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8 août 2003

PSYCHANALYSE MACHINE - MASCULINITE/FEMINITE

Chapitre 1 MACHINE_ 2

a Selon_ 2

i BETTELHEIM_ 2

b Caractéristiques 2

i Avantages 2

ii Inconvénient 2

a Anonymat dans la masse 2

c Contexte social d’invention_ 2

i Dit moderne 2

Chapitre 2 MAGIE_ 3

a Son besoin chez l’enfant 3

Chapitre 3 MAIN_ 5

a Expressions 5

i Dite « mettre sa main au feu » 5

Chapitre 4 MAL_ 5

a Les forces du Mal 5

i Pour les GERMAINS_ 5

Chapitre 5 MALEDICTION_ 5

Chapitre 6 MANIE : 5

a Causes possibles 6

b Typologie_ 6

i Cyclothymie 6

ii Hypomanie 6

iii Mégalomanie 6

iv Psychose maniaco-dépressive 6

Chapitre 7 MANTRA_ 6

a Isomorphismes 6

i Entre le visuel et le son parlé ou chanté 6

Chapitre 8 MARCUSE_ 7

Chapitre 9 MASCULINITE-FEMINITE : 7

M

aSelon

A utiliser judicieusement les machines, nous jouissons de plus de liberté. Cela peut sembler évident. Après tout, c’est pour libérer l’homme de la servitude qu’on a inventé la machine. Mais en pratique, ce n’est pas aussi simple. Chaque fois que nous faisions l’acquisition d’un nouvelle machine, il nous fallait examiner minutieusement la place qu’elle tiendrait dans la vie de l’institution. Les avantages qu’elle présentait apparaissaient immédiatement. Mais il était beaucoup plus difficile de prévoir de quelle façon et dans quelle mesure elle nous asservirait. Souvent, ses effets négatifs ne se révélaient qu’après un long usage, lorsque nous en étions venus à dépendre d’elle au point que ses inconvénients semblaient trop anodins pour justifier que nous y renoncions et que nous changions les habitudes acquises. Pourtant, ces inconvénients s’ajoutant aux multiples petits inconvénients d’autres appareils, il en résultait des répercussions considérables et indésirables sur notre travail et notre mode de vie.

bCaractéristiques

C’est ce que BETTELHEIM appelle la « séduction ». Les avantages des machines sont si évidents et si désirables que peu à peu nous sommes tentés de ne pas tenir compte de ce que nous coûte leur utilisation irréfléchie. Ce qui est crucial ici, c’est l’utilisation irréfléchie, car elles ont toutes leurs bons usages. Mais il faut une analyse serrée et une bonne organisation pour profiter des avantages des conquêtes techniques sans aliéner la liberté humaine.

Pour simplifier les rapports professionnels internes, certains détenteurs de pouvoir ont attribué à chaque Individu un numéro sur carte perforée. BETTELHEIM souhaite y réagir comme la psychanalyse le prescrit aux Individus perturbés pour les amener à plus d’intégration et d’épanouissement : sans nier ni négliger les dangers de la situation. Ne pas chercher à la fuir en se privant de ses avantages. Mais prendre conscience de ses risques et y faire face lucidement par décision personnelle. Cela neutralise le danger et nous permet de profiter des avantages de la technologie sans qu’elle nous dépouille de notre humanité.

cContexte social d’invention

Le travailleur y est souvent considéré comme le rouage d’une machine et non pas comme celui qui la fait fonctionner. C’est aussi l’image qu’il a de lui‑même. Il répète quelques tâches fragmentaires, sans pouvoir, en principe, agir sur le processus de production totale, sans avoir affaire au produit final ou à la décision finale, si ce n’est d’une façon incidente, sans lien avec son travail.

aSon besoin chez l’enfant

Mythes et contes de fées répondent aux éternelles questions : « A quoi le monde ressemble‑t‑il vraiment ? Comment vais‑je y vivre ? Comment faire pour être vraiment moi‑même ? » Les mythes donnent des réponses précises, alors que les contes de fées ne font que suggérer ; leurs messages peuvent sous‑entendre des solutions, elles ne sont jamais exprimées clairement. Les contes de fées laissent l’imagination de l’enfant décider si (et comment) il peut s’appliquer à lui‑même ce que révèle l’histoire sur la vie et sur la nature humaine. Le conte de fées procède d’une manière tout à fait adaptée à la façon dont l’enfant conçoit et expérimente le monde, et c’est pour cette raison que le conte lui paraît si convaincant. Il peut tirer beaucoup plus de soulagement du conte de fées que de toutes les idées et tous les raisonnement par lesquels l’adulte essaie de le rassurer. L’enfant fait confiance à ce que lui raconte le conte de fées parce qu’ils ont l’un et l’autre la même façon de concevoir le monde. Quel que soit notre âge, nous ne pouvons être convaincus que par une histoire conforme aux principes qui sont à la base de nos pensées. S’il en est ainsi pour l’adulte, qui a appris à admettre qu’il dispose de plus d’un cadre de références pour comprendre le monde – bien qu’en réalité il soit difficile, sinon impossible, de penser à un autre monde que le nôtre – c’est spécifiquement vrai pour l’enfant. Sa pensée est animiste. Comme tous les prélettrés et bien des lettrés, l’enfant tient pour établi que ses relations avec le monde animé des êtres humains : il câline, comme il le fait avec sa mère, les jolis Objets qu’il aime ; il frappe la porte qui s’est refermée sur lui. On peut ajouter qu’il caresse ces Objets parce qu’il est persuadé qu’ils aiment, comme lui être caressés ; et il punit la porte parce qu’il est certain qu’elle a fait exprès de se refermer, par pure méchanceté. Comme l’a montré PIAGET, la pensée de l’enfant reste animiste jusqu’à l’âge de la puberté. Ses parents et ses maîtres lui disent que les choses ne peuvent ni ressentir ni agir. Il a beau faire semblant de le croire, pour plaire aux adultes, ou pour ne pas être tourné en ridicule, il sait, tout au fonde de lui‑même, à quoi s’en tenir. Soumis à l’enseignement rationnel des autres, l’enfant enterre profondément ses « vraies connaissances » dans son esprit, à l’abri de la rationalité. Mais il peut être formé et informé par ce que les contes de fées ont à lui dire. Pour l’enfant de huit ans (pour citer les exemples de PIAGET) le soleil est vivant parce qu’il donne la lumière (et on peut ajouter qu’il la donne de son plain gré). Pour l’esprit animiste de l’enfant, la pierre est vivante parce qu’elle est capable de mouvement, lorsque, par exemple, elle roule sur le flanc de la colline. Même à douze ans passés, l’enfant est convaincu qu’un torrent est vivant et doué de volonté, parce que ses eaux coulent. Le soleil, la pierre et l’eau sont, croit l’enfant, habités par des esprits qui ressemblent beaucoup aux êtres humains et qui éprouvent et agissent comme eux. Il n’existe pas, pour l’enfant, de ligne de démarcation bien nette entre ce qui est inanimé et ce qui vit ; et ce qui vit possède une vie très proche de la nôtre. Si nous ne comprenons pas ce que les rochers, les arbres et les animaux ont à nous dire, c’est que nous ne sommes pas suffisamment en harmonie avec eux. Pour l’enfant, qui cherche à comprendre le monde, il paraît raisonnable d’espérer une réponse de la part de ces objets qui éveillent sa curiosité. Et comme l’enfant est égocentrique, il compte sur l’animal pour lui parler des choses qui, pour lui, ont une signification, comme le font les animaux dans les contes de fées et comme l’enfant lui‑même parle à ses animaux vivants ou en peluche. L’enfant est persuadé que l’animal comprend et réagit affectivement, même s’il ne le manifeste pas ouvertement. Etant donné que les animaux vagabondent librement dans le vaste monde, n’est‑il pas naturel que, dans les contes de fées, ils soient capables de guider le héros au cours de sa quête qui l’entraîne vers des endroits très éloignés ? Puisque tout ce qui bouge est vivant, l’enfant est autorisé à croire que le vent peut parler et conduire le héros là où il veut aller, comme dans « A l’est du soleil et à l’ouest de la lune ». Pour la pensée animiste, les animaux, non seulement ressentent et pensent comme nous, mais les pierres elles‑mêmes sont vivantes ; être changé en pierre signifie simplement qu’on reste silencieux et immobile pendant  un certain temps. En suivant le même raisonnement, il est tout à fait crédible que des objets, jusque‑là silencieux, se mettent à parler, à donner des conseils et à accompagner le héros au cours de ses randonnées. Et comme tout ce qui est habité par un esprit semblable à tous les autres esprits (c’est‑à‑dire l’esprit de l’enfant que celui‑ci a projeté dans toutes ces choses), et en raison de cette similitude inhérente, on peut croire que l’homme peut être changé en animal, ou inversement, comme dans La Belle et la Bête et Le Roi‑Grenouille. Puisqu’il n’y a aucune ligne de démarcation nette entre ce qui vit et ce qui est inanimé, ce qui est inanimé peut être appelé à vivre. Lorsque les enfants, comme les grands philosophes, cherchent à répondre à toutes ces questions : « Qui suis‑je ? Que dois‑je faire vis‑à‑vis des problèmes posés par la vie ? Que vais‑je devenir ? », ils le font sur la base de leur pensée animiste. Mais comme l’enfant ne sait pas très bien en quoi consiste l’existence, il se pose avant tout cette question : « Qui suis‑je ? ». Dès que l’enfant commence à se déplacer et à explorer, il se met à s’interroger sur le problème de son identité. Tout en épiant sa propre image dans une glace, il se demande si ce qu’il voit est vraiment lui, ou un enfant qui lui ressemble et qui se trouve de l’autre côté du miroir. Il essaie de découvrir la vérité en cherchant si cet autre enfant lui est vraiment semblable sur tous les points. Il fait des grimaces, se tourne et se détourne, s’éloigne de la glace et revient d’un bond devant elle, pour voir si l’autre s’en est allé ou se trouve toujours là. Dès l’âge de trois ans, l’enfant affronte déjà le difficile problème de l’identité personnelle. Il se demande : « Qui suis‑je ? D’où viens‑je ? Comment le monde a‑t‑il été créé ? Qui a créé l’homme et les animaux ? Quel est le but de la vie ? » A vrai dire, il s’interroge sur ces questions vitales non pas dans l’abstrait, mais parce qu’elles le concernent. Il ne s’inquiète pas de savoir si la justice existe pour chaque Individu en particulier, mais si, lui, sera traité de façon équitable. Il se demande qui ou quoi le plonge dans l’adversité et cherche à savoir ce qui pourrait le protéger. Existe‑t‑il des puissances tutélaires en dehors de ses parents ? Comment doit‑il se former, et pourquoi ? Peut‑il avoir de l’espoir, en dépit de ce qu’il a pu faire de mal ? Quelles seront les conséquences pour son avenir ? Les contes de fées fournissent des réponses à toutes ces questions pressantes et l’enfant en prend conscience à mesure qu’évolue l’histoire. Si nous nous plaçons à un point de vue d’adulte, et dans les termes de la science moderne, les réponses fournies par les contes de fées sont plus fantastiques que réelles. Comme on peut s’y attendre, ces solutions semblent si incongrues aux yeux de nombreux adultes (qui sont devenus étrangers aux moyens par lesquels les enfants expérimentent le monde) qu’ils refusent de transmettre à l’enfant des informations aussi « fausses ». Cependant, les explications réalistes sont d’ordinaire incompréhensibles pour l’enfant qui est dépourvu de la faculté d’abstraction qui seule peut leur donner quelque sens. L’adulte, lorsqu’il donne une explication scientifiquement juste, croit clarifier les choses pour l’enfant alors que ces explications le laissent désemparé, dépassé et intellectuellement vaincu. L’enfant ne peut tirer un sentiment de sécurité que s’il est certain d’avoir compris ce qui, auparavant, le déconcertait. Il ne peut certainement pas obtenir le même résultat si on lui livre des faits qui engendrent de nouvelles incertitudes. Même s’il accepte une réponse de ce genre, l’enfant en vient à se demander s’il a posé la bonne question. Puisque l’explication, pour lui, ne peut avoir de signification, elle doit correspondre à quelque problème inconnu et non à celui qu’il a énoncé. Il est donc important de ne pas oublier que seules les affirmations que l’enfant peut comprendre dans les termes de ses connaissances du moment et de ses préoccupations affectives peuvent emporter sa conviction. Si on dit à l’enfant que la terre flotte dans l’espace, selon les lois de l’attraction universelle dans le mouvement qu’elle décrit autour du soleil, mais que la terre ne tombe pas sur le soleil comme lui, l’enfant, le fait, sur le sol, attiré par la pesanteur, on doit le dérouter énormément. L’enfant sait, par sa propre expérience, que tout doit nécessairement reposer sur quelque chose, ou être tenu par quelque chose. Seule une explication fondée sur cette certitude peut lui faire sentir qu’il comprend mieux le mouvement de la terre dans l’espace. Chose plus importante encore : pour se sentir en sécurité sur la terre, l’enfant a besoin de savoir que notre monde est solidement tenu en place. Il  trouve donc une meilleure explication dans un mythe qui lui raconte que la terre repose sur le dos d’une tortue, ou qu’elle est tenue par un géant. Si l’enfant tient pour vrai ce que lui disent ses parents, que la terre est une planète que la gravitation maintient solidement sur sa route, il peut alors à la rigueur imaginer que cette fameuse gravitation est une sorte de ficelle. L’explication des parents n’a donc pas abouti à une meilleure compréhension non plus qu’à un sentiment de sécurité. Il faut une maturité intellectuelle considérable pour croire que notre propre vie peut être stable alors que le sol sur lequel nous marchons (ce qui existe de plus solide autour de nous, sur quoi repose toute chose) tourne à une vitesse incroyable sur un axe invisible. Qu’au surplus la terre tourne autour du soleil, et qu’elle est propulsée à travers l’espace avec l’ensemble du système solaire. BETTELHEIM n’a jamais rencontré un enfant prépubère qui pût comprendre la combinaison de tous ces mouvements, mais il a connu beaucoup qui pouvaient réciter toutes ces informations. Ces derniers répètent comme des perroquets des explications qui, selon l’expérience qu’ils ont du monde, sont des mensonges, mais qu’ils doivent tenir pour vraies parce que c’est un adulte qui a parlé. Il en résulte que ces enfants finissent par douter de leurs propres expériences, et donc d’eux‑mêmes et de ce que leur esprit peut faire pour eux. Au cours de l’automne 1973, la comète KOHOUTEK a défrayé la chronique. A cette époque, un professeur de sciences très compétent expliqua ce qu’était une comète à un petit groupe d’enfants remarquablement intelligents, de sept à neuf ans. Chaque enfant avait soigneusement découpé un cercle de papier et avait dessiné sur celui‑ci la trajectoire des planètes autour du soleil. Une ellipse en papier, , fixée dans une fente pratiquée dans le cercle, représentait la trajectoire de la comète. Les enfants montrèrent à BETTELHEIM la comète qui se déplaçait selon un certain angle par rapport aux planètes. Sur une question que BETTELHEIM leur posait, les enfants répondirent qu’ils avaient en main la planète et lui montrèrent l’ellipse. Comme BETTELHEIM leur demandait comme ils pouvait se faire que ce qu’ils avaient en main pouvait en même temps être dans le ciel, ils demeurèrent tous perplexes. Au plus fort de leur confusion, ils se tournèrent vers leur maître qui leur expliqua avec le plus grand soin que ce qu’ils avaient en main, et qu’ils avaient créé avec tant d’application, n’était qu’une représentation des planètes et de la comète. Les enfants convinrent tous ensemble qu’ils avaient compris et, si on les avait questionnés, ils aurait été capables de tout répéter. Mais alors que, un peu plus tôt, ils avaient regardé avec fierté l’ensemble cercle‑ellipse qu’ils tenaient à la main, l’Objet n’avait plus aucun intérêt pour eux. Certains en firent une boule, d’autres laissèrent tomber la maquette dans la corbeille à papier. Tant que, pour eux, les morceaux de papier avaient été des comètes, ils avaient eu envie de les ramener chez eux pour les montrer à leurs parents. Maintenant, ils avaient, à leurs yeux, perdu toute signification.

aExpressions

A la première controverse, la plupart des gens sont prêts à mettre leur main au feu pour appuyer leurs dires. C’est un travers de l’espèce humaine : on veut toujours avoir raison, nous voyons peu qu’un Individu aille disputer contre un autre pour le seul plaisir d’avoir tort. Cette expression fait allusion à une pratique spéciale du Haut Moyen Age : le Jugement de Dieu. L’idée en est simple : afin de couper court aux enquêtes toujours ennuyeuses et délicates sur la culpabilité ou l’innocence des gens, on considérait que Dieu devait savoir, et s’Il le voulait bien, agir en conséquence. On s’en remettait donc à Sa grande vigilance, et on réglait les différends en imposant des épreuves au cours desquelles, immanquablement, Il reconnaîtrait les siens. Ces épreuves existaient sous plusieurs formes. D’abord pour les princes, surtout, l’épreuve du feu, qui consistait à tenir sa main dans une flamme sans se brûler, ou à saisir sans dommage une barre de fer rougie, ou toute autre variante. Si l’épreuve était réussie et l’épiderme intact, on déclarait que la noble personne était dans son droit et lavée de tout soupçon. FURETIERE résume ainsi la situation :

« On dit qu’un homme mettrait sa main au feu, son doigt au feu, quand il propose quelque chose dont il est très assuré. Ce proverbe se dit par allusion à une coutume qu’on avait autrefois de se purger d’une accusation par l’attouchement du fer chaud. CUNEGONDE, femme de l’Empereur Henri de BAVIERE, se purgea du soupçon que son mari avait contre elle, en marchant les pieds nus sur douze socs de charrüe ardens. »

aLes forces du Mal

Souvent, il y a deux principes qui luttent l’un contre l’autre.

Il y a au nord le monde des ténèbres et du froid, NIFLHEIMR, et au sud le monde du feu, MUSPELLSHEIMR. De leur affrontement naît l’hybride YMIR, l’ancêtre des géants. C’est des diverses parties d’YMIR assassiné que sera fait le monde.

Les GREGORIENS

Ils expliquent que le monde ne soit pas parfait, en déclarant qu’au commencement existait un couple. Dieu avait une sœur. Celle‑ci se fâche avec son frère et, lorsque celui‑ci crée le ciel, qui a la forme d’un immense filet, elle crée les rats et les souris pour manger les mailles. Lorsqu’il crée la vigne, le démon crée la chèvre pour la brouter, etc.

Selon la Bible, la malédiction se transmet de femme en femme.

Il faut tout de suite dire que le terme maniaque en psychiatrie n’a pas du tout le même sens que celui qu’on lui accorde dans le langage courant. Par ce terme, on ne désigne pas une idée fixe, une habitude parfois vicieuse et perverse qui est passionnée par quelque objet particulier au point de paraître singulier et parfois ridicule. Pour la psychiatrie, le maniaque est un individu excité, à l’humeur exaltée, généralement exubérant, loquace, en proie à une activité désordonnée et aux idées perturbées. Le maniaque ne reste pas en place, il accomplit de multiples démarches, parfois des achats inconsidérés. Cette hyperactivité n’entraîne aucune fatigue, mais se complique parfois d’amaigrissement. Le début est ou progressif ou subaigu ou très rapide parfois chez un déprimé après la prise d’un traitement antidépresseur.

aCauses possibles 

La manie peut être déclenchée par certains médicaments comme les corticoïdes. On la voit aussi au début des traitements antidépresseurs. L’alcool, la cocaïne et les amphétamines peuvent donner lieu à des intoxications toxicomaniaques. Pour protéger le malade contre les excès de son excitation, mais aussi l’entourage qui subit souvent les conséquences de projets mégalomaniaques et de dépenses exorbitantes, il est nécessaire de procéder dans les urgences à une hospitalisation sur demande d’un tiers (HDT).

bTypologie

C’est la folie circulaire des anciens avec alternance de dépression et d’épisodes maniaques.

Euphorique, joyeux, si l’ensemble des troubles n’entraîne pas une hyperactivité trop prononcée, c’est une forme atténuée de l’accès maniaque, mais dans laquelle on retrouve tous les signes.

Délire souvent à thème mégalomaniaque, l’individu se prétend doué des plus grandes qualités, se déclare parfois être le descendant d’un personnage historique ou célèbre. Il croit être aimé par une personnalité de renom, une star de cinéma, un homme politique. Parfois une fureur maniaque s’installe avec agitation, agressivité et violence.

Dans son expression verbale le maniaque utilise des calembours, des jeux de mots, des contrepèteries. Souvent agressif ou moqueur, il insulte ou invective. Fréquemment l’accès maniaque fait suite à une dépression profonde.

Les mantra peuvent, à la limite, être des pures formules magiques, réduites à la proportion d’un talisman, comme dans la pratique LAMAÏQUE des bannières et moulins à prière. Là encore on constate une dichotomie à intention intellectualiste : car mantra et dharani ont un sens caché, et ne livrent leur secret que sous certaines conditions. Chaque divinité possède un bîga‑mantra, un support verbal qui est son être même et que l’on peut s’approprier en récitant le mantra.

ELIADE compare d’ailleurs ce double sens au langage secret des chamanes, et même au processus métaphysique de toute poésie, de la parabole EVANGELIQUE comme de la méprise sémantique chère à VERLAINE. Un mantra est un symbole dans le sens archaïque du terme : il est en même temps la réalité symbolisée et le signe symbolisant. Il est en quelque sorte un condensé sémantique et ontologique. D’où la toute‑puissance du nom, du vocable, allant jusqu’à l’utilisation du calembour que l’on trouve dans de nombreuses cultures, et spécialement dans l’ancienne EGYPTE. D’autre part, ce symbole peut être indifféremment visuel ou phonétique, et nous retrouvons ici l’isomorphisme de la vision et de la parole. On peut partir soit du support iconographique, soit du véhicule audio‑phonique que constitue le mantra pour s’assimiler le suc ontologique contenu dans le sémantisme.

aIsomorphismes 

Chez les BAMBARA, les devises ont un pouvoir effectif lorsqu’elles sont prononcées par le chef. C’est l’air sortant de la bouche qui se transforme en bon nyama (force) qui pénètre le corps du dieu par les pupilles et les oreilles. La devise et sa prononciation transforment le tere (force liée au corps) en nyama. Avec de mauvaises paroles, les griots peuvent provoquer la mort, tandis que les bonnes formules, correctement prononcées, guérissent des maladies. G. DIETERLEN est d’avis que l’institution de la devise a pour effet de confirmer les êtres dans leur état corporel et social. La pérennité du symbole confirme la pérennité des choses. La parole donnée, avant de prendre une acception morale de fidélité, possède l’acception logique plus générale d’identité. Et à l’humble niveau de l’emblématique des BAMBARA l’on constate nettement que le verbe est constitutif d’un certain être selon un ordre de rectitude dont la lumière reste l’archétype. C’est trop vite dire que d’affirmer que les paroles passent et les écrits restent, puisque les uns et les autres sont les prototypes isomorphes de la constance et de l’identité. En effet, il y a complète réciprocité entre la parole et un signe visuel. Une espèce de pré‑alphabet arithmétique existe chez les BAMBARA, le premier chiffre, le chiffre du maître et de la parole, étant assimilé au chef, à la tête, à la conscience, au Grand Dieu FARO. Tant il est vrai que la sémiologie divorce difficilement d’avec la sémantique d’où elle procède.

Herbert MARCUSE est avant tout un philosophe. Aussi bien commence‑t‑il, dans Eros et Civilisation, par rétablir le contre‑sens freudien sur la philosophie : on se souvient en effet que FREUD s’en voulait distinguer. Son texte se présent comme une justification de l’utopie : le plan du livre en témoigne qui commence par « Sous la domination du principe de réalité » et se termine par « Au‑delà du principe de réalité » : il faut s’affranchir de la contrainte culturelle de la notions même de réalité. MARX et FREUD sont présents certes dans cette fresque des illusions à retrouver mais guère plus que NIETZSCHE, SCHILLER, KANT et PLATON. Ils sont là d’ailleurs à titre de butoir : FREUD parce qu’il aurait lié culture et répression (et MARCUSE passe du refoulement temporel à la répression politique) MARX parce qu’il a introduit la dialectique dans les procès de travail (et MARCUSE  de passer à la dialectique de la civilisation ». Pour MARCUSE, l’histoire de l’homme est avant tout l’histoire de sa répression. Et seule la régression peut le libérer, en lui faisant accomplir un détour par le point zéro de l’histoire d’où il pourra repartir libéré. MARCUSE est une sorte de FERENCZI politique, pour qui le passé originel est plus riche que le présent dégradé, pour qui la seule voie politique est une thérapeutique régressive à l’échelle de l’humanité. On y croise la société de consommation, l’individualité standardisée, les recherches pour des liens vivants entre l’Individu et la culture, et on aboutit au romantisme des paradis perdus : BAUDELAIRE, PLATON, et, comme le dit MARCUSE lui‑même :

« Cette vision d’une civilisation non répressive que nous avons tirée d’une tendance marginale dans la philosophie et la mythologie. »

L’idéalisme ici ne se cache pas. Relevons seulement pour l’histoire des idées la rencontre éclairante entre les notions de répression et de régression : pour lutter contre la répression, nous dit‑on, il faut régresser. Toutes les formes de régression sont de bonnes armes contre la répression sociale, familiale, sexuelle, politique : faire l’enfant, le fou, le sauvage, trois figures privilégiées des régressifs de notre culture, trois mythes des origines, trois points de rêve des individualistes. Du même coup, et plutôt que de penser aux luttes de classes, en leur sens le plus vrai et le plus rigoureux, on cherche à lutter contre l’école, lieu de répression de l’enfant, l’asile, lieu de répression du fou, la mission, lieu de répression du sauvage ? mythologie qui passe à côté des vraies réalités : celles dont les figures de la régression sont des indices mais non des concepts ; des mythes, mais non des théories ; et surtout celles qui pâtissent du système capitaliste, mais n’en sont pas le ressort. Régresser pour progresser, revenir en arrière pour faire la révolution : les mots d’ordre du freudo‑marxisme sont délibérément romantiques.

Opposition reprise par la psychanalyse et dont celle-ci a montré qu’elle était beaucoup plus complexe qu’on ne l’admet généralement : la façon dont le sujet humain se situe par rapport à son sexe biologique est le terme aléatoire d’un processus conflictuel.

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