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8 août 2003

PSYCHANALYSE MONSTRES - MYTHOLOGIE

Chapitre 1 MONSTRES : 2

a Définition. 2

b Caractéristiques. 2

i De tous les mythes. 2

a Chaos primitif 2

b Gardien d’un trésor 2

c Symbole de la mort nécessaire. 2

ii Description anatomique. 2

a Mélange. 2

Un De deux espèces vivantes. 2

· Avec l’homme. 2

i Le taureau. 2

ii Le cheval 2

Deux Avec la femme. 3

i Le poisson. 3

b De plusieurs espèces. 3

Un Lion, oiseau, serpent 3

c Une anomalie. 3

Un Œil 3

Deux Corne. 3

Chapitre 2 MOTION.. 3

a Celle pulsionnelle. 3

Chapitre 3 MOUSSO‑KORONI 3

Chapitre 4 MULET. 3

a Les deux mulets (livre I) 3

Chapitre 5 MUTILATION.. 4

a Dite des filles. 4

Chapitre 6 Le MYTHE. 5

a Transformation. 5

i Les dieux romains. 5

a Exemple d’intercommunication des mythes entre les civilisations. 6

Un Assimilation de dieux étrangers. 6

· Assimilation de la déesse ETRUSQUE : JUNON, par les ROMAINS. 6

Deux ROME donne ses dieux également 6

b Ceux universels. 6

i Base fondamentale de l’humanité. 6

ii L’intérêt de FREUD.. 6

iii L’homo religiosus et la foncton du mythe. 6

Chapitre 7 MYTHOLOGIE. 6

a Selon. 6

i BERNABEU.. 6

b Typologie. 7

i Dite scientifique moderne. 7

a Symboles. 7

Un Espace infini 7

Deux Vaisseau spatial 7

aDéfinition

Ce sont des êtres fantastiques. Ils sont opposés à l’ordre. Ils désignent les ennemis à vaincre, les obstacles à surmonter.

bCaractéristiques

Les MONSTRES sont très nombreux. Ils ont toutes les formes et toutes les forces imaginables. Ils sont dans toutes les mythologies, comme des forces sauvages et intraitables destinées aux basses besognes et s’y accrochant en dépit de toutes les difficultés.

Le MONSTRE représente les forces irrationnelles : informe, proche du chaos primitif, il possède en lui quelque chose de cette puissance initiale précédant toute création. C’est souvent d’un monstre qu’est sortie la première vie et il est là pour rappeler qu’il y a encore beaucoup à faire pour que l’ordre règne.

Entêté, on le fait gardien du trésor, sachant qu’il ne se dérobera pas à sa tâche – trésor qui peut être la toison d’or, l’or des NIBELUNGEN ou l’immortalité. Il est là pour mesurer et provoquer l’effort nécessaire à l’acquisition d’un bien, quelle que soit l’importance de ce bien.

Enfin, annonce de la résurrection, il symbolise la mort nécessaire pour une nouvelle vie, la destruction avant le paradis, la nuit avant le jour. Il est l’énergie informe, douloureuse, anarchique qui précède et produit la création de l’ordre.

En général, ils sont un mélange de deux espèces vivantes.

iLe taureau

C’est le cas du MINOTAURE.

iiLe cheval

Ce mélange désigne le CENTAURE.

iLe poisson

On prend en exemple la SIRENE.

Le DRAGON a des griffes de lion, des ailes d’oiseau et la queue d’un serpent.

Parfois, ils n’ont qu’une anomalie : le CYCLOPE n’a qu’un œil placé au milieu du front.

La LICORNE a une corne unique sur le front.

aCelle pulsionnelle

Terme utilisé par FREUD pour désigner la pulsion sous son aspect dynamique, c’est-à-dire en tant qu’elle s’actualise et se spécifie en une stimulation interne déterminée.

On a là un archétype de ma femme néfaste par le mythe de la KALI des BAMBARA : MOUSSO‑KORONI, la petite vielle femme. Elle symbolise, écrit Germaine DIETERLEN, tout ce qui s’oppose à la lumière, obscurité, nuit, sorcellerie. Elle est aussi l’image de la rébellion, du désordre, de l’impureté. Et nous voyons en elle la tache, la souillure se transmuter en chute et en faute, assurant ainsi la jonction avec les symboles catamorphes. Femme à la vie désordonnée et agitée, elle n’a pu conserver la pureté que venait de PEMBA et lui conférait la tête blanche. Elle est l’impureté et l’infidélité qui trahit le démiurge PEMBA et cessant de coopérer à l’œuvre de création, commence à la troubler. Chassée par le créateur, elle devient furie. La violence sanguinaire de ses actes détermine chez elle l’apparition des premières menstrues. Le BAMBARA réunit menstrues, sadisme dentaire et folie néfaste en une saisissante formule, « le sang est sorti de MOUSSO‑KORONI au moment où elle circoncit avec les ongles et les dents ». Dès lors, elle pollue tout ce qu’elle touche et introduit le Mal dans l’univers, c’est‑à‑dire la souffrance et la mort. On la représente sous les traits d’une sorcière démente, vieille femme vêtue de haillons, les pieds chaussés de sandales dépareillées qui bat la campagne et simule la folie.

aLes deux mulets (livre I)

Deux mulets cheminaient, l’un d’avoine chargé,

L’autre portant l’argent de la gabelle

Celui-ci, glorieux d’une charge si belle,

N’eût voulu pour beaucoup en être soulagé.

Il marchait d’un pas relevé,

Et faisait sonner sa sonnette ;

Quand l’ennemi se présentant,

Comme il en voulait à l’argent,

Sur le mulet du fisc une troupe se jette,

Le saisit au frein et l’arrête.

Le mulet, en se défendant,

Se sent percer de coups, il gémit, il soupire

« est-ce donc là, dit-il, ce qu’on m’avait promis ?

ce mulet qui me suit du danger se retire,

et moi j’y tombe et je péris !

-ami, lui dit son camarade,

il n’est pas toujours bon d’avoir un haut emploi :

si tu n’avais servi qu’un meunier, comme moi,

tu ne serais pas si  malade. »

aDite des filles

Le terme de « circoncision féminine » est mal approprié. En l’utilisant, BETTELHEIM s’est simplement conformé à l’usage. Il est caractéristique que, même pour qualifier la mutilation des filles dont les conséquences sont si importantes, on ait emprunté un terme qui, en réalité, ne peut s’appliquer qu’aux garçons. La « circoncision » féminine varie de tribu en tribu – elle peut consister simplement en une incision de l’hymen, une extirpation du clitoris ou des nymphes, ou les deux à la fois. BETTELHEIM a utilisé le terme de « circoncision » pour parler de ces diverses pratiques, mais il ne faut pas oublier que, chez les femmes, il ne s’agit pas, à proprement parler, d’une circoncision. ROTH décrit dans les termes suivants l’introcision des filles : « |…] Deux ou trois hommes se saisissent de la jeune fille, dès qu’elle est suffisamment formée. Ils l’entraînent, toute seule, dans le fourré. Ils la jettent par terre et l’un deux agrandit de force l’orifice vaginal en le déchirant de bas en haut avec les trois premiers doigts entourés plusieurs fois d’une ficelle d’opossum. » L’auteur estime que la subincision mâle et l’introcision féminine sont si semblables dans leur essence, bien que différentes en apparence, qu’il préfère utiliser le terme d’ « introcision » pour les garçons également. BERNDT a été frappé par une autre analogie, celle de la subincision et de la défloration rituelle des filles : « Avant d’avoir des relations sexuelles, l’hymen des filles est perforé sur le lieu cérémoniel. Chez celles dont l’hymen a déjà été rompu par un coït prénuptial, l’extrémité d’un boomerang est placée symboliquement dans le vagin. Dans la région de la ROSE RIVER, cette forme de défloration est la contrepartie du rite de la subincision. » ROTH a également noté que l’introcision féminine est pratiquée là seulement où est effectuée l’introcision mâle, et, pour MATHEW, partout où la « subincision est pratiquée, l’introcision vaginale est inévitable ». Toutefois, KABERRY rapporte un cas contredisant cette affirmation : les LUNGA, bien qu’ils ne pratiquent pas l’introcision et nient l’avoir fait dans le passé, effectuent la subincision. Ainsi la relation existant en AUSTRALIE entre les deux rites, si elle est générale, n’est pas constante. Dans d’autres parties du monde, elle n’existe pas. Dans les tribus AFRICAINES qui effectuent la circoncision mâle mais non la subincision, des mutilations variées des organes génitaux féminins sont pratiquées communément. Manifestement, il n’y a pas de connexion directe. Les deux mutilations peuvent être provoquées par les mêmes tendances psychologiques, mais BETTELHEIM ne peut aller plus loin dans ces spéculations. Quant à l’extirpation du clitoris ou des nymphes, ou des deux à la fois, il n’est pas facile de comprendre les satisfactions positives qu’elle peut procurer, ni quel peut en être le bénéficiaire. Des psychanalystes ont suggéré que le but de l’extirpation du clitoris était d’éliminer la sexualité clitoridienne et d’obliger les femmes à éprouver uniquement des satisfactions vaginales. Cette explication a été admise par un certain nombre d’auteurs d’orientation psychanalytique, dont BRYK. Ce dernier pense que, par l’excision, la liberté sexuelle de la fille NANDI est réprimée et que, de propriété commune, elle devient propriété privée, celle de son mari seulement : l’excision enlèverait l’organe le plus facilement stimulé et réduirait ainsi les désirs sexuels de la fille. de cette manière seulement, pense‑t‑il, elle sera contrainte à la monogamie, qui est contraire à sa nature. Cette théorie est conforme à la notion de la nature duelle de la sexualité féminine qui consiste d’abord, suppose‑t‑on, en une sexualité phalloclitoridienne précoce suivie d’une sexualité génito‑vaginale. Cette théorie, disons‑le en passant, repose sur des bases psychologiques très chancelantes. Pourtant, même si cette théorie était plus solide que ne le pense BETTELHEIM, elle n’expliquerait tout de même par pourquoi le clitoris est enlevé. Elle pourrait le faire à condition de présupposer deux choses : premièrement, que les hommes primitifs pressentaient, consciemment ou inconsciemment, deux types de sexualité chez les femmes, condition dont nous‑mêmes ne sommes pas certains, et nous ne pouvons admettre cette hypothèses étant donné ce que nous savons de ces tribus et de leur comportement. Deuxièmement, il faudrait supposer que l’opération a réellement, ou est censée avoir un certain succès. Mais aucune des populations pratiquant l’excision du clitoris ne prétend à la sexualité vaginale. Marie BONAPARTE a étudié ce problème d’un point de vue psychanalytique. Elle suggère que BRYK a tiré en fait son explication de FREUD qui, d’après elle, paraissait du même avis. Mais à cette opinion, M. BONAPARTE objecte avec force : « Je crois que l’intimidation physique de la sexualité des filles par la sanglante excision ne doit pas davantage atteindre au but de les féminiser, de les vaginaliser, que l’intimidation psychique de la masturbation clitoridienne des petites filles d’EUROPE. » M. BONAPARTE estime que l’excision de la fille et la circoncision du fils provenaient toutes deux du désir du père « d’intimider la sexualité » des jeunes. Mais ce désir est difficile à comprendre, à moins de supposer que le père considère la sexualité de la fille comme une promesse de plaisir pour le jeune mâle et qu’il prenne ombrage de cette perspective. M. BONAPARTE se réfère au désir de certains hommes de ne rien trouver de masculin chez la femme. Ils se sentent menacés par ce qui aurait une apparence phallique chez la femme, c’est pourquoi ils insistent pour que le clitoris soit enlevé. D’autres hommes, qui restent fixés à la « mère phallique » de leur imagination d’enfant, aiment trouver quelque chose de mâle dans la femme. Tels les hommes de ces tribus d’AFRIQUE qui désirent que les nymphes et le clitoris soient étirés jusqu’à ce qu’ils acquièrent quelque ressemblance avec l’appareil génital mâle. Cependant, comme M. BONAPARTE l’a remarqué, toutes ces coutumes paraissent satisfaire l’imagination seulement de ceux qui les imposent. Il est peu probable que la nature sexuelle de la fille subisse d’importantes modifications. Même si les nymphes atteignaient 25 cm environ, elles n’en deviendraient pas pour autant un organe génital mâle. Le fait d’exciser le clitoris d’une femme ne vaginalise pas sa sexualité et la femme mutilée est toujours une menace pour l’homme qui craint pour sa virilité. Nous savons que les garçons souhaitent la circoncision tant par les affirmations des peuples sans écriture que par les fantasmes de patients comme ceux de NUNBERG. Par contre, nous n’avons pu obtenir chez les filles semblables preuves. Alors que l’angoisse de la fille relative à la mutilation de l’organe génital est bien connue, BETTELHEIM n’a rencontré que très rarement, même lors de ses observations de filles schizophrènes, le désir d’une telle mutilation. En parcourant la littérature, on a l’impression que l’introcision et l’excision féminines ont été imposées à la fille par les hommes. S’il lui arrive de la désirer, ce n’est pas en raison de la modification apportée à son organe, mais parce que cette mutilation lui confère un statut social plus élevé ou est une condition préalable indispensable au mariage. Sans aucun doute, les filles souffrent de l’envie du pénis comme les garçons souffrent de l’envie du vagin. Mais alors que les preuves apportées ici nous font penser que les garçons tentent de satisfaire symboliquement leur envie, on ne peut démontrer que les désirs équivalents de la fille soient satisfaits par l’initiation en tant que telle. Le fait de s’habiller en homme suggère surtout une extériorisation de l’envie de jouer le rôle de l’homme dans la société, mais il ne paraît exister aucune relation entre ce jeu et tout acte chirurgical effectué sur les organes génitaux. On ne raconte pas aux filles, et d’ailleurs elles ne le pensent pas non plus, que la mutilation leur permettrait d’acquérir de nouvelles fonctions. S’il est vrai que, par la circoncision et la subincision, les hommes tentèrent d’égaler la fécondité des femmes mais échouèrent, alors il serait facile de comprendre qu’ils en aient conçu du ressentiment et essayèrent de se venger des femmes. Les hommes qui ont essayé de transformer leur pénis par la chirurgie, ont pu trouver particulièrement offensant que les femmes possèdent un organe semblable au pénis, en plus de leur propre organe génital féminin. Une remarque citée par BRYK révèle cette attitude. Questionnant un chef de village NANDI sur la coutume de la clitoridectomie, il en reçut la réponse suivante : « Nous sommes NANDI. Nous ne voulons pas que nos femmes aient une chose qui pende comme celle‑là. » Il fit avec son petit doigt un geste significatif désignant le clitoris et le dégoût qu’il lui inspirait. Cependant, si un sentiment de vengeance n’est pas exclu de cette mutilation des filles, il n’en est pas certes pas un facteur essentiel. BETTELHEIM pense que la coutume provient de désirs plus positifs.

aTransformation 

Les mythes ne meurent pas, ils se transforment. Au cours de leur développement, ils reçoivent les coups de boutoir des croyances mouvantes de l’humanité, ils résistent, adaptant leurs images aux circonstances, réinterprétant leurs personnages, transformant tout leur appareil. Ils résistent et gardent leur autorité, même si les croyances qui les sous‑tendent se sont diluées. Ils conservent leur prestige même si, des civilisations qui les ont vu naître, il ne reste que des vestiges. Parfois même les mythes se mélangent et s’accordent entre eux, comme si l’on ne pouvait jamais les combattre de front et qu’il valait mieux se référer à eux que vouloir les détruire.

Les ROMAINS ont une haute notion de la divinité. Ils ne consacrent un culte à un dieu que lorsque celui‑ci s’est manifesté. Ainsi, la venue de l’ETRUSQUE JUNON à ROME est exemplaire.

Mais, dans les dieux étrangers, ils trouvent assez vite des ressemblances avec leurs propres divinités. Le consul LUCIUS JUNIUS reconnaît tout de suite dans l’APHRODITE du mont ERYX la VENUS que les ROMAINS honorent depuis longtemps ; et, ainsi, par apports successifs, ZEUS s’appelle chez eux JUPITER, HERA s’appelle JUNON, ARTEMIS s’appelle DIANE, etc.

Les armées romaines mènent depuis dix ans le siège de VEIES. A la suite de certains prodiges, comme la montée des eaux, sans raison apparente, dans le lac d’ALBE, ils nomment un dictateur. Le nouveau chef ne donne pas seulement des directives militaires, mais s’adresse à la divinité tutélaire de VEIES en ces termes : « Reine JUNON, qui demeure aujourd’hui à VEIES, je te prie de nous suivre, après notre victoire, à ROME, qui bientôt sera ta ville. Nous t’y construirons un temple digne de ta grandeur. » ( TITE‑LIVE, V, 21, 3). Ainsi s’est fait le Panthéon romain.

Quand CESAR parcourt la GAULE, il donne aux cultes qu’il rencontre et aux dieux indigènes dont il entend parler des noms romains. Ainsi se réalise une sorte d’intercommunication des mythes entre les civilisations.

bCeux universels

Il est des mythes qui se retrouvent dans un grand nombre de civilisations. En ce qui concerne la Création et l’au‑delà, le commencement et la fin, on le comprend aisément. Les multiples récits du déluge sont déjà plus difficiles à expliquer. Mais que l’épisode de la tour de BABEL (Genèse, XI, 1-9) ait des ressemblances avec l’escalade du Ciel par les ALOADES (L’Iliade : V, 385-391 ; l’Odyssée : XI, 305-320), l’incendie de SODOME et GOMORRHE (Genèse, XIX, 1-29) avec l’aventure de PHAETHON (Euripide : Hippolyte, 735 sqq.), qui NIOBE puisse être comparée, sinon assimilée, à la femme de LOTH (Genèse, XIX, 26), prophète JOSEPH à BELLEROPHON, saint GEORGES à HERCULE et SAMSON à HERACLES, cela indique des coïncidences troublantes.

Il est un fait que, peu ou prou, les mythes sont interprétés à la lumière des croyances de chaque époque. Aussi peut‑on penser qu’ils constituent, par leur inscription dans l’histoire, une sorte de base fondamentale de l’humanité ou bien qu’ils sont animés d’une telle force que chaque nouvelle foi, chaque nouvelle civilisation a dû composer avec eux et s’accommoder de leurs imagerie sans toujours se l’avouer.

Cela n’est‑il pas toujours vrai aujourd’hui ? FREUD a largement utilisé les mythologies pour expliquer les mécanismes de la psychologie humaine, et l’on s’est aperçu que chaque individu vit à sa façon les aventures d’ Œdipe ou le drame d’ANTIGONE.

Transcendance ou histoire embellie, la mythologie ne saurait laisser indifférent l’homo religiosus : elle l’interroge, le bouscule, le fait trébucher, mais parfois l’éclaire, le met devant des choix, le pousse à la décision et à l’Engagement. N’est‑ce pas très exactement la fonction du mythe.

aSelon

L’étude des mythes de science‑fiction indique que la rapidité vertigineuse des innovations technologiques dans les générations actuelles a des effets psychologiques sur lesquels la vogue croissante de la science‑fiction peut nous donner des indications. A une époque où les cerveaux électroniques, les satellites, les voles vers d’autres planètes sont des réalités ou en voie de devenir, les fantasmes scientifiques expriment des angoisses plus profondes et des défenses beaucoup plus régressives que ne le faisaient les demi‑dieux, les démons et les sorcières à d’autres époques.

bTypologie

Comparée à d’autres mythologies populaires telles que le western, avec sa mise en scène de pulsions sexuelles et agressives et des conflits qu’elles engendrent, la mythologie scientifique moderne, parallèlement et en contradiction avec le haut niveau de technologie que nous avons atteint, exprime des problèmes affectifs plus primitifs. Ceux qui mettent leur espoir dans les entreprises les plus hardies de la science sont hantés par une crainte proportionnelle qu’il n’en résulte une destruction de l’homme.

L’infini de l’espace, l’ampleur de dangers autrefois inimaginables, évoquent l’insignifiance de l’être humain et la peur d’une perte d’identité. Il semble que si nous projetons nos désirs ou nos angoisses dans des fantasmes qui ne sont plus à notre image mais à celle des machines, nous courons le risque de perdre notre identité psychologique d’êtres humains. Que nous le fassions ou non dépend apparemment de notre aptitude à évoquer des images qui sont plus grandes que nous mais pas radicalement différentes de l’homme.

Un vaisseau spatial est une structure refermée sue elle‑même, où l’être humain est immobilisé et isolé pendant de longues périodes. Tous ses besoins sont satisfaits automatiquement comme ceux du fœtus dans la matrice. La vis dans l’espace, l’équilibre, l’orientation et la locomotion en état d’apesanteur représentent la lutte du petit enfant qui fait ses premiers pas dans le monde.

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