VDS95 CRPE SPORTS DIDACTIQUE
Prévention des accidents corporels
Enseigner l’EPS même si non spécialiste ?
Qu’est-ce qu’apporte l’EPS dans le développement de
l’enfant ?
Quelles pratiques physiques choisir et comment les
structurer ?
Est-il nécessaire d’avoir beaucoup de matériel ?
Comment gérer l’hétérogénéité des élèves ?
Découverte du monde : sciences et technologie
LES HUIT FAMILLES DE PRATIQUES PHYSIQUES
Pratiques physiques artistiques
Pratiques gymniques acrobatiques
LES ATOUTS DE TELLES PRATIQUES
LES ATOUTS DE LA PRATIQUE ATHLETIQUE
ACTIVITE(S) : ce qui est réellement mis en jeu par les
élèves lorsqu’ils s’engagent dans une pratique physique.
COOPERER ACROBATIQUEMENT : cette action
gymnique apporte un caractère nouveau aux pratiques gymniques. Inspirée de
l’acrosport, elle génère une importante motivation (nouveauté, recherche
collective, acrobatie), un développement de la coopération entre élèves dans
les productions et de l’entraide face au risque. De plus, elle offre l’avantage
de nécessiter peu de matériel. Toutefois, il convient de faire respecter
certains principes de sécurité ou règles d’or pour l’enseignement de cette pratique :
placer des tapis et – ou des pareurs pour l’assemblage d’une figure ;
avoir des appuis stables pour les porteurs ; le voltigeur ne doit pas
poser ses appuis en milieu de membre du porteur, ni au niveau des
lombaires ; aligner les segments entre porteur et voltigeur pour une
transmission des forces et une stabilité meilleures ; être dos plat,
bassin en rétroversion, pour porter un partenaire ; aider le voltigeur à
descendre doucement ; revenir à la position initiale en sécurité pour des
porteurs en équilibre instable.
La complexification d’une figure peut dépendre du nombre de niveaux
construits, du nombre de partenaires choisis, ou des deux facteurs cumulés.
COURIR AU‑DESSUS D’OBSTACLES : cela consiste à
enchaîner le franchissement de plusieurs espaces matérialisés par des mini‑haies,
des lattes posées sur des plots, des barils de lessive, etc. Pour que la
hauteur soit significative, les obstacles devront être au moins à la hauteur
des genoux des élèves.
COURIR VITE :
il permet de veiller à la
concentration des élèves par rapport à la réaction au signal constitué par le
début du parcours. La distance n’excédera pas 30 m aux cycle 2 et 40 m au cycle
3.
COURSE ATHLETIQUE :
c’est une optimisation de la
course naturelle. On cherche à augmenter l’efficience. Cette optimisation est
fonction de la distance de course et nécessite de centrer notre attention sur
deux aspects : d’une part les habiletés spécifiques, d’autre part
l’adaptation de l’allure à cette distance. Nous proposons un découpage en 3 axes
de formation : courir vite, courir pour durer, courir au‑dessus
d’obstacles.
COURIR POUR DURER :
aux cycles 2 et 3, les
ressources énergétiques des élèves leur permettent de s’exprimer également dans
des efforts de plus longue durée. Seuls les efforts intermédiaires qui cumulent
une forte intensité et une plus longue distance sont à éviter. Il est
préférable d’organiser les situations à partir d’une durée (3 min – 5 min – 10
min) plutôt que d’une distance (500 m – 1000 m). En effet, de cette manière,
tous les élèves commencent et terminent les situations en mêmes temps ;
les grandes différences dans le potentiel des élèves sont ainsi plus faciles à
gérer. Pour maintenir la course plusieurs minutes, les élèves doivent rythmer
leur respiration.
a. respirer en
courant : courir sans s’essouffler ; pendant une durée déterminée,
courir en rythmant la respiration sur les foulées ; l’expiration sera
active et on demandera aux élèves de souffler deux fois de suite au moment de
la pose des pieds, puis de laisser passer deux appuis (en réalité, il y a alors
deux inspirations réflexes) avant de recommencer à souffler ; si des
variations d’allure interviennent, le rythme respiratoire doit s’adapter en
conservant ce rythme à deux temps
b. réguler son
effort : courir à la même vitesse d’un essai à l’autre ; répéter
plusieurs fois une distance courte : 100 m, par exemple, en essayant de
conserver le même temps d’un essai à l’autre ; puis, si l’on multiplie par
deux la distance, l’allure doit être conservée ; on allonge ensuite la distance,
la durée est alors proportionnelle ; il est préférable de tracer des
parcours le plus souvent en boucle fermée et qui ne soient pas systématiquement
en forme de piste ou rectangulaires ; éviter les parcours dans la cour de
l’école, car ils sont peu attrayants ; il est nécessaire de les étalonner
avec des plots tous les 100 m pour aider les élèves à se repérer ; il est
également souhaitable de varier les situations de course : efforts en
continu et efforts intermittents
EQUILIBRER (S’) :
j’apprends à maîtriser
l’équilibre et à dominer l’appréhension de la hauteur en appui instable. Pour
cela, j’apprends à utiliser mon regard comme point d’équilibre.
FRANCHIR :
j’apprends à mobiliser mes
qualités physiques et à maîtriser mes émotions pour franchir un obstacle. Pour
cela, je passe de la quadrupédie au saut par franchissement, puis au
franchissement par renversement.
LANCER : il existe plusieurs types de lancer en
athlétisme, en fonction de la forme, du poids, de l’engin (lourd ou léger) et
de la nature de l’élan (en translation ou en rotation). Nous proposons ici une
gamme de situations utilisant ces différentes formes, même si nous
privilégierons des lancers légers.
LANCER D’ADRESSE (ou de précision) : ce n’est pas un type de lancer athlétique. Cependant, sa pratique est
motivante et très formatrice. On peut faire correspondre une bonification en
fonction de l’impact de l’engin (balle de tennis, par exemple). La démarche
consiste à éloigner progressivement la cible pour conjuguer précision et distance.
Ceci permet en outre de centrer les élèves sur des éléments d’habiletés et
d’éviter qu’ils lancent trop en force en début d’apprentissage.
LANCER EN DISTANCE :
cela peut faire l’objet de
bonifications. En matérialisant la zone de chute, on peut donner des
bonifications en fonction de la zone atteinte. L’engin peut être une balle
lestée (500 g) ou un medicine‑ball.
RENVERSER (SE) : j’apprends à me confronter à une position
inhabituelle. Pour cela, je dois maîtriser la posture corps gainé pour tenir en
appui tendu renversé.
SAUTER : dans le cadre d’un développement harmonieux
de la motricité de l’élève, il est intéressant de faire utiliser indifféremment
son pied droit et son pied gauche pour l’appel. Cependant, la recherche
d’optimisation de la performance nécessite assez rapidement qu’il choisisse. Il
en éprouve rapidement le besoin.
Lier la course et l’impulsion :
But : franchir des rivières en posant 4 appuis dans
l’intervalle ;
Conditions : 4 intervalles sont matérialisés au sol : les
élèves alternent des foulées en fréquence et une foulée bondissante ; le
rythme est important et il est bon de le faire sentir aux élèves :
« ta – ta – ta – taam – ta – ta – ta – taam » ;
Variantes : on change les intervalles pour imposer 2 ou 3
appuis ; il est intéressant, surtout au début, de privilégier un nombre
impair d’appuis ; ces situations correspondent plus particulièrement aux
sauts vers l’avant ; le même type de situation en remplaçant la rivière
par un obstacle vertical (haies, par exemple) permet de privilégier la liaison
course – impulsion dans le cadre d’un saut vers le haut ; il faut là
encore proposer plusieurs couloirs et adapter l’intervalle aux élèves ; on
peut aussi modifier la nature ou la hauteur de l’obstacle ;
Remarque : quelle que soit sa direction, la réalisation d’un saut
athlétique impose la liaison de la course et de l’impulsion ; outre les
situations de saut sur élan réduit (de 3 à 5 foulées), cette activité et ses
variantes sont très bien adaptées à l’acquisition de cette compétence ;
afin de privilégier une bonne orientation du saut, on peut insister, avec les
plus grands, sur la fixation du genou devant avec l’idée d’une arrêt sur image
dans cette posture au‑dessus de la rivière ; on peut également donner
l’image d’une lampe fixée sur le genou : on ne doit pas éclairer vers le
ciel, mais devant soi
SAUTER VERS L’AVANT : cela peut être un franchissement d’une zone
interdite (matérialisée par deux marques), d’un fossé, d’une rivière, d’un
tapis, etc. Le non‑franchissement entraînera une pénalisation en secondes, ou
mieux, en matérialisant les zones de chutes, on peut donner des bonifications
en fonction de la zone atteinte.
SAUTER VERS LE HAUT : il y a plusieurs possibilités. On peut faire
un saut au‑dessus d’un élastique, mais également au‑dessus de n’importe quel
obstacle adapté, un saut en contre‑haut sur une plinthe, une caisse, un tapis,
etc., sans poser les mains.
SUSPENDRE (SE) : j’apprends à maîtriser une motricité
inhabituelle (se suspendre, se balancer) et une hauteur d’exécution.
TOURNER :
j’apprends à maîtriser mon
corps dans une situation inhabituelle de rotation, de plus en plus
vertigineuse. Pour cela, je dois maîtriser la posture de la boule.
Proposer un échauffement ciblé sur les différentes ressources que l’on
va utiliser
On peut utiliser des équipements de patins à roulettes comme des
casques ; genouillères, coudières, protections de poignets
Les dispositifs de sécurité sont à accentuer : ateliers isolés,
tapis de chutes sous ou entre les engins, consignes fermes au niveau des aides
et parades, information sur les risques encourus, etc.
Il faut avoir quelques repères méthodologiques et quelques principes
spécifiques.
Mise en situation des élèves en activité :
1ère étape : Entrée en matière rapide des élèves
Apprentissages spontanés rapides
2nd étape : Augmentation de la quantité et la
variété d’actions
Situations plus contraignantes
3ème étape : Amélioration des habilités spécifiques
Les élèves vont affiner leur motricité dans les différentes pratiques
Gain vers de plus en plus d’autonomie
Préoccupation constante dès la mise en activité des élèves
L’EPS n’est pas à considérer comme un contexte de réinvestissement
possible, mais comme un cadre éducatif central. Ce n’est pas seulement une
éducation motrice, mais une éducation complète pour l’enfant.
Comme les autres disciplines, mais avec des supports qui plaisent
généralement davantage aux enfants, l’EPS concourt aux mêmes objectifs en se
centrant toutefois sur le domaine psychomoteur. Ainsi, l’enseignant recherche
l’adaptabilité motrice de l’enfant.
Il y a quatre types d’effets :
a. développement
de ressources : des effets
sont envisageables du point de vue des ressources motrices de l’élève, mais
aussi informationnelles et affectives
b. acquisition
d’habilités spécifiques dans les différentes pratiques
c. attitudes : les pratiques qu’elles soient collectives ou
individuelles, mettent en jeu un système de relations qui modifie les attitudes
des élèves entre eux (tolérance, entraide, etc.) et aussi vis‑à‑vis de ces
pratiques physiques (goût de l’effort, envie de progresser, etc.)
d. méthodologie
d’apprentissage : l’élève est
acteur de sa formation. Il s’évalue pour connaître son niveau, se fixe des
objectifs cohérents et s’engage pour réaliser des progrès
Il faut avoir quelques repères méthodologiques
Les conditions matérielles d’une école à l’autre sont très variables,
mais ne doivent pas constituer un frein. On peut faire une bonne activité sans
forcément avoir beaucoup de matériel.
Elle peut être liée à la diversité des origines culturelles,
représentation sexuée des pratiques, dépendre du vécu sportif, etc.
Mais, il peut y avoir des variantes ou des évolutions possibles aux
situations et les différences peuvent donc être gérées.
Concernant les pratiques aquatiques et gymniques, l’enfant choisit lui‑même
les situations en fonction de son niveau et – ou des problèmes rencontrés.
L’enfant doit connaître le vocabulaire lié aux positions relatives
d’objets par rapport à lui et d’objets entre eux. Il doit également être
capable de lire et réaliser des plans
Application : réaliser le plan de la salle de gymnastique avec
différents ateliers : forme de la salle, situations des ateliers les uns
par rapport aux autres, notion d’échelle pour la salle et les agrès. Puis
commenter ce plan en utilisant le vocabulaire spécifique à la géométrie, que
l’on trouve également en gymnastique, tel que droite, diagonale, parallèle,
perpendiculaire, plans vertical et horizontal.
La mesure des performances en saut et lancer, et la masse des engins à
lancer peuvent donner du sens aux unités de mesure usuelles souvent abstraites
au cycle 2. Les situations vécues dans les pratiques athlétiques avec des
couloirs, les différentes zones d’élan ou de réception, les performances
mesurées variables d’un élève à l’autre, offrent de multiples possibilités de
tracés en géométrie. Ces situations offrent de nombreux prétextes de calculs
dans le domaine de mesures de longueur, de masse et de temps : évolution
des performances d’un essai à l’autre, différences de performances entre
élèves, additions de performances pour obtenir un résultat par équipe, etc.
L’enfant doit maîtriser la représentation plane d’objets dans l’espace.
Il doit être capable de se repérer sur un plan.
Application : installer par groupes d’élèves les différents
ateliers dans la salle de gymnastique à partir d’un plan affiché : respect
des engins mentionnés et de leur situation exacte. Les pratiques gymniques
pourront donc permettre à l’enfant de mieux maîtriser l’utilisation des
concepts géométriques.
L’enseignement des sciences à l’école primaire doit privilégier
l’aspect concret des savoirs dispensés, chaque fois que cela est possible.
Découverte du monde : l’élève manipule et construit, il observe,
compare et classe.
Par son activité, l’élève se donne les moyens d’organiser peu à peu, à
partir de situations choisies dans son environnement immédiat, un ensemble de
connaissances et de compétences qui lui permettront de comprendre
progressivement le monde dans lequel il vit et d’agir sur lui.
Application :
les pratiques gymniques permettent une étude sur les forces (direction,
intensité). J’observe que mon corps est plus solide lorsque j’aligne mes
différents segments les uns par rapport aux autres. Il en va de même lorsque je
m’associe avec un partenaire (acrosport).
L’enfant doit apprendre le respect de la personne, de soi et des
autres ; à mettre en œuvre des règles de sécurité et à justifier celles‑ci.
Application : les pratiques gymniques permettent de construire la
mise en place de sa propre sécurité et de la sécurité des autres :
protections matérielles, parades. Elles concourent à l’éducation de l’élève
citoyen : responsable de soi et attentionné envers les autres.
Les pratiques athlétiques offrent de nombreuses occasions de
responsabilité : observation, mesure, aide à l’organisation
L’élaboration collective d’un championnat sur la base d’épreuves
athlétiques et sa mise en œuvre complète peut faire l’objet d’un projet de
cycle motivant et enrichissant pour les élèves au cycle 3.
Il n’y a pas de chronologie dans le choix des familles et vous pouvez
commencer par n’importe quelle pratique. Il est néanmoins souhaitable de proposer
plusieurs types de pratiques sur l’année scolaire et sur le cursus pour
présenter à l’enfant une grande variété de catégories de problèmes qu’il sera
amené à analyser et à résoudre.
Gens qui rient, gens qui
pleurent
Atelier n°1
Effets recherchés : interpréter une figure et un mouvement selon
plusieurs qualités ; se représenter (pour les traduire) des qualités de
mouvements qui s’opposent ; repérer et reproduire des actions chargées
émotionnellement
But : interpréter une séquence ou une figure de cirque pour
produire un effet sur les autres
Conditions : choisir une figure avec un engin de cirque ou une
séquence dansée. Puis, sur la musique, se déplacer librement dans
l’espace ; délimiter des zones : rapide – lente, petite – grande,
etc.
Consigne : quand la musique s’arrête, je réalise la figure ou la
séquence choisir en l’adaptant aux thèmes proposés dans la zone où je me trouve
Atelier n°2
Effet recherché : interpréter une séquence afin de produire un
effet voulu
But : exprimer des sentiments opposés devant les autres élèves
Condition : en se déplaçant sur tout l’espace, utiliser la
séquence développée précédemment pour produire deux effets opposés : rire
– pleurer, etc. Les spectateurs observent quels sont les éléments qui rendent
cela efficace
Consigne : je différencie dans le temps les interventions des
zones « rire » et « pleur » afin qu’il y ait toujours des
spectateurs
Variantes : proposer quelques effets : cris, faux ratages,
etc. ; repérer les actions les plus efficaces
Amont : explorer les différents procédés autorisant la production
de l’effet escompté
+ 1 : utilisation intentionnelle et efficace de ces procédés
(contraste, augmentation, répétition, unisson, symétrie – asymétrie, etc.) :
production d’images et d’effets de plus en plus efficaces
Je fais de l’effet
Effets recherchés : utiliser des procédés chorégraphiques pour
produire un effet scénique ; agencer ces procédés dans le temps ;
amplifier les ressorts du spectaculaire
Buts : par groupe de 1 à 3, produire une entrée en scène où tous
les danseurs et les jongleurs sont synchronisés (durée de 30 sec.) ;
monter une séquence comportant une entrée en scène et une sorte de scène ayant
chacune un effet scénique différente
Consignes : le départ est donné par la musique et la fin est
prévue par le groupe ; jouer sur les différents contrastes : rapide –
lent, petits – grands mouvements, etc.
La vidéo est un support privilégié. Il ne faut pas laisser courir la
caméra sur une scène délimitée. Par ailleurs, il peut être utile à l’élève de
nommer ce qu’il observe, sous forme de tableaux ou de notes.
Effets recherchés : écrire un scénario à partir d’une idée
comportant un début, un développement et une fin ; agencer ses habiletés
ou séquences gestuelles en se servant de procédés chorégraphiques choisis pour
produire les effets voulus, traduire le scénario
But : construire une chorégraphie, un numéro, pour le produire
devant la classe et apprécier les productions des autres
Conditions : définir l’idée directrice du spectacle par groupe
d’acteurs, la nommer par écrit sur la fiche partition ; produire devant
son « groupe correspondant » une entrée en scène suivie d’une sortie
de scène (durée 30 sec) ; les présenter 3 fois avec chacune d’elles un
retour commenté du « groupe correspondant » pour les améliorer ;
une fois fixées, le groupe remplit sa fiche partition en décrivant l’entrée et
la sortie de scène ; préparer et présenter un développement de l’idée
directrice, organisation similaire à : observateurs – acteurs ; lier
les différentes parties, début, développement, fin, les présenter 3 fois au
groupe correspondant, qui remplit sont rôle chorégraphe – conseil :
« Que faut‑il changer, améliorer, développer pour que les effets
recherchés soient réussis ? » ; faire répéter les groupes dans
leur demi‑zone (leur scène) avant la présentation à toute la classe, qui se
fait deux fois de suite : le 1er passage sert à l’appréciation
globale sur les effets produits et le 2nd passage sert au
remplissage de la fiche d’observation (chaque élève observe un critère)
Matériel : engins de cirque et objets divers sont mis à
disposition des élèves ; on utilise une scène pour 2 groupes, délimitée
par des plots ; l’emplacement du public est fixé à l’avance pour aider les
élèves à orienter leurs actions ; une fiche à remplir par groupe
d’acteurs : fiche partition qui décrit l’entrée en scène, le développement
et la sortie de scène
INTENTIONS
EDUCATIVES
Cela doit rendre l’élève capable de s’engager dans une action
individuelle ou collective visant à communiquer une émotion ou un sentiment.
MISE EN OEUVRE
Cela doit rendre l’élève capable de s’engager dans une action
individuelle ou collective visant à Les conduites expressives doivent
solliciter l’imaginaire chez l’enfant concernant l’invention de formes
corporelles et qui les place très vite dans une situation de production devant
les autres.
L’espace de jeu :
Le lieu joue toute son influence chez l’enfant. Un espace bien aménagé
incite les élèves à l’explorer et à se l’approprier ce qui créera des conditions
d’émergence d’une motricité expressive : décor (composé d’objets divers),
écoute de musiques variées.
L’enseignant :
Il pourra par observation des comportements des élèves identifier à la
fois leurs représentations des pratiques physiques artistiques et leur niveau
de départ dans les 4 axes de formation.
LES QUATRE AXES DE
FORMATION
Il faut dégager le sens des activités.
a. motricité
expressive : cet axe est
majeur, car il implique la fonction évocatrice du corps en mouvement dans les
pratiques physiques artistiques – l’imaginaire de l’enfant et d’autre part, le
rapport acteur – spectateur qui oblige l’enfant à intégrer dans ses actions les
effets à produire chez les spectateurs.
Les représentations que l’élève imagine de ce
qu’il donne à voir et ce qu’il montre réellement doivent coïncider. Cela
suppose de s’attacher à la construction d’une représentation mentale du
mouvement mobilisant les ressources perceptives de l’élève. Au‑delà de la forme
produite, l’élève acteur doit jouer un rôle en accord avec le sens de la
production et agir sur la qualité de l’émotion à communiquer. Il devra puiser
dans ses ressources liées au domaine des émotions, afin de maîtriser les
siennes pour mieux les provoquer chez les autres.
b. motricité « fonctionnelle » : même si l’acquisition d’habiletés spécifiques
ne constitue par une préoccupation majeure d’un cycle en primaire, elle est
néanmoins incontournable. En effet, ces habiletés
constituent en danse un vocabulaire de base, et, en cirque, elles sont la clef
du numéro, car ce sont elles qu’il faut mettre en scène et interpréter.
c. composition : afin de produire l’émotion ou l’effet
recherché, l’élève doit inventer et combiner des formes corporelles et les
agencer judicieusement dans l’espace, le temps, les relations. L’activité de
composition provoque une mise à distance par rapport à l’action : ainsi,
l’élève apprend à planifier ses actions et à les anticiper en répondant aux
questions : « Qui fait quoi ? », « Où ? »,
« Quand ? », « Comment ? ».
d. appréciation
de la production : la
présence du spectateur, inhérente à la pratique, amène à considérer cet axe
selon deux orientations. L’élève spectateur sera celui qui réagira avec sa
seule sensibilité aux productions des autres, sans contrainte, alors que
l’élève observateur, guidé par des critères explicites et communs, objectivera
son regard et identifiera progressivement les ressorts du spectaculaires, de l’esthétique.
Le monde ABRACADABRA
But : Chercher tout ce que l’on peut faire dans un tel monde
Conditions : Sur la musique : ce qu’on peut faire,
exploration libre. Variation du temps de musique et fréquente alternance.
Changer les supports musicaux afin de déclencher d’autres inspirations :
bruitages, électroniques, étrange, etc.
Pendant le silence : chacun devient une statue et peut aller se
cacher.
Regroupement des élèves pour qu’ils donnent leurs impressions.
Matériel : 2 plinthes dans le même sens et séparées de 3m environ
– tapis de gymnastique – poutre basse ou banc – gros ballon – balles de
jonglage – bâtons du diable – chaises – malle remplie de vêtements –
accessoires divers
Observations : Choisir des objets et un rapport aux objets plutôt
fonctionnel (lancer, faire rouler, etc.) ou expressifs (se déguiser, jouer un
personnage, etc.)
Variantes : Jeu du « vu et caché » : le but est
d’aller d’une cachette à l’autre et d’en surgir pour montrer aux autres les
trouvailles dans le monde abracadabra.
Situations l’amenant à explorer les composantes du mouvement :
espace, temps, énergie qui permettront de donner une dimension esthétique au
geste.
POUR LES ELEVES
Danser, c’est
souvent reproduire ce qu’ils ont vu à la TV (clips, etc.) : danse formelle
sur une musique très carrée, binaire, face aux spectateurs, au centre de la
scène.
POUR L’ECOLE
L’artiste utilise
une très grande diversité de procédés pour captiver le spectateur selon
l’émotion qu’il veut exprimer.
ENCHAINEMENTS POSSIBLES
Atelier n°1
4 pas en avant ; aller à droite ; faire un tour sur soi‑même ;
4 sautillés avant ; 4 sautillés arrière ; saut ; arriver
accroupi
Atelier n°2
4 pas en avant ; 1 demi‑tour sur 1 pied ; 1 tour sur l’autre
pied ; 4 sautillés arrière ; saut ; accroupi ; rouler en
arrière sur 1 épaule ; accroupi
Atelier n°3
4 pas avant ; 1 pas à droite – assembler ; 1 pas à gauche –
assembler ; 1 tour sur pied droit à droite ; ½ tour pied gauche à
gauche – assembler ; 2 sautillés en avant ; 4 sautillés en arrière ;
saut ; rouler en arrière ; 3 pas à 4 pattes ; accroupi
Atelier n°4
2 pas en avant ; 1 pas à droite ; assembler puis 2 pas en
avant ; à gauche (lever la jambe) ; assembler ; (même séquence
mais faite en arrière) ; sautiller en avant – en arrière ; 2 pas
d’élan – sauter en tournant ; arriver accroupi ; rouler en
arrière ; lancer une jambe, puis tourner sur le dos
Habiletés liées aux engins comme le comique, grotesque, tragique, etc.
qui seront autant de registres expressifs possibles pour les élèves.
Il doit y avoir un jeu interactif des composantes : poids –
énergie – temps – espace.
POUR L’ECOLE
Les procédés développés généralement en cirque sont basés sur
l’augmentation des techniques (du plus facile au plus difficile) et du
spectaculaire (effets scéniques croissants).
ENGINS DU CIRQUE
Le matériel de base pour débuter dans les pratiques de cirque est
constitué de : 30 balles, une dizaine de massues, une dizaine de foulards,
3 ou 4 rouleaux américains, des bâtons du diable, des assiettes chinoises, 2 ou
3 paires d’échasses à bras.
On peut se procurer ce matériel chez des fournisseurs d’équipements
sportifs, notamment ceux affiliés à l’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS).
Balles
Atelier n°1
Lancer 2 balles sans qu’elles changent de main ; je lance la 2nd
balle lorsque la 1ère est point mort ; (validation :) j’ai
réussi quand j’ai lancé 10 fois sans faire chuter.
Atelier n°2
Les 2 balles changent de main alternativement, en se croisant ; je
lance la 2nd balle quand la 1ère est au point mort ;
jongler 10 lancers sans chute et alterner le 1er
Atelier n°3
Jongler avec 2 balles et une main ; augmenter la hauteur du lancer
ralentit et facilite le jonglage ; 10 lancers sans chute
Atelier n°4
Jongler avec 3 balles et 2 mains, les balles se croisent ; compter
ses lancers ; 10 lancers sans chute
Bâton du diable
Atelier n°1
Lancer le bâton à l’horizontale ; pointer les baguettes vers le
bâton quand il est en l’air ; 10 lancers sans chute
Atelier n°2
Le bâton fait un demi‑tour en l’air ; amortir la descente mais
aussi la rotation ; 10 lancers sans chute
Atelier n°3
Le bâton fait un tour en l’air ; garder toujours les baguettes
parallèles ; 10 lancers sans chute
Atelier n°4
Le bâton fait 2 tours en l’air ; tout le corps participe à
l’amortissement du bâton ; 10 séries de 3 lancers sans chute
Assiettes chinoises
Atelier n°1
Elle tient 10 sec après la dernière poussée ; la baguette reste
verticale
Atelier n°2
Passer l’assiette sur une autre baguette (4 passages) ; plus
l’assiette tourne vite, plus les passages sont faciles
Atelier n°3
Lancer l’assiette sur l’autre baguette (4 lancers sans que l’assiette
s’arrête) ; penser à amortir la réception de l’assiette
Atelier n°4
Faire tourner une assiette uniquement avec la baguette, elle tient 10
sec à l’horizontale ; tenir son coude, seul le poignet bouge, la baguette
reste verticale
Rouleau américain :
Un pied sur l’extrémité de la planche, le
second à l’autre extrémité et déplacer le poids du corps vers le pied le plus
haut
Fabrication : le rouleau doit être
solide : canalisation de gaz en PVC (diamètre de 10 – 15 – 20 ou 25 mm)
coupée en longueurs de 20 à 40 cm ; la planche doit l’être aussi :
contreplaqué de 20 mm d’épaisseur et d’environ 60 cm de longueur sur 20 à 30 cm
de largeur : fixé des butées d’au moins 5 cm d’épaisseur sous chaque
extrémité de la planche. Ce matériel doit être conforme aux normes de la CEE
AFNOR et, en cas de matériel fabriqué par l’enseignant, il devra être certifié
par des organismes agréés. Dans tous les cas, il faudra se garantir par
l’inscription et l’acceptation du projet EPS par le conseil d’école
Atelier n°1
S’équilibrer à l’aide d’un camarade ; les jambes sont bien
fléchies ; 10 sec sans que la planche ne touche le tapis
Atelier n°2
Sans aide, tenir 10 sec en équilibre ; les bras sont
ouverts ; 10 sec sans que la planche ne touche le tapis
Atelier n°3
Tenir 10 sec en équilibre puis effectuer 10 oscillations et revenir 10
sec à l’équilibre ; à chaque oscillation, ma tête est immobile ; 10
sec sans que la planche ne touche le tapis
Atelier n°4
Avec l’aide d’un camarade, sauter sur la planche et s’équilibrer
pendant 10 s ; le saut est amorti avec les jambes fléchies ; 10 sec
sans que la planche ne touche le tapis
CROYANCES GENERALES
De par leur complexité apparente, les pratiques gymniques ne sont pas
toujours abordées à l’école élémentaire. Or, une organisation pédagogique peut
se faire en s’appuyant sur un aménagement standard de la salle : limitant
les problèmes de déplacement de matériel avec de jeunes enfants.
Ces pratiques apportent à l’enfant de l’agilité : déplacements
variés, esquive d’une chute. Cette agilité s’acquiert par le
développement du schéma corporel : latéralité, coordination et dissociation
segmentaire, équilibre corporel et prises d’informations dans un espace en 3
dimensions.
Faire émerger du « cran » chez l’élève : dominer ses
appréhensions face à un environnement inhabituel : présence d’agrès
variés, hauteur et variabilité des engins, surface d’appui limitée. Cette
maîtrise des émotions s’acquiert également par l’utilisation d’une motricité
inhabituelle : appuis manuels, corps renversé, corps en rotation. Toutefois,
ce « cran » doit être basé sur la gestion du rapport risque – sécurité.
Ces pratiques visent à faire accepter à l’enfant de se produire devant
autrui, ce qui va lui permettre d’accepter plus facilement son corps et de
développer son sens esthétique.
1ère phase : motricité spontanée
Marcher à 4 pattes ; rouler ; tourner ; se
renverser ; franchir ; se suspendre ; s’équilibrer ;
coopérer acrobatiquement
Découverte des pratiques gymniques acrobatiques à travers 2 parcours
généraux accessibles à tous
Ces parcours vont peu à peu les mettre en confiance et leur permettre
de découvrir les différentes actions gymniques.
2nd phase : motricité gymnique spécifique
Suggestion d’une complexification de ces parcours par une combinaison
de plusieurs actions spécifiques et par l’introduction de diverses variables
3ème phase : articulation autour d’un tableau de
situations combinant les 6 actions gymniques retenues sur trois niveaux de
pratique possible
Individualisation et affiner les apprentissages
MISE EN OEUVRE
Matériels : différents engins en ateliers pédagogiques :
barres parallèles, barres fixes, barres asymétriques, poutres, cordes,
espaliers, plinthes (caisses en bois), tapis multiples, etc.
Ce qu’il faut absolument avoir pour matériel : bancs, caisses en
bois, gros tapis de sécurité : 20 cm d’épaisseur, petits tapis de sécurité
de 5 à 10 cm d’épaisseur, mini‑trampoline
Organisation : les élèves passent d’un atelier numéroté à un autre
atelier. La constitution de ce circuit numéroté offre l’avantage de mieux
répartir les élèves sur les différents ateliers. Cela évite les files d’attente
improductives et permet un nombre de répétitions plus important. La répétition
constitue un critère important dans les apprentissages gymniques, indispensable
à la stabilisation de ceux‑ci après la phase d’exploration.
Par ailleurs, les élèves doivent enchaîner 4 ou 5 passages sur chaque
atelier. Ces répétitions successives concourent à mettre les élèves en
confiance sur l’atelier considéré. Ceci contribue alors au progrès moteur ainsi
qu’à la domination des appréhensions.
PARCOURS N°1
Atelier n°1 : tourner en avant
Rouler sur un plan incliné constitué d’un petit tapis placé sur un
tremplin.
Atelier n°2 : se renverser
Passer d’une position quadrupédique à une position semi‑renversée en
appuis manuels, bassin au‑dessus des mains, avec appuis des pieds sur des
espaliers
Atelier n°3 : franchir
Réaliser un saut de lapin à partir d’une mini‑trampoline, afin de
franchir en deux étapes un obstacle représenté par un cheval en mousse ou des
gros tapis. Le franchissement se termine par un saut en extension sur un gros
tapis de réception.
Atelier n°4 : se suspendre
Traverser une barre (fixe – asymétrique – parallèle – ou autre), par
déplacement latéral en suspension manuelle. Cette traversée représente le
franchissement d’une rivière coulant sous la barre. On veillera à ce que les
élèves placent leurs pouces sous la barre pour une meilleure prise de la barre.
On placera également de gros tapis de sécurité sous la barre.
Atelier n°5 : s’équilibrer
Traverser un pont, matérialisé par une poutre basse (50 cm), en
marchant vers l’avant. On installera des petits tapis sous la poutre en guise
de protection
Atelier n°6 : coopérer acrobatiquement
Réaliser et maintenir une figure acrobatique par 2. Cette figure est
imposée au départ, puis à inventer par les élèves. En fonction de l’espace dont
on dispose, cet atelier peut être intégré au parcours général ou bien travaillé
en fin de séance, afin de profiter de son caractère ludique.
PARCOURS N°2
Atelier n°1 : tourner en différents sens
Sur un plan incliné, les élèves recherchent une forme de rotation plus
difficile et inhabituelle : en arrière, sur le côté.
Complexification : tourner jambes tendues
Même installation matérielle que pour le parcours n°1.
Atelier n°2 : se renverser pour se déplacer
Se placer sur les mains en position renversée, ventre face au mur, puis
escalader avec les pieds à l’aide d’espaliers ou d’un mur pour ensuite se
déplacer latéralement. Veiller à placer un petit tapis au sol, ainsi qu’une
parade au niveau des jambes de l’exécutant.
Atelier n°3 : franchir en « volant »
Réaliser un saut de lapin par‑dessus un cheval en mousse placé en long
en allant poser ses mains au‑delà d’une ligne tracée sur le cheval : in
recherchera un saut vertigineux tout en soignant sa réception. On veillera
également à placer des petits tapis sur le côté du cheval, ainsi qu’une parade.
Complexification : augmenter encore la distance de franchissement
en traçant différentes zones de réception.
Atelier n°4 : se suspendre en tournant longitudinalement
Traverser la barre fixe en réalisant une série de demi‑tours alternativement
à droite et à gauche
Complexification : se suspendre en tournant sur de petits balancés
Atelier n°5 : s’équilibrer
Marcher vers l’avant sur une poutre basse, sur les demi‑pointes de
pieds, afin de diminuer la surface d’appui et ainsi complexifier la recherche
d’équilibre
Complexification : marcher sur demi‑pointes en ajoutant des petits
sauts sur la poutre
Atelier n°6 : coopérer acrobatiquement
Réaliser une figure acrobatique par deux à partir d’une surface d’appui
réduite, afin de complexifier la stabilité de cette figure
PARCOURS N°3
CROYANCES GENERALES
Les pratiques athlétiques sont assez peu utilisées à l’école
élémentaire, à cause d’idées reçues telles que manque de motivation pour
l’athlétisme, ou manque de bonnes qualités physiques pour certains élèves, etc.
A l’école élémentaire, il est préférable de tendre vers une approche
générale de l’athlétisme. Il nous semble primordial de privilégier un
développement global de l’élève au travers de l’acquisition de compétences
spécifiques de l’athlétisme.
a. maîtrise
gestuelle : les règles précises et connues de tous les élèves constituent
un système de contraintes qui induit la précision gestuelle
b. performance :
une mobilisation importante des ressources des élèves, notamment les ressources
énergétiques, est nécessaire à la réalisation de performances. Donner à l’élève
le réflexe de performance passera dans un premier temps par le jeu et la
compétition.
Il s’agit pour l’élève de s’adapter aux contraintes imposées par le
milieu athlétique en réalisant des actions spécifiques dont le but des la
performance au moyen des techniques corporelles.
Situations pour mettre les élèves en activité
Il n’est pas nécessaire de disposer d’une piste réglementaire et d’un
matériel très conséquent. La diversité des pratiques athlétiques doit permettre
de choisir en fonction des possibilités matérielles.
Construire un
parcours
Il s’agit d’un parcours global, il est souhaitable d’y inclure diverses
formes de pratiques athlétiques : courir vite, courir au‑dessus
d’obstacles, sauter vers l’avant, sauter vers le haut, lancer d’adresse et
lancer en distance.
La confrontation peut être directe : des élèves peuvent passer
simultanément.
Ou elle peut être indirecte : chronométrée. Des élèves peuvent
être juges pour attribuer les bonifications en fonction des zones atteintes.
Les bonifications attribuées obligent les élèves à choisir entre aller le plus
vite possible pour gagner du temps ou prendre son temps pour obtenir des
bonifications.
Atelier n°1 : courir vite
Il s’agit de réagir à un signal et de parcourir le plus rapidement une
distance de 20 à 40 m. Il est souhaitable de faire courir les élèves en
couloirs de manière à favoriser une course dans l’axe. Au départ, une posture
adaptée est nécessaire pour se mettre en action avec efficacité. Deux problèmes
essentiels se posent alors à l’élève : « Quel pied doit‑je mettre en
avant ? », « Comment dois‑je placer mes bras ? ».
Trouver son pied arrière au départ : basculer et aller le plus
vite possible jusqu’à la ligne ; l’élève se laisse basculer pendant que
l’enseignant repère quel pied part naturellement le premier ; plusieurs
tentatives permettent de le déterminer ; ce pied doit être placé en
arrière lors de chaque départ ; après cette situation le pied arrière doit
toujours être le même
Posture de départ ; en partant debout, arriver le premier ;
course sur 10 ou 20 m ; s’assurer que les élèves ne soient pas à l’ambre
(le bras droit doit être derrière si la jambe gauche est devant)
S’adapter à l’intervalle : courir le plus vite possible en mettant
un appui par intervalle ; les intervalles sont construits de manière à
obliger les élèves à alterner une course en fréquence et une course en
amplitude. On peut organiser des courses en proposant deux parcours en
parallèle, ou bien un seul élève à la fois (cycle 3, éventuellement) avec
chronométrage de la distance lancé ; pour chronométrer lancé, placer 2
haies, chacune dans le prolongement visuel du chronométreur
Réagir vite : la vitesse de réaction est difficilement perfectible ;
cependant des situations permettent d’optimiser cette vitesse, notamment en
favorisant leur concentration et en variant au maximum les signaux (sonores ou
visuels) ; arriver le premier à 10 m
Poursuite : pour A : partir le plus vite possible pour
rattraper B / pour B, partir dès que A bouge et ne pas se faire
rattraper ; situation de poursuite sur 10 ou 20 m ; adapter la
distance A – B ; A peut prendre les postures de l’activité précédente
Atelier n°2 :
courir au‑dessus d’obstacles
Afin d’optimiser les performances des élèves dans les courses avec
obstacles, il est nécessaire de transformer le schème course – saut course –
franchissement course. La nuance est importante parce que seul un
franchissement permet d’assurer le maintien de la vitesse horizontale. Cela
passe en outre par une transformation de leurs représentations : un franchissement
est différent d’un saut.
a. courir
franchir : aller le plus vite possible jusqu’à l’arrivée ; sur 30 ou
40 m, disposer plusieurs parcours parallèlement (4 ou 5) avec divers
intervalles (entre 5 et 7 m) et divers obstacles (mini‑haies, rivières,
etc.) ; les élèves passent plusieurs fois sur chaque parcours ; on
peut chronométrer les élèves pour constater les différences en fonction des
parcours et les progrès éventuels sur un même parcours ; cette activité
sera proposée régulièrement afin de constater les progrès réalisés par les
élèves ; au fil des séances, privilégier les parcours avec haies en
proposant plusieurs intervalles et plusieurs hauteurs ; il est nécessaire
de faire prendre conscience aux élèves de la nécessité d’avoir un franchissement
long et rasant, pour cela la distance d’appel (distance entre le pied d’appel
et l’obstacle) doit être suffisamment grande
b. franchir en
rasant : courir le plus vite possible, sans mettre le pied dans le
ruisseau ; sur un parcours comme celui de l’activité avec des haies, un
ruisseau précède la haie (matérialisé par une latte très fine ou à la
craie) ; on peut chronométrer pour comparer les performances avec cette
situation ou organiser des confrontations entre les élèves sur plusieurs
couloirs ; la largeur sera comprise entre 1 m et 1,50 m ; le
franchissement rasant de la haie se fait par le retour de la jambe d’appel en
abduction – rotation : sur le côté, cuisse parallèle au sol
c. demi‑franchissement :
effectuer le parcours en franchissant la haie sur le côté doit (appel pied
gauche), cuisse parallèle au sol ; la course dans l’intervalle s’effectue
soit en montée de genoux, soit libre ; une vitesse réduite dans un premier
temps assure un meilleur contrôle de l’élève ; il est souvent nécessaire
de matérialiser un obstacle à la droite de la haie pour s’assurer que l’appel
sera bien effectué avant celle‑ci ; cela permet de travailler l’attitude
spécifique d’esquive de la haie ; plus qu’un travail spécifique, c’est
l’adaptation de l’élève à un intervalle lui convenant qui lui permettra d’avoir
un rythme optimal ; c’est pourquoi il est important de toujours proposer
aux élèves plusieurs couloirs en fonction de leurs possibilités du
moment ; ils choisissent celui dans lequel ils se sentent le mieux ou celui
pour lequel ils réalisent la meilleure performance (si l’on chronomètre) ;
à titre indicatif, les intervalles suivants peuvent être proposés :
de 4,50 m à 6 m (cycle 2) – de 5,50 m à 7 m (cycle 3)
d. franchir
des rivières : aller le plus vite possible en franchissant des
rivières ; sur un parcours, remplacer les haies par des obstacles
horizontaux matérialisés par des lattes très fines ou à la craie ;
plusieurs parcours avec des largeurs de rivières différentes sont proposées,
les élèves cherchent à franchir la plus grande rivière tout en maintenant une
course continue ; possibilité de chronométrer les différents parcours pour
les comparer ou pour comparer avec un parcours identique avec des haies ;
on peut aussi organiser des confrontations entre les élèves ; cette activité
avec des obstacles horizontaux permet de favoriser un rythme adapté à
l’intervalle*
Atelier n°3 : saut vers l’avant
But : sauter le plus loin possible avec appel d’un pied
Conditions : après 3 foulées d’élan, l’élève doit atteindre une
zone tracée dans le sable ou matérialisée par un tapis ; proposer
plusieurs dispositifs hiérarchisés avec des zones de réception plus ou moins
éloignées ; utiliser un dispositif avec plusieurs zones de
réception ; deux types de réceptions peuvent être proposées successivement :
a. en fente
avant, le pied d’appel restant derrière
b. en
regroupant les deux pieds
Foulées bondissantes : franchir la zone en posant le moins de fois
le pied au sol (foulées bondissantes) ; départ arrêté ou avec peu d’élan
(3 foulées maximum) ; on compte le nombre d’appuis au sol à l’intérieur de
la zone ; la zone peut être comprise entre 10 et 20 m ; il n’est pas
nécessaire d’imposer une planche réglementaire aux élèves ; nous préférons
matérialiser une zone d’appel plus large afin d’augmenter la marge d’erreur
permise ; cela permet de centrer l’attention des élèves sur les éléments
importants du saut
Sauter loin avec élan : sauter le plus loin possible et comparer
les performances en fonction des ateliers ; les élèves passent plusieurs
fois sur chacun des dispositifs ; un camarade note à quel endroit il est
retombé pour pouvoir comparer ; il s’agit de mettre en évidence l’intérêt
de la course d’élan ; on peut faire franchir un obstacle bas pour obliger
les élèves à s’élever
Atelier n°4 : saut vers le haut
Cela doit amener les élèves à s’élever dans le plan vertical ; il
faut veiller à ce que cette impulsion soit réalisée avec un pied d’appel et non
deux ;
Sauter très haut : toucher les objets le plus haut possible ;
atteindre avec la main un objet suspendu ; prévoir plusieurs hauteurs de
manière à contenter tous les élèves et à les amener à chercher la
performance ; il est préférable de bien matérialiser le point de départ (3
foulées d’élan, par exemple)
Sauter en contre‑haut : arriver sur le tapis en contre haut ;
sur le même principe que précédemment, il s’agit ici de sauter le plus haut
possible ; on peut varier les modes de réception : libre – en fente
avant – sur son pied d’appel – assis sur le tapis, etc. ; là encore, il
est préférable de bien matérialiser le départ ; le contre‑haut peut être
constitué de matelas ou de tapis empilés, de bancs ou de caisses recouverts de
tapis, ou encore de blocs de caoutchouc mousse constituant les sautoirs en
hauteur
Sauter avec élan : franchir l’élastique en choisissant son couloir
de départ ; proposer sur un même sautoir plusieurs angles de départ ;
il est possible de permettre à l’élève de construire sa course d’élan
complète ; 6 à 8 foulées constituent un maximum
Franchir et esquiver : franchir l’élastique ou le tapis sans le
toucher
Atelier n°5 : lancer d’adresse
Les appuis doivent être décalés, pied opposé au bras lanceur
devant ; l’accroissement de la distance passe par un allongement du bras
lanceur ; il faut terminer son élan les épaules face à la cible, le bras
lanceur pointé vers elle ;
Lancer à bras cassé dans une cible : atteindre la cible et
s’éloigner progressivement ; avec une balle de tennis ou une balle lestée,
lancer à bras cassé dans une cible : cerceaux suspendus ou posés sur une
butte, zones tracées au mur ; les élèves lancent de la 1ère
ligne, puis lorsqu’ils réussissent, ils sont autorisés à lancer de la ligne
suivante ; faire plusieurs ateliers pour permettre un grand nombre
d’essais
Atelier n°6 : lancer en distance
Lancer un cerceau en rotation : atteindre une cible de plus en
plus éloignée ; cerceau (lesté ou non) ou un anneau en caoutchouc lancé
vers une cible horizontale posée au sol et munie d’un plot en son centre ;
on peut se contenter d’atterrir dans la zone du plot ou simplement de toucher
celui‑ci ;
Lancer loin – courir vite
Dès que la balle quitte la main de A, un élève de l’équipe B court la
rechercher. On chronomètre le temps qui s’écoule entre le lancer et le retour
de la balle. Chaque passage, on additionne le temps de chacun, puis on inverse
les rôles.
Course d’obstacles – lancer d’adresse
L’équipe A court en franchissant des obstacles à l’aller et court sur
le plat au retour. Chaque élève effectue le parcours une fois à tour de rôle.
Pendant ce temps, chaque élève de l’équipe B lance l’un après l’autre une balle
dans une cible. Tant que l’équipe A n’a pas terminé son parcours, l’équipe B
continue à lancer. On totalise les points marqués par B, puis on inverse les
rôles. L’activité peut avoir lieu en plein air, mais il faudra un mur.
Lancer – sauter vers l’avant
Chaque élève de l’équipe A lance un medecine‑ball le plus loin
possible. Pendant ce temps, les élèves de l’équipe B sautent le plus loin
possible vers l’avant avec un élan réduit (10 m maximum). Pour les deux
équipes, il s’agit d’atteindre la zone la plus éloignée possible afin
d’apporter des points. On peut accorder plusieurs essais par élève et conserver
le meilleur (3 par exemple). On peut aussi remplacer le saut avec élan par des
sauts pieds joints ou un triple bond.
Courir vite – courir avec obstacles
Placer parallèlement, dans deux couloirs, un parcours d’obstacles de 30
m par exemple et un couloir vide. Deux élèves s’opposent. A partir des
résultats obtenus, plusieurs situations sont envisageables. On peut décaler le
départ de celui qui arrive premier (vraisemblablement dans le couloir sans
obstacle). En chronométrant les élèves dans les 2 situations, on peut mettre en
évidence le temps perdu à cause des obstacles et demander aux élèves de tenter
de le réduire. A étant arrivé 3 m derrière B, au départ suivant B part 3 m
derrière lui.
Relais en durée
5 équipes de 5 élèves de niveaux différents en faisant en sorte que les
équipes soient au final de niveau identique.
Il s’agit d’une course en durée : 15 à 30 min) pendant laquelle
les élèves alterneront des périodes d’effort et des moments de récupération.
Seulement 3 coureurs sur 5 peuvent courir simultanément, chacun d’eux
allant à son allure. Les élèves doivent s’organiser au sein de l’équipe pour
gérer les phases de courses et les périodes de récupération. On additionne le
nombre de tours effectués par chaque élève. Le changement de coureur s’effectue
à un seul endroit du parcours en tapant dans la main de son partenaire. On
n’impose pas de durée pour les différents relais. Les élèves adaptent
rapidement leur allure et le rythme des récupérations. Pour faciliter le
comptage des tours, nous conseillons de faire porter un dossard de couleur aux
élèves pour bien distinguer les membres de chaque équipe. Une boucle de 100 à
150 m constitue le circuit idéal pour ce type de situation.