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8 août 2003

PSYCHANALYSE PSYCHONEVROSE

Chapitre 1 PSYCHO.. 1

a -névrose. 1

i Celle de défense. 1

a Hystérie. 1

Un JANET.. 2

Deux BREUER.. 2

Trois FREUD.. 2

b Névrose obsessionnelle. 3

Un Son déroulement 3

Deux Les deux sortes. 3

· Obsessions typiques. 3

· Obsessions reprochées. 4

· Obsessions à défense secondaire. 4

i Exemple. 5

c La paranoïa. 5

Un Exemple. 6

a-névrose

Terme employé par FREUD pour caractériser, dans leur opposition aux névroses actuelles, les affections psychiques où les symptômes sont l’expression symbolique des conflits infantiles, à savoir les névroses de transfert et les névroses narcissiques.

Terme employé par FREUD dans les années 1894-1896 pour désigner un certain nombre d’affections psychonévrotiques (hystérie, phobie, obsession, certaines psychoses et encore des hallucinations aiguës), en y mettant en évidence le rôle, découvert dans l’hystérie, du conflit défensif. Une fois acquise l’idée que, dans toute psychonévrose, la défense a une fonction essentielle, le terme psychonévrose de défense, qui se justifiait par sa valeur heuristique, s’efface au profit de celui de psychonévrose. Leurs symptômes surviennent par le mécanisme psychique de la défense (inconsciente), c’est‑à‑dire par la tentative de refouler une représentation inconciliable qui était entrée dans une opposition pénible avec le Moi du malade.

On pouvait déjà considérer avant FREUD comme généralement admis que le complexe symptomatique de l’hystérie pour autant qu’il est à ce jour compréhensible justifie l’hypothèse d’un clivage de la conscience et le rôle que ce caractère joue dans l’ensemble de la névrose hystérique. BREUER et FREUD s’accordent sur le fait que les symptômes de l’hystérie ne peuvent être compris que s’ils sont ramenés à l’action traumatique d’expériences vécues et que ces traumatismes psychiques sont en rapport avec la vie sexuelle. Pour causer une hystérie, il ne suffit pas qu’à n’importe quelle période de la vie survienne un événement qui touche de quelque façon la vie sexuelle et devient pathogène par la libération et la répression d’un affect pénible. Au contraire, ces traumatismes sexuels doivent appartenir à la première enfance (à l’époque d’avant la puberté) et leur contenu doit consister en une irritation effective des organes génitaux (processus ressemblant au coït). Cette condition spécifique de l’hystérie –passivité sexuelle en des temps présexuels-, sont retrouvés dans tous les cas d’hystérie analysés (parmi lesquels deux hommes). Il suffira de mentionner combien cette présence d’une disposition de facteurs étiologiques accidentels diminue l’exigence d’une disposition héréditaire. D’autre part, ceci ouvre une voie pour comprendre la beaucoup plus grande fréquence de l’hystérie dans le sexe féminin, puisque, même dans l’enfance, c’est lui qui attire le plus les attaques sexuelles. Ce qui pose problème n’est pas l’événement en lui‑même, mais l’action traumatique, à savoir sa réviviscence sous forme de souvenir, après que l’Individu a atteint la maturité sexuelle.

Dans Etat mental des hystériques (1893, 1894), le clivage de la conscience est un trait primaire de l’affection hystérique. Il repose sur une faiblesse innée de la capacité de synthèse psychique, sur l’étroitesse du champ de conscience, stigmates psychiques qui signent la dégénérescence des Individus hystériques.

Sur le mécanisme psychique de phénomènes hystériques (1893), le fondement et la condition de l’hystérie sont la survenue d’états de conscience particuliers, de l’espèce du rêve avec limitation de la capacité d’association. Il propose de les nommer états hypnoïdes. Le clivage de conscience est alors secondaire, acquis. Il se produit du fait que les représentations qui émergent dans les états hypnoïdes sont coupées de la communication associative avec le reste du contenu de conscience.

La défense pour FREUD détient un point nucléaire dans le mécanisme psychique des névroses en question. FREUD ne peut pas déterminer l’âge limite auquel l’atteinte sexuelle joue un rôle dans l’étiologie de l’hystérie. Pourtant la passivité sexuelle après la huitième ou dixième année ne peut amener un refoulement, si des expériences antérieures n’y ont pas prédisposé. La limite inférieure remonte aussi loin que la mémoire elle‑même, donc jusqu’à l’âge tendre de un an et demi ou deux ans. Dans un certain nombre de cas, le traumatisme sexuel (ou la série de traumatismes) a eu lieu dans les troisièmes et quatrièmes années. Cela est crédible eu égard à la névrose ultérieure. Dans chaque cas, une somme de symptômes pathologiques, habitudes, phobies, n’est explicable que si l’on se reporte à ces événement infantiles et la contexture logique des manifestations névrotiques rend impossible d’écarter ces souvenirs surgissant de l’enfance et fidèlement conservés. La trace n’est jamais présente dans le souvenir conscient, mais seulement dans les symptômes de la maladie. On peut prouver que toutes les expériences et excitations qui, à la période postpubertaire, préparent ou occasionnent le surgissement de l’hystérie, n’agissent qu’en éveillant la trace mnésique de ces traumatismes infantiles, trace qui ne devient pas alors consciente mais conduit à la libération d’affect et au refoulement. Ce rôle des traumatismes tardifs s’accorde bien avec le fait qu’ils ne sont pas subordonnés de façon stricte aux traumatismes infantiles, mais peuvent varier en intensité et en nature, depuis le véritable viole jusqu’aux simples approches sexuelles, à la perception d’actes sexuels chez les autres ou à des informations reçues concernant les processus sexuels. FREUD remarque qu’une première rencontre avec le problème sexuel peut provoquer chez des jeunes filles en voie de maturation une névrose d’angoisse. Celle‑ci est combinée de façon presque typique avec une hystérie. L’occasion où surgit cette angoisse virginale ne correspond précisément pas à la première rencontre de la sexualité, mais que chez ces personnes il s’est produit auparavant dans les années d’enfance une expérience de passivité sexuelle dont le souvenir est éveillé lors de la première rencontre.

Son essence peut s’exprimer en une formule simple. Les obsessions sont invariablement des reproches transformés faisant retour hors du refoulement et se rapportant toujours à une action sexuelle de l’enfance accomplie avec plaisir.

Dans une première période –période de l’immoralité infantile- surviennent les éléments qui contiennent le noyau de la névrose ultérieure. Tout d’abord, dans la toute première enfance, les expériences de séduction sexuelle qui rendent plus tard possible le refoulement, puis les actions d’agression sexuelle contre l’autre sexe, qui plus tard apparaîtront comme actions passibles de reproche. A cette période mettra fin l’apparition de la maturation sexuelle –elle‑même souvent anticipée. Alors un reproche s’attache au souvenir de ces actions génératrices de plaisir ; la relation avec l’expérience initiale de passivité permet (souvent, seulement après des efforts conscients dont le Sujet se souvient) de refouler ce reproche et de le remplacer pas un symptôme primaire de défense. Scrupulosité, honte, méfiance de soi‑même, sont les symptômes qui ouvrent la troisième période, période de santé apparente mais de fait de défense réussie. La période suivant, celle de la maladie, est caractérisée par le retour des souvenirs refoulés, donc par l’échec de la défense. On ne saurait décider si le réveil de ces souvenirs se produit plus souvent par hasard et spontanément que par suite de perturbations sexuelles actuelles et pour ainsi dire comme effet marginal de celles‑ci. Les souvenirs ré‑activés, et les reproches formés à partir d’eux, n’entrent pourtant jamais dans la conscience sans être modifiés. Ce qui devient conscient comme représentations obsédantes et affects obsédants, ce qui remplace pour la vie consciente le souvenir pathogène, ce sont des formations de compromis entre les représentations refoulées et refoulantes.

Le contenu attire sur lui l’attention du malade et le seul affect perçu est celui d’un déplaisir vague alors que seul l’affect de reproche conviendrait au contenu de la représentation obsédante. Le contenu de la représentation obsédante est déformé d’une double façon par rapport à celui de l’action de l’enfance. Premièrement, quelque chose d’actuel est mis à la place du passé. Deuxièmement, le sexuel se voit substituer un analogue, non sexuel. Ces deux altérations sont l’effet de la tendance au refoulement qui continue toujours à être en vigueur et que nous attribuons au Moi. L’influence du souvenir pathogène ré‑activé se révèle en ceci que le contenu de la représentation obsédante est encore partiellement identique au refoulé ou bien se déduit de lui par un enchaînement correct des pensées. Si l’on reconstruit, à l’aide de la méthode psychanalytique, la survenue d’une obsession unique, on découvre qu’à partir d’une impression actuelle deux suites différentes de pensées ont été mises en branle. Celle d’entre elles est passée par le chemin du souvenir refoulé se révèle être aussi correcte logiquement que l’autre bien qu’elle soit incapable de conscience et incorrigible. Si les résultats des deux opérations psychiques ne s’accordent pas, on n’en vient pas à une sorte de résolution logique de la contradiction, mais, à côté du résultat de pensée normal, une représentation apparemment absurde entre dans la conscience, comme compromis entre la résistance et le résultat de pensée pathologique. Lorsque les deux suites de pensée arrivent à la même conclusion, elles se renforcent l’une l’autre, si bien qu’un résultat de pensée acquis par des voies normales se conduit, du point de vue psychologique, comme une obsession. Chaque fois que la compulsion névrotique apparaît dans le psychisme, elle provient du refoulement. Les obsessions ont, pour ainsi dire, cours forcé dans le psychisme, non pas à cause de leur propre valeur, mais en raison de la source qui est à leur origine ou qui a apporté une contribution à leur valeur.

Dans le second cas, ce n’est pas le contenu mnésique refoulé mais le reproche, également refoulé, qui parvient par force à se faire représenter dans la vie psychique consciente. L’affect de reproche peut, grâce à une addition psychique, se transformer en n’importe quel autre affect de déplaisir. Ceci accomplit, plus rien ne s’oppose à ce que l’affect substitutif devienne conscient. Ainsi, le reproche (pour avoir accompli l’action sexuelle dans l’enfance) se transforme avec facilité en honte (si un autre pouvait l’apprendre), en angoisse hypocondriaque (crainte des conséquences corporelles nuisibles de l’action passible de reproche), en angoisse sociale (crainte du châtiment social du méfait), en angoisse religieuse, en délire d’observation (crainte de trahir à d’autres l’action commise), en angoisse de tentation (méfiance justifiée dans sa propre force de résistance morale), etc. Par ailleurs, le contenu mnésique de l’action passible de reproche peut être conjointement représenté dans la conscience, ou rester complètement absent ce qui rend très difficile le diagnostic. De nombreux cas, qu’une investigation superficielle considère comme hypocondrie commune (neurasthénique), appartiennent à ce groupe des affects obsédants, en particulier, la soi‑disant neurasthénie périodique ou mélancolie périodique semble, avec une fréquence insoupçonnée, se ramener à des affects obsédants et à des représentations obsédantes, et cette découverte n’est pas indifférente du point de vue thérapeutique.

A côté de ces symptômes de compromis, qui représentent un retour du refoulé et par conséquence un échec de la résistance qui avait été réussie à l’origine, la névrose obsessionnelle construit toute une série d’autres symptômes d’une provenance toute différente. Le Moi, en effet, cherche à se défendre de ces rejetons du souvenir initialement refoulés et crée, dans ce combat défensif, des symptômes qu’on peut réunir sous le nom de défense secondaire. Ce sont tous des mesures de protection qui ont rendu de bons services dans le combat contre les représentations obsédantes et les affects obsédants. Si ces auxiliaires parviennent véritablement, dans le combat défensif, à refouler à nouveau les symptômes du retour [du refoulé] qui s’étaient imposés au Moi, alors la compulsion se transfère aux mesures de protection elles‑mêmes, créant une troisième forme de névrose obsessionnelle, las actions compulsives. Celles‑ci ne sont jamais primaires, jamais elles ne contiennent autre chose qu’une défense, jamais une agression. L’analyse psychique montre qu’elles peuvent être chaque fois pleinement expliquées si on les rapporte au souvenir obsédant qu’elles combattent.

La défense secondaire contre les représentations obsédantes peut s’effectuer par une dérivation forcée sur d’autres pensées, si possible d’un contenu contraire. De là, dans le cas d’une réussite, la rumination compulsive portant régulièrement sur des choses abstraites et suprasensibles, puisque les représentations refoulées sont toujours en relation avec la sensualité. Ou bien le malade essaie de se rendre maître de chaque idée obsédante par un travail logique et en faisant appel à ses souvenirs conscients ; ceci conduit à la compulsion de pensée et de vérification et à la maladie du doute. L’avantage de la perception sur le souvenir, dans ces vérifications, amène et ensuite contraint le malade à rassembler et conserver tous les Objets avec lesquels il est entré en contact. La défense secondaire contre les affect obsédants produit encore un plus grand nombre de mesures de protection qui sont susceptibles d’être transformées en actions compulsives. On peut les grouper selon leurs tendances : mesures d’expiation (cérémonial pesant, observance des nombres), mesures de précaution (toutes sortes de phobies, superstitions, maniaquerie, augmentation du symptôme primaire de la scrupulosité), mesures de crainte de la trahison (collection de papiers, crainte de la compagnie), mesures pour s’étourdir (dipsomanie). Parmi ces actions et ces impulsions compulsives, ce sont les phobies qui jouent le plus grand rôle comme limitations apportées à l’existence du malade. Il est des cas où l’on peut observer la façon dont la compulsion se transfère de la représentation ou de l’affect aux mesures de protection. Il en est d’autres où la compulsion oscille périodiquement entre le symptôme de retour et le symptôme de défense secondaire. Mais il est aussi des cas où aucune représentation obsédante n’est formée et où le souvenir refoulé est directement représenté par la mesure de défense apparemment primaire. Ici est atteint d’un bond le stade qui, ailleurs, vient seulement conclure, après le combat défensif, le déroulement de la névrose obsessionnelle. Des cas sévères de cette affection aboutissent à la fixation de cérémonials, à une folie du doute généralisée ou à une existence d’excentrique, conditionnée par des phobies. Le fait que la représentation obsédante et tout ce qui en dérive ne rencontre aucune croyance de la part du malade, provient sans doute de ce que s’est formé, lors du premier refoulement, le symptôme de défense de la scrupulosité, symptôme qui lui aussi a acquis valeur compulsive. La certitude d’avoir vécu moralement pendant toute la période de la défense réussie, rend impossible d’accorder croyance au reproche qu’implique la représentation obsédante. C’est seulement de façon passagère lors de la survenue d’une nouvelle obsession, et, occasionnellement lors d’états mélancoliques d’épuisement du Moi, que les symptômes pathologiques du retour forcent à la croyance. La compulsion des formations psychiques décrite ici n’a, d’une façon tout à fait générale, rien à voir avec le fait d’accorder croyance et ne doit pas non plus être confondue avec ce qu’on appelle force ou intensité d’une représentation. Son caractère essentiel est bien plutôt son irréductibilité par l’activité psychique capable de conscience, et ce caractère ne subit aucune modification selon que la représentation à laquelle s’attache la compulsion est plus forte ou plus faible, intensément ou non éclairée, investie d’énergie, etc. La seule cause de ce caractère inattaquable de la représentation obsédante ou de ses dérivés est sa relation avec le souvenir refoulé de la première enfance, car, lorsqu’on est parvenu à rendre celui‑ci conscient, ce que les méthodes psychothérapeutiques semblent déjà pouvoir réaliser, alors la compulsion est réduite elle aussi.

iExemple

Un petit garçon de onze ans avait institué obsessionnellement le cérémonial suivant avec de se mettre au lit. Il ne s’endormait pas avant d’avoir raconté à sa mère tous les événements de la journée jusqu’au moindre détail. Sur le tapis de la chambre, on ne devait pas voir le soir le poindre petit morceau de papier ou toute autre saleté. Le lit devait être poussé tout contre le mur, trois chaises devant lui, les oreillers disposés d’une façon bien déterminée. Lui‑même, pour s’endormir, devait d’abord donner un certain nombre de coups avec ses deux jambes, puis se mettre sur le côté. Cela s’expliqua ainsi. Il était arrivé qu’une servante qui mettait au lit ce joli petit garçon avait profité de l’occasion pour se coucher sur lui et abuser de lui sexuellement. Lorsqu’ultérieurement ce souvenir fut éveillé par une expérience récente, il se manifesta à la conscience par la compulsion au cérémonial ci‑dessus, dont le sens était facile à deviner et fut établi point par point par la psychanalyse. Les sièges devant le lit et le lit contre le mur était afin que personne ne puisse plus avoir accès au lit. Les oreillers disposés d’une certaine façon étaient afin qu’ils soient disposés autrement que ce soir‑là. Les mouvements des jambes étaient pour chasser la personne couchée sur lui. coucher sur le côté était parce que dans cette scène il était couché sur le dos. La confession détaillée à la mère était parce qu’il lui avait caché cette expérience sexuelle et d’autres pour obéir à l’interdiction de sa séductrice. Enfin la propreté du sol de sa chambre était parce que c’était sur ce point que portait le reproche majeur de sa mère jusqu’à ce jour.

Comme l’hystérie et les obsessions, elle provient du refoulement de souvenirs pénibles et que ses symptômes sont déterminés dans leur forme par le contenu du refoulé. Propre à la paranoïa devrait être une voie ou un mécanisme particulier de refoulement, de même que l’hystérie opère le refoulement par la voie de la conversation en innervation corporelle et la névrose obsessionnelle par substitution (déplacement le long de certaines catégories associatives).

C’est une femme intelligente, âgée de trente‑deux ans, atteinte de paranoïa chronique ; c’est le cas de Mme P. Elle est mariée depuis trois ans, mère d’un enfant de deux ans. Ses parents ne sont pas des nerveux, mais ses deux frères et sœurs sont également névrotiques. On peut se demander si autrefois, au milieu de sa vingtième année, elle n’a pas été passagèrement déprimée et troublée dans son jugement. Dans les dernières années, elle était en bonne santé et capable, jusqu’à ce que, six mois après la naissance de l’enfant, apparussent les premiers indices de la maladie présente. Elle devint fermée sur elle‑même et méfiante, montrant de la répugnance pour les relations avec les frères et sœurs de son mari, et se plaignant de ce que les voisins, dans sa petite ville, se comportaient envers elle autrement qu’avant, de façon malpolie et sans égard. Progressivement, ces plaintes augmentèrent en intensité, sinon en précision. On avait quelque chose contre elle, bien qu’elle ne pût avoir l’idée de ce que ça pouvait être. Mais il n’y avait aucun doute, tout le monde –parents et amis- lui refusait toute considération et faisait tout pour la blesser. Elle se cassait la tête pour savoir d’où cela provenait, mais elle ne savait pas. Quelques temps après, elle se plaignit de ce qu’on l’observait, on devinait ses pensées, on savait tout ce qui passait chez elle à la maison. Un après‑midi, il lui vint soudainement la pensée qu’on l’observait le soir lorsqu’elle se déshabillait. Désormais, elle employa les mesures de précaution les plus compliquées lorsqu’elle se déshabillait, se glissant au lit dans l’obscurité et de dévêtant seulement sous les couvertures. Comme elle refusait toute relation avec les autres, qu’elle se nourrissait mal et qu’elle était très déprimée, on l’envoya, pendant l’été 1895, dans un établissement d’hydrothérapie. Alors apparurent de nouveaux symptômes tandis que les anciens se renforçaient. Un jour déjà, au début de l’année, alors qu’elle était seule avec sa femme de chambre, elle avait éprouvé une sensation dans le bas‑ventre et avait pensé que la jeune fille avait à ce moment une pensée inconvenante. Cette sensation devint plus fréquente pendant l’été, presque continuelle, elle ressentait ses organes génitaux « comme on ressent une main lourde ». Alors elle commença à voir des images qui la remplissaient d’horreur, des hallucinations de nudités féminines, en particulier un bas‑ventre féminin nu avec sa pilosité, parfois aussi des organes génitaux masculins. L’image du bas‑ventre poilu et la sensation organique dans son propre bas‑ventre se produisaient généralement ensemble. Les images devinrent très tourmentantes, car elle les avait régulièrement lorsqu’elle était en compagnie d’une femme, et il s’y ajoutait l’interprétation qu’elle voyait alors cette femme dans une nudité inconvenante, mais qu’au même moment la femme avait d’elle la même image. En même temps que ces hallucinations visuelles –qui disparurent à nouveau pour quelques mois après sa première entrée à la clinique- des voix commencèrent à l’importuner, qu’elle ne reconnaissait pas et ne pouvait s’expliquer. Lorsqu’elle était dans la rue, c’était : voilà Mme P. – elle s’en va. Où va‑t‑elle ? On commentait chacun de ses mouvements et chacune de ses actions, parfois elle entendait des menaces et des reproches. Tous ces symptômes empiraient lorsqu’elle était en compagnie ou simplement dans la rue. Elle refusait donc de sortir, elle déclara ensuite qu’elle avait le dégoût de la nourriture et sa santé déclina rapidement.

Elle cacha à FREUD les idées délirantes servant à interpréter les hallucinations, ou bien ces idées ne lui étaient véritablement pas encore venues à l’esprit. Son intelligence était intacte. La seule chose bizarre qu’elle lui rapporta, c’est qu’elle avait donné de façon répétée des rendez‑vous à son frère qui vivait au voisinage, afin de lui faire une confidence, mais qu’elle ne lu avait jamais rien dit. Elle ne parlait jamais de ses hallucinations et finalement très peu aussi des offenses et des persécutions dont elle souffrait.

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