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27 février 2007

Mario Chanes de Armas

Ancien partisan de Fidel Castro, il a passé trente ans dans les prisons de La Havane

 

MARIO CHANES DE ARMAS, un ancien partisan de Fidel Castro qui a passé trente ans dans les prisons castristes, est décédé le samedi 24 février, à Miami, victime d'un infarctus, à l'âge de 80 ans.

Né à La Havane le 25 octobre 1926, Mario Chanes de Armas s'est fait connaître d'abord comme syndicaliste. Militant du Parti orthodoxe, il fait la connaissance de Castro après le coup d'Etat du général Fulgencio Batista, en 1952. Il participe à l'attaque contre la caserne Moncada, le 26 juillet 1953, acte fondateur du mouvement castriste. Condamné à quinze ans de prison, il est amnistié deux ans plus tard.

Mario Chanes participe également au débarquement du Granma, en 1956, qui donne le coup d'envoi à la guérilla de la sierra Maestra. Egaré, il rejoint la résistance urbaine. Après la chute de la dictature de Batista, il refuse d'intégrer les rangs de la nouvelle police et s'éloigne du régime castriste, lorsque surgit le clivage entre catholiques et communistes.

Le 17 juillet 1961, Mario Chanes est arrêté sous l'accusation de préparer un attentat contre Fidel Castro, ce qu'il a toujours nié. Condamné à trente ans de prison, il ne bénéficiera d'aucune mesure d'élargissement avant terme.

En prison, il rejette le programme de rééducation des autorités pénitentiaires, ainsi que l'uniforme des prisonniers de droit commun, imposé par un régime qui ne veut pas reconnaître à ses opposants le statut de prisonnier politique. Les Cubains appellent ces irréductibles les " plantados ". Mario Chanes est resté sept ans enfermé dans un minuscule cachot, nu. En prison, il a perdu son jeune fils et ses parents, sans être autorisé à assister à leurs funérailles.

Relâché le 16 juillet 1991, il lui a fallu attendre deux ans l'autorisation d'émigrer. Septuagénaire, il a passé les dernières années de sa vie à Miami. " Dans le petit bureau des anciens "plantados", près de la Calle Ocho  - 8e Rue - , il préparait des paquets pour les prisonniers politiques cubains et veillait à aider leurs familles. Lorsqu'il racontait les deux désastres de la geste castriste auxquels il avait pris part, la Moncada et le Granma, il décrivait les erreurs de Fidel Castro sans hargne ", confie Elisabeth Burgos.

" J'ai tout perdu en prison, mais je suis ennemi de la rancune et de la vengeance, disait Mario Chanes. Il faut à tout prix oeuvrer pour la réconciliation de la famille cubaine. "

Paulo A. Paranagua

 

 

© Le Monde

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