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21 février 2007

La France organisera le premier procès de la dictature chilienne

Le général Augusto Pinochet, décédé en décembre 2006, a échappé à un procès historique. Mais dix-sept membres de sa junte, essentiellement des militaires, ont été renvoyés mercredi 21 février, devant la cour d'assises de Paris pour la disparition de quatre Français entre 1973 et 1975. Ce procès, qui se tiendra au plus tôt en 2008, sera le premier, et peut-être le seul au monde à se pencher sur la dictature chilienne.

 

Les dix-sept personnes seront jugées par contumace. Elles sont poursuivies pour"arrestations et détentions ou séquestrations sans ordre des autorités constituées", avec la circonstance aggravante qu'elles ont été "accompagnées de tortures ou d'actes de barbarie". Des faits passibles de la réclusion criminelle à perpétuité. La juge Sophie Clément, qui a signé l'ordonnance de renvoi, est allée au-delà des réquisitions du parquet de Paris, qui avait réclamé fin janvier le renvoi de quatorze personnes et n'avait retenu les faits de torture que pour l'une des victimes.

Au total, dix-neuf personnes ont été mises en examen dans ce dossier, contre lesquelles des mandats d'arrêt internationaux ont été lancés en 2001 et 2005. Mais deux sont mortes depuis : le général Pinochet et le général Javier Secundo Emilio Palacios Ruhmann, qui avait mené l'attaque contre le palais présidentiel de la Moneda en septembre 1973.

LES ACCUSÉS ONT REFUSÉ DE RÉPONDRE À LA JUSTICE FRANÇAISE

"La mort de Pinochet n'éclipse pas la portée historique et symbolique du futur procès français des autres chefs d'orchestre des violations des droits de l'homme au Chili", a estimé Me William Bourdon, avocat des familles de trois des quatre Français disparus au Chili. Il s'agit de Georges Klein, conseiller de Salvador Allende, arrêté après le suicide du président, de l'ancien prêtre Etienne Pesle, d'Alphonse Chanfreau et de Jean-Yves Claudet-Fernandez, deux membres du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR).

Parmi les principaux mis en cause figurent le général Manuel Contreras, fondateur de la Dina, la police secrète du régime et Paul Schaefer, 83 ans, fondateur de la Colonie de la dignité, vaste domaine situé dans la cordillère des Andes où ont été séquestrés des opposants politiques. Si les accusés, entendus au Chili, ont, pour la plupart, refusé de s'expliquer devant la justice française, celle-ci dispose des témoignages de prisonniers qui ont survécu et de militaires repentis.

La justice française avait été saisie du sort des disparus en 1998. Elle est compétente pour les crimes commis par un étranger, hors du territoire national, lorsque la victime est française. Les disparitions forcées ne sont pas prescrites tant que les auteurs dissimulent le sort réservé aux disparus. 

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