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19 février 2007

Polémique sur les conditions d'inhumation de Maurice Papon

Son avocat, Francis Vuillemin, veut que M. Papon soit enterré avec la Légion d'honneur qui lui a été retirée après sa condamnation


    A peine l'annonce de la mort de Maurice Papon était-elle connue que son avocat, Francis Vuillemin, a provoqué une polémique sur les conditions de l'inhumation de l'ancien secrétaire général de la préfecture de la Gironde. Alors que la date des funérailles dans le cimetière de sa résidence natale à Gretz-Armainvilliers (Seine-et-Marne) n'était toujours pas fixée par la famille, lundi 19 février, Me Vuillemin a assuré qu'il " veillerait personnellement " à ce que M. Papon soit enterré avec la croix de commandeur de la Légion d'honneur qui lui a été retirée, en 1999, après sa condamnation par la cour d'Assises de la Gironde.

Pour le Parti socialiste, cette démarche " serait un geste blessant à l'égard des victimes de la déportation, assure Faouzi Lamdaoui, secrétaire national adjoint à l'égalité. Un tel geste ne viserait qu'à offrir une forme de réhabilitation posthume, voire de négation des faits graves et indignes dont il a été reconnu coupable. "

" CHOQUANT "

Président du groupe UMP à l'assemblée nationale, Bernard Accoyer, a jugé " choquant " que M. Papon puisse être inhumé avec la Légion d'honneur dont il avait été déchu. " Malgré tout, il a continué d'en porter les insignes et la justice l'a condamné pour cette désobéissance (...). Je ne doute pas, a-t-il indiqué sur Radio J, que Jacques Chirac, comme grand chancelier de l'ordre de la Légion d'honneur, veillera tout particulièrement à ce que la loi soit respectée et que rien ne vienne entacher cette distinction emblématique de la République. " Sollicité par Le Monde lundi, l'Elysée n'avait pas fourni de réponse à cette demande.

Signe de ce trouble, Michèle Alliot-Marie, ministre (UMP) de la défense s'est déclarée " mal à l'aise ". " La République a fait ce qu'elle devait faire, a-t-elle déclaré au " Grand rendez-vous " Europe 1-TV5-Le Parisien. Il n'est plus commandeur de la Légion d'honneur, c'est tout. Ensuite, ouvrir les cercueils, c'est quelque chose qui pour moi me déplaît. La mort, c'est une question privée, ça exige un peu de pudeur. "

Seul Jean-Marie Le Pen, président du Front national a approuvé Me Vuillemin. " Les décorations qu'on a gagnées, qu'on a méritées, je ne vois pas ce qui pourrait vous - en -  empêcher, surtout quand on est mort, a-t-il affirmé lors de l'émission " Le Grand jury " RTL-Le Figaro-LCI. Ce serait un geste petit, vraiment bas d'empêcher la famille de Maurice Papon de lui rendre un dernier hommage. "

Pour les familles de victimes, M. Papon restera celui " qui n'a pas voulu demander pardon ni émis le moindre regret ", a souligné Juliette Benzazon, 77 ans, partie civile lors du procès de 1998. " Il est mort vieux et libre, mais sans honneur et sans dignité ", a déclaré François Hollande, premier secrétaire du PS, sur France Inter.

Arlette Laguiller (Lutte ouvrière), a retenu qu'il " avait sur la conscience non seulement les juifs déportés, mais aussi - on n'a jamais su combien - des Algériens massacrés lors d'une manifestation, le 17 octobre 1961 à Paris ainsi que la mort de neuf manifestants communistes au métro Charonne, en février 1962. "

Pour Dominique Voynet, sa mort " n'enlève rien aux interrogations de ceux qui se demandent comment cet homme-là a été protégé pendant si longtemps ". Une interrogation relayée par Serge Klarsfeld. Le président de l'association Les Fils et filles des déportés juifs de France a assuré que M. Papon avait été " protégé avant et pendant son procès ".

Service France (avec AFP, Reuters)

                     

© Le Monde

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