Dans les médias, les femmes demeurent sous-représentées
es femmes ont-elles toute leur place dans les médias ? La sénatrice UMP de la Loire-Atlantique, Gisèle Gautier, qui est aussi présidente de la Délégation aux droits des femmes, avait décidé de poser cette question à des représentantes des médias, mardi 20 février, au Sénat.
La réponse, négative, a été formulée sans ambiguïté par les intervenantes. Si l'on considère les postes de direction à la tête des groupes de médias, le constat est sans appel. "Il y a 75 quotidiens nationaux en France et, jusqu'à hier soir, avec la nomination d'Agnès Touraine à la tête du conseil de surveillance de Libération, il n'y avait aucune femme PDG ou responsable économique. De même dans l'audiovisuel, bien qu'elles soient plus présentes dans les régies publicitaires", a souligné Dominique Alduy, ancienne directrice générale de France 3 et ancienne directrice générale du Monde.
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"FAIRE RESPECTER LA LOI"
Si l'on considère la place accordée aux femmes dans les médias, le constat n'est guère plus reluisant. Selon Isabelle Germain, présidente de l'Association des femmes journalistes (AFJ) : "Le pourcentage de femmes citées dans la presse est de 17 %. Un taux qui ne progresse pas." Cette sous-représentation occulte également la réalité sociale : "Le pourcentage de femmes cadres citées dans les articles est de 15 %, alors qu'elles représentent 45 % des cadres dans l'économie française."
Pour autant, personne ne souhaite une nouvelle législation. " L'arsenal juridique est là. Lorsque les femmes ont une responsabilité, il faut qu'elles fassent respecter les lois", affirme Mme Alduy. "Il appartient aux femmes de se battre", conclut Mémona Hintermann, grand reporter au service international de France 3.
Laurence Girard