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1 mars 2007

Ces " petits candidats " qui dynamitent les campagnes

            

" LA GAUCHE plurielle, c'est bien, sauf quand elle est trop plurielle. " C'est un François Hollande bien morose qui, le soir du 21 avril 2002, sonnait la charge sur un plateau de télévision. En cause, ces petits candidats ou perçus comme tels qui s'invitent à la présidentielle et qui, par leur simple présence, peuvent faire basculer une élection. Ces rebondissements, le journaliste Frédéric-Joël Guilledoux les raconte dans son livre Tous candidats ! (Fayard).

L'histoire commence sur un paradoxe. En 1965, la première élection présidentielle au suffrage universel, censée être, selon l'axiome gaulliste, " la rencontre d'un homme et d'un pays ", ouvre la porte aux aventures personnelles, aux vagabondages plus ou moins fantaisistes telle la candidature de Marcel Barbu. Elle n'évite pas non plus les surprises. Jean Lecanuet contribue ainsi à mettre de Gaulle en ballottage face à François Mitterrand. " 1965 témoigne de l'influence des petits candidats sur un mode de scrutin qui visait fortement à les décourager ", commente M. Guilledoux.

Le récit des " petits candidats " peut être aussi celui de leur manipulation par les grands partis. Il en va ainsi d'Alain Krivine, le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire, en 1974. A l'époque, Krivine est recherché par la police après la dissolution de la Ligue communiste. Mitterrand propose de l'héberger au siège du PS, le leader de la LCR lui répond qu'il a décidé de se rendre. S'ensuit une scène cocasse, que Krivine raconte. " Nous sortons, il me prend par le bras et, avec de grands gestes, il me fait un long historique de cette petite rue de Paris. (...) Je comprendrai plus tard le véritable sens de cette mise en scène en voyant dans les journaux les photos d'une complicité muette entre deux hommes, l'un semblant refaire le monde sous le regard ébahi de l'autre... "

Si les grands dissuadent parfois les petits de se présenter, ils savent aussi les encourager quand cela s'avère utile. Comme en 1981. Frédéric-Joël Guilledoux raconte comment Marie-France Garaud, proche conseillère de Chirac, s'est présentée contre son mentor, grâce à une entourloupe du PS. " Sa candidature gênait la droite. (...) Des gens de sensibilité de gauche sont allés la voir pour l'inciter à se présenter ", reconnaît Michel Charasse, un des artisans de la campagne de Mitterrand. Même phénomène à droite : " Considérant que Brice Lalonde pouvait piquer des voix à la gauche, - la droite -  a su l'aider à l'heure de trouver ses 500 signatures ", analyse M. Guilledoux.

Autant de récits qui trouvent un écho particulier aujourd'hui, alors qu'Olivier Besancenot, Dominique Voynet, José Bové ou Philippe de Villiers, Jean-Marie Le Pen, entre autres, n'ont pas rassemblé leurs 500 parrainages.

Marine Turchi

 

 

© Le Monde

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