Dix mois avec sursis et un an d'inéligibilité requis contre Jean-Paul Huchon
a prise illégale d'intérêts n'est pas le cauchemar des élus, mais le cauchemar des élus un peu faibles qui font primer leur intérêt sur le devoir", a déclaré, lundi 15 janvier, la procureure de la 11e chambre du tribunal correctionnel, Marie-Aimée Gaspari, dans ses réquisitions. Soulignant qu'un élu comme le président du conseil régional se devait d'être "insoupçonnable" et "désintéressé", elle a affirmé que le coût pour la collectivité du comportement de Jean-Paul Huchon se montait à plus de 126 000 euros.
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Elle a également insisté sur le fait que l'élu avait voulu régulariser la situation précaire de son épouse, qui alternait contrats temporaires et périodes de chômage, en l'embauchant à partir de 2004 au sein de son propre cabinet, ce qui, à ses yeux, est tout aussi répréhensible.
TROIS "COLLABORATEURS" ÉGALEMENT ACCUSÉS
Marie-Aimée Gaspari a requis dix mois d'emprisonnement avec sursis, un an de privation de droits civiques et civils, entraînant l'inéligibilité, et 75 000 euros d'amende contre Jean-Paul Huchon, 60 ans, pour "prise illégale d'intérêts".
La procureure a également demandé une peine de six mois d'emprisonnement avec sursis et 50 000 euros d'amende à l'encontre de Dominique Le Texier, 55 ans, jugée pour "recel de prise illégale d'intérêts".
Trois mois d'emprisonnement avec sursis et 20 000 euros d'amende ont, en outre, été requis contre un ancien responsable des marchés de la région, Dominique Merchez, 48 ans, jugé pour favoritisme. Enfin 15 000 euros d'amende ont été réclamés à l'encontre du dirigeant d'une des sociétés concernées, Michel Sajn, 46 ans, pour recel de favoritisme.
Le procès doit s'achever lundi soir après les plaidoiries de la défense. Le jugement sera mis en délibéré.