Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
VDS
VDS
Publicité
Archives
VDS
Derniers commentaires
28 février 2007

La baisse du chômage a subi un coup d'arrêt en janvier

MOINS D'UN CHOMEUR SUR DEUX

SERAIT INDEMNISE

Selon le collectif Les Autres chiffres du chômage (ACDC), seuls 47,5 % des chômeurs toutes catégories confondues étaient indemnisés par l'assurance-chômage en 2006, contre 54 % en novembre 2003. " Ce taux serait encore plus bas si l'on comptabilisait les chômeurs qui ne s'inscrivent pas à l'ANPE ", ajoute-t-il, citant des chiffres de l'Unedic. " Il serait normal que tous les chômeurs qui ont cotisé soient indemnisés. Or ce n'est pas le cas ", a expliqué Pierre Concialdi, du Réseau d'alerte sur les inégalités, membre de ce collectif d'associations et de syndicats. Cette évolution est liée aux modifications du régime de l'assurance chômage : " Depuis 1979, pas moins de six réformes ont progressivement réduit les droits à indemnisation, et le RMI sert de plus en plus de voiture-balai ", rapporte ACDC, pour qui l'indemnisation moyenne d'un demandeur d'emploi par les Assedic reste " faible, environ 80 % du smic ".

Le ministère de l'emploi réfute ces accusations, considérant que l'indemnisation résulte des accords entre partenaires sociaux de l'Unedic. Il estime que le nombre de chômeurs indemnisés est même en augmentation ces derniers mois.


            

Le ministre de l'emploi et de la cohésion sociale, Jean-Louis Borloo, aurait préféré s'approprier les bons résultats de la baisse du chômage en France jusqu'au terme de son action à la tête du ministère de l'emploi et de la cohésion sociale. Las, le mouvement de diminution quasiment ininterrompu depuis février 2005 a subi un coup d'arrêt à la fin du mois de janvier 2007. Et cette évolution devrait contribuer à animer les polémiques sur la réalité de la situation de l'emploi et le bilan du gouvernement durant la campagne présidentielle.

Selon les chiffres fournis, mardi 27 février, par le ministère, le nombre de demandeurs de catégorie 1, soit à la recherche d'un emploi à temps plein, a légèrement augmenté pour atteindre 2 093 000 personnes (+ 1 200) par rapport au mois de décembre 2006. Selon les normes du bureau international du travail (BIT), le chiffre reste quasiment stable avec 2 353 000 demandeurs d'emplois, soit un taux de chômage de 8,6 %, identique sur le mois mais en baisse de 1 % sur un an. La baisse reste néanmoins perceptible parmi les jeunes de moins de 25 ans (- 0,9 %) dont le taux de chômage atteint 21, 7 %, ainsi que chez les plus âgés (- 0,3 %) et les chômeurs de longue durée (- 2,4 %).

M. Borloo a bien tenté de minimiser l'impact de cette pause. Selon lui, le mois de janvier n'est guère favorable puisqu'il enregistre les fins de contrats de l'année écoulée. Depuis la fin décembre, le nombre d'entrées à l'ANPE a effectivement augmenté à la suite des licenciements économiques ou non, des fins de contrats à durée déterminée (CDD) et de missions d'intérim. Au total, ce sont 49 300 salariés qui se sont inscrits à l'ANPE en janvier. En revanche, l'organisme public a enregistré un peu plus de 25 % de reprises d'emplois (+ 24 000). Il a aussi procédé à 7 500 radiations supplémentaires en janvier parmi 144 000 absences au contrôle et 39 000 pour raison administrative. Quant au nombre d'offres déposées à l'ANPE, il est en progression de 5 % sur un an.

Le ministre de l'emploi continue de croire à l'efficacité des mesures de son plan de cohésion sociale. " La mécanique est lancée ", a-t-il indiqué en insistant à nouveau sur la baisse du taux de chômage passé de 10,1 % en février 2005 à 8,6 % en janvier 2007, soit 380 000 chômeurs de moins. Outre les mesures sociales de contrats aidés et en faveur de l'apprentissage, la reprise serait aussi perceptible dans les secteurs du transport dont le nombre d'offres est en progression de 7,9 % et surtout des services à la personne (+ 21,3 %). Alors que se profilent des plans massifs de suppressions d'emploi dans l'industrie, notamment chez Airbus et Alcatel-Lucent, les métiers du tertiaire et de l'administration ont de nouveau progressé. Au total, souligne le ministère, la baisse du chômage résulte pour partie " d'une augmentation significative des créations nettes d'emplois qui ont augmenté de 243 000 en 2006 contre 149 000 en 2005 ".

Mis en cause par le collectif Les autres chiffres du chômage, qui l'accuse de minimiser le nombre réel des demandeurs d'emplois (Le Monde du 26 janvier), le directeur de l'Insee, Jean-Michel Charpin, a néanmoins tempéré toute appréciation hâtive. Dans une lettre adressée lundi 26 février dans une lettre au collectif, il a de nouveau insisté sur le caractère " provisoire " de l'estimation du taux de chômage dont la révision définitive a été reportée du mois de mars à l'automne " sur la base de considérations techniques et en toute indépendance ".

Michel Delberghe

 

 

© Le Monde

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité