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27 février 2007

AÉRONAUTIQUE Le conseil d'administration d'EADS a approuvé le plan de restructuration " Power 8 "

Français et Allemands s'accordent pour sauver Airbus

CHIFFRES

Depuis la création en 1999 d'EADS, maison mère d'Airbus, un pacte d'actionnaires lie français et allemand même si leur participation au capital se réduit.

ACTIONNARIAT FRANÇAIS.

L'Etat détient 15 % d'EADS. Le groupe Lagardère descendra progressivement de 15 % à 7,5 % entre juillet 2007 et 2009.

ACTIONNARIAT ALLEMAND.

DaimlerChrysler a ramené, le 9 février, sa part de 22,5 % à 15 %. Mais pour conserver ses droits de vote, le groupe a transféré ses 22,5 % à une nouvelle entité juridique, où quinze investisseurs privés et publics ont 7,5 % des actions EADS.

RESTE DU CAPITAL.

L'Etat espagnol possède, via le SEPI, 5,44 % des actions. La banque publique russe Vnechtorgbank a acquis 5,02 % du capital en août 2006. Le reste est dans le public.

 

    Réuni à Munich, lundi 26 février, le conseil d'administration d'EADS a approuvé dans la soirée le plan " Power 8 " de restructuration d'Airbus. Cette réorganisation doit être exposée mercredi 28 février à Toulouse au comité de groupe européen d'Airbus par Louis Gallois, patron de l'avionneur, avant d'être détaillée devant les comités d'entreprises de chaque établissement. Ce plan, qui prévoirait la suppression de 10 000 emplois et la fermeture ou la cession de sites, aurait dû être présenté mardi 20 février. Mais il avait été bloqué au dernier moment par la partie allemande contestait la répartition de la charge de travail pour le futur long courrier A350 XWB.

Rien n'a filtré du contenu du plan. La réunion avait débuté le matin même par une rencontre entre les quatre co-présidents, les deux du conseil d'administration, Arnaud Lagardère et Manfred Bischoff, et les deux exécutifs, Louis Gallois et Tom Enders. Au cours de cet " entre quatre ", les dirigeants s'étaient fixés pour objectif de sortir de la crise qui secoue le groupe depuis dix jours. Ayant trouvé un terrain d'entente, il ne restait plus qu'à convoquer dans la foulée un conseil d'administration pour approuver leurs choix.

Même si des modifications ont été apportées pour respecter la volonté de " partage équitable " des efforts voulus par les politiques, l'esprit du plan " Power 8 " resterait le même. Ebranlé par les déboires de l'A380 et par la faiblesse du dollar, l'avionneur européen va subir une cure d'austérité associée à une restructuration en profondeur. Il s'agit de dégager 2 milliards d'euros d'économies annuelles, dès 2010, grâce à une réduction de 30 % des coûts de fonctionnement et à une réorganisation des seize sites.

Parmi les sites qui pourraient être cédés à des sous traitants, en figureraient deux sur quatre en France (Saint-Nazaire Ville et Méaulte), et en Allemagne deux sur sept : Varel et Nordenham.

Les quelque 10 000 emplois supprimés concerneraient les postes administratifs et non ceux de la production dans les quatre pays Airbus (France, Allemagne, Grande-Bretagne et Espagne). Le siège à Toulouse serait le plus touché. L'autre moitié devrait affecter les sous-traitants travaillant sur les sites français et les intérimaires allemands. Le quotidien Die Welt dans son édition en ligne évoquait mardi la suppression de 3 500 emplois en Allemagne et 4 200 en France. Aucune indication n'était donnée sur l'Espagne et la Grande-Bretagne.

Parmi les rumeurs insistantes figurerait aussi l'attribution de la chaîne d'assemblage final de l'A350 à Toulouse. En échange, Hambourg pourrait se voir attribuer l'assemblage du successeur de l'A320 attendu vers 2015. Jusqu'à présent, cette famille de monocouloir, appareil le plus vendu d'Airbus, est assemblée au même rythme sur les deux sites.

En revanche aucune indication n'a été donnée sur les concessions faites pour la fabrication de l'A350. Les Allemands, soucieux de fabriquer plus de pièces à haute technologie avaient posé en préalable d'obtenir le tronçon central de l'avion fait à Nantes puis assemblé à Saint-Nazaire. Les Français avaient rejeté catégoriquement cette demande, ce qui avait conduit au blocage.

DÉLOCALISATION PROGRESSIVE

A la suite de l'approbation de " Power 8 " par le conseil d'administration d'EADS, FO, syndicat majoritaire chez Airbus a lancé un avertissement à la direction. " Cette réunion, qui s'est tenue en catimini, n'augure rien de bon quant au devenir de l'industrie aéronautique européenne. " L'organisation syndicale prévient que " si d'aventure les sites de Saint-Nazaire ou de Méaulte étaient fermés ou vendus, Force Ouvrière prendrait ces mesures comme une déclaration de guerre ". De son côté, Julien Talavan, secrétaire général de FO à Airbus France Toulouse redoute que ces cessions ne conduisent progressivement à une délocalisation des productions effectuées sur les sites français vers des pays à bas coûts alors qu'en Allemagne, syndicats et pouvoirs publics feront tout pour maintenir sur leur sol leur fabrication. " Nos responsables politiques ne soutiennent pas l'industrie, ils sont plus préoccupés par leur niveau de popularité dans les sondages ", affirme-t-il.

C'est donc dans l'attente de connaître les détails de " Power 8 " et la répartition des charges de travail de l'A350 XWB que devaient se réunir mardi à Bruxelles, les syndicats du groupe, au siège de la Fédération européenne de la Métallurgie (FEM), à l'initiative des deux principales organisations FO et IG Metall.

Dominique Gallois

 

 

© Le Monde

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