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8 août 2003

PSYCHANALYSE MASOCHISME - MATERNAGE

Chapitre 1 MASOCHISME : 1

a Son problème économique. 1

i Chez l’homme. 3

Chapitre 2 MASTURBATION.. 5

a Ou la « Veuve poignet ». 6

i S’astiquer la colonne. 6

ii « Se branler ». 7

Chapitre 3 MATERIEL. 7

a Thématique. 8

i Paradigmes comme modes d’aborder le matériel (BERNARDI) 8

a FREUD.. 8

b KLEIN.. 8

c LAPLANCHE et PONTALIS. 9

Chapitre 4 MATERNAGE. 9

Perversion sexuelle dans laquelle la satisfaction est liée à la souffrance ou à l’humiliation subie par le sujet. FREUD étend la notion de masochisme au‑delà de la perversion décrite par les sexologues, d’une part en en reconnaissant des éléments dans de nombreux comportements sexuels et des rudiments dans la sexualité infantile, d’autre part en décrivant des formes qui en dérivent, notamment le « masochisme moral » dans lequel le sujet, en raison d’un sentiment de culpabilité inconscient, recherche la position de victime sans qu’un plaisir sexuel soit là directement impliqué.

aSon problème économique

On est en droit de trouver énigmatique du point de vue économique l’existence de la tendance masochiste dans la vie pulsionnelle des êtres humains. En effet, si le principe de plaisir domine les processus psychiques de telle façon que le but immédiat de ceux‑ci soit d’éviter le déplaisir et d’obtenir le plaisir, le masochisme est alors inintelligible. Si la douleur et le déplaisir peuvent être en eux‑mêmes des buts, et non plus des avertissements, le principe de plaisir est paralysé, le gardien de notre vie psychique est comme sous l’effet d’un narcotique. Le masochisme nous apparaît ainsi sous un jour de grand danger, ce qui n’est nullement la cas pour sa contrepartie, le sadisme. Nous sommes tentés d’appeler le principe de plaisir gardien de notre vie plutôt que de notre seule vie psychique. Mais alors s’offre à nous la tâche d’étudier le rapport du principe de plaisir aux deux espèces de pulsions que nous avons distinguées, les pulsions de mort et les pulsions de vie érotiques (libidinales) et nous ne pouvons aller plus loin dans l’examen du problème du masochisme, avant d’avoir répondu à cet appel. Nous avons compris le principe qui domine tous les processus psychiques comme un cas particulier de ce que FECHNER nomme tendance à la stabilité et attribué de la sorte à l’appareil psychique le dessein de réduire à rien la somme d’excitation qui afflue en lui ou du moins de la maintenir basse autant qu’il est possible. Pour cette tendance supposée, Barbara LOW a proposé le nom de principe de NIRVANA, et nous l’acceptons. Mais c’est l’inconsidérément que nous avons identifié le principe de plaisir‑déplaisir avec ce principe de NIRVANA. Tout déplaisir devrait donc coïncider avec une élévation, tout plaisir avec un abaissement de la tension d’excitation présente dans le psychisme, le principe de NIRVANA (et celui de plaisir, réputé identique à lui) se tiendrait totalement au service des pulsions de mort, dont le but est de faire passer la vie perpétuellement changeante à la stabilité de l’état inorganique, et aurait la fonction de mettre en garde contre les revendications des pulsions de vie, de la libido, lesquelles cherchent à troubler l’écoulement auquel tend la vie. Seulement, cette conception ne peut être correcte. Il semble que nous ressentions l’accroissement et le décroissement des grandeurs d’excitations directement dans la série des sentiments de tension, et il n’est pas douteux qu’il existe des tensions s’accompagnant de plaisir et des détentes déplaisantes. L’état d’excitation sexuelle est l’exemple le plus frappant d’une augmentation d’excitation qui s’accompagne ainsi de plaisir, mais il n’est certainement pas le seul. Plaisir et déplaisir ne peuvent dont pas être rapportés à l’accroissement ou à la diminution d’une quantité que nous appelons tension d’excitation, encore qu’ils aient beaucoup à voir avec ce facteur. Il semble qu’ils ne dépendent pas de ce facteur quantitatif, mais d’un caractère de celui‑ci, que nous ne pouvons désigner que comme qualitatif. Nous serions beaucoup plus avancés en psychologie si nous pouvions indiquer quel est ce caractère qualitatif. Peut‑être s’agit‑il du rythme, de l’écoulement temporel des modifications, des montées et des chutes de la quantité d’excitation. Nous ne le savons pas. En tout cas nous devons nous rendre compte que le principe de NIRVANA, qui ressortit à la pulsion de mort, a subi dans l’être vivant une modification qui l’a transformé en principe de plaisir, et nous éviterons désormais de tenir les deux principes pour un seul. Pour peu qu’on veuille poursuivre cette réflexion, il n’est pas difficile de deviner de quelle force provient cette modification. Ce ne peut être que la pulsion de vie, la libido qui, de cette façon, a obtenu par la force de participer, à côté de la pulsion de mort, à la régulation des processus vitaux. Nous obtenons ainsi une court mais intéressante série de rapports : le principe de NIRVANA exprime la tendance de la pulsion de mort, le principe de plaisir représente la revendication de la libido, et la modification de celui‑ci, le principe de réalité, représente l’influence du monde extérieur. Aucun de ces trois principes n’est en fait mis hors d’action par l’autre. Ils savent, en règle générale, s’accommoder l’un de l’autre, même s’il est des cas où des conflits sont inévitables, car d’un côté le but visé est l’amoindrissement quantitatif de la charge d’excitation, de l’autre, c’est un caractère qualitatif de ce phénomène, et, enfin, c’est l’ajournement temporel de la décharge d’excitation et d’une tolérance temporaire de la tension de déplaisir. La conclusion de ces considérations, c’est qu’on ne peut se dispenser de désigner le principe de plaisir comme gardien de la vie. Mais revenons au masochisme. Il se présente à nous sous trois formes : comme mode de l’excitation sexuelle, comme expression de l’être de la femme et comme norme du comportement dans l’existence (behaviour). En fonction de cela on peut distinguer un masochisme érogène, un masochisme féminin et un masochisme moral. Le premier, le masochisme érogène, le plaisir de la douleur, est aussi au fond des deux autres formes, son fondement est biologique et constitutionnel, il reste incompréhensible si l’on ne se résout pas à faire quelques hypothèses sur des points très obscurs. La troisième forme sous laquelle apparaît le masochisme, et d’un certain point de la vue la plus importante, n’a été que récemment reconnue par la psychanalyse comme sentiment de culpabilité, généralement inconscient, mais nous pouvons déjà l’expliquer et lui donner sa place dans l’ensemble de nos connaissances. Le masochisme féminin, pour sa part, est le plus accessible à notre observation, le moins énigmatique, et on peut le saisir dans toutes ses relations. C’est par lui que nous commencerons notre exposé.

Nous avons une connaissance suffisante de cette sorte de masochisme par les fantasmes de personnes masochistes (fréquemment impuissantes pour cette raison). Ces fantasmes ou bien aboutissent à l’acte d’onanisme, ou bien constituent à eux seuls la satisfaction sexuelle. Les dispositifs réels des pervers masochistes concordent parfaitement avec ces fantasmes, qu’ils soient exécutés comme fins en eux‑mêmes ou qu’ils servent à établir la puissance sexuelle et à introduire l’acte sexuel. Dans les deux cas –les dispositifs ne correspondent en effet qu’à la production des fantasmes sous forme de jeu- le contenu manifeste est : être bâillonné, attaché, battu de douloureuse façon, fouetté, maltraité d’une façon ou d’une autre, forcé à une obéissance inconditionnelle, souillé, abaissé. Des mutilations ne s’ajoutent à ce contenu que bien plus rarement et seulement dans des limites fort restreintes. La première interprétation, découverte dans difficultés, c’est que le masochiste veut être traité comme un petit enfant en détresse et dépendant, mais il veut être surtout traité comme un enfant méchant. Il est superflu d’apporter ici des observations, le matériel est très uniforme et accessible à tout observateur, même non analyste. Mais si l’on a l’occasion d’étudier des cas dans lesquels les fantasmes masochistes ont connu une élaboration particulièrement riche, on découvre facilement qu’ils placent la personne dans une position caractéristique de la féminité et donc qu’ils signifient être castré, subir le coït, ou accoucher. C’est pour cette raison que ce masochisme est désigné féminin. Il y a également superposition avec la vie infantile. L’explication en est la castration, ou le fait de rendre aveugle qui la représente a souvent laissé dans les fantasmes sa trace négative : aucun dommage ne doit alors précisément arriver ni aux organes génitaux ni aux yeux. Il est d’ailleurs rare que les tortures masochistes produisent la même impression de sérieux que les cruautés –fantasmées ou mises en scène- du sadisme. Dans le contenu manifeste des fantasmes masochistes s’exprime aussi un sentiment de culpabilité : il est admis que la personne a commis un crime (laissé indéterminé) qui doit être expié par toutes ces procédures de douleurs et de tortures. Cela se présente comme une rationalisation superficielle des contenus masochistes, mais derrière se cache la relation à la masturbation infantile. D’autre par ce facteur culpabilité fournit la transition avec la troisième forme du masochisme, le masochisme moral. Le masochisme féminin que nous avons décrit repose entièrement sur le masochisme primaire, érogène, le plaisir de la douleur, dont l’explication nous oblige à remonter très loin. FREUD a affirmé dans les Trois essais sur la théorie de la sexualité – dans la section sur les sources de la sexualité infantile – que l’excitation sexuelle se produit comme effet marginal dans toute une série de processus internes, dès lors que l’intensité de ces processus a dépassé certaines limites quantitatives. Bien plus, rien d’important n’adviendrait peut‑être dans l’organisme sans avoir à fournir sa composante à l’excitation de la pulsion sexuelle. En vertu de quoi, l’excitation de la douleur et du déplaisir devrait, elle aussi, avoir cette conséquence. Cette coexcitation libidinale lors de la tension de la douleur et du déplaisir serait un mécanisme physiologique infantile, qui plus tard s’épuise. Elle trouverait dans les diverses constitutions sexuelles un développement diversement important, fournissant en tout cas le fondement physiologique sur lequel est ensuite édifié dans le psychisme le masochisme érogène. Cependant l’insuffisance de cette explication se signale en ce qu’elle ne jette aucune lumière sur les relations régulières et intimes du masochisme avec son pendant dans la vie pulsionnelle, le sadisme. Si l’on remonte encore plus haut, jusqu’à l’hypothèse des deux espèces de pulsions qui, selon nous, sont à l’œuvre dans l’être vivant, on en arrive à une autre déduction qui, d’ailleurs ne contredit pas la première. La libido rencontre dans les êtres vivants (pluricellulaires) la pulsion de mort ou de destruction qui y règne et qui voudrait mettre en pièces cet être cellulaire et amener chaque organisme élémentaire individuel à l’état de stabilité inorganique (même si celle‑ci n’est que relative). La libido a pour tâche de rendre inoffensive cette pulsion destructrice et elle s’en acquitte en dérivant cette pulsion en grande partir vers l’extérieur, bientôt avec l’aide d’un système organique particulier, la musculature, et en la dirigeant contre les Objets du monde extérieur. Elle se nommerait alors pulsion de destruction, pulsion d’emprise, volonté de puissance. Une partir de cette pulsion est placée directement au service de la fonction sexuelle où elle a un rôle important. C’est là le sadisme proprement dit. Une autre partie ne participe pas à ce déplacement vers l’extérieur, elle demeure dans l’organisme et là elle se trouve liée libidinalement à l’aide de la coexcitation sexuelle dont nous avons parlé. C’est en elle que nous devons reconnaître le masochisme originaire, érogène. La physiologie ne nous apporte aucune compréhension des voies et des moyens par lesquels peut s’accomplir ce domptage de la pulsion de mort par la libido. Dans le domaine des notions psychanalytiques nous pouvons seulement faire l’hypothèse qu’il se produit très largement entre les deux espèces de pulsions une union et un amalgame variables dans leurs proportions, si bien que nous ne devrions aucunement faire entrer en ligne de compte des pulsions de vie et de mort à l’état pur, mais seulement des mélanges diversement composés de celles‑ci. A cette union des pulsions correspondra sous certaines influences une désunion de celles‑ci. Quelle est l’importance des éléments des pulsions de mort qui échappent à ce domptage accompli par liaison à des apports libidinaux, on ne peut le deviner actuellement. En prenant son parti d’une certaine inexactitude, on peut dire que la pulsion de mort qui est à l’œuvre dans l’organisme – le sadisme originaire – est identique au masochisme. Après que sa plus grande part a été déplacée vers l’extérieur sur les Objets, ce qui demeure comme son résidu dans l’intérieur, c’est le masochisme proprement dit, érogène, qui d’une part est devenu une composante de la libido et d’autre part garde toujours pour Objet m’être propre de l’Individu. Ce masochisme serait dont un témoin et un vestige de cette phase de formation dans laquelle s’est accompli cet alliage, si important pour la vie, de la pulsion de mort et d’EROS. Nous apprendrons sans surprise que, dans des circonstances déterminées, le sadisme ou pulsion de destruction, tourné vers l’extérieur, projeté, peut de nouveau être introjecté, tourné vers l’intérieur, régressant ainsi à sa situation première. Il donne le masochisme secondaire qui se surajoute au masochisme originaire. Le masochisme érogène prend part à toutes les phases de développement de la libido et leur emprunte la succession des costumes psychiques qu’il revêt. L’angoisse d’être dévoré par l’animal totémique (père) a sa source dans l’organisation orale primitive, le désir d’être battu par le père provient de la phase suivante, sadique‑anale. Le stade d’organisation phallique introduit dans le contenu des fantasmes masochistes sont précipité, la castration, bien que celle‑ci soit plus tard l’Objet d’un déni. De l’organisation génitale définitive dérivent naturellement les situations caractéristiques de la féminité, subir le coït et accoucher. Le rôle des fesses dans le masochisme est lui aussi facile à comprendre, abstraction faite du son fondement évident dans le réel. Les fesses sont les parties du corps privilégiés du point de vue érogène dans la phase sadique‑anale comme les mamelles dans la phase orale et le pénis dans la phase génitale. La troisième forme du masochisme, le masochisme moral, est surtout remarquable en ce que sa relation avec ce que nous considérons comme sexualité se trouve relâché. Dans les autres cas les souffrances masochistes supposent une condition : provenir de la personne aimée, être endurées sur son ordre. Cette limitation est abandonnée dans le masochisme moral. Ce qui importe c’est la souffrance elle‑même. Qu’elle soit infligée par une personne aimée ou indifférente, cela ne joue aucun rôle. Elle peut aussi être causée par des puissances ou des circonstances impersonnelles, le véritable masochiste tend toujours la joue quand il a la perspective de recevoir une gifle. Il est très tentant pour expliquer ce comportement de laisser de côté la libido et de s’en tenir à l’hypothèse selon laquelle ici la pulsion de destruction a été à nouveau tournée vers l’intérieur et fait rage contre le propre soi. Mais le fait que le langage n’ait pas renoncé à relier à l’érotisme cette forme de comportement et nomme aussi masochiste ces personnes qui se blessent elles‑mêmes devrait cependant avoir un sens. Fidèles à une habitude technique, nous nous occuperons d’abord de la forme extrême, indubitablement pathologique, de ce masochisme. Nous rencontrons des patients dont la conduite d’opposition à l’influence de la cure nous oblige à leur attribuer un sentiment de culpabilité inconscient. La force de cette motion opposée à la cure constitue l’une des plus graves résistances et le plus grand danger à l’encontre du succès de nos visées médicales ou éducatives. La satisfaction de ce sentiment de culpabilité inconscient est peut‑être le poste le plus considérable du bénéfice de la maladie – bénéfice en règle générale composé de pulsieurs éléments – somme des forces qui se dressent contre la guérison et ne veulent pas renoncer à l’état de maladie. La souffrance qui accompagne la névrose est précisément le facteur par lequel celle‑ci devient précieuse pour la tendance masochiste. Il est également instructif d’apprendre que, contre toute théorie et toute attente, une névrose qui a défié tous les efforts thérapeutiques peut disparaître quand la personne est tombée dans la détresse d’un mariage malheureux, a perdu sa fortune ou a contracté une redoutable maladie organique. Une forme de souffrance a ici été relayée par une autre, et nous voyons qu’il ne s’agissait que de pouvoir maintenir une certaine quantité de souffrance. Quand nous parlons aux Sujets de sentiment de culpabilité inconscient, ils ne nous croient pas facilement. Ils savent trop bien par quels tourments (remords) se manifeste un sentiment de culpabilité conscient, une conscience de culpabilité et ils ne peuvent donc pas admettre qu’ils pourraient héberger en eux des motions tout à fait analogues dont ils ne ressentiraient rien du tout. Nous tenons compte dans une certaine mesure de leur protestation si nous renonçons à l’expression – par ailleurs psychologiquement incorrecte – de « sentiment de culpabilité inconscient » pour le remplacer par « besoin de punition » qui recouvre tout aussi pertinemment les faits observés. On ne peut cependant faire que nous ne jugions e que nous ne localisions ce sentiment de culpabilité inconscient selon le modèle du sentiment de culpabilité conscient. Nous avons attribué au Surmoi la fonction de la conscience morale et reconnu dans la conscience de culpabilité l’expression d’une tension entre Moi et Surmoi. Le Moi réagit par des sentiments d’angoisse (angoisse morale) à la perception qu’il est resté en deçà des exigences posées par son idéal, le Surmoi. Maintenant, nous voulons savoir comment le Surmoi est parvenu à ce rôle exigeant et pourquoi le Moi doit avoir peur lorsqu’il se produit une différence entre lui et son idéal. Ayant dit que la fonction du Moi consiste à accorder et à concilier les revendications des trois instances qu’il sert, nous pouvons ajouter que dans ce rôle il trouve aussi un modèle à suivre dans le Surmoi. Ce Surmoi, en effet, est tout autant le représentant du Ça que du monde extérieur. Ce qui lui a donné naissance c’est que les premiers Objets des motions libidinales du Ça, le couple parental, ont été introjectés dans le Moi. Au cours de cette introjection la relation à ces Objets a été désexualisé

L’acte masturbatoire (au sens le plus large : onaniste) se compose de deux éléments : l’évocation du fantasme et, au point culminant de celui‑ci, le comportement actif visant à l’auto‑satisfaction. Ce composé est en fait une soudure. A l’origine, l’activité était une pratique purement auto‑érotique pour obtenir le gain de plaisir à partir d’une zone corporelle déterminée qu’il faut qualifier d’érogène. Plus tard, cette activité fusionna avec une représentation de désir provenant du domaine de l’amour d’Objet et servit à la réalisation partielle de la situation dans laquelle ce fantasme culminait. Lorsque ensuite la personne renonce à ce type de satisfaction masturbatoire‑fantasmatique, l’activité est abandonnée, tandis que, de conscient, le fantasme devient inconscient. S’il n’apparaît aucune autre sorte de satisfaction sexuelle, si la personne reste abstinente et si elle ne parvient pas à sublimer sa libido, c’est‑à‑dire à dériver l’excitation sexuelle vers un but plus élevé, alors les conditions sont réalisées pour que le fantasme inconscient soit ravivé, pour qu’il prolifère et qu’avec toute la puissance du besoin d’amour il s’impose, au moins pour une partie de son contenu, sous forme de symptôme pathologique. Ainsi, les fantasmes inconscients constituent le stade psychique qui précède immédiatement toute une série de symptômes hystériques.

aOu la « Veuve poignet »

La masturbation a toujours été à l’honneur des satisfactions intimes, bien qu’elle ait été un plaisir caché :

« Masturbons‑nous, c’est le plaisir des dieux ! », dit une chanson leste du 19ème siècle.

Il s’agit du reste presque exclusivement de la masturbation masculine, plus évidente, plus triomphante et extériorisée, et qui a donné lieu à toute une floraison d’images plus ou moins mouvantes qui se sont succédé au fil des siècles. On peut en citer certaines tombées dans l’oubli : « se polluer le dard », qui comporte un jugement moral, « se balancer le CHINOIS », ou « se polir le CHINOIS », à cause que le vit a la tête chauve, et aussi le joli « se coller une douce », dans DELVEAU affirme que « c’est une bien douce chose tout de même ».

La vieille allégorie de la « Veuve Poignet », autrement dit la propre main du branleur solitaire, fit florès au 19ème siècle.

« La première maîtresse des jeunes gens, comme le médius est le premier amant de toutes les femmes », écrit DELVEAU en 1864, citant à l’appui une chanson anonyme :

« Pour l’apaiser, je n’avais qu’une main :

Je m’en servis pour écumer sa bile.

Veuve Poignet, sans vous, qu’aurais‑je fait ?

Mais avec vous c’était chose facile. »

Cette Veuve secourable est bien difficile à interpréter. L’idée du « veuf » : ‘’privé de sa femme’’, qui est, selon Jacques CELLARD, ‘’un masturbateur habituel’’ ne paraît pas convaincante. Se pourrait‑il qu’il y eût à l’origine de l’expression – vers le début du 19ème ou la fin du 18ème siècles – un jeu de mots avec la « Veuve », la guillotine, parce qu’elle « décalotte » le vit ?… On peut penser aussi que la convoitise traditionnelle des jeunes Veuves pour les adolescents ou les célibataires libres d’entraves conjugales a suffi à créer la plaisanterie : la Veuve MACHIN étant absente, on a toujours le recours possible de la Veuve « Poignet ». En tout cas cette personne, appelée parfois Mme Poignet (FINI, MAM’ POIGNET et ses leurres / Solitaires et clandestins – Jehan RICTUS, 1897), est une bien bonne âme, une maîtresse idéale avec laquelle on ne se dispute jamais. Dans Le Légionnaire FLUTSCH d’Antoine SYLVERE, c’est ainsi que la conçoit un légionnaire de 1906, célibataire endurci :

« Ça manquait un peu de femmes ? observa DOCHE.

-                         T’en fais pas pour àa, vieux CHARLES. Les femmes m’ont jamais manqué. J’avais juste douze ans quand je m’suis marié avec la Veuve Poignet. J’l’ai tellement trouvée à mon goût qu’on s’est jamais quittés depuis, nous deux. Tu parles d’une mariée qui est bath ! vieux CHARLES. On s’est pas seulement disputé une fois depuis qu’on est ensemble et pour la mettre en chantier, allez, pas d’histoires ! Vas‑y LEON… »

On a oublié le rôle symbolique que la colonne VENDOME, à PARIS, a joué pendant tout le 19ème siècle. Ce monument inauguré en 1810 à la gloire des armées NAPOLEONIENNES, et dont le bronze qui l’entoure provenait des 1200 canons pris à l’ennemi durant la Campagne d’AUSTERLITZ de 1805, frappa tout de suite l’imagination des FRANÇAIS. Sous la Restauration, elle devint le symbole de la grandeur de la France et de l’Empereur déchu ; l’une des chansons les plus célèbres d’Emile DEBRAUX, écrite en 1818, dont le succès ne s’est pas tari jusqu’au début du 20ème siècle, se termine au refrain par ces vers qui furent une véritable scie :

« Ah ! qu’on est fier d’être Français

Quand on regarde la Colonne !

Cette colonne VENDOME, donc, préfiguration érectionnelle de la tour EIFFEL, fut tout de suite comparée à un phallus géant. La colonne fut ainsi pendant un siècle le désignatif privilégié du pénis :

« Le membre viril, que nous sommes bien plus fiers de regarder ou de montrer à une femme que d’être Français. » (DELVEAU, 1864). MERIMME écrivait à STENDHAL en 1832 :

« Je voudrais pouvoir la mettre à votre disposition (une fille), et vous apprendrait le régletage des colonnes et le casse‑noisettes, inventions qu’on ne saurait trop louer. »

Dans ces conditions « s’astiquer la colonne », ou « se la polir », allait de soi‑même.

Le vieux verbe « branler », si usuel dans l’ancienne langue, au sens de « bouger », « remuer », « agiter », s’est vu écarté de l’usage ordinaire grandement à cause de sa signification érotique qui a fini par l’emporter sur toutes les autres ; « branler », c’est aujourd’hui « masturber », et les vieilles locutions qui demeurent des anciens temps et s’emploient encore, telles que « branler le chef », remuer la tête, « branler dans le manche », être irrésolu, ou « se mettre en branle », en mouvement, prennent involontairement une légère teinte égrillarde. Branler était déjà établi au début du 17ème siècle dans son acception masturbatoire, avec une double entente sur l’expression « branler la pique », qui signifiait au sens propre « faire le maniement » de cette arme de combat. Témoin ce passage sans aucune ambiguïté du Cabinet Satyrique de 1618 :

« Les Cons si estroits de cloture

Mettent un Vit à la torture

Et le laissent sans mouvement :

J’aymerois mieux bransler la pique

Que de foutre en paralytique,

Le plaisir gist au remument. »

La connotation sexuelle de ce verbe est si peu équivoque à l’époque qu’OUDIN le relève intransitivement en 1640 : « Bransler, faire l’acte charnel. » Les meilleurs auteurs l’ont employé à la forme réfléchie et masturbatoire au 18ème et 19ème siècles :

« Elle m’a avoué que sa position devenait affreuse vers onze heures du soir. Je lui ai conseillé de résister le plus longtemps qu’elle pourrait, mais si elle était forcée dans ses derniers retranchements de tendre une main secourable à ANCILLUS et de le débarrasser de son superflu. Je veux dire de la branler. Je ne sais pourquoi je m’amuse à chercher des périphrases pour une chose aussi simple » (MERIMEE, Lettre à STENDHAL, 1er décembre 1831).

« Se branler », terme générique du plaisir solitaire, était courant et bien établi à la même époque :

« Je n’avais que quatre ans et je couchais avec elle : elle était belle alors, et je voyais çà mon aise ses beaux tétons, son beau cul, son beau con. Je ne sais si malgré son état ce dernier la démangeait souvent, mais je crus m’apercevoir qu’elle se le grattait chaque matin en y mettant son doigt, comme nous pourrions faire à notre oreille. Cela me donna l’habitude de ma branler et de la conserve encore. » (Le Bossu MAYEUX, 1832)

Terme utilisé couramment en psychanalyse pour désigner l’ensemble des paroles et des comportements du patient en tant qu’ils constituent une sorte de manière première offerte aux interprétations et constructions.

aThématique 

Si nous revenons sur le rêve des loups, nous voyons que FREUD relie avec patience tous les éléments du matériel jusqu’à arriver à un point où il se propose de donner un sens à tous ces éléments réunis grâce à l’hypothèse de la scène primitive. Quand FREUD arrive à ce point‑là, il écrit : « Je me vois obligé de ne plus suivre la trajectoire de l’analyse ». Arrêtons‑nous pour voir quelles sont ces questions que FREUD formule : « Quelle image d’aspiration sexuelle agissant pendant la nuit fut capable de détourner le rêveur, avec une aussi intense épouvante de la réalisation de son désir ? »

QUESTION

REPONSE

a. Elle doit apporter l’image – le souvenir ou la construction – qui compose le fragment de l’histoire oublié puisque cette histoire devient lacunaire sans elle.

a. Le fragment oublié de l’histoire : l’image réelle ou le fantasme du coït des parents.

b. Elle doit montrer quel est le désir qui correspond à cet état d’aspiration sexuelle.

b. Le désir sexuel : le désir homosexuel vers le père.

c. Elle doit établir pourquoi l’accomplissement devient déplaisant vu d’un autre lieu psychique.

a. Le conflit : le rejet du désir à cause de l’angoisse de castration.

La notion de conflit (avec ses aspects topiques, dynamiques et économiques) pourrait résumer ce qui est essentiel dans ce paradigme. Cependant, il faut ajouter quelque chose correspondant à cette exigence méthodologique, à savoir l’idéal de compréhension, qui pour FREUD consiste dans l’ajustement complet des éléments trouvés qui rend intelligible l’histoire du Sujet. Pour ça, FREUD demande que provisoirement la scène primitive soit acceptée jusqu’au moment où il pourra exposer ses liens avec le rêve, avec les symptômes et avec la biographie du patient, parce que la force probatoire d’une analyse a ses racines précisément dans ce genre d’assemblage. Quand FREUD est préoccupé par le rôle de la suggestion dans la production des rêves confirmatoires, il a recours au critère d’ajustement : « Ce qui définitivement donne la certitude à l’analyste est justement la complication de sa tâche, comparable à la solution d’un de ces jeux d’enfants appelés « casse‑tête » […] Si on peut l’ordonner de telle façon que le dessin acquiert un certain sens, qu’il n’y reste aucune lacune entre les jointures et que le tout remplit l’encadrement, si toutes ces conditions s’accomplissent, on sait qu’on a trouvé la solution du casse‑tête et qu’il n’y en a pas une autre ». Nous pouvons résumer cela en disant que le but consiste à transformer l’histoire du patient en une histoire plausible, compréhensible et sans aucune lacune, en intercalant les éléments de la sexualité infantile refoulés dans l’Inconscient.

La question initiale d’un analyste KLEINIEN serait sûrement : « Qu’est‑ce qui a été clivé et projeté dans le loup ? » Et par la suite : « Quelles sont les anxiétés primitives dont le patient se défend par une identification projective ? » La réponse, schématiquement, serait que le pénis du père, chargé des pulsions sadiques‑orales qui le rendent hostile, se projettent dans le loup. KLEIN relie ce pénis hostile à la souffrance abdominale de la mère (« on ne peut pas vivre ainsi ») dans le fantasme des parents combinés (la mère contient dans son intérieur le pénis du père). Ce fantasme devient terrfifiant à cause des attaques d’envie orales et anales que l’enfant projette contre ce lien qui l’exclut.

Ils définissent, dans une première acception, comme la découverte d’un sens dans les dits et les comportements d’un patient. En général, l’interprétation semble être suggérée directement par le matériel : tel dire du patient entraîne telle réaction. Mais aussitôt que nous commençons à comparer les différentes interprétations d’un même matériel, une structure plus complète se met en évidence. Nous voyons ainsi que l’interprétation répond avant tout, à une catégorie d’interrogations sur le matériel qui est spécifique à chaque paradigme. Ces question, conditionnées par les modes d’aborder le matériel, produisent une catégorie de réponses corrélatives, puisqu’il y a toujours une unité entre le mode de poser et d’aborder les problèmes et le moyen de les résoudre ; cette unité, à son tour, déterminera l’interprétation. Il y a, en outre, un autre élément plus difficile à expliquer qui se présente comme la conjonction de certaines conditions méthodologiques requises et d’un idéal de compréhension. Peut‑être pouvons‑nous viser cela à travers des shibbolets qui dont qu’une interprétation est acceptable pour les psychanalystes appartenant à un groupe déterminé. Maintenant, les solutions et les conditions requises et valorisées par les différents auteurs, à savoir les éléments constitutifs de leurs façons spécifiques d’aborder le matériel.

Technique de psychothérapie des psychoses, particulièrement de la schizophrénie, qui vise à établir entre le thérapeute et le patient, sur un mode à la fois symbolique et réel, une relation analogue à celle qui existerait entre une « bonne mère » et son enfant.

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