelé sa sphère d’action. On peut d’emblée remarquer que certaines fonctions ne sont jamais remplies par certains actants : jamais un agresseur ne tombe ; jamais une victime n’enlève qui que ce soit ; jamais un auxiliaire ne se perd, etc. On peut encore remarquer que certaines fonctions ne sont remplies que par un actant : seuls les auxiliaires avertissent, soignent, libèrent, etc. Enfin, bien que certaines actions soient accomplies par plus d’un type de personnages, elles le sont par rapport à un autre actant, ce qui permet de distinguer les constituants dont elles sont une fonction : agresseurs, victimes et auxiliaires sont tous capables, à des degrés divers, de violences ; mais ces violences sont exercées sur des actants différents. Les seuls cas difficiles qu’on puisse rencontrer sont ceux de récits lacunaires qui peuvent laisser indéterminé le rôle d’un personnage. On remarque que ce n’est pas l’identité des personnages qui intervient dans leur classement, mais uniquement les fonctions qu’ils remplissent dans le récit.

Nous pouvons remarquer que le cauchemar fait évoluer des personnages font les rôles sont à la fois bien définis mais non sans une certaines mouvance dont on peut relever les aspects les plus caractéristiques.

L’agresseur peut aisément être défini comme celui qui fait démarrer les hostilités. Si leur puissance est généralement montrée comme redoutable, elle n’est pas sans limite : il leur arrive parfois des mésaventures, et il existe au moins un cas où ils changent brusquement de rôle et secourent leur propre victime.

Le méfait regroupe des dizaines d’actions : enlèvement, vol, dommages corporels, etc. Le méfait, d’un point de vue morphologique, constitue toujours le nœud de l’intrigue du conte. Mais, tandis que la description de PROPP fait de chaque fonction un genre d’action, une fonction comme celle du « méfait » aura pour équivalent dans l’analyse des cauchemars un grand nombre de fonctions différentes, d’extension beaucoup plus réduite comme : poursuite, capture, enlèvement, sévices, etc. Une telle description, face à un récit souvent lacunaire, permettra ainsi d’établir des contenus fondamentaux de l’angoisse qui sont figurés de bien des manières dans le cauchemar, ce qui est un moyen de déterminer quels ils sont.

Les auxiliaires peuvent à la fois avoir des traits communs avec agresseurs ou encore victimes. Ils peuvent avoir pour fonctions caractéristiques d’aider la victime ou s’opposer à l’agresseur (ce qui est une autre manière de secourir la victime). Mais, il peut leur arriver de ne pas répondre à la victime. Ils se trouvent également parfois en mauvaise position et se comportent alors comme des victimes face à l’agresseur. Et, dernier cas de figure, ils peuvent manifester des pouvoirs identiques à ceux de l’agresseur.

Certes, les victimes sont les personnages qui subissent des malheurs, mais elles ne sont pas pour autant toujours passives, elles tentent – bien souvent – de diverses manières de se protéger et s’opposent parfois victorieusement à l’agresseur. Il leur arrive aussi, au contraire, de s’exposer au danger et, parfois, de faire le jeu de l’agresseur.

cTypologie

 

dApparaît

On s’interrogera sur l’étude des rêves chez l’enfant dès lors qu’ils peuvent en relater leur contenu.

Il importe de se faire comprendre de l’enfant afin d’obtenir effectivement de lui le récit d’un cauchemar. Ce problème suppose qu’un vocabulaire commun existe ou puisse être établi entre l’enquêteur et les sujets : c’est un problème pratique de définition. Pour les jeunes sujets, un rêve, comme un cauchemar, c’est un moment durant lequel on dort et ils auront du mal à en voir la différence. On voit que dès l’âge de 5 ans, la grande majorité des sujets interrogés tentent de définir ce qu’est un rêve, tandis que c’est seulement après 7 ans qu’ils tentent de définir ce qu’est un cauchemar. Quoi qu’il en soit, cette 1ère et élémentaire statistique nous assure que le mot « rêve » est suffisamment connu des enfants à partir de 5 – 6 ans pour qu’il serve d’appui à une définition du « cauchemar ». Par contre, ce dernier terme leur moins familier.

Mais, aussi, une fois un récit obtenu, il serait souhaitable de pouvoir s’assurer qu’il s’agit bien du récit d’un cauchemar. Ce problème est beaucoup plus délicat. A la limite, il suppose complètement réalisée l’étude des récits de cauchemars et que ceux‑ci possèdent des propriétés telles qu’elle les distinguent de tous autres récits.

 

« Y avait une petit fille qui était dans la maison, sa maman était partie, et il y avait des loups. Maman avait dit qu’il fallait que tu restes à la maison. Elle avait bien obéi la petite fille mais la fenêtre était restée ouverte. Le loup entra et il mangea la petite fille. Quand la maman est rentrée elle était toute triste et elle dit : ‘’C’est ma faute.’’. C’est un rêve que j’ai inventé ».

iEvidence de la relation agressivité – culpabilité

« Je peux inventer que mon papa était pendant la guerre et qu’on l’avait fusillé ? On avait fusillé mon papa… Je me souviens de rien du tout… On était très malheureux parce qu’on l’avait perdu. Tout le monde pleurait. C’est tout. J’ai fait un petit rêve ».

eSelon

Elle s’est surtout intéressée aux rêves d’enfants d’age préscolaire (2 – 5 ans). Les récits en ont été recueillis au cours d’une enquête, mais à la suite d’un contact plus durable avec chaque sujet. C’est ainsi qu’elle a pu recueillir 190 récits de rêves auprès de seulement 39 sujets. La majorité de ces rêves sont des cauchemars.

C’est un clinicien qui a étudié les dessins de rêves chez l’enfant et il rapporte une série de cauchemars récurrents chez un garçon de douze ans présentant des troubles de comportement, et dont voici les thèmes centraux : « Un bandit m’ouvre le ventre avec un peigne. », « Je suis dans une forêt qui brûle. », « Mon père est pendu pour vols et crimes. », « Mes parents sont guillotinés », « Le lac qui se transforme en marais salant autour de mon père. », « Le bandit qui veut poignarder ma mère. », « Le rêve de mon petit frère dans la maison qui brûle. », « Le voleur qui court après moi. », « Mes parents ont été tués dans un accident. ».

FOULKES et ses collaborateurs ont entrepris la plus vaste étude du rêve chez l’enfant dans le cadre de la psychophysiologie du sommeil, défendent la position traditionnelle et sont frappés par le caractère généralement anodin et réaliste des rêves d’enfants recueillis dans leur laboratoire.

FREUD y voyait l’illustration de sa formule générale du rêve comme réalisation d’un désir.

HALL a critiqué la position de FREUD et affirmé que les rêves d’enfants sont plus complexes qu’on ne l’avait généralement admis.

Quelques rapports de cauchemars d’enfants dont le contenu illustre directement ce que l’auteur pense être leur « contenu latent ».

Dans une étude sur l’anxiété enfantine, elle nous donne d’intéressantes indications sur le contenu des cauchemars racontés par des enfants vus en consultation. Elle constate d’abord une très grande ressemblance entre les rêves provenant de sujets différents, ressemblance qu’elle caractérise d’une part à partir de l’identité des personnages redoutables qui sont mentionnés et dont les deux figures principales sont le voleur et la grosse bête, d’autre part, à partir de la façon dont le sujet se voit dans son rêve : « Souvent en danger de mort, toujours il est impuissant, incapable de se défendre, dépourvu d’armes, cloué au sol. ». On constate alors avec quelle haute fréquence le sujet remplit le rôle de la victime et la façon dont se manifeste son impuissance.

Il rapporte différents cauchemars de cinq enfants vus dans un service pédiatrique.

Il a analysé des rêves de deux filles, surnommées « X » (entre 2 et 6 ans) et « Y » (13 rêves entre 2 et 4 ans dont 5 cauchemars). Des éléments FREUDIENS y sont présents, tels que : excrétions, retour au ventre maternel. Il atteste par ailleurs, ce qui le rattache à FREUD, que les phobies d’animaux proviennent du fait que les enfants leur prêtent un « pouvoir de sanction », de même qu’il est satisfait de trouver un bel exemple de ces symboles oedipiens dont les FREUDIENS ont montré la généralité. Mais, PIAGET introduit le terme de « cauchemars vrais ».

Durant ses entretiens thérapeutiques, il met en place une intervention active auprès du sujet par le jeu de « gribouillis » (SQUIGGLE) à l’occasion duquel les interprétations fusent. Il faut noter qu’il recueille le récit de rêves antérieurs à son intervention, ce qui semble indiquer une forte stabilité du contenu de ceux‑ci par rapport à d’autres conditions. C’est en cela que de tels récits diffèrent de ceux qui sont recueillis par les psychanalystes au cours même d’une psychothérapie de longue durée.

Un garçon de 9 ans qui rêve d’ « une maison en flammes » et « de brigands qui volaient des bijoux ».

« La nuit dernière, j’étais avec deux camarades dans la tour, nous attendions d’être exécutées ».

Le même sujet rapporte un rêve fait à 5 ans : « Une méchante belle‑mère qui avait cassé la pantoufle de verre, elle‑même était CENDRILLON. » et qui ajoute : « Un rêve triste aurait été un cauchemar où sa mère aurait été tuée ». Le même sujet rapporte encore un rêve étrange qui nous parait fort intéressant, ce rêve montrant « des bulles arrivant sur elle en faisant un drôle de bruit, comme celui qu’on entend quand on a mal aux oreilles. Ces bulles sont blanches. Le rêve est vaguement influencé par la science‑fiction et relié à l’idée des comètes et des météores que l’on peut, dit‑on, rencontrer dans l’espace ».

iAnalyse

WINNICOTT interprète ainsi le rêve. Les bulles blanches qui font un drôle de bruit donnent l’image de quelque chose qui vient à la vie « à l’intérieur », succédant à la phase de mort. On voit avec quel éclectisme WINNICOTT quitte une conception du symbolisme habituellement empruntée à FREUD ou KLEIN pour recourir à des procédés d’interprétation qui rappellent ceux de JUNG.

 

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