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8 août 2003

PSYCHANALYSE STASE - SURMOI

Chapitre 1 STASE libidinale : 2

Chapitre 2 SUBCONSCIENT ou  SUBCONSCIENCE : 2

Chapitre 3 SUBLIMATION : 2

a La sublimation dans l’amour 2

i Exemple typique lors du déclin du Complexe d’ Oedipe. 2

ii Lorsque le Moi devient adulte. 2

b Destin de la libido. 3

i L’analyse génétique. 3

ii Processus de désexualisation. 3

a Le sort nécessaire de l’investissement objectal 3

c Sublimation et mécanisme. 3

i Celui de défense (Anna FREUD) 3

ii Celui de dégagement 3

Chapitre 4 SUBVERSION.. 3

a dite FREUDIENNE du Sujet 3

Chapitre 5 SUGGESTION.. 4

Chapitre 6 SUICIDE. 4

a Dans différents types de société. 5

i Camps SS. 5

Chapitre 7 SURDETERMINATION (ou détermination multiple) : 6

Chapitre 8 SURINTERPRETATION : 6

Chapitre 9 SURINVESTISSEMENT : 6

Chapitre 10 SURMOI : 6

a Définition reconnue dans la psychanalyse unanimement 6

b Selon. 6

i Héritier du Complexe d’ Œdipe (FREUD) 6

a Ses deux fonctions. 7

ii GLOVER et SPITZ. 7

iii Mélanie KLEIN.. 7

Processus économique supposé par FREUD comme pouvant être à l’origine de l’entrée dans la névrose ou la psychose : la libido qui ne trouve plus de voie vers la décharge s’accumule sur des formations intrapsychiques ; l’énergie ainsi accumulée trouvera son utilisation sans la constitution des symptômes.

Terme utilisé en psychologie pour désigner soit ce qui est faiblement conscient, soit ce qui est en dessous du deuil de la conscience actuelle ou même inaccessible à celle-ci ; employé par FREUD dans ses premiers écrits comme synonyme d’inconscient, ce terme est rapidement rejeté en raison des équivoques qu’il favorise.

Terme dérivé des beaux8arts (sublime), de la chimie (sublimer), et de la psychologie (subliminal) pour désigner soit une élévation au sens esthétique, soit un passage de l’état solide à l’état gazeux, soit un au‑delà de la conscience. Ce processus postulé par FREUD en 1905 pour rendre compte d’activités humaines (création littéraire, artistique, intellectuelle) apparemment sans rapport avec la sexualité, mais qui trouveraient leur ressort dans la force de la pulsion sexuelle, FREUD a décrit comme activités de sublimation principalement l’activité artistique et l’investigation intellectuelle. La pulsion est dite sublimée dans la mesure où elle est dérivée vers un nouveau but non sexuel et où elle vise des Objets socialement valorisés. Mécanisme de défense permettant à un Sujet de faire dévier ses énergies instinctives et sexuelles vers des buts plus élevés, à valeur sociale ou morale. C’est FREUD qui mit l’accent sur la possibilité du déplacement de ces impulsions vers des activités sublimées. Les sports de compétition, les recherches scientifiques ou culturelles peuvent être une sublimation de tendances agressives bien canalisées. Selon certains auteurs, la sublimation serait fonction de l’adaptation ou de l’inadaptation de l’individu à son milieu et permettrait d’envisager sa réussite vis‑à‑vis du monde extérieur. Plutôt que d’utiliser la notion HEGELIENNE de Aufhebung (relève), qui désigne le mouvement même de la dialectique dans sa capacité à convertir le négatif en être, FREUD a adopté le terme plus NIETZSCHEEN de sublimation, lui‑même issu du romantisme allemand, pour définir un principe d’élévation esthétique commun à tous les hommes, mais dont seuls à ses yeux sont pleinement dotés les créateurs et les artistes.

aLa sublimation dans l’amour 

Lors du déclin du complexe d’ Œdipe, l’ensemble des pulsions de désir est soumis à la Censure, tandis que le courant de tendresse facilite leur déplacement vers des buts conformes à l’idéal.

La vie mentale et sexuelle normales supposent une alternance de retour à la perversion (préliminaires) et de passage à l’acte avec l’Objet d’amour qui prend transitoirement place d’idéal sous l’influence de la libido génitale, tandis que, dans l’intervalle, les énergies sublimées servent aux buts sociaux (et ici la sublimation des tendances homosexuelles a une place fondamentale).

bDestin de la libido

La sublimation représente un destin tout à fait particulier de la libido. Par la sublimation, la libido se montre capable de socialisation et de fournir de l’énergie pour les productions supérieures de l’esprit (art, science, intérêts généraux, etc.).

L’analyse génétique montre, certes, que ce sont régulièrement les mêmes pulsions que l’on trouve à l’origine des perversions partielles et des idéalisations sublimes, et la psychanalyse ne peut que le relever. Mais cette remarque de fait a souvent été mal comprise, comme si elle impliquait une attitude réductionniste, alors qu’il faut reconnaître une différence fondamentale dans l’organisation de la décharge.

En fait, la sublimation exige un processus de désexualisation de l’énergie libidinale. La sublimation est donc un processus qui prend place naturellement dans le développement psychologique. Il dépasse même souvent ses buts lorsqu’il condamne l’amour ultérieur, post‑pubère, au strict platonisme.

Elle suppose donc qu’un investissement objectal (préalablement autoérotique) a été renoncé et est revenu vers le Moi. Celui‑ci l’utilise dès lors sous une forme neutralisée. Et le processus ne semble possible qu’à travers l’établissement des identifications secondaires.

cSublimation et mécanisme

iCelui de défense (Anna FREUD)

Elle s’en rapproche par l’inhibition du but et l’idéalisation de la pulsion et de son Objet. De toute façon, les pulsions partielles subissent, lors de l’établissement du choix de l’Objet sexuel (total), et par sa prise en considération, l’inhibition de la décharge.

A l’inverse des mécanismes de défense, elle représente un mécanisme de dégagement.

adite FREUDIENNE du Sujet

La psychanalyse a subverti la conception que l’homme avait de lui‑même en le faisant déchoir de ses prétentions à détenir un jour les signifiants qui rendraient compte du sens de son histoire. Dans un premier temps, au début de son œuvre, alors que sa recherche était consacrée à élucider le sens du symptôme névrotique, FREUD a d’abord cru que la jeune science qu’il élaborait allait restituer à l’homme en souffrance – en souffrance d’une lettre - , avec la signification de cette lettre déchiffrée, l’accès à la vérité de son désir. La psychanalyse a été ainsi pensée, un moment, comme une herméneutique de l’inconscient. Ce n’est qu’au terme d’une vingtaine d’années que cette prétention se trouva ruinée par les conclusions imposées par la cure de l’Homme aux loups. Vectorisée de bout en bout par la reconstitution et la remémoration de la scène primitive d’un supposé coït parental, auquel aurait assisté le Sujet à l’âge de dix‑huit mois, cette analyse, par la vanité même des efforts soutenus en ce sens, va circonscrire au cœur du discours du Sujet un trou dans le savoir inconscient – la place d’un défaut de représentation. Cette cure a été ainsi le chantier où a été élaborée la notion d’un « refoulement originaire », qui va bouleverser la théorie analytique en postulant au principe du système représentatif la valence d’une représentation singulière, irréductible à toute prise en charge par la conscience et dont la fonction est de fixer la pulsion. En arrimant la chaîne signifiante par son défaut même, cette représentation permet le déploiement de ladite chaîne, c’est‑à‑dire le jeu de la combinatoire des représentations secondaires advenant dans l’espace du discours effectif comme autant de représentants de la représentation primordiale – celle‑ci s’imposant comme seul représentant légitime du Sujet. En effet, les autres représentations secondaires (celles que détermine la cure analytique) ne sont que des délégués subsidiaires de ce premier représentant auquel le Sujet n’aura jamais accès. C’est le refoulement originaire du représentant du Sujet qui consacre la subversion apportée par la psychanalyse à la conception de l’homme issue du Cogito, en établissant qu’il a au principe du Sujet et du monde un point imprenable au savoir, un secret interdit. Poursuivant ses investigations, la psychanalyse lève un coin du voile sur la nature de ce mystère.

Terme désignant un moyen psychologique de convaincre un Individu que ses croyances, ses opinions ou ses sensations sont fausses et qu’à l’inverse celles qui lui sont proposées sont vraies. Dans l’histoire de la psychiatrie dynamique, on donne le nom de suggestion à une technique psychique, héritée d’abord du magnétisme de Franz Anton MESMER puis de l’hypnotisme (hypnose) de James BRAID (1795‑1860), reposant sur l’idée qu’une personne peut, par la parole, en influencer une autre et modifier ainsi son état affectif. C’est en abandonnant la suggestion pour la catharsis que FREUD invente la psychanalyse.

Terme forgé à partir du latin « sui » (de soi) et « caedes » (meurtre) introduit en langue anglaise en 1636 puis en langue française en 1734 pour signifier l’acte de se tuer soi‑même au sens d’une maladie ou d’une pathologie par opposition à l’ancienne formulation de « mort volontaire » synonyme de crime contre soi. Si, à partir du milieu du 17ème siècle, le mot suicide se substitue progressivement aux autres dénominations employées pour désigner la mort volontaire, il faut attendre la deuxième moitié du 19ème siècle pour que cet acte, considéré comme héroïque dans les sociétés antiques ou dans le JAPON féodal, soit regardé comme une pathologie. A cet égard, la destinée du suicide dans les sociétés occidentales est comparable à celle de l’homosexualité, de la folie ou de la mélancolie. Rejeté par le christianisme comme un péché, un crime contre soi et contre Dieu, ou encore une possession démoniaque, le suicide échappe à la condamnation morale à la fin du 19ème siècle pour devenir le symptôme, non pas d’une nécessité éthique, d’une révolte ou d’un mal de vivre, mais d’une maladie sociale ou psychologique, étudiée avec l’objectivité d’un regard scientifique. L’instigateur de cette rupture est Emile DURKHEIM (1858‑1917). Contre les adeptes de l’hérédité‑dégérescence, il démontre, dans sa magistrale étude de 1897 que le suicide est un phénomène social qui ne dépend ni de la race, ni de la psychologie, ni de l’hérédité, ni de l’insanité, ni de la dégénérescence morale. A cet égard, DURKHEIm regarde le suicide comme FREUD la sexualité : il en fait un véritable objet d’étude. Cependant, la comparaison s’arrête là. En effet, l’approche sociologique de DURKHEIM ne rend pas compte d’une dimension essentielle du suicide, présente dans toutes les formes de mort volontaire : le désir de mort, c’est‑à‑dire l’aspect psychique de l’acte suicidaire. C’est pourquoi l’ouvrage de DURKHEIM ne s’applique pas aux grands cas de suicide racontés par la littéraire, EMMA BOVARY par exemple. En apparence parfaitement intégré dans son milieu, ce personnage de femme constitue un contre‑exemple à l’analyse DURKHEIMIENNE. Pourtant, Gustave FLAUBERT (1821‑1880), pour le composer, s’était livré à une enquête aussi poussée que le sociologue. Dans la société VIENNOISE du début du siècle, les suicides sont nombreux parmi les intellectuels, et notamment parmi les JUIFS, pour lesquels la mort volontaire est une manière d’en finir avec une judéité vécue sur le mode de la « haine de soi juive ».  FREUD en est parfaitement conscient, notamment pour ce qui concerne Otto WEININGER. Quant au suicide de son ami Nathan WEISS (1851‑1883), jeune neurologue plein d’avenir, qui mit fin à ses jours par pendaison, il l’attribue à une incapacité d’accepter la moindre atteinte à son narcissisme, comme il l’explique dans une lettre à sa fiancée (Martha FREUD) datée du 16 septembre 1883 :

« C’est l’ensemble de ses traits de caractère, de son égocentrisme morbide et néfaste, joint à ses aspirations à de plus nobles buts qui a causé sa mort. »

Bien avant de conceptualiser la notion de pulsion de mort et de théoriser le narcissisme, le deuil et la mélancolie, FREUD s’intéresse à la question du suicide, très souvent abordée à la Société psychologique du mercredi. C’est sur l’initiative d’Alfred ADLER que la Wiener Psychoanalytische Vereinigung (WPV) organise le 20 avril 1910 une séance assez terne consacrée au suicide des enfants et des adolescents. Par la suite, FREUD reviendra sur cette question en essayant de mettre en rapport forme de suicide et différence des sexes :

« Le choix d’une forme de suicide révèle le symbolisme sexuel le plus primitif. Un homme se tue avec un revolver, c’est‑à‑dire qu’il joue avec son pénis, ou bien il se pend, c’est‑à‑dire qu’il devient quelque chose qui pend de toute sa longueur. La femme connaît trois façons de se suicider : sauter d’une fenêtre, se jeter dans l’eau, s’empoisonner. Sauter d’une fenêtre signifie accoucher, aller dans l’eau signifie donner naissance, s’empoisonner signifie grossesse […]. Ainsi la femme remplit sa fonction sexuelle même en mourant. »

FREUD attribue également certains suicides d’enfants à la peur de l’inceste. Dans son article de 1917 Deuil et mélancolie, il présente le suicide comme une forme d’autopunition, un désir de mort dirigé contre autrui qui se retourne contre soi. Ainsi confirme‑t‑il les trois tendances suicidaires définies par le discours de la psychopathologie : désir de mourir, désir d’être tué, désir de tuer. Dans cette perspective, le suicide est l’acte de se tuer pour ne pas tuer l’autre. Le suicide n’est la conséquence ni d’une névrose, ni d’une psychose, mais d’une mélancolie ou d’un trouble narcissique grave : non pas un acte fou, mais l’actualisation de la pulsion de mort par un passage à l’acte (acting out). FREUD et ses disciples n’ont pas véritablement innové sur le Sujet. Et le suicide a été mieux compris par les écrivains et les philosophes, suicidaires ou non, que par les psychanalystes ou les sociologues. Cela tient notamment à la gêne qu’a toujours éprouvée le mouvement psychanalytique face aux suicides de certains membres de la communauté FREUDIENNE : Viktor TAUSK, Herbert SILBERER, Tatiana ROSENTHAL, Clara HAPPEL, Eugénie SOKOLNICKA. En tant que méthode thérapeutique, la psychanalyse s’est trouvée confrontée à la conception psychopathologique du suicide, qui réduit celui‑ci à une maladie, plutôt qu’à une éthique de la liberté laquelle le valorise comme expression d’un suprême héroïsme. En d’autres termes, la psychanalyse a été contrainte de s’occuper de patients suicidaires considérés comme des dépressifs. D’où la hantise d’avoir à avouer son impuissance à les guérir. On sait en effet que lorsqu’un Sujet veut vraiment se donner la mort aucune thérapie ne parvient à l’en empêcher. Cependant, de nombreux témoignages montrent que la question est plus complexe et que l’analyse a permis à certains mélancoliques d’éviter le suicide. L’un des livres les plus FREUDIENS sur la question du suicide a été écrit par Maurice PINGUET en 1984. A partir du cas JAPONAIS, il montre comment l’extension du savoir psychiatrique à la fin du 19ème siècle a entraîné la dépréciation d’un acte hautement considéré dans la société des samouraïs.

aDans différents types de société

Le but principal des SS étant d’anéantir toute indépendance d’action et la capacité de prendre des décisions personnelles, ils avaient recours même aux moyens négatifs. Prendre la décision de vivre ou de mourir est probablement un exemple suprême d’autodétermination. C’est pourquoi BETTELHEIM évoque l’attitude des SS à l’égard du suicide. A leurs yeux, plus le nombre des suicides était élevé, plus leur besogne en était facilitée. Néanmoins, la décision ne devait pas venir du prisonnier. Un SS pouvait provoquer un prisonnier à se tuer en se jetant contre le grillage électrique. Mais si un prisonnier tentait de se tuer de sa propre initiative et n’y réussissait pas, le règlement, édicté à DACHAU en 1933, prévoyait qu’il recevrait vingt‑cinq coups de fouet et serait mis au cachot pendant une période prolongée. On peut penser qu’on punissait ainsi son échec. Mais BETTELHEIM est convaincu qu’il s’agissait beaucoup plus de punir un acte d’autodétermination.

Fait qu’une formation de l’inconscient –symptôme, rêve, etc. – renvoie à une pluralité de facteurs déterminants. Ceci peut être pris en deux sens différents : la formation envisagée est la résultante de plusieurs causes, alors qu’une seule ne suffit pas à en rendre compte ; la formation renvoie à des éléments inconscients multiples, qui peuvent s’organiser en des séquences significatives différentes, dont chacune, à un certain niveau d’interprétation, possède sa cohérence propre. Ce deuxième sens est le plus généralement admis.

Terme utilisé à quelques reprises par FREUD à propos du rêve pour désigner une interprétation qui se dégage secondairement alors qu’une première interprétation, cohérente et apparemment complète, a pu être fournie. La surinterprétation trouve sa raison d’être essentielle dans la surdétermination.

Apport d’un investissement supplémentaire  à une représentation, une perception, etc., déjà investies. Ce terme s’applique surtout au processus de l’attention, dans le cadre de la théorie freudienne de la conscience.

aDéfinition reconnue dans la psychanalyse unanimement 

Une des instances de la personnalité telle que FREUD l’a décrite dans le cadre de sa seconde théorie de l’appareil psychique : son rôle est assimilable à celui d’un juge ou d’un censeur à l’égard du Moi. FREUD voit dans la conscience morale, l’auto-observation, la formation d’idéaux, des fonctions du Surmoi.

bSelon 

Classiquement, le Surmoi est défini comme l’héritier du complexe d’ Œdipe ; il se constitue par l’intériorisation des exigences et des interdits parentaux.

On peut rattacher au Surmoi, les fonctions de l’idéal et de la conscience morale. Le Surmoi résulte d’une identification du Moi. l’identification qui possède son modèle dans l’incorporation, dans l’introjection orale est la plus ancienne forme de l’attachement à l’Autre. Le désir « d’être comme » représente l’équivalent d’une assimilation. Le processus d’identification est une constante dans le vie psychologique humaine. L’enfant prend d’abord ses parents comme idéal du Moi, par identification primaire directe. Un point doit être souligné pour bien comprendre la nature du Surmoi : l’identification est un processus ambivalent d’emblée incorporer, assimiler, n’est‑ce pas détruire ? Au moment de la rivalité oedipienne, il est clair que le but de l’identification est un déplacement du désir de remplacer le rival auprès de l’Objet d’amour. Il n’est donc que naturel que l’idéal, comme instance répressive intériorisée, serve à étancher les contingents agressifs du désir, par un véritable retour vers le Sujet. C’est justement la composante hostile de l’identification rivalisante qui est transformée en instance de Censure d’où provient le scrupule de conscience, et qui l’emporte souvent sur l’idéal positif tutélaire. Tous les conflits et les fantasmes d’agression antérieurs (prégénitaux) renforcent évidemment le contingent oedipien. Lorsqu’il est amené à renoncer aux investissement libidinaux du Complexe d’ Œdipe, il établit, par identification secondaire, le parent interdicteur dans l’idéal, sous la forme de l’instance censurante, socialisante. Le Surmoi est, en ce sens, l’héritier du Complexe d’ Œdipe et témoigne, avec ce Complexe, de l’inexorable dépendance infantile. Les modèles idéaux ultérieurs affinent progressivement la figure du Surmoi qui s’éloigne du modèle initial pour devenir plus abstraite, plus impersonnelle. La resexualisation du Surmoi, de l’idéal, son retour vers son lieu originaire, se montre toutefois à l’œuvre dans certaines conditions pathologiques : en particulier dans le masochisme moral. Le degré d’accord ou de conflit entre le Moi et le Surmoi engendre la diverse gamme des sentiments : d’estime de soi, de culpabilité, d’infériorité, etc. Les formes extrêmes, pathologiques, du développement du Surmoi se révèlent, en psychanalyse, par la réaction négative à la thérapeutique, du fait d’un sentiment inconscient de culpabilité, d’un besoin inconscient de punition, de souffrance. On voit bien ici que le Moi qui a réussi à refouler la libido oedipienne à la faveur de l’identification en est paradoxalement puni, comme si se faisait une libération interne de l’agression (instinct de mort) en pendant de la sublimation de l’EROS. Dans une certaine mesure, plus un homme maîtrise rigoureusement son agressivité, plus sa conscience devient cruelle. Et la pression du Surmoi peut être telle que l’individu soit de fait conduit à commettre des délits objectifs pour éluder la culpabilité subjective. Le Surmoi succède à la puissance parentale : les punitions, redoutées par l’enfant comme marque d’un retrait d’amour, apparaissent comme le précurseur de la future crainte de la conscience. Par intériorisation de l’obstacle extérieur, on verra le Surmoi surveiller, diriger, menacer, critiquer, comme le faisaient autrefois les parents. Et la tendre sollicitude ? Il faut noter, à cet égard, que le Surmoi semble plus enclin à adopter unilatéralement la fonction prohibitive des parents que leur tendre sollicitude. Mais la sévérité du Surmoi dépend moins cependant de la sévérité réelle des éducateurs, qu’elle ne relève de la force des propres tendances agressives qui ont été projetées sur eux.

D’autres cherchent des comportements et des mécanismes psychologiques très précoces qui constitueraient des précurseurs du Surmoi .

Certains psychanalystes font remonter plus tôt la formation du Surmoi, en voyant cette instance à l’œuvre dès les stades préœdipiens. Selon FREUD, la conception du Surmoi s’énonce de cette façon formelle : l’enfant renonce à la satisfaction de ses désirs oedipiens frappés d’interdit, il abandonne l’Objet d’amour et de désir incestueux et il transforme son Investissement sur les parents en identification aux parents ; ce faisant, il intériorise l’interdiction. Or, KLEIN constate que les petits patients névrosés de moins de quatre ans subissent l’influence d’une sévérité tyrannique et impitoyable. Pour bien comprendre la découverte que KLEIN a faite à partir de sa clinique, il faut situer rapidement la question de l’archaïque dans la théorie freudienne. Car FREUD a explicitement évoqué la naissance d’un Surmoi archaïque en 1923 dans Le Moi et le Ça : derrière la naissance du Surmoi se cache non pas l’identification aux parents après l’Œdipe, mais la première et la plus importante identification de l’Individu : l’identification au père de la préhistoire personnel, c’est‑à‑dire au père‑mère indifférencié, d’avant la reconnaissance de la différence des sexes, parents combinés de la scène primitive au‑delà desquels se profile la figure du Père de la Horde, celui qui jouit de tout. Cette identification première est directe, immédiate et plus précoce que tout Investissement d’Objet. L’exigence incorporée est celle‑ci : « tu dois être comme le père », comme le Père de la Horde, c’est‑à‑dire : « tu dois vivre, tu dois jouir de tout ». Cette sommation a pour support direct le corps. Ensuite, les choix d’Objets qui appartiennent à la première période de la sexualité infantile, qui concernent le père et la mère de la relation oedipienne, viendront renforcer l’identification primaire mais inversement. Le résultat sera le Surmoi oedipien qui vient contrer énergiquement l’exigence du Surmoi archaïque en disant : « tu n’as pas le droit d’être comme le père, tu n’as le droit de faire tout ce qu’il fait, de jouir de ta mère ; tu dois vivre, mais ailleurs. ». Le Surmoi ne s’épuise donc pas dans le précepte de jouir, il comprend aussi l’interdiction de l’Objet de la jouissance du père. KLEIN reconnaît dans l’incorporation du précepte de jouissance qui se produit durant la phase orale cannibalique le noyau du Surmoi ou Surmoi archaïque. L’influence du Surmoi archaïque est donc la force incorporée qui oblige impérativement l’enfant à vivre. Cette force, si vive qu’elle saccage (ou « pulsion de destruction), est jugulée au niveau des orifices du corps qui sont rythmés par le temps humain. De ce bridage pousseront des pulsions partielles, orales, anales et urétrales, au sadisme particulièrement violent. Le sadisme en jeu dès le début de l’organisation prégénitale a pour conséquence de poser la phase orale comme cannibale et la phase anale comme oblative. Le cannibalisme et l’oblativité –soit le sadisme- permettent de phalliciser l’Objet oral ou anal, c’est‑à‑dire d’en faire des Objets de désir. Les descriptions du sadisme souvent répétés par KLEIN sont bien connues ; le sadisme a une importance considérable au début de la constitution du Moi. grâce à lui, l’enfant peut vivre : « Jouis de la vie en buvant ton lait, mords, dévore, découpe, attaque, su tu n’es pas satisfait. Et fais attention car ce que tu attaques va t’attaquer à son tour ; ce que tu veux t’en voudra. ». Cependant, l’intensité du sadisme contre l’extérieur, contre les Objets extérieurs, s’exprime sous une forme très édulcorée car les fantasmes extravagants du début du développement ne deviennent jamais conscients. Cette intensité se manifeste de trois manières : par l’angoisse qui rend l’association verbale difficile, nous l’avons vu ; par la cruauté de l’enfant à l’égard des Objets ou des petits animaux ; par les fantasmes : l’enfant entretient à côté de ses relations avec les Objets réels, mais sur un autre plan, des relations avec des imagos fantasmatiques qui sont bonnes ou mauvaises à l’excès. Les bons et les mauvais Objets intériorisés sont donc une dérive du sadisme. L’ordre de vivre sans frein, soit les pulsions destructrices et la dérive fantasmatique qui l’accompagne, ne seront tempérés qu’au moment du déclin de l’Œdipe, quand l’enfant aura renoncé à sa mère. Le renoncement à la mère et, plus précisément, à l’Objet de la mère qui est source de vie, le sein, est une bataille incessante qui commence dès le sevrage.

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