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7 août 2003

PSYCHANALYSE HYSTERIE

Chapitre 1 HYSTERIE : 1

a Symptomatologie. 3

i L’attaque. 4

a Caractérologie. 4

Un Condensation. 4

Deux Identification multiple. 4

Trois Renversement antagoniste des innervations. 5

b Substitut à une satisfaction auto‑érotique. 5

Un Son anamnèse. 5

Deux En ce qui concerne la libido. 6

b Typologie. 6

i Dite d’angoisse. 6

ii Dite de conversion. 6

iii Dite de défense (2ème forme) 6

iv Dite hypnoïde (1ère forme) 6

v Dite moderne. 7

vi Dite de rétention (3ème forme) 7

vii Dite traumatique. 7

Classe des névroses présentant des tableaux cliniques très variés.

La spécificité de l’hystérie est cherchée dans la prévalence d’un certain type d’identification, de certains mécanismes (notamment le refoulement, souvent manifeste), dans l’affleurement du conflit oedipien qui se joue principalement dans les registres libidinaux phallique et oral. De tous temps, on connaît l’hystérie. L’hystérie s’adapte à chaque race, à chaque lieu géographique, et se moule sur chaque époque. On ne voit plus la grande crise d’hystérie avec ses convulsions décrite par CHARCOT. L’hystérie côtoie toujours la magie. Au 17ème siècle, quand les procès de sorcellerie prennent fin, cédant devant la médecine et la magistrature, c’est l’hystérie qui succède à la sorcellerie pour diagnostiquer et donner un nom aux phénomènes que FREUD va repérer comme psycho‑somatiques. Les symptômes de l’hystérie coïncident à ce point avec les phénomènes de possession démoniaque que FREUD va lire avec passion, pendant toute la période qui le conduira jusqu’à La Science des rêves, le Malleus Maleficorum, traité de démonologie. Crises émotionnelles, allant jusqu’à ressembler aux crises d’épilepsie, paralysies auxquelles ne correspond aucune lésion organique, anesthésies partielles, pertes de l’odorat, phobies injustifiées, autant de traits qui font de l’hystérie une maladie essentiellement spectaculaire. C’est bien pourquoi les uns la tournent en dérision, et c’est pourquoi les autres dont CHARCOT, la prennent au sérieux. Les interventions de CHARCOT qui frappèrent si vivement FREUD étaient spectaculaires : publiques, procédant par une manière d’hypnose et de suggestion, les procédés thérapeutiques de CHARCOT font disparaître les symptômes devant les yeux des spectateurs. Mieux, il les provoque pour les faire disparaître ensuite. Tel est le sol sur lequel FREUD va maintenant travailler. Sol dangereux, tout autant que la cocaïne et la drogue : sol où il est sensible à qui connaît l’ethnologie, dont la genèse est à peu près contemporaine, que s’y m^lent de façon confuse pour l’époque autant d’idéologie que de science, autant de magie que de médecine. FREUD cherche d’abord du côté de l’électrothérapie. Puis, il va suivre les expériences hypnotiques de BERNHEIM à NANCY en 1889, et enfin rencontre le docteur BREUER avec lequel il élabore une théorie cohérente de l’hystérie ? BREUER traite l’hystérie par l’hypnose, qui fait ressurgir dans le langage du Sujet le récit d’événements passés, troublants et traumatisants. Le cas d’ANNA O. est devenu légendaire, prototype de la cure analytique : en fait, la guérison d’ANNA est plus proche des cures chamanistiques des sorciers que des cures psychanalytiques. ANNA O. était atteinte de toux nerveuse, de paralysies diverses et de troubles du langage. BREUER, par hypnose, suscité le récit d’événements pénibles ayant trait aux rapports du Sujet avec son père et avec la mort de ce dernier. A ce moment les symptômes disparaissent. C’est ce que FREUD et BREUER appellent catharsis : purification, purgation. Le terme a une connotation mystique marquée qui confirme l’hypothèse que nous formions sur le caractère quasi religieux de la naissance de la psychanalyse. Les idéologies scientifiques s’y mêlent d’archaïsme, c’est l’état spontané de la démarche scientifique. ANNA O. usait d’un terme plus vigoureusement métaphorique : chimney sweeping », le ramonage de cheminée, ou « talking cure », plus simplement, la cure de la parole. Mais la tentative de BREUER se solde par une impasse, ou plutôt, une mise en déroute du médecin par le Sujet. Au moment où BREUER la décide guérie et lui annonce la fin du traitement, ANNA O. retombe malade mais présente cette fois les symptômes manifestes d’une grossesse imaginaire. Plus de doute possible, c’est bien dans le rapport à BREUER que se tient le principe thérapeutique. BREUER s’enfuit. FREUD, lui, commence à réfléchir à ce qui sera plus tard appelé le transfert : rapport privilégié entre le médecin et le Sujet. Ce rapport est au principe de la cure, mais, pour qu’il puisse prendre fin et évoluer progressivement, il faut que le médecin ou le psychanalyste se tienne dans une réserve de comportement quotidien face au Sujet : telle est l’origine de la neutralité analytique. Les éléments majeurs de la découverte freudienne sont déjà en place : le rôle décisif du rapport entre deux subjectivités, d’une part, et le rôle déterminant de la parole et de la mémoire d’autre part. FREUD continue pour son compte, transformant la pratique de l’hypnose. Appuyant la main sur le front des patientes, leur demandant de se concentrer, inventant à mesure la pratique de l’analyse : dialogue spécifique dans lequel l’intervenant médical doit faire en sorte que le discours puisse se développer sans contraintes autres que celles qui le bloquent depuis toujours et sont la cause même des symptômes qu’il s’agit de faire disparaître. Les Etudes sur l’Hystérie, signées de FREUD et de BREUER, racontent ces expériences. Elles font apparaître des traits communs à presque tous les récits ou souvenirs des patientes de FREUD. Toutes ont fait l’Objet de séductions traumatisantes de la part de proches parents, que FREUD désigne d’abord comme « oncles » ou « beaux‑frères », par souci de prudence et de décence, mais dont il précisera ultérieurement par des notes ajoutées que ce sont les pères qui sont là mis en cause par leurs filles. Dans le même temps, FREUD est entré en rapport avec FLIESS qui joue dans sa vie un rôle que leur correspondance met en évidence : pendant dix ans, de 1887 à 1897, FLIESS décide des orientations et des recherches de FREUD, jusqu’à la mort du père de FREUD (1896) et jusqu’à ce que FREUD fasse alors sur lui‑même l’expérience de l’auto‑analyse par laquelle il découvrira le rôle des parents dans la vie psychique. FLIESS est donc « l’analyste de FREUD » : c’est par cette formule que l’on désigne souvent le rapport transférentiel, quasi analytique, entre les deux hommes. Or FLIESS qui n’est ni psychiatre ni philosophe, mais oto‑rhino‑laryngologiste, travaille sur un étrange terrain : le rapport entre l’appareil nasal et la menstruation. C’est toujours la sexualité féminine qui est le pôle de recherche : l’importance de la « chose génitale », selon l’expression de CHARCOT, commence à apparaître dans toute sa clarté. Il faudra cependant attendre la tentative de FREUD sur lui‑même pour que tout bascule et que la théorie freudienne surgisse enfin dans son autonomie véritable. En 1897, il découvre l’essentiel : il ne croit plus, dit‑il, à ce qu’il appelle sa « neurotica », hypothèse neuronique et psychophysiologique. Par contre, il commence à penser la causalité inconsciente différemment. Il est impossible, pense‑t‑il, d’accuser tous les pères de perversion. Tout aussi impossible de faire pour chaque récit hystérique la vérification historique des faits énoncés. Enfin, FREUD acquiert « la conviction qu’il n’existe dans l’inconscient aucun ‘indice de réalité’ de telle sorte qu’il est impossible de distinguer l’une de l’autre la vérité et la fiction investie d’affect ». C’est ainsi qu’il est conduit à penser que les récits des hystériques, s’ils ne sont pas la restitution de faits véridiques, réellement survenus, ne peuvent être que des fantasmes, c’est‑à‑dire des scénarios imaginaires émanant des Sujets qui les racontent, et montrant, sous une forme déguisée, ce qu’ils désirent. Le renversement est d’importance. Ce ne sont plus les pères séducteurs qui agissent dans l’action, ce sont les filles qui, par leurs récits inconsciemment faussés, dévoilent l’envie qu’elles ont d’être séduites par leur père. Là est l’essentiel : car de ce retournement du réel au fictif, et du père à la fille sortira toute la théorie psychanalytique ultérieure.

aSymptomatologie 

Il est fréquent que l’hystérie se complète avec des troubles de la sexualité, tantôt une frigidité, tantôt une nymphomanie. Mais, on note chez de tels malades le désir de plaire, de séduire, une expression émotionnelle exagérée qui cherche une certaine protection de son entourage. Le comportement sexuel hyperactif chez la femme masque souvent une inhibition avec frigidité. Ces troubles sont plus une complication pour les malades qu’une véritable maladie. Il existe parfois ce que l’on appelle une conversion de certains troubles hystériques entraînant des maladies somatiques, telles que gastrites, paralysies transitoires. Quelque fois l’hystérie se complique de dépression anxieuse, mais rarement de troubles réellement psychotiques. Les symptômes sont des processus d’Investissement, soit maintenus en permanence, soit intermittents, ce qui prépare de nouvelles difficultés à l’explication. L’analyse peut apprendre quel est le cours d’excitation perturbé auquel ils se substituent. La plupart du temps, il s’avère qu’ils participent eux‑mêmes à ce cours, comme si, par conséquent, la totalité de l’énergie de ce cours s’était concentrée sur ce seul point. Ainsi, la douleur dont souffre le patient était présente dans la situation où se produisit le refoulement ; l’hallucination actuelle était alors perception ; la paralysie motrice est la défense contre une action qui aurait dû être accomplie dans cette situation mais fut inhibée ; la contracture est habituellement le déplacement d’une innervation musculaire, projetée jadis et portant sur une autre partie du corps ; l’attaque convulsive, l’expression d’une explosion d’affect qui s’est soustraite au contrôle normal du Moi. La sensation de déplaisir qui accompagne l’apparition du symptôme varie dans une mesure étonnante. Dans le cas des symptômes permanents, déplacés sur la motilité, tels que paralysies et contractures, cette sensation fait le plus souvent complètement défaut, le Moi se comportant devant les symptômes comme s’il n’était nullement concerné ; il est de règle au contraire que dans le cas des symptômes intermittents et de ceux qui touchent à la sphère sensorielle, des sensations incontestables de déplaisir soient éprouvées, qui peuvent, dans le cas des symptômes de douleur, atteindre un niveau excessif. Il est très difficile de démêler, dans cette diversité, le facteur qui, responsable de pareilles différences, permette pourtant de les expliquer de manière unitaire. Il n’y a guère de traces non plus, dans l’hystérie de conversion, du combat livré par le Moi contre le symptôme, une fois que ce dernier est formé. Ce n’est guère que lorsque la sensibilisation d’un endroit du corps constitue le symptôme, que cet endroit est amené à jouer un double rôle. Le symptôme de douleur se produit avec la même régularité, que cet endroit soit touché de l’extérieur ou activé de l’intérieur par association, et le Moi recourt à des mesures de précaution, pour éviter que la perception extérieure n’éveille le symptôme.

L’apparition des attaques hystériques suit des lois faciles à comprendre. Puisque le complexe refoulé consiste en Investissement libidinal et en contenu de représentation (fantasme), la crise peut être provoquée : associativement lorsque le contenu (suffisamment investi) du complexe est mis en jeu par une association de la vie consciente ; organiquement lorsque pour des raisons somatiques internes et sous l’influence psychique d’un facteur externe l’Investissement libidinal s’élève au‑dessus d’u certain niveau : au service de la tendance primaire, comme expression de la « fuite dans la maladie », lorsque la réalité devient pénible ou effrayante, donc comme consolation ; au service des tendances secondaires auxquelles la morbidité s’est alliée, dès que par la production de l’attaque un but utile au Sujet peut être atteint. Dans ce dernier cas l’attaque est calculée en fonction de certaines personnes, elle peut être différée pour elles, et donne l’impression d’une simulation consciente.

Lorsqu’on soumet à la psychanalyse une hystérique dont le mal se manifeste par des attaques, on se persuade aisément que ces attaques ne sont rien d’autre que des fantasmes traduits dans le langage moteur, projetés sur la mobilité, figurés sur le mode de la pantomime. Fantasmes inconscients certes, mais par ailleurs de la même espèce que ceux qu’on peut saisir immédiatement dans les rêveries diurnes, ou développer par interprétation à partir des rêves nocturnes. Fréquemment un rêve est le substitut d’une attaque, plus fréquemment encore il aide à comprendre l’attaque, du fait que le même fantasme trouve dans le rêve et dans l’attaque des moyens d’expression différentes. On devrait donc s’attendre à parvenir par l’examen de l’attaque à la connaissance du fantasme figuré en elle. Mais cela ne réussit que rarement. Généralement la figuration pantonimique du fantasme a subi sous l’influence de la censure des déformations tout à fait analogues à celles de la figuration hallucinatoire dans le rêve, de sorte que l’une comme l’autre est d’emblée devenue impénétrable à la conscience du Sujet comme à la compréhension du spectateur. L’attaque hystérique requiert donc la même élaboration interprétative que celle à laquelle nous procédons avec les rêves nocturnes. Mais non seulement la puissance d’où procède la déformation et l’intention de cette déformation mais aussi sa technique sont les mêmes que celles qui nous sont familières grâce à l’interprétation du rêve.

Ce qui rend l’attaque incompréhensible c’est qu’elle donne une figuration simultanée à plusieurs fantasmes dans le même matériel, autrement dit qu’elle procède à une condensation. Que ces fantasmes soient deux ou plus de deux, leurs caractères communs forment comme dans le rêve le noyau de la figuration. Les fantasmes qui se recouvrent ainsi sont très souvent d’espèces différentes, par exemple un désir récent et la revivification d’une impression infantile. Les mêmes innervations servent alors les deux intentions souvent de la manière la plus habile. Des hystériques qui se servent dans une large mesure de la condensation ont ainsi leur content avec une seule forme d’attaque. D’autres expriment une pluralité de fantasmes pathogènes en multipliant aussi les formes d’attaque.

Ce qui rend l’attaque impénétrable c’est que le Sujet entreprend d’exécuter les faits et gestes des deux personnes intervenant dans le fantasme, autrement dit qu’elle se livre à une identification multiple. Qu’on se reporte à l’exemple que FREUD a cité dans l’article « Les fantasmes hystériques et leur relation à la bisexualité » (Revue de la science sexuelle, de HIRSCHFELD, t. I, n°1), où le Sujet arrache son vêtement d’une main (en tant qu’homme) tandis que de l’autre (en tant que femme) elle le tien serré contre son corps.

Une déformation tout à fait extraordinaire est due au renversement antagoniste des innervations, analogue à la transformation d’un élément en son contraire qui est habituelle dans le rêve. Par exemple dans l’attaque d’une étreinte est figurée ainsi : les bras sont tirés convulsivement en arrière jusqu’à ce que les mains se rejoignent au‑dessus de la colonne vertébrale. Il est possible que le fameux « arc de cercle » de la grande attaque hystérique ne soit rien d’autre que ce déni énergique, par une innervation antagoniste, d’une posture corporelle appropriée au commerce sexuel. L’interversion de la chronologie à l’intérieur du fantasme figuré provoque à peine moins de confusions et d’erreurs. Cette déformation trouve à son tour sa réplique exacte dans plus d’un rêve qui débute par la fin de l’action pour se terminer par le commencement. Soit par exemple une hystérique chez qui le fantasme de séduction présente le contenu suivant : comme elle est assise à lire dans un parc, la robe un peu relevée laissant voir le pied, un homme s’approche d’elle et l’aborde puis il l’emmène ailleurs faire l’amour. Dans l’attaque elle joue ce fantasme ainsi : elle commence par le stade convulsif correspondant au coït, puis se lève, passe dans une autre pièce où elle s’assoit pour lire et enfin répond aux paroles qui lui adresse un interlocuteur imaginaire. Les deux déformations nous font pressentir l’intensité des résistances avec lesquelles le refoulé doit compter jusque dans son irruption sous la forme d’une crise hystérique.

Le Sujet se donnait autrefois à une satisfaction auto‑érotique mais il y avait renoncé depuis. Dans un grand nombre de cas on voit cette satisfaction (la masturbation par attouchement ou pression des cuisses, le mouvement de la langue, etc.) revenir dans l’attaque elle‑même à la faveur du détournement de la conscience. L’apparition de l’attaque sous l’effet d’une élévation de la libido et comme consolation au service de la tendance primaire répète également avec précision les conditions dans lesquelles cette satisfaction auto‑érotique a été autrefois recherchée intentionnellement par le Sujet. L’incontinence d’urine ne doit assurément pas être tenue pour incompatible avec le diagnostic de crise hystérique. Elle répète seulement la forme infantile de la pollution impétueuse. Par ailleurs on peut aussi rencontrer la morsure de la langue dans des cas indiscutables d’hystérie. Cet acte est aussi peu contradictoire avec l’hystérie qu’avec les jeux de l’amour. Son apparition dans l’attaque est facilitée lorsque le Sujet a été rendu attentif aux difficultés du diagnostic différentiel par ses connaissances médicales. Il peut arriver que les hystériques (surtout les hommes) se blessent pendant l’attaque : cela répète un malheur de la vie infantile (par exemple le résultat d’une bagarre). La perte de conscience, l’ « absence » de l’attaque hystérique, procède de ce retrait passager mais incontestable de la conscience qu’on peut ressentir au faîte de toutes satisfaction sexuelle intense (y compris auto‑érotique). C’est la genèse des absences hystériques ayant pour origine des accès de pollution chez de jeunes Individus féminins qui nous permet de suivre le plus sûrement ce développement. Les états dit hypnoïdes, les absences pendant la rêverie, si fréquents chez les hystériques, sont vraisemblablement de la même provenance. Le mécanisme de ces absences est relativement simple. D’abord toute l’attention est portée sur le déroulement du processus de satisfaction puis lorsque la satisfaction fait son entrée tout cet Investissement en attention est brusquement suspendu, de sorte qu’il se produit un vide momentanément de la conscience. Cette lacune pour ainsi dire physiologique de la conscience est ensuite élargie pour le compte du refoulement, jusqu’à ce qu’elle puisse accueillir tout ce que l’instance refoulante repousse loin d’elle.

Cycle typique : activité sexuelle infantile‑refoulement‑échec du refoulement et retour du refoulé. Elle s’effectue en différents stades : 1. satisfaction auto‑érotique sans contenu de représentation, 2. la même satisfaction auto‑érotique en liaison avec un fantasme qui aboutit à l’action de satisfaction, 3. renoncement à l’action avec conservation du fantasme, 4. refoulement de ce fantasme qui ensuite, soit qu’il reste inchangé soit qu’il se modifie pour s’adapter à de nouvelles impressions de la vie, s’impose dans l’attaque, 5. et éventuellement restitue lui‑même l’action de satisfaction qui lui appartient et dont il avait, paraît‑il, perdu l’habitude.

Le dispositif qui montre à la libido refoulée la voie de la décharge motrice dans l’attaque est un mécanisme réflexe tout prêt, qu’on trouve chez tout le monde y compris les femmes : le mécanisme de l’action du coït, que nous voyons devenir manifeste dans l’abandon sans bornes à l’activité sexuelle. Les Anciens disaient déjà que le coït est une « petite épilepsie ». Il n’y a qu’à changer la formule ainsi : l’attaque convulsive hystérique est un équivalent du coït. L’analogie avec la crise épileptique ne nous est pas d’un grand secours, car la genèse de cette dernière est encore moins comprise que celle de la crise hystérique. Au total la crise hystérique et l’hystérie en général réinstallent chez la femme un fragment d’activité sexuelle qui avait existé dans les années d’enfance et révélait alors un caractère tout ce qu’il y a de masculin. Et l’on peut fréquemment observer que des filles qui jusque dans les années de la prépuberté montraient une nature et des penchants garçonniers deviennent hystériques à partir de la puberté. Dans toute une série de cas la névrose hystérique ne correspond qu’à une empreinte excessive de cette poussée typique de refoulement qui élimine la sexualité masculine pour faire naître la femme (Cf. Trois essais sur la théorie de la sexualité, 1905).

bTypologie 

Terme introduit par FREUD pour isoler une névrose dont le symptôme central est la phobie (stabilisation de l’angoisse à un Objet extérieur) et pour souligner sa similitude structurale avec l’hystérie de conversion.

Dans l’hystérie de conversion, le conflit psychique vient se symboliser dans les symptômes corporels les plus divers, paroxystiques (exemple : crise émotionnelle avec théâtralisme) ou plus durables (exemple : anesthésies, paralysies hystériques, sensation de « boule » pharyngienne, etc.). C’est dans la mesure où FREUD a découvert dans le cas de l’hystérie de conversion des traits étio‑pathogéniques majeurs, que la psychanalyse aura pu rapporter à une même structure hystérique des tableaux cliniques variés se traduisant dans l’organisation de la personnalité et le mode d’existence, en l’absence même de symptômes phobiques et de conversions patentes.

iiiDite de défense (2ème forme)

Forme d’hystérie distinguée par FREUD dans les années 1894-1895 des deux autres formes d’hystérie : l’hystérie hypnoïde et l’hystérie de rétention. Elle se spécifie par l’activité de défense que le sujet exerce contre des représentations susceptibles de provoquer des affects déplaisants. Dès que FREUD reconnaît la mise en jeu de la défense dans toute hystérie, il ne recourt plus au terme d’hystérie de défense et à la distinction qu’il suppose. Ce type d’hystérie ne s’explique nullement par une lourde tare héréditaire, ni par une atteinte dégénérative particulière ; auquel cas, cette hystérie est acquise.

ivDite hypnoïde (1ère forme)

Terme employé par BREUER et FREUD dans les années 1894-1895 : forme d’hystérie qui trouverait son origine dans les états hypnoïdes. Le Sujet ne peut intégrer dans sa personne et son histoire les représentations survenant au cours de ces états. Celles-ci forment alors un groupe psychique séparé, inconscient, susceptible de provoquer des effets pathogènes. Dans Névrose, psychose et perversion, FREUD a pu montrer de façon répétée que le clivage du contenu de conscience est la conséquence d’un acte de volonté du malade, c’est‑à‑dire qu’il est introduit par un effort de volonté dont on peut indiquer le motif. Naturellement, il n’affirme pas ici que le malade a l’intention de provoquer un clivage de sa conscience. L’intention du malade est différente, mais elle n’atteint pas son but et produit un clivage de conscience.

C’est le plus souvent une femme égocentrique, mythomane, suggestible, souvent très émotive et qui alterne une réserve immotivée à des attitudes de théâtralisme (l’histrionisme). Sensibles à la suggestion, ce sont les personnalités les plus faciles à hypnotiser. 

viDite de rétention (3ème forme)

Forme d’hystérie distinguée par BREUER et FREUD dans les années 1894-1895 de deux autres formes d’hystérie : l’hystérie hypnoïde et l’hystérie de défense. Sa pathogénie se caractérise par le fait que des affects, notamment sous l’action de circonstances extérieures défavorables, n’ont pas pu être abréagis. Dans l’hystérie de rétention, le rôle du clivage de conscience est minime, ou peut‑être tout à fait nul. Il s’agit des cas dans lesquels la réaction à l’excitation traumatique ne s’est simplement pas produite, et qui peuvent donc être aussi liquidés et guéris par abréaction.

Type d’hystérie décrit par CHARCOT : les symptômes somatiques ; notamment les paralysies y apparaissent, souvent après un temps de latence, consécutivement à un traumatisme physique, mais sans que celui-ci puisse rendre compte mécaniquement des symptômes en cause.

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