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8 août 2003

PSYCHANALYSE NEVROSE OBSESSIONNELLE - NIETZSCHE

i Dite obsessionnelle (ou dite de contrainte) (FREUD) 1

a Approche historique. 1

Un FLARET. 1

Deux FREUD.. 2

b Explication du passage à la conscience. 3

c Explication de formation type de symptôme. 3

Un Lors de la puberté. 3

Deux L’ambivalence de tendances. 4

d Différence avec l’hystérie. 4

Un Différenciation entre masculin et féminin. 4

Deux Libido. 4

Trois Pulsions. 5

ii Dite de transfert (FREUD) 5

iii Dite traumatique. 5

a Evolution ultérieure. 5

Chapitre 2 NIETZSCHE. 6

a Gai savoir 6

i La dialectique de la mélancolie et de la gaieté. 6

iDite obsessionnelle (ou dite de contrainte) (FREUD)

Classe des névroses dégagées par FREUD en 1984 et constituant un des cadres majeurs de la clinique psychanalytique. Elle est avec l’hystérie la deuxième grande maladie nerveuse de la classe des névroses selon la doctrine psychanalytique. La névrose obsessionnelle est l’objet le plus intéressant et le plus fécond de la recherche analytique. Elle a pour origine un conflit psychique infantile et une étiologie sexuelle caractérisée par une fixation de la libido au stade anal. Sur le plan clinique, elle se manifeste par des rites conjuratoires de type religieux, par des symptômes obsédants et par une permanente rumination mentale où interviennent des doutes et des scrupules inhibant la pensée et l’action. Dans la forme la plus typique, le conflit psychique s’exprime par des symptômes dits compulsionnels : idées obsédantes, compulsion à accomplir des actes indésirables, lutte contre ces pensées et ces tendances, rites conjuratoires, etc., et par un mode de pensée que caractérisent notamment la rumination mentale, le doute, les scrupules et qui aboutit à des inhibitions de la pensée et de l’action. FREUD a successivement dégagé la spécificité étiopathogénique de la névrose obsessionnelle du point de vue des mécanismes (déplacement de l’affect sur des représentations plus ou moins distantes du conflit originel, isolation, annulation rétroactive) ; du point de vue de la vie pulsionnelle (ambivalence, fixation au stade anal et régression) ; du point de vue topique enfin (relation sado‑masochiste intériorisée sous la forme de la tension entre le Moi et un Surmoi particulièrement cruels). Cette mise à jour de la dynamique sous‑jacente à la névrose obsessionnelle et, d’autre part, la description du caractère anal et des formations réactionnelles qui la constituent, permettent de rattacher à la névrose obsessionnelle des tableaux cliniques où les symptômes proprement dits ne sont pas évidents au premier abord.

L’aliéniste français Jules FLARET (1824‑1902) introduisit le terme obsession pour souligner le phénomène d’emprise par lequel un Sujet est assiégé par des idées pathologiques, par une faute qui le traque et l’obsède au point de faire de lui un mort vivant. Le terme fut ensuite traduit en allemand par Richard von KRAFFT‑EBING qui choisit le mot Zwang, lequel revoit à une idée de contrainte et de compulsion : le Sujet s’oblige à agir et à penser contre sa volonté.

En 1907, il présentera pour la première fois à la Société psychologique du mercredi le début de l’histoire d’un malade atteint de cette névrose : Ernst LANZER, devenu célèbre sous le nom de l’Homme aux rats. Ce magistral exposé servira de modèle à tous les commentaires ultérieurs consacrés à la notion d’obsessionnalité. Bien qu’il maintienne une certaine corrélation entre passivité et hystérie et activité et obsession, FREUD rejette pour l’essentiel la bipolarisation, et la remplace par une explication étiologique fondée sur sa nouvelle théorie de la sexualité. La névrose obsessionnelle est alors une névrose qui affecte aussi bien les hommes que les femmes et qui a pour origine un conflit psychique. Le changement principal apparaît en fait avec la publication en 1905 des Trois Essais sur la théorie sexuelle, où FREUD met en évidence la sexualité infantile, la perversion polymorphe et l’érotisme anal, qui vont susciter une formidable hostilité de la part des adversaires de la psychanalyse, d’où l’accusation de pansexualisme portée contre FREUD. Entre 1907 et 1926, FREUD transforme sa conception de la névrose obsessionnelle. Dans l’histoire de l’Homme aux rats, c’est l’érotisme anal qui domine l’organisation sexuelle de l’obsessionnel, et cette analité est également présente, remarque‑t‑il, dans les exercices religieux. Constatant l’analogie entre la religion (dont les rituels ne répondent qu’à une signification névrotique), FREUD en vient à caractériser la névrose comme une religion individuelle et la religion comme une obsession universelle. En 1913, il reprend cette thématique avec la publication d’un livre, Totem et Tabou, et d’un article : La disposition à la névrose obsessionnelle. Comparée à l’hystérie, définie comme un langage pictural, et à la paranoïa, regardée comme une philosophie ratée, la névrose de contrainte est à nouveau placée sous le signe de la religion :

« Les névroses, d’une part, présentent des concordances frappantes et profondes avec les grandes productions sociales de l’art, de la religion et de la philosophie ; de l’autre, elles apparaissent comme des distorsions de celles‑ci. On pourrait se risquer à dire qu’une hystérie est une image distordue d’une création artistique, une névrose de compulsion celle d’une religion, un délire paranoïaque celle d’un système philosophique. »

Cependant, l’obsession est également à mettre en relation avec une régression de la vie sexuelle à un stade anal ayant pour corollaire une sentiment de haine propre à la constitution même du Sujet humain. Car, selon FREUD, c’est la haine, avant l’amour, qui structure l’ensemble des relations entre les hommes en les obligeant à se défendre contre elle par l’élaboration d’une morale. En 1926, dans Inhibition, symptôme et angoisse, cette théorie est remaniée à la lumière de la deuxième topique et de la notion de pulsion de mort. Le déclencheur de la névrose obsessionnelle est alors caractérisée comme la peur du Moi d’être puni par le Surmoi. Tandis que le Surmoi agit sur le Moi à la manière d’un juge sévère et rigide, le Moi est contraint de résister aux pulsions destructrices du Ça, en développant des formations réactionnelles qui prennent la forme de sentiments de scrupule, de pitié, de propreté, de culpabilité. Aussi le Sujet est‑il plongé dans un véritable enfer dont il ne parvient jamais à s’extirper. Or, cet enfer n’est rien d’autre que la version pathologique d’un système institutionnel patriarcal et judéo‑chrétien, dont FREUD, par ailleurs, vante autant les faiblesses que les mérites. Dans son analyse de l’Homme aux rats, puis dans Totem et Tabou, i lie en effet les progrès de la science et de la raison à l’avènement du patriarcat, montrant par là que le FREUDISME, comme l’expression de cette science et de cette raison, peut servir de rempart aux diverses tentatives d’abolition de la famille et à l’inéluctable déclin du père dans la société occidentale du 20ème siècle. En 1938, à la dernière étape de la réflexion qu’il mène parallèlement sur la religion et la logique de la structure obsessionnelle, il met en pleine lumière, avec l’Homme Moïse et la religion monothéiste, l’ambivalence renvoie bien entendu à la fonction de l’interdit de l’inceste tenue par le père dans le monde judéo‑chrétien. Ainsi la névrose obsessionnelle inventée par FREUD sera‑t‑elle toujours pour lui un véritable Objet de fascination, dans la mesure où elle met en scène l’essence de la relation oedipienne. Dans une lettre de 1907 à Carl Gustav JUNG, FREUD se peint lui‑même sous les traits d’un obsessionnel et regarde son dauphin comme un hystérique :

« Si vous, un homme sain, vous relevez du type hystérique, je dois revendiquer pour moi le type obsessionnel. »

Ailleurs, à propos d’un jeune homme en traitement, il caractérise l’histoire d’Œdipe comme un cas de névrose obsessionnelle :

« C’est un Individu hautement doué, type oedipien, amour de la mère, haine du père (l’Œdipe antique est en effet lui‑même un cas de névrose obsessionnelle – question du SPHINX), malade dès la onzième année, à la révélation des faits sexuels. »

Au même titre que l’hystérie, la névrose obsessionnelle est donc corrélative à l’histoire de la psychanalyse dans sa tentative clinique et anthropologique d’apporter une réponse à l’énigme de la différence des sexes et à l’organisation de la famille et des sociétés.

La représentation obsédante désagréable accède en général à la conscience. Pourtant, aucun doute n’est permis : elle est passée auparavant par le processus de refoulement. Dans la plupart des cas la teneur véritable de la motion pulsionnelle agressive demeure totalement inconnue du Moi et il faut un travail analytique prolongé pour la rendre consciente. En règle générale, il n’en parvient à la conscience qu’un substitut déformé, tantôt imprécis et évanescent à la manière d’un rêve, tantôt rendu méconnaissable par un déguisement absurde. Même lorsque le refoulement n’a pas entamé le contenu de la motion pulsionnelle agressive, à coup sûr cependant il a éliminé le caractère d’affect qui l’accompagne. Si bien que l’agressivité n’apparaît pas au Moi comme une impulsion à agir mais, ainsi que le disent les malades, comme une simple idée, qui devrait les laisser froids. Le plus remarquable est que ce n’est pas du tout le cas.

En effet l’affect, dont le Sujet avait fait l’économie lors de la perception de la représentation obsédante, se manifeste ailleurs. Le Surmoi se comporte comme s’il n’y avait pas eu de refoulement, comme s’il connaissait la motion agressive dans sa teneur exacte et avec son plein caractère d’affect, et il traite le Moi sur la base de cette présupposition. Le Moi doit, tout en se sachant innocent ressentir un sentiment de culpabilité et endosser une responsabilité qu’il ne peut s’expliquer. Néanmoins, l’énigme qui nous est ainsi proposée n’est pas si grande qu’il y paraît d’abord. Le comportement du Surmoi est tout à fait compréhensible ; quant à la contradiction dans le Moi, elle nous prouve seulement qu’au moyen du refoulement il s’est fermé du côté du Ça, tout en étant demeuré entièrement accessible aux influences provenant du Surmoi. Si l’on demande alors pourquoi le Moi ni cherche pas à se soustraire aux tourments des critiques qui lui inflige le Surmoi, on peut répondre que c’est bien ce qu’il fait dans un grand nombre de cas. Il existe des névroses obsessionnelles où tout sentiment de culpabilité est absent ; dans ce cas, à ce que nous pouvons voir, le Moi s’est épargné la perception de cette culpabilité par une nouvelle série de symptômes, d’actions expiatoires, de limitations autopunitives. Mais ces symptômes ont en même temps valeur de satisfaction de motions pulsionnelles masochiques que la régression a également renforcées.

La diversité des formes sous lesquelles se manifeste la névrose obsessionnelle est si considérable que, malgré tous les efforts, on n’est pas encore parvenu à donner une synthèse cohérente de toutes ses variations. Lorsqu’on s’évertue à dégager des relations typiques, on se demande toujours si l’on n’a pas négligé d’autres régularités qui ne seraient pas moins importantes.

La tendance générale de la formation de symptôme dans la névrose obsessionnelle laisse toujours plus de champ à la satisfaction substitutive aux dépens de la frustration. Les mêmes symptômes qui, à l’origine, avaient la signification de limitations du Moi, en viennent ultérieurement, grâce à la tendance du Moi à la synthèse, à représenter des satisfactions, et il est impossible de méconnaître que cette dernière signification devient progressivement la plus importante. Le résultat de ce processus, qui s’achemine de plus en plus vers l’échec complet de la lutte défensive initiale, est un Moi extrêmement limité, réduit à rechercher ses satisfactions dans les symptômes. Ce déplacement des rapports de forces en faveur de la satisfaction peut conduire à l’issue redoutée : paralysie de la volonté du Moi, qui découvre pour chacune de ses décisions des motivations à peu près aussi fortes d’un côté que de l’autre. Le conflit suraigu entre le Ça et le Surmoi, qui domine dès le début cette affection, peut prendre de telles proportions, qu’aucune des activités d’un Moi désormais incapable de jouer un rôle de médiation, ne peut plus éviter d’y être entraînée.

La puberté constitue un moment décisif dans le développement de la névrose obsessionnelle. Le travail d’organisation génitale, interrompu dans l’enfance, reprend alors avec une grande force. Mais nous savons que le développement sexuel de l’enfance fixe aussi la direction de ce renouveau lors de la puberté. C’est ainsi que, non seulement les motions agressives de l’enfance sont réactivées, mais une partie plus ou moins grande des nouvelles motions libidinales –leur totalité dans les mauvais cas- doit s’engager dans les voies qui lui ont été tracées par la régression, pour apparaître sous la forme d’intentions agressives et destructrices. Par suite de ce déguisement des tendances érotiques et à cause de l’existence dans le Moi de puissantes formations réactionnelles, la lutte contre la sexualité se poursuit désormais sous la bannière de la moralité. Le Moi étonné se dresse contre les suggestions d’actes de cruauté et de violence qui lui sont dépêchées dans la conscience par le Ça, sans soupçonner que par là il combat des désirs érotiques, parmi lesquels certains eussent sans cela échappé à ses reproches. Le Surmoi hypersévère persiste alors d’autant plus énergiquement à réprimer la sexualité que celle‑ci a pris des formes si repoussantes. Ainsi, dans la névrose obsessionnelle, il apparaît que le conflit s’aggrave dans deux directions : l’instance qui défend est devenue plus intolérante, les forces sur lesquelles porte la défense, plus insupportables, toutes deux sous l’influence d’un seul facteur : la régression de la libido.

En général, les symptômes de la névrose obsessionnelle revêtent deux formes et suivent deux tendances opposées. Ce sont ou bien des interdictions, des mesures de précaution, des pénitences, des symptômes de nature négative donc, ou bien au contraire des satisfactions substitutives, très souvent cachées sous un déguisement symbolique. De ces deux groupes, le groupe négatif, défensif, répressif est le plus ancien. Mais, avec la prolongation de la maladie, les satisfactions qui se moquent de toute espèce de défense prennent le dessus. La formation de symptôme triomphe lorsque l’interdiction parvient à être amalgamée à la satisfaction, en sorte que l’injonction ou l’interdiction originellement défensives prennent aussi le sens d’une satisfaction. Pour atteindre ce but, il n’est pas rare que des modes de liaisons fort artificiels soient utilisés. Ce tour de force montre la tendance du Moi à la synthèse, tendance que nous lui avons déjà reconnue. Dans les cas extrêmes, le malade réussit à obtenir que la plupart de ses symptômes, outre leur signification originelle, acquièrent celle de leur contraire direct. Témoignage de la puissance de l’ambivalence, qui joue, sans que nous sachions pourquoi, un si grand rôle dans la névrose obsessionnelle. Dans le cas le plus grossier, le symptôme comprend deux temps, c’est‑à‑dire que l’action exécutant une prescription déterminée est immédiatement suivie d’une seconde action qui la supprime ou la défait, quoiqu’elle n’ose point encore exécuter son contraire.

Les symptômes obsessionnels sont le théâtre d’un combat opiniâtre contre le refoulé, combat qui tourne de plus en plus au désavantage des forces refoulantes, et, que Moi et Surmoi prennent ici une part spécialement importante à la formation de symptôme.

C’est à FREUD que revient le mérite d’avoir donné le premier un contenu théorique à l’ancienne clinique des obsessions, non seulement en situant la maladie dans le registre de la névrose, mais en faisant d’elle, face à l’hystérie, la deuxième grande composante de la structure névrotique humaine. Alors que l’hystérie était connue depuis l’Antiquité, l’obsession apparaît tardivement dans la clinique des maladies nerveuses. Pourtant, les deux entités ont partie liée avec l’histoire de la religion en OCCIDENT. Toutes deux s’apparentent en effet aux anciens phénomènes de possession et à la division entre l’âme et le corps.

Dans le cas de l’hystérie, la possession est plutôt somnambulique, passive, inconsciente et « féminine » : c’est le diable qui s’empare d’un corps de femme pour le torturer. Dans l’obsession, au contraire, elle est active et « masculine » : c’est le Sujet lui‑même qui est torturé intérieurement par une force diabolique tout en restant lucide sur son état. D’un côté la femme, assimilée à une sorcière, est coupable à travers un corps diabolique offert à la luxure, de l’autre l’homme est envahi par une souillure morale qui l’oblige à devenir son propre inquisiteur. L’hystérie est un art « féminin » de la séduction et de la conversion, l’obsession un rite « masculin » comparable à une religion. Cette différence entre le féminin et le masculin, entre l’actif et le passif, entre le corps convulsif et la conscience coupable, se retrouve dans la manière dont FREUD oppose, dans une lettre à Wilhelm FLIESS d’octobre 1895, la névrose obsessionnelle à l’hystérie :

« Imagine, je flaire entre autres le conditionnement étroit qui suit : pour l’hystérie, qu’une expérience sexuelle primaire (avant la puberté) a eu lieu avec dégoût et effroi, pour la névrose obsessionnelle qu’elle a eu lieu avec plaisir […]. L’hystérie est la suite d’un effroi sexuel présexuel. La névrose obsessionnelle est la suite d’un plaisir sexuel présexuel qui se transforme ensuite en reproche. »

Ainsi, jusqu’en 1897, dans le cadre de la théorie FREUDIENNE de la séduction (trauma infantile sexuel), la sexualité des filles se déroule sous le signe de la passivité et de l’effroi, celle des garçons sous le signe d’un plaisir actif vécu comme un péché.

Dans la névrose obsessionnelle, la situation, au départ, n’est pas différente de celle de l’hystérie, à savoir la défense nécessaire contre les revendications libidinales du complexe d’Œdipe. Dans chaque cas de névrose obsessionnelle, on peut trouver au niveau le plus profond une couche de symptômes hystériques formés très tôt. Mais, par la suite, un facteur constitutionnel modifie d’une manière décisive la configuration symptomatique. L’organisation génitale de la libido se révèle plutôt faible et trop peu résistante. Lorsque le Moi commence ses efforts défensifs, le premier résultat qu’il obtient est de faire régresser partiellement ou totalement l’organisation génitale (de la phase phallique) au premier stade sadique‑anal. Ce fait de la régression demeure décisif pour tout ce qui se passe ensuite. La régression ne résulte peut‑être pas d’un facteur constitutionnel, mais d’un facteur temporel ; ce qui la rendrait possible ne serait pas la fragilité de l’organisation génitale de la libido, mais le fait que le Moi se soit dressé trop tôt contre le processus pulsionnel, dès l’apogée de la phase sadique. Ou seconde hypothèse, l’entrée dans la névrose obsessionnelle s’explique par la phase phallique qui a déjà été atteinte.

De plus l’âge où éclate cette névrose est plus tardif que dans l’hystérie (deuxième période de l’enfance, après la fin de la période de latence), et, dans un cas de développement très tardif de cette affection, il apparut clairement qu’une dévalorisation réelle de la vie génitale, intacte jusque‑là avait été la condition déterminante pour que la régression se fît et que se formât la névrose obsessionnelle. Quant à l’explication métapsychologique de la régression, on cherche une désintrication des pulsions, c’est‑à‑dire dans le fait que les composantes érotiques, qui étaient venues s’ajouter, avec le début de la phase génitale, aux Investissements destructifs de la phase sadique, s’en voient séparées. En imposant la régression, le Moi remporte son premier succès dans la lutte défensive contre la revendication de la libido. Sur ce point, il convient de distinguer la tendance plus générale à la défense, du refoulement, qui n’est qu’un des mécanismes dont use la défense. Le cas de l’obsédé permet d’apercevoir plus clairement encore que celui de l’homme normal ou de l’hystérique que le moteur de la défense est le complexe de castration, le défendu étant constitué par les diverses tendances du complexe d’Œdipe. Au début de la période de latence, le complexe d’Œdipe décline, et se créent ou se consolident le Surmoi et l’édification des barrières éthiques et esthétiques dans le Moi. dans la névrose obsessionnelle, ces processus dépassent la mesure normale ; à la destruction du complexe d’Œdipe s’ajoute la dégradation régressive de la libido. Le Surmoi devient spécialement sévère et dur, tandis que le Moi développe, sur l’ordre du Surmoi, d’importantes formations réactionnelles, qui prennent la forme du scrupule, de la pitié, de la propreté. C’est avec une sévérité implacable, et qui, par là même, n’est pas toujours couronnée de succès, que se voit châtiée la tentation de poursuivre l’onanisme de la première enfance, qui, tout en s’étayant maintenant sur des représentations régressives (sadiques‑anales) représente pourtant l’apport non dominé de l’organisation phallique. Il y a une contradiction interne dans le fait que soit empêchée, dans l’intérêt du maintien de la virilité (angoisse de castration), toute activité témoignant de cette virilité ; mais le propre de la névrose obsessionnelle, c’est seulement, ici aussi, d’exagérer cette contradiction, qui est déjà inhérente à la manière normale dont éliminé le complexe d’Œdipe. Tout excès porte en soi le germe de sa propre suppression ; cela s’avère aussi dans la névrose obsessionnelle, où l’onanisme réprimé se fraye, sous la forme des actions compulsionnelles, une voie qui le rapproche sans cesse de la satisfaction.

Au sens nosographique, catégorie de névroses (hystérie d’angoisse, hystérie de conversion, névrose obsessionnelle) que FREUD distingue des névroses narcissiques, au sein du groupe des psychonévroses. En regard des névroses narcissiques, elles se caractérisent par le fait que la libido est toujours déplacée sur des objets réels ou imaginaires au lieu d’être retirée de ceux-ci sur le moi. Il en résulte qu’elles sont plus accessibles au traitement psychanalytique car elles se prêtent à la constitution dans le traitement d’une névrose de transfert au sens b.

Dans la théorie de la cure psychanalytique , névrose artificielle dans laquelle tendent à s’organiser les manifestations de transfert. Elle se constitue autour de la relation avec l’analyste ; elle est une nouvelle édition de la névrose clinique ; son élucidation conduit à la découverte de la névrose infantile.

Type de névrose où l’apparition des symptômes est consécutive à un choc émotif généralement lié à une situation où le sujet a senti sa vie menacée. Elle se manifeste, au  moment du choc, par une crise anxieuse paroxystique pouvant provoquer des états d’agitation, de stupeur ou de confusion mentale.

Son évolution ultérieure, survenant le plus ouvert après un intervalle libre permettrait de distinguer schématiquement deux cas : le traumatisme agit comme élément déclenchant, révélateur d’une structure névrotique préexistante, le traumatisme prend une part déterminante dans le contenu même du symptôme (ressassement de l’événement traumatisant, cauchemar répétitif, troubles du sommeil, etc.) , qui apparaît comme une tentative répétée pour « lier » et abréagie le trauma ; une pareille « fixation au trauma » s’accompagne s’une inhibition plus ou moins généralisée de l’activité du sujet. C’est à ce dernier tableau clinique que FREUD et les psychanalystes réservent habituellement la dénomination de névrose traumatique.

aGai savoir

Se découvre pourquoi l’aventure annoncée est engagée par « un temps d’avril [où] on est constamment rappelé à l’hiver encore tout récent ». Le printemps de NIETZSCHE n’advient pas sur l’oubli de l’hiver. Il n’est pas le primum tempus de l’humanité où la pensée, éclose à la vie, croyait qu’il était en son pouvoir de « dévoiler, découvrir, mettre en pleine lumière tout ce qui était maintenu caché ». Cette quête a fait l’aveu de son échec : « ce désir, cette folie adolescente dans l’amour [de la vérité] sont passés ». En ce mois d’avril chanté par NIETZSCHE, la relation à la Chose s’est renversée : l’homme est à présent habité par le « soupçon de l’être ». La « pédagogie [de ce] grand soupçon », accomplie par le truchement de la douleur, a « contraint [le poète] à descendre dans [son] dernier abîme », si bien que, revenu de cette épreuve où il a appris que « la profondeur exhale une haleine froide qui fait frissonner », il n’éprouve qu’éprouvante devant « la terrifiante volonté de vérité [des anciens EGYPTIENS] », conscient que le dévoilement de la vérité ne peut advenir que dans l’horreur. La profondeur, entendue comme asile de l’être, est la dimension essentielle du désir, à condition que l’homme revienne du gouffre. La profondeur qui méconnaît la surface des choses n’est qu’enfoncement de la pensée dans la confusion des illusions. Ce qui fait à dire à NIETZSCHE : « Nous adorons l’apparence, mais uniquement parce que à l’égard de l’être nous avons notre propre soupçon ». La surface délivre la véritable profondeur des choses, car elle est le fond advenu comme événement. Tel est le sens du miracle GREC : avoir triomphé des séductions de la métaphysique et avoir réussi à être « superficiel par profondeur ». C’est en vertu de la même dialectique que la gaieté du savoir est nouée à la nostalgie de la Chose imprenable au savoir et que la parole poétique se soutient de la proximité de la Chose nouée au refus de céder à son attrait, assurant, au terme de cette contradiction, la naissance du signifiant.

A l’instar du fol amant de la vérité, le mélancolique est un malade qui, fasciné par la Chose « impossessible », éprouve une jouissance morbide à rester prostré aux profondeurs glaciales où elle gîte. A rebours, la gaieté poétique tire son origine d’une mélancolie maîtrisée : « Que je l’avoue enfin : nous autres hommes de la profondeur avons trop besoin de notre gaieté pour ne pas la rendre suspecte. » Le poète n’atteint à l’exaltation du joy qu’au pris d’une traversée mélancolique qui est toujours à accomplir, car l’Objet auquel il pensait avoir renoncé se retrouve toujours indéfiniment devant lui. Eternellement, en effet, les choses font retour du lieu où on les a quittées, si bien qu’on les traverse, qu’on croit les dépasser, mais qu’on ne les enterre jamais : toujours la figure de la Chose, fascinante et menaçante, est prête à surgir sous nos pas : « Quelque chose d’essentiellement sinistre et méchant se prépare. » Tels est le sens à donner à la mauvaise rencontre que LACAN met au principe de l’automatisme de répétition. La gaieté poétique n’est donc pas l’expression de la légèreté de l’être. Elle traduit la volonté farouche de l’homme de danser pour se réchauffer, conscient que, s’il s’arrête de désirer, il va mourir de froid. L’imminence douloureuse de la rencontre avec la Chose est indispensable, mais le poète ne doit pas rester soumis à sa domination. Il doit se ressourcer au foyer d’énergie vivifiant et mortifère qu’elle irradie, sans se laisser prendre par elle. La gaieté poétique est l’expression du jaillissement du signifiant, advenu dans la conjonction instantanée d’une katabase et d’une anabase, par laquelle la profondeur se réalise à la surface des choses. Parce qu’elle est pure jouissance du signifiant, pure joie de la langue, la gaieté poétique est sans Objet. Elle sera cependant légitimement nommée gaieté du savoir si l’on définit celui‑ci comme la mémoire de l’oubli de l’abîme. Ce que NIETZSCHE confirme en disant que « la gaieté [poétique] cache quelque chose, [que] cette volonté de ce qui est superficiel trahit un savoir, une science de la profondeur [qui] fait frissonner ». Tel est le paradoxe qu’illustre Le Gai Savoir, ce livre dont l’ « inquiétante désinvolture » éclaire en feed‑back la poétique médiévale. La lyrique de la fin’amor noue, elle aussi, la joie et la souffrance. La fiction romanesque de CHRETIEN de TROYES, qui prend sa relève, associe la lumière du graal au sang de la lance pour signifier que le désir est inséparable de la castration. Ce qui constitue le manquement de PERCEVAL comme envers du crime du Capitaine ACHAB, le héros maudit de MOBY DICK, ou d’ŒDIPE coupable de sacrilège envers le symbolique.

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