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1 mars 2007

Le CV imaginaire de la députée israélienne Tartman

            

Pas une semaine ne se passe en Israël sans qu'un scandale éclate. Le 18 février, le chef de la police, Moshe Karadi, était contraint de démissionner après le rapport d'une commission d'enquête l'accusant d'avoir couvert les agissements de ses fonctionnaires, notamment de l'un d'entre eux qui avait des connexions avec la pègre locale.

Ensuite, c'est le directeur du fisc, Jacky Matza, accusé de corruption, qui a été contraint de se démettre de ses fonctions. Les affaires se succèdent, au point que le juge Vardi Zeiler, le magistrat qui a enquêté sur le fonctionnement de la police, s'est demandé si Israël n'était pas victime d'une dérive mafieuse.

Aujourd'hui, tous les médias bruissent d'un nouveau scandale : celui d'Esterina Tartman. Pressentie, dimanche 25 février, pour devenir ministre du tourisme, à l'occasion d'un mini-remaniement ministériel, cette femme de 48 ans, députée de la formation russophone ultranationaliste d'Avigdor Lieberman, Israël Beitenou (" Israël, notre maison "), est accusée par la presse d'avoir totalement falsifié son passé à tel point que ses compétences sont mises en doute.

" CHASSE AUX SORCIÈRES "

" J'ai un véritable background économique. Un diplôme de gestion financière et comptable, et une maîtrise d'administration des affaires ", s'était-elle vantée à la Knesset au début de la semaine. Les journaux se sont donc penchés sur son curriculum vitae et ont découvert qu'il y avait tromperie.

Esterina Tartman n'a jamais été vice-présidente d'une banque israélienne mais directrice adjointe d'un département. Elle n'a jamais été titulaire d'un diplôme du premier cycle ni d'une maîtrise. Elle n'a jamais été inscrite à l'université Bar-Ilan de Tel-Aviv, ni à l'université hébraïque de Jérusalem.

En plus de mentir sur ses diplômes, il lui est reproché d'avoir utilisé un accident de la route, survenu en 1997, pour obtenir des polices d'assurances d'importantes compensations financières et une invalidité partielle lui permettant de ne travailler que quatre heures par jour. Cela ne l'a pas empêchée, par la suite, de reprendre des études et de mener une carrière politique.

L'affaire fait grand bruit. Des modifications ont été précipitamment apportées à sa biographie qui figure sur le site Internet de la Knesset, le parlement israélien.

A-t-elle également été, comme elle s'en vante, la femme israélienne à avoir effectué le plus grand nombre de sauts en parachute ? Une enquête est en cours.

M. Lieberman, qui avait proposé son nom au poste de ministre du tourisme, parle de " chasse aux sorcières ". " Je ne vais pas passer au détecteur de mensonges les candidats, je ne suis pas le Shin Beth  - service de sécurité intérieure - ", s'est indigné le ministre des affaires stratégiques. Connue pour ses opinions extrémistes, Mme Tartman s'était opposée à la nomination d'un ministre arabe, estimant que cela " sapait les fondements du sionisme ". Entendue mercredi soir par son parti, elle a préféré jeter l'éponge, dénonçant " une campagne de basses calomnies et une distorsion des faits ". " Malgré cela, a-t-elle ajouté, mon esprit reste intact. Ce ne sont pas les médias qui vont me briser. "

Michel Bôle-Richard (Jérusalem, correspondant)

 

 

© Le Monde


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