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8 août 2003

PSYCHANALYSE SYNDROME DE PETER PAN

a Typologie. 2

i Dit de Peter PAN (Dan KILEY) 2

a Test 2

Un Pour lui 2

· 0 à 10. 3

· 11 à 25. 3

· 26 à40. 3

b Les hommes atteints. 4

Un L’homme‑enfant 4

Deux Chronologie des symptômes. 4

· 12-17. 4

· 18-22. 4

· 23-25. 4

· 26-30. 4

· 31-45. 4

· 46 et plus. 4

Trois Niveau socio‑économique : classe moyenne à supérieure. 4

· Apparence physique. 4

· Statut financier 5

· Statut marital 5

· Education. 5

· Emploi 5

· Famille. 5

· Intérêts. 6

Quatre Profil psychologique de la victime. 6

· Paralysie émotionnelle. 6

i Angoisse. 6

ii Solitude. 6

· Procrastination. 7

· Impuissance sociale. 7

· Pensée magique. 7

i Narcissisme. 7

ii Machisme. 7

iii Pirate. 8

· Problèmes avec les parents. 8

i Mère. 8

ii Père. 9

· Problèmes sexuels. 9

c K.. 9

Un GEORGES. 9

Deux Sa compagne. 9

· Test 9

i NON.. 10

ii OUI 10

· L’amour chez le SPP. 10

i WENDY.. 10

ü Son complexe de CENDRILLON (DOWLING) 10

ü Le rapport tacite WENDY et PETER PAN.. 11

ii CLOCHETTE. 11

ü La limite. 11

d Education afin d’éviter le SPP. 11

Un La communication peut prévenir les problèmes mais seule l’action les résout 12

Deux Bien des règles sont négociables ; certaines ne le sont pas. 12

Trois Si les enfants se prennent en charge (couvre‑feu, manières, notes scolaires, tâches et argent), les parents devraient ne pas se mêler de leurs affaires. 12

Quatre Une bonne punition ne dure pas et n’est pas répétée trop souvent. C’est là la récompense de la punition  13

Cinq Les récriminations des enfants sont généralement justifiées (« Tu es injuste. Tous les autres ont le droit de le faire. ») Vous pouvez, vous adapter, non capituler 13

Six C’est grâce à des limitations raisonnables et à une discipline rationnelle que l’enfant acquiert confiance en soi et amour‑propre. 13

Sept Les parents réduisent l’influence des pairs en décidant de façon réfléchie et consciente, et non par conformisme. 14

Huit Les enfants sont forts et créatifs. Les parents peuvent prendre grand plaisir à les voir se débrouiller dans la vie. 14

Neuf Les familles qui travaillent et jouent ensemble restent unies. 14

Dix Pratiquez, ne prêchez pas ; vos actes, et non vos paroles enseigneront 14

aTypologie

Cela n’a rien de mortel, il ne s’agit donc pas d’une maladie. Mais cela nuit à la santé morale de l’Individu, on ne peut donc parler de simple malaise. Les symptômes en sont bien connus, KILEY ne parlent donc pas de découverte. Il s’agit d’un nouveau phénomène psychologique qui ne rentre dans aucune catégorie définie mais dont il est impossible de nier la présence. KILEY désire entretenir ses lecteurs d’un syndrome qui touche la société et se trouve à l’origine de bien des problèmes. Il serait apparu de façon isolée depuis longtemps, mais il n’y a que fort peu que les pressions de la vie moderne aggravent les facteurs qui en sont la cause et engendrent ainsi une augmentation dramatique de sa fréquence. Et tout porte à croire que cet état de choses n’ira pas en s’améliorant dans les années à venir.

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1

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Lorsqu’il commet une erreur, il réagit de façon excessive, soit en exagérant sa culpabilité, soit en se cherchant des excuses pour s’absoudre de tout blâme.

Il oublie des dates importantes comme les anniversaires, etc.

Lors de soirées, il vous ignore mais fait tout son possible pour impressionner les autres, et plus particulièrement les femmes.

Il trouve quasi impossible de dire « excuse‑moi ».

Il s’attend à faire l’amour avec vous lorsque lui‑même est prêt et ne tient pas compte du besoin que nous éprouver de passer par des jeux préliminaires.

Il se décarcasse pour ses copains mais ne fait pas les petites choses que vous lui demandez.

Il ne manifeste d’intérêt pour vous, vos problèmes et vos sentiments qu’après que vous vous êtes plainte de son indifférence.

Il n’est à l’origine de toute activité ou sortie que s’il s’agit de quelque chose qu’il a lui‑même envie de faire.

Il semble avoir énormément de mal à exprimer ses sentiments.

Il brûle d’être proche de son père, mais toute conversation avec ce dernier se déroule dans une atmosphère tendue et prend un ton cérémonial et superficiel.

Il n’écoute pas vraiment les opinions qui diffèrent des siennes.

Il est sujet à des accès de rage injustifiés pendant lesquels il devient impossible de le calmer.

Les désirs de sa mère prennent pour lui une telle importance que vous en venez à en vouloir à cette femme d’être si exigeante.

Il s’estime sous‑employé mais ne fait rien contre, si ce n’est se plaindre.

Ses rapports avec autrui, et plus particulièrement avec son fils aîné (le cas échéant), sont totalement dépourvus de sincérité et de chaleur.

Lorsqu’il boit, il semble changer de personnalité : nerfs à fleur de peau, il fanfaronne ou fait preuve de gaieté exagérée.

Il pense ne devoir rater aucun des bons moments avec les copains et en fait vraiment trop pour ne pas être laissé pour compte.

Il est souvent macho : « Je veux que ma femme ne s’arrête de travailler que lorsque la maison brille. »

Il a parfois des peurs incompréhensibles et manque de confiance en lui mais refuse d’en parler.

Il vous accuse d’être trop émotive et semble lui‑même au‑dessus de ça. Lorsque vous vous mettez en colère, il reste de marbre.

Il ne souffre pas du SPP. Ses problèmes sont plutôt isolés et peu graves. Si la situation vous semble troublante, parlez‑en avec lui. Tout devrait pouvoir se régler dans un esprit d’amour et de coopération.

Le SPP le guette réellement. Suivez les instructions présentées et, si vous êtes une femme, soyez prête à vous évaluez vous‑même. Vous pouvez prendre certaines mesures pour améliorer la situation, mais plus le total – tout en restant dans cette catégorie – sera élevé, plus il vous faudra travailler dur.

Le syndrome de SPP est à l’œuvre. Si l’homme refuse de chercher de l’aide, vous devriez demander conseil à un spécialiste pour savoir comment affronter ce problème. Reportez‑vous au test afin d’évaluer votre propre rôle dans cette situation.

Vers la fin de l’adolescence et peu de temps après avoir atteinte l’âge de vingt ans, ces hommes se mettent à vivre de façon impétueuse. Narcissiques, ils se réfugient en eux‑mêmes tandis qu’une flambée irréaliste de leur Moi les convainc qu’ils peuvent et doivent faire tout ce que leur suggèrent leurs fantasmes. Plus tard, après des années passées à vivre à côté de la réalité, leur vie semble s’inverser : « je veux » se trouve remplacé par « je devrais », la quête de l’acceptation par autrui devient apparemment leur seul moyen de s’accepter eux‑mêmes, leurs accès de mauvaise humeur se déguisent en affirmations viriles, ils prennent l’amour comme chose due, n’apprenant jamais à le rendre. Ils prétendent être des adultes mais agissent en fait comme des enfants gâtés. Il faut du temps pour qu’un enfant intelligent et sensible se transforme en adulte coléreux et immature. De nombreuses occasions s’offrent aux parents d’inhiber le processus. Les épouses et les amantes sont celles qui ont le plus de chance de parvenir à transformer l’homme atteint. Il n’est jamais trop tard pour qu’un homme grandisse grâce à ses propres efforts.

Cet homme‑enfant est victime d’une grave perturbation. Si personne ne lui vient en aide, sa vie deviendra lentement amère. Ni malade mental ni inadapté, il n’en est pas moins profondément triste. La vie n’est pour lui que perte de temps. Il tente par tous les moyens de dissimuler sa tristesse sous un air de gaieté et d’insouciance, supercherie qui marche souvent, pendant quelque temps du moins. Puis, finalement, son manque de maturité décourage ceux qui l’aiment. Quel qu’il soit, il ne pense pas vouloir de votre aide. Parce qu’il ne sait pas qu’il en a besoin. Il a tellement l’habitude de considérer la vie comme dénuée d’intérêt que son je‑m’en‑foutisme semble normal. Tant et si bien que s’il ose ne pas « se foutre » de quelqu’un, il en est totalement dérouté. Il préfère la paix et la tranquillité d’une indifférence affable.

Quatre symptômes fondamentaux se développent à des degrés divers : irresponsabilité, angoisse, solitude et conflit à l’égard du rôle sexuel.

Extension du refus ; narcissisme et machisme dominent le comportement.

Période de crise aiguë au cours de laquelle la victime peut chercher de l’aide et se plaindre d’une vague insatisfaction devant la vie dans son ensemble. Souvent interprétée comme normale par les médecins ou les thérapeutes.

La victime s’installe dans la phase chronique, jouant le rôle de l’adulte « mûr ».

La victime est mariée, a des enfants, un emploi stable mais souffre d’un désespoir qui rend sa vie monotone et fade.

Dépression et agitation augmentent à l’approche de l’andropause. La victime peut se révolter contre un style de vie non désiré et vide, et tente de retrouver sa jeunesse.

Perçue comme bien de sa personne et aimable par ceux qui ne la connaissent pas bien, la victime sourit de façon avenante et laisse une excellente première impression.

Les plus jeunes victimes sont rarement indépendantes. A vingt, vingt‑cinq ans, elles vivent encore dans leur famille ou au jour le jour, soutirant de l’argent à leurs parents ou autres adultes. Les victimes plus âgées, même lorsqu’elles sont financièrement à l’aise, ne se considèrent pas toujours comme en sécurité. Elles se montrent pingres, sauf lorsqu’il s’agit de leurs propres caprices.

Les plus jeunes victimes – moins de vingt‑cinq ans – sont généralement célibataires. Ces hommes sortent avec des femmes plus jeunes qu’eux dont les actes suggèrent un manque de maturité. Mariées, ces femmes se voient souvent contraintes de maintenir la victime – qui préfère généralement ses copains à sa famille – dans le droit chemin.

Les plus jeunes victimes flirtent avec l’enseignement universitaire, hésitent quant aux études à entreprendre et les terminent rarement dans le temps alloué. Adultes, elles atteignent un certain degré d’éducation mais ne se sentent pas satisfaites : elles estiment n’être pas allées assez loin. Elles sont d’ailleurs généralement perçues par autrui comme des Individus n’ayant pas été au bout de leurs capacités.

En dents de scie : les plus jeunes victimes ne travaillent que lorsqu’elles y sont obligées, veulent réussir mais non travailler, se sentent humiliées par des emplois qu’elles jugent « inférieurs » et rencontrent bien des problèmes d’emploi car elles remettent sans cesse les choses au lendemain. Les victimes plus âgées pèchent par excès inverse : tentant de prouver leur valeur, elles se transforment en « fanatiques du boulot », exigent trop d’elles‑mêmes, de leurs collègues et de leurs patrons. Elles sont obsédées par l’idée qu’elles n’ont pas trouvé l’emploi qui leur convient.

La victime est souvent l’aîné d’une famille traditionnelle. Ses parents vivent toujours ensemble et sont financièrement à l’aise. Le père est généralement un « col‑blanc », et la mère considère son foyer et l’éducation des enfants comme ses tâches premières. Elle n’est nullement carriériste mais peut travailler pour faire rentre plus d’argent dans la famille. Ses parents ne sont pas satisfaits ni de leur vie conjugale ni d’eux‑mêmes, et ce pour des raisons aussi diverses que complexes dont les plus courantes sont le manque de chaleur affective et de partage, le mauvais équilibre entre le travail et le plaisir, une piètre autodiscipline et le bouleversement des valeurs et des rôles traditionnels. La tristesse de chaque parent agit différemment sur l’enfant. Papa dissimule la sienne sous l’image du « costaud » et ne manifeste son intérêt pour l’enfant qu’à travers des lieux communs (« Allez, arrête de te plaindre » ou « T’en fais pas »). Le fossé se creuse donc entre lui et son fils qui le considère comme une énigme, un être qui ne lui accordera jamais son amour ni son approbation. L’angoisse se fait alors douleur sourde. Maman tente de souffrir en silence mais n’y arrive pas. Elle porte son martyre comme un étendard et feint d’être contente de sacrifier sa vie pour ses enfants (« Je n’ai jamais vraiment voulu autre chose pour moi‑même que votre bonheur »). Le fils perçoit la solitude et la détresse, est tenté d’accuser son père, ne le fait pas car il a besoin de son amour, s’accuse donc lui‑même, s’imaginant que sa mère a de bonnes raisons de le rejeter. Cette conclusion irrationnelle l’obsède en permanence et engendre une angoisse semblables à un rugissement assourdissant. Dans la plupart des cas, les parents prétendent être heureux. ils ont en fait peur d’admettre leurs sentiments et de devoir affronter la réalité. Ils y arrivent d’autant plus facilement qu’ils ne s’en trouvent pas violemment troublés, simplement misérables. Ils se forcent donc à sourire et à participer à de pénibles sorties en famille, prononçant des phrases en toc qui font un effet bœuf mais ne valent pas un clou. Pour celui qui les regarde vivre de loin, ces gens vont parfaitement bien. Ils semblent tout à fait adaptés et sont souvent considérés avec envie par leurs voisins. Pourtant le spectre de leur mécontentement s’étend tel un cancer affectif, dévorant la sécurité et la tranquillité d’esprit des enfants. Les parents l’avouent rarement, mais s’ils restent ensemble c’est pour les enfants. Ils ne devraient pas. Les enfants souffrent.

La seule chose qui présente un intérêt aux yeux des plus jeunes victimes, c’est la « boum ». Les victimes plus âgées font tout pour s’amuser au cours de soirées et tendent ) trop exiger d’elles‑mêmes dans les sports d’équipe.

Sept traits psychologiques dominent la vie de celui qui en est atteint. Présents à chaque stade de développement, ils se remarquent principalement en période de crise. Au stade chronique, la victime a tendance à dissimuler ces traits derrière un maque de maturité.

La victime bloque ses émotions, ne les exprime pas telles qu’elle les ressent : la colère ressort souvent sous forme de rage, la joie, sous celle de l’hystérie, et la déception sous celle de l’apitoiement sur soi‑même. La tristesse peut se manifester par une gaieté forcée, des blagues infantiles ou des rires nerveux. Les victimes plus âgées disent qu’elles vous aiment et que vous comptez pour elles mais semblent incapables de se rappeler qu’elles doivent manifester leur amour. Comble d’ironie, bien qu’ayant été des enfants extrêmement sensibles, ces hommes semblent tellement préoccupés par eux‑mêmes qu’ils en deviennent cruels. Ils finissent par atteindre un point où ils semblent refuser de partager leurs sentiments.

iAngoisse 

En réalité, ils ont perdu tout contact avec leurs émotions et ne savent tout simplement pas ce qu’ils ressentent. La victime du SPP est rongée par l’angoisse. De bonne heure en tension, chaque année plus forte, envahit son foyer et encercle l’enfant pour devenir finalement la toile de fond devant laquelle se déroule chaque scène de la vie. A l’origine de cette angoisse omniprésente : la morosité des parents.

iiSolitude

Les familles des victimes du syndrome de Peter PAN sont généralement trop riches pour leur propre bien. Les parents donnent de l’argent au lieu de donner du temps à leurs enfants. Ils ne les aident pas à apprendre comment « mériter ». Les enfants prennent pour acquis nourriture, toit et sécurité et concentrent leurs efforts sur la découverte de nouvelles façons de s’acheter du plaisir. L’opulence illimitée a sur les enfants un effet de château de cartes écroulé. La valeur du travail est la première à chuter, les enfants prenant le plaisir comme un droit plus que comme un privilège qui se mérite. Puis, disposant de trop de temps libre et ne trouvant pas chez eux la sécurité, ils se mettent à rechercher l’identité de groupe. Ils veulent désespérément trouver un lieu auquel appartenir. Au bord de la panique, ces enfants se laissent séduire par des profiteurs qui utilisent d’alléchants programmes médiatisés pour leur garantir que le seul moyen d’appartenir est de faire comme tout le monde. En conséquence, la pression des pairs envahit chaque aspect de leur vie, les obligeant à faire partie du groupe, coûte que coûte. La ruée vers la conformité piétine leur esprit de liberté et les prive du peu de confiance en eux‑mêmes dont ils disposent. Ils luttent tant pour ne pas être rejetés qu’il ne leur reste que très peu de temps – si ce n’est pas du tout – pour jouir du réconfort qu’apporte le fait d’appartenir. Ils n’y gagnent que la solitude. Fléau de notre société, la solitude affecte adultes comme enfants, mais ce sont ces derniers qui payent le plus lourd tribut. Les victimes du SPP angoissés et irresponsables, sont anéanties par cette solitude qui les aspire dans des sables mouvants affectifs. Elles ont désespérément besoin d’amis amis, plus elles luttent, plus elles se sentent mal. Nombre d’entre elles, recherchant vainement le salut, se tournent vers les drogues, la promiscuité sexuelle et autres évasions. Solitude et abondance tendent à aller de pair. Les enfants qui n’apprécient pas la valeur du travail ne risquent pas vraiment de tirer gloire de leurs succès. Dénués de vraie fierté, ils ont plus de chances d’être écrasés par la pression de leurs paris que ceux d’entre eux dont la survie quotidienne n’est pas acquise. Les enfants pauvres des grandes villes ressentent très fort ce besoin d’appartenir, mais également celui de trouver abri et sécurité matérielle, ce qui retarde le développement du syndrome de Peter PAN. Les enfants vivant à la campagne ont plus d’occasions d’acquérir de bonnes habitudes de travail qui, à leur tour, entravent l’extension du SPP.

Ce terme désigne leur tendance à toujours tout remettre au lendemain. Au cours de la phase de développement, la jeune victime remet sans cesse les choses à plus tard, jusqu’à ce qu’elle soit absolument forcée de les faire. Ses buts sont flous, principalement parce qu’elle « y pensera demain ». La victime plus âgée, quant à elle, se sentant coupable, compense sa « jeunesse perdue » en devenant hyperactive. Elle ne sait tout simplement pas comment se détendre.

Quoi qu’elles fassent, les victimes du SPP n’arrivent pas à faire de vrais amis. Adolescentes, elles se laissent facilement entraîner par leurs pairs. Leurs impulsions prennent le pas sur une réelle notion du Bien et du Mal. Se chercher des amis et se montrer amical devient plus important que de manifester son amour et son intérêt pour sa famille. Celui qui souffre a désespérément besoin d’appartenir : il se sent terriblement isolé et panique rien qu’à l’idée de se retrouver seul. Il ira même parfois jusqu’à « s’acheter » des amis. Tout au long de sa vie, la victime a du mal à être satisfaite d’elle‑même. Une fausse fierté l’empêche constamment d’accepter ses propres limitations. Depuis les années 50, la permissivité envahit notre littérature, les médias et l’éducation. Les parents ont ainsi appris qu’ils doivent éviter de se montrer autoritaires et de punir, qu’ils ne doivent jamais restreindre l’espace dont l’enfant a besoin de grandir. Les adultes qui adoptent cette attitude préparent la terrain à l’irresponsabilité. L’enfant pense que les règles ne s’appliquent pas à lui. Lorsque cette irresponsabilité n’est pas remise en cause, les enfants n’apprennent pas à se prendre en charge eux‑mêmes et cet échec dans des domaines aussi simples que la propreté, l’ordre, les bonnes manières peut se transformer en une indolence qui ensevelira la confiance en soi : « Je ne pourrai jamais m’attaquer aux grands problèmes si je ne sais même pas comment m’attaquer aux petits. »

Ils fuient leurs fautes et en deviennent de mauvaise foi. Ce processus irrationnel les protège car elles n’ont ainsi pas besoin de surmonter leur impuissance sociale et leur paralysie émotionnelle : elles savent très bien accuser autrui de leurs défauts. Cela les pousse souvent à abuser de drogues car elles croient pouvoir faire disparaître leurs problèmes en planant.

iNarcissisme 

Le narcissisme précède généralement le machisme, offrant à la victime une méthode systématique lui permettant de rejeter ses peurs sur autrui. Elle vit alors en pleine pensée magique, fuyant la réalité et adoptant des comportements frisant l’étrange.

iiMachisme

Le machisme dont fait preuve celui qui est atteint du SPP est bien plus nuancé que celui, très ostensible, couramment adopté par les brutes et les fanfarons. Il protège la victime narcissique de toute peine de cœur ou de toute déception, lui donnant un rôle « adulte » qui lui promet l’acceptation, aussi superficielle soit‑elle, de ses pairs. La femme qui tombe amoureuse d’une victime du SPP est totalement ahurie lorsqu’elle prend finalement conscience de ce machisme. Il est tellement subtil qu’elle se met à croire que c’est elle qui a un problème.

iiiPirate

En lisant BARRIE et spécialement la fin de l’acte 5, scène 1, nous apprenons que PETER a totalement défait le Capitaine CROCHET. Le cruel pirate se suicide en se jetant par‑dessus bord, droit dans la gueule du crocodile. L’auteur fait ensuite ces remarques :

« Le rideau se lève sur un PETER devenu un véritable NAPOLEON sur son bateau. Il ne doit pas se lever sans qu’on le voie sur la poupe, coiffé du chapeau de CROCHET, fumant ses cigares et muni d’une petite griffe de métal. »

BARRIE suggère que l’alter ego de PETER est un pirate. Avec suffisamment de temps et d’espace, PETER pourrait très bien devenir aussi cruel et peu soucieux d’autrui que sa NEMESIS, le Capitaine CROCHET. Les victimes du SPP sont de joyeux et insouciants escrocs. Ils ont un faible pour la rigolade, un verre ou deux de tout alcool disponible et cherchent constamment à se régaler en compagnie de jupons affriolants. Ces hommes sont capables d’indélicatesses et vous voleront ce que vous avez de plus précieux sans cesser de chanter et de danser. S’ils estiment que vous les avez trompés, ils peuvent, en un clin d’œil, se mettre dans une rage folle qui vous anéantira ou bien vous entortiller le cœur d’une promesse et d’un mensonge. Ils pénétreront dans vos eaux territoriales et prendront ombrage de votre mécontentement. Contrariez‑les une seconde fois et ils obligeront votre âme « à passer à la planche ». Puis, après avoir épuisé votre confiance et votre sollicitude, ils feront voile vers le soleil couchant en se prétendant libres de toute inquiétude et totalement indifférents. Ceux qui ont subi les méfaits de ce genre de pirate concluent souvent que ce flibustier prétentieux ne regrette aucun de ses actes. Mais réfléchissez un instant : les pirates n’ont pas de foyer. Ils brûlent de se trouver un port d’attache. Ils sont dévorés par une passion des voyages qui les pousse à errer sans cesse en quête de tranquillité d’esprit. Ainsi, la victime du SPP vous vole votre confiance mais ne peut rien en faire. La confiance ne signifie rien sans amour‑propre. Et c’est là l’élément crucial qui lui fait défaut. Son comportement de pirate n’est qu’un soulagement passager dans une vie par ailleurs tumultueuse. Le Capitaine CROCHET, repensant aux douleurs et aux plaisirs que lui ont procurés ses actes infâmes, le formule ainsi :

« Les enfants, sur ce bateau, sont sur le point de passer à la planche. Sacrebleu, c’est mon heure de gloire ! Et pourtant quelque esprit mauvais m’oblige à prononcer maintenant mes dernières paroles de crainte de ne pas en avoir le temps au moment de mourir. Tous les mortels m’envient, mais peut‑être aurait‑il mieux valu que CROCHET fût moins ambitieux ! (Après une brève interruption) Aucun petit enfant ne m’aime. On me dit qu’ils jouent à Peter PAN et que le plus fort choisit toujours d’être PETER. Ils préfèrent encore être un des jumeaux que CROCHET ! Ils obligent bébé à être CROCHET. Bébé ! C’est là que le bât blesse. »

Mais, il ne faut pas s’y tromper : il n’y a aucun regret, juste une déception que les choses ne soient pas ce qu’elles se devraient d’être. Le pirate et la victime du SPP sont quasi incapables de penser un seul instant qu’ils aient pu être la cause de leur propre malheur. Plutôt que de se répandre en calomnies sur eux‑mêmes, ils accèdent simplement au remords d’être incapables de trouver qui que ce soit d’autre à blâmer.

iMère

Colère et culpabilité engendrent, envers Maman, une ambivalence irrésistible. La victime désire se libérer de l’influence maternelle mais se souvent coupable chaque fois qu’elle tente de le faire. Dès qu’elle se trouve en sa présence, l’atmosphère devient tendue, ponctuée de moments de sarcasme compensés par des instants de gentillesse. Les plus jeunes victimes font appel à la pitié de leur mère pour obtenir ce qu’elles désirent, surtout de l’argent. Elles s’emportent violemment au cours de discussions pour ensuite s’excuser avec une insistance un peu stupide. Les victimes plus âgées ressentent moins cette ambivalence mais n’échappent pas à la culpabilité car elles savent combien elles ont fait souffrir leur mère.

iiPère

La victime a l’impression de s’être aliéné son père. Elle brûle du désir d’être proche de lui mais a décidé qu’elle ne pourra jamais recueillir l’amour et l’approbation paternels. La victime plus âgée idolâtre toujours son père, n’admet jamais les limites, et accepter encore moins les fautes de ce dernier. Une large part des difficultés rencontrées par la victime face aux figures autoritaires provient de ses problèmes avec son père.

L’impuissance sociale de la victime se retrouve dans l’arène sexuelle. Peu de temps après la puberté, celui qui souffre se met à rechercher désespérément une petite amie, mais son immaturité et son infantilisme ont généralement pour effet d’éloigner les jeunes filles. Sa peur d’être rejeté l’oblige à dissimuler sa sensibilité derrière une attitude de macho cruel et sans cœur. Dans la plupart des cas, le Sujet reste puceau jusqu’à tard ce qui l’embarrasse et le pousse à mentir, souvent au point de parler de « viol », de se vanter de la façon dont il s’est imposé, ou prévoit de s’imposer des filles. Une fois franchi le cap de la virginité, le Sujet pèche parfois par excès inverse, couchant avec toute fille qui veut bien de lui, uniquement pour se prouver qu’il n’est pas impuissant. Lorsqu’il s’attache à une femme, c’est pour de bon. Sa jalousie n’a de rivale que son art d’attirer la pitié de celle qui partage sa vie. Face à une femme indépendante, une femme qui s’affirme, l’homme souffrant du SPP ne ressent que de la colère, voire de la rage : il a besoin d’une femme dépendante qu’il puisse protéger. En fait, il se sent incapable d’affronter sur un pied d’égalité une femme un tant soit peu sûre d’elle et donc la rabaisse. Il brûle de partager ses émotions avec une femme mais nie cet aspect de sa personnalité de peur que ses amis le considèrent comme faible et peu viril.

KILEY à une époque travaillait avec l’armée de l’air AMERICAINE, conseillant de jeunes recrues qui luttaient pour devenir adultes. Cet homme de vingt‑deux ans n’avait en fait que dix ans d’âge mental. Il manifestait ses émotions de manière exagérée, au mauvais moment et bêtement. Il parlait beaucoup mais pour ne pas dire grand‑chose. Il était temps qu’il prenne sa vie an main, mais il regrettait ses années insouciantes d’étudiant.

NON

OUI

Votre partenaire s’est montré particulièrement cruel et vous vous rendez compte qu’il est souvent mesquin avec vous. Vous dites‑vous : « J’espère seulement pouvoir tenir jusqu’à ce qu’il change ? »

La séparation est dans l’air. Vous vous dites : « Je n’y arrivera pas sans lui. »

Vous envisagez le divorce ou la séparation et pensez : « Si je le quitte, il ne le supportera pas. »

Quelqu’un vous demande si vous travaillez et vous répondez : « Non, je suis une femme au foyer. »

Après avoir passé en revue son manque de considération, son refus de partager ses sentiments avec vous et ses froides exigences sexuelles, vous dites : « Mais, il m’aime tant ! »

Votre partenaire pique une rage contre vous parce que la maison est mal rangée (alors qu’il ne vous aide jamais) ou parce qu’il n’aime pas ce que vous lui préparez à mangez et vous dites : « Je sais que c’est ma faute. »

Votre partenaire inclut ses copains dans les moments qu’il dit vouloir partager avec vous et vous dites : « Je ne suis qu’une enquiquineuse de m’en plaindre. »

Votre partenaire a toujours plein d’argent lorsqu’il s’agit de payer un coup à ses copains mais se révolte lorsque vous voulez en dépenser pour vous‑même. Et vous dites : « J’ai tort de dépasser mon budget. »

Lorsqu’on vous demande ce qui vous plaît le plus chez votre mari, votre première réponse est : « Il travaille tant pour moi ! »

Vous vous sentez victime de l’insensibilité de votre partenaire et vous dites : « Si j’essayais d’être un peu plus comme lui, je ne souffrirais pas tant. »

iNON

Plus le nombre de NON est faible, et plus vous avez de chances de vous transformer en CLOCHETTE et d’éloigner votre partenaire de la légion des enfants perdus.

iiOUI

Sachez que plus le nombre de OUI sera élevé, plus vous êtes prise au piège du PAYS DE JAMAIS JAMAIS avec votre partenaire.

Des lois tacites brisent toute spontanéité, élément essentiel de la relation amoureuse. Parce qu’elles sont inexprimées, l’amour est difficile ; parce qu’elles sont contradictoires, l’amour est impossible. Comment aimer un être dont les exigences à votre égard sont immuables, quelqu’un qui vous rejette si vous n’agissez pas exactement comme il le désire ? Si vous ne saviez pas pertinemment qu’il peut faire un merveilleux partenaire amoureux, vous ne toléreriez nullement ses manipulations puériles. Mais vous les tolérez ! Et, ainsi, contribuez à votre propre malheur. Voilà pour la mauvaise nouvelle. La bonne, c’est que vous pouvez remédier à cela. L’homme souffrant du SPP peut apprendre ce qu’il faut faire pour cesser de fuir vers le PAYS DE JAMAIS JAMAIS. Mais il a besoin d’un point de départ. Et ce point de départ, c’est la femme qui l’aime. Deux types de femmes se sentent attirées par celui qui souffre du SPP.

iWENDY

L’une a déjà l’habitude de s’asseoir sur le siège arrière et prend vite le rôle de mère protectrice. Elle n’est pas sûre d’elle mais, parce que la victime dépend d’elle, elle se sent utile, voire, de façon bizarre, puissante. Ses rapports sexuels sont prévisibles, ritualisés et ne durent pas longtemps. Elle ne voit pas que son partenaire est immature et se persuade que les problèmes dont il souffre sont normaux. Elle reste avec lui, s’imaginant que sa vie amoureuse va s’améliorer. Si celui qui souffre du SPP est prisonnier du PAYS DE JAMAIS JAMAIS, il « aimera » généralement une WENDY. Il ne pourra se passer de sa tendresse, de sa pitié et de sa protection. Sa WENDY le protègera de son immaturité. Lorsqu’il se met dans une rage folle ou devient lentement alcoolique, elle le comprend et le reprend. Elle le tolère parce qu’il a tellement besoin d’elle. De même la WENDY qui domestique la charge électrique qui sommeille en elle peut devenir une CLOCHETTE. Si elle en a assez de jouer à la Maman, elle mettra son partenaire au défi de changer. S’il ne le fait pas, elle abandonnera PETER PAN et se cherchera un homme qui ne craint pas d’être une personne à part entière. Voilà pourquoi tant de PETER PAN et WENDY divorcent alors que les ex‑victimes et les CLOCHETTE sont tellement occupées à découvrir qu’on n’entend jamais parler d’eux.

üSon complexe de CENDRILLON (DOWLING)

Colette DOWLING a écrit un brillant livre, intitulé : Le Complexe de CENDRILLON. Ce complexe se définit ainsi : « Un réseau d’attitudes et de peurs largement réprimées maintenant les femmes dans une sorte de pénombre, les empêchant d’utiliser pleinement leur esprit et leur créativité. Telle CENDRILLON, les femmes, aujourd’hui, attendent toujours que quelque chose venu de l’extérieur transforme leur vie. » Pour Colette DOWLING, les femmes ont pris l’habitude d’être dépendantes et de craindre l’indépendance. Nombre de femmes fuient leurs peurs en se retranchant dans un rôle de mère avec l’espoir que le fait d’être utile leur apportera d’une façon ou d’une autre la sécurité. Devenir une WENDY est un des moyens dont disposent les femmes pour affronter leur complexe de CENDRILLON.

« Maintenant j’avais de la terre et des fleurs, une grande maison, de petits fauteuils confortables près des fenêtres, des coins et des recoins. En sécurité pour la première fois depuis des années, je m’attelais à concocter le ‘’domicile tranquille’’ souvenir, sorte de ‘’mémoire‑couverture’’ des aspects les plus positifs de l’enfance. Je me fabriquai un nid, l’isolai à l’aide des bouts les plus doux de duvet et de coton que je pouvais trouver. Puis je m’y cachai. »

üLe rapport tacite WENDY et PETER PAN

Il est celui de la victime et du sauveur. En apparence, la femme est la victime, l’homme, le sauveur ; l’homme est fort, la femme, faible. En fait le rapport de forces est inverse. L’homme est faible et la femme, forte. Le navrant, c’est qu’elle l’est pour de mauvaises raisons. Premièrement, il ne devrait pas exister de rapports de forces dans une relation égalitaire. L’accord victime‑sauveur est, par définition, destructeur pour toute vie conjugale désirant s’épanouir. Deuxièmement, la femme tolère une dérision et un manque de respect qu’aucun être humain ne devrait supporter. Sa propre peur de l’indépendance la pousse à jouer un rôle de WENDY permettant d’endurer plus de souffrances qu’il n’est raisonnable. Vous pouvez être sûr que si les rôles étaient inversés, l’homme souffrant du SPP ne supporterait pas cela une minute. Troisièmement, la femme n’a pas perdu tout contact avec ses émotions et sait leur donner la parole, ce qui la rend plus forte que la victime du SPP qui, lui, n’a généralement plus aucun contact avec les siennes mais camoufle cette faiblesse en prétendant futiles les sentiments.

iiCLOCHETTE

L’autre type de femmes exige spontanéité, croissance et adaptation réciproque. Elle voit l’immaturité de son partenaire mais se sent attirée par son insouciance. Elle aussi s’imagine qu’il dépassera ce comportement juvénile, en partie du moins. Toutefois, lorsqu’il ne le fait pas, elle ne reste pas dans son coin. Elle met fin à la relation, déçue et désillusionnée. Elle ne comprend jamais vraiment pourquoi l’amour a pris ce goût amer. Si celui qui souffre du SPP revient du PAYS DE JAMAIS JAMAIS, il cherchera une CLOCHETTE pour partager sa vie. Il a besoin de son amour et de son soutien adultes pendant qu’il joue avec des émotions qu’il ne connaissait même pas.

üLa limite

Il y a une limite à ce que supporter une CLOCHETTE. Partir est en fait votre dernière chance. Si vous vous dirigez progressivement vers cette décision radicale, vous donnez à votre partenaire tout le temps d’entendre votre mécontentement et d’apprendre à réagir à votre nouvelle personnalité. Toutefois, il peut ne pas vous prendre au sérieux. Le fait de le quitter peut modifier cela, le troubler suffisamment pour qu’il tente de sauver votre relation. Objectivement, il peut y avoir le fait qu’il ne vous désire pas si vous refusez d’être sa mère. Dans ce cas, ne vous arrêtez pas. La relation est terminée.

Quel que soit l’âge ou le sexe de vos enfants, il vous faudra vous familiariser avec ces principes d’éducation parentale. Assurément fermeté et respect pour l’autorité parentale oeuvrent à contrebalancer l’irresponsabilité et à promouvoir la sécurité au sein du foyer. Vous verrez également qu’elles apportent un moyen terme plein de bon sens qui peut stimuler l’accord entre parents qui s’opposent sur la façon d’élever les enfants.

Au cours des dernières décennies, les spécialistes de l’éducation des enfants ont entraîné les parents à croire, à tort, que parler est la meilleure stratégie à adopter pour affronter une difficulté. Ce n’est pas vrai. L’échange d’idées et de sentiments, l’explication du pourquoi et du comment d’un acte peuvent aider l’enfant à tirer leçon d’une erreur, mais ce, uniquement après que le trouble émotionnel engendré par la situation s’est dissipé. Les tentatives de communication rationnelle au milieu d’une crise ont tendance à envenimer les choses. Lorsque les parents sont confrontés à un problème, la parole ne suffit pas. L’action apaisera le tumulte, enseignera une leçon utile et préparera le chemin à une communication efficace. Chaque fois que KILEY repense à ce principe, il imagine une jeune mère dans un magasin d’alimentation avec un enfant de quatre ans qui hurle parce que Maman vient de dire qu’il ne pouvait pas avoir de chocolat. L’enfant est debout au milieu de l’allée, la lèvre inférieure tremblante et le visage couvert de larmes. Maman se penche vers lui et tente de le raisonner, lui explique les méfaits du sucre ou lui dit que les autres enfants vont le trouver bizarre (utilisation très dangereuse de la pression des pairs). Au lieu de l’écouter, l’enfant hurle de plus belle. Il n’est pas possible de communiquer avec un enfant perturbé. La meilleure chose à faire pour sa mère est de passer à l’action. Nombre de mères donnent la fessée dans ce cas. KILEY n’en est pas vraiment partisan. Il pense plutôt que Maman devrait enlever son auditoire à l’enfant en passant dans une autre allée. Quoi qu’elle fasse, Maman devrait suspendre toute communication avec l’enfant jusqu’à ce qu’il soit suffisamment calme pour l’écouter.

Tout foyer devrait appliquer des règles correspondant à des principes moraux raisonnables et rationnels. KILEY encourage les parents à classer les règles en négociables et non négociables. Ces dernières étant absolues et inflexibles. Par exemple, les enfants devront respecter la loi, faire preuve de respect et savoir qu’il n’est pas bien de mentir et de tricher. Il n’est jamais possible de faire exception à une règle non négociable. La violation de celle‑ci entraîne une sanction. Les règles négociables peuvent être discutées, modifiées et les exceptions sont possibles. Le couvre‑feu dépend souvent de l’activité : l’heure de se mettre au lit peut être souple si l’enfant montre qu’il est capable de se prendre en charge ; des privilèges additionnels peuvent être accordés si l’enfant réussit mieux à l’école. Les parents gardent un droit de veto sur toutes les règles mais sont encouragés à négocier pour laisser à l’enfant autant de lest qu’il est capable d’assumer. L’un des traits de caractère qui enrayent le développement du SPP est la soumission positive. Nous devons tous apprendre à nous soumettre à certaines réalités de la vie de façon positive, c’est‑à‑dire, à accepter les limites mais à œuvrer pour en voir le côté positif. La distinction entre règles négociables et non négociables aide l’enfant à apprendre la soumission positive. Si votre fils apprend à se soumettre à la nature absolue de certaines règles et s’il en est récompensé par une liberté accrue lorsqu’il cherche à négocier de façon positive, il sera prêt à faire face à des sujets scolaires ennuyeux, à des employeurs injustes et à toute pensée magique qui risque de se glisser dans sa vie d’adolescent. Supporter la frustration et contrôler les impulsions, cela fait partie d’une réalité à affronter grâce à la distinction entre règles négociables et règles non négociables.

Ce principe est accessoire au second principe. Il dit, en substance, que si votre enfant fait preuve d’un comportement responsable dans des moments décisifs de la vie, vous devriez faire des exceptions et lui accorder une liberté accrue. Ce principe vous permet de confronter un enfant irresponsable à son comportement en lui rappelant que si vous intervenez dans sa vie c’est parce qu’il ne s’est pas montré capable de se prendre en charge tout seul. De même, il vous permet également de lui dire que s’il s’améliore, vous ne serez que trop content(e) de ne pas vous mêler de ses affaires. Cette approche atténue le conflit, les disputes et l’hostilité qui surgissent souvent lorsqu’un parent tente de discipliner un enfant plus âgé.

Si vous ajoutez punition sur punition, si vous punissez trop longtemps, vous courrez le risque de vous punir plus que l’enfant et d’amoindrir l’efficacité de toute réprimande. Vous encouragerez également la rébellion et le désir de vengeance. Voici un bon exemple de la façon dont ce principe peut être mis à exécution : votre fils rentre tard et ment lorsque vous lui demandez où il était. Plutôt que de l’interdire de sortie pendant deux semaines, imposez une pénitence à la fois plus intense et plus brève. Dès que cela vous arrange le mieux, surveillez‑le tandis qu’il accomplit une heure de travail domestique (faire briller les casseroles, par exemple). De surcroît, privez‑le de téléphone, de musique ou de télévision ce soir‑là, envoyez‑le au lit une heure plus tôt. La punition pour violation du couvre‑feu et perte de sa réputation (mensonge) ne dure pas plus d’un jour ou deux. L’enfant peut alors attaquer une nouvelle journée, dispos et libéré. Si ce genre de punition doit être répétée souvent, c’est qu’elle ne fonctionne pas. D’autres émotions sont sans doute à l’œuvre (angoisse, par exemple) et vous devriez sonder l’environnement familial pour remédier aux causes de son comportement rebelle.

Lorsqu’il vous faut prendre une position impopulaire sur un problème, ne vous attendez pas à ce qu’un enfant intelligent et qui se cherche se soumette sans se plaindre un tant soit peu. Injustice, conformisme et incompréhension ne sont que certains des sujets qui se prêtent aux protestations verbales. Lorsque vous l’entendez se plaindre, n’oubliez pas qu’il a sans doute un petit noyau de vérité dans ses allégations. Restez calme et essayez de vous servir de cette récrimination pour engager un échange d’idées positif. Ce principe est particulièrement utile lorsque vous devez affronter un jeune adolescent. « Tu n’es pas juste », par exemple, est une récrimination que pouvez être sûr(e) d’entendre après avoir pris une décision impopulaire. Au lieu de le gronder pour avoir « répondu », écoutez ce qu’il a à dire et acceptez la parcelle de vérité contenue dans son discours. De son point de vue, vous êtes sans doute injuste. Vous pouvez désamorcer une situation potentiellement désagréable en admettant qu’il a raison. Puis, s’il vous écoute, lui expliquer pourquoi un parent responsable se doit de prendre des décisions pour le bien‑être futur de son enfant ; parce qu’il ne comprendra pas tout à fait, il est probable qu’il ressentira une certaine injustice et vous devez le comprendre. Toutefois, cela ne doit nullement modifier votre décision.

Tentant de donner à leurs enfants une image positive d’eux‑mêmes, nombre de parents pensent devoir être leur meilleur ami, ne pas imposer de limites et s’assurer qu’ils sont toujours heureux. Ces buts sont totalement irréalistes. L’enfant a besoin d’un parent ; ses amis, il les trouvera ailleurs. Les limitations imposées lui enseignent le contrôle dont il a besoin pour se développer seul et, par là, acquérir une fierté authentique. Enfin, l’échec fait partie de la vie, comme la tristesse. Nos enfants ont besoin d’apprendre à échouer et se sentir triste sans s’apitoyer sur leur sort ni déprimer. S’il existe une clef pour prévenir le SPP, c’est à travers ce principe qu’elle s’exprime. Enseignez à votre tout‑petit que vous vous montrerez amical tant qu’il n’enfreindra pas les lois que vous avez établies. L’enfant d’âge scolaire peut apprendre à surmonter ses frustrations en terminant ses devoirs avant d’aller s’amuser. Et, d’un bout à l’autre de sa vie, il est possible d’aider l’enfant à supporter l’échec et surmonter la tristesse en lui accordant chaleur et compassion, mais sans manifester de pitié ni accorder des récompenses particulières qui disent : « Mon pauvre petit, j’ai tant de peine pour toi. »

Il n’est jamais trop tôt pour réduire la pression des pairs. Une fois que votre adolescent s’est laissé entraîner par le groupe plutôt que d’écouter la prudence parentale, votre capacité à lui inculquer un sentiment d’Individualité se trouve gravement limitée. Réduire la pression des pairs sur la vie de votre enfant, c’est la contrôler en vous‑même. Faites‑vous référence à d’autres enfants lorsque vous tenez d’influencer le comportement du vôtre ? Critiquez‑vous, devant les enfants, votre conjoint lorsque celui‑ci (ou celle‑ci) fait preuve de non‑conformisme ? Prenez‑vous vos décisions par rapport aux influences extérieures (votre journal, ce que voyez à la télévision, etc.) plutôt que par rapport à ce qui vous semble bien ou mal ? Cette pression de vos pairs vous empêche‑t‑elle d’imposer vos décisions à vos enfants en public ? Ces questions devraient vous ouvrir à l’introspection. Si, pour prendre vos décisions, vous vous fondez sur le conformisme plutôt que sur votre conscient, alors vous enseignez à vos enfants à faire de même.

Les enfants sont bien plus résistants qu’on ne le croit. La génération actuelle est mieux nourrie, tant du point de vue physique que du point de vue intellectuel, que jadis. Ils sont plus intelligents et créatifs. Par conséquent, ils testeront régulièrement les lois édictées afin de trouver une morale solide qui puisse les guider au cours d’une vie difficile et souvent dangereuse. Les parents peuvent se réjouir des manipulations infantiles. Celles‑ci indique que votre enfant est en bonne santé et cherche de façon tout à fait naturelle les limites de son propre devoir. Ce principe a également pour but de vous rappeler qu’il faut que vous vous en teniez à vos lignes de conduites morales et prouver que vous n’avez qu’une parole. Quel que soit l’âge de vos enfants, faites‑leur savoir que vous croyez en leur force et qu’eux‑mêmes doivent y croire. Lorsque vous découvrez que l’un d’eux vous a « roulé », ne hurlez pas, ne le condamnez pas immédiatement. Laissez votre cœur s’emplir de chaleur et de compréhension. Il ne fait que chercher quelqu’un qui puisse lui apprendre la maîtrise de soi. Ce quelqu’un, ce peut être vous.

La tension existe dans toute famille où fleurit le SPP enracinée dans la discorde conjugale, se ramifiant dans des explosions quotidiennes et le négativisme. Si elle est présente chez vous, alors vous savez que votre famille ne se réunira pas sans que l’un de ses membres se mette à chercher querelle à l’autre et que tout le monde s’énerve. Afin d’annuler ce comportement négatif, la famille devrait s’adonner à une activité qui plaise à tous. Cinéma, dîners à l’extérieur, sorties, événement sportif peuvent être un stimulant à une expérience familiale positive. Même si votre partenaire ne se joint pas à vous pour vous aider, l’espoir de changement existe. Commencez par organiser un repas familial le dimanche et ne tolérez aucun manquement. Si l’un des enfants ne veut pas se tenir correctement, demandez‑lui de quitter la table et assurez‑vous qu’il ne puisse sortir de la journée. Cela ne se fera pas forcément en une seule fois, mais pouvez entraîner votre famille à discuter de façon agréable pendant trente à quarante minutes. Au cours de ce processus de « marche arrière », vous ne réussirez peut‑être pas à tous les coups, mais que cela ne vous empêche pas de contrôler tout négativisme de sorte qu’une situation déjà déplaisante n’empire pas.

Nombre de parents substituent les paroles aux actes, croyant pouvoir ainsi convaincre leurs enfants d’obéir. Ce sont ces mêmes parents qui manquent d’autodiscipline dans leur propre vie. Si la plupart ne correspondent pas au profil de la victime du SPP, eux non plus n’ont pas grandi. Beaucoup de ces parents ont été élevés au sein de familles pauvres en discipline. Leurs enfants sont la seconde génération de la permissivité et ne sont donc pas près d’imposer des contraintes à leurs pulsions. Malheureusement, leurs parents ne savent pas davantage comment s’y prendre. Et ce sont eux qui donnent le ton en parlant d’une façon et en agissant d’une autre. Leurs enfants, le plus souvent, suivent l’exemple. Résultat, l’aveugle conduit les aveugles. Si vous avez le courage d’admettre que vous ne connaissez pas les rudiments de l’autodiscipline, vous avez du temps à rattraper. Au lieu d’accuser vos propres parents de leur échec, occupez‑vous de grandir. Cela ne doit pas vous prendre très longtemps. En vous y mettant sérieusement, vous devriez être capable de compenser plusieurs années de maturité bloquée en quelques mois. Si vous ne savez pas très bien comment vous y prendre, il y a une suggestion toute simple : les mêmes principes élémentaires dont vous vous servez pour élever vos enfants peuvent être utilisés pour vous élever vous‑même.

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