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22 juin 2007

VDS95 CRPE ARTS VISUELS DADAÏSME

Le dadaïsme, dit aussi dada est un mouvement intellectuel, littéraire et esthétique d'avant-garde qui, entre 1916 et 1925, se caractérisa par une remise en cause de toutes les conventions et contraintes idéologiques, artistiques, cinématographiques, politiques. Il fut l'un des mouvements artistiques internationaux parmi les plus importants et il fut peut-être le plus novateur du XXe siècle. La majeure partie des plus grands artistes de ce siècle y sont passés ou ont été influencés par lui. Ce mouvement a mis en avant l'esprit d'enfance, le rejet de la raison et de la logique, l'extravagance, la dérision et l'humour. Ses artistes se voulaient irrespectueux, extravagants, avec un mépris total pour les vieilleries du passé et recherchaient la plus grande liberté de créativité pour laquelle ils utilisèrent tous les matériaux et formes disponibles. Ils cherchaient aussi cette liberté particulièrement dans le langage qu'ils aimaient lyrique et hétéroclite.

Le dadaïsme est considéré comme un anti-mouvement. Son but est de détruire ce qui a été fait, c'est en quelque sorte une provocation. Fondé autour de Hugo Ball en 1916 à Zurich en Suisse, pendant la Première Guerre mondiale, dans les milieux intellectuels et artistiques occidentaux, le dadaïsme s'est traduit par une remise en question radicale des modes d'expression traditionnels, un questionnement foisonnant sur l'art.

Le dadaïsme n'est « ni un dogme, ni une école, mais plutôt une constellation d'individus et de facettes libres ». Dada est donc hétéroclite, spontané, sans véritable chef de file. Son début date d'une soirée capharnaüm au cabaret Voltaire de Zurich le 14 juillet 1916 (création du Manifeste DaDa par Hugo Ball), par une assemblée cosmopolite de jeunes gens marqués par les carnages de la grande guerre, et s'étend vers différents points du monde occidental pour s'éteindre en 1923.

On peut voir Johannes Baader (1875-1955) interpeller un pasteur en plein sermon dans la cathédrale de Berlin, Kurt Schwitters (1887-1948) élaborer un collage raffiné de bouts de papier soigneusement ramassés dans le caniveau ou Sophie Taeuber-Arp (1889-1943) se lancer dans une danse endiablée après s'être vêtue d'un costume de carton peint.

Usuellement, il est dit qu'il fut ainsi nommé par pur hasard ludique. À l'aide d'un coupe-papier, quelques artistes européens ouvrent au hasard un dictionnaire et tombent sur le mot «dada». En réaction à l'absurdité et à la tragédie de la Première Guerre mondiale, ils baptisent le mouvement qu'ils viennent de créer en ce nom et aussi en opposition avec tous les mouvements se finissant en -isme.

En fait, selon Giovanni Lista, il s'agissait plutôt d'une volonté délibérée d'ancrer le mouvement dans un retour aux valeurs de l'enfance : à la fin du XIXe siècle, lors de la polémique sur la représentation exacte du cheval dans l'art, Gauguin avait déclaré : « Quant à moi, j'ai reculé dans mon enfance jusqu'à mon dada ». Hugo Ball, le fondateur du mouvement déclara aussi, juste avant guerre, qu'il devait « sauver le petit cheval de bois ». C'est ce qui l'incitera à donner ce nom au mouvement. Un peu avant la fin de la guerre le mouvement dada s'installe en Allemagne, en particulier à Berlin, où il s'accompagna d'une révolte politique à tendance marxiste, à Hanovre et à Cologne. Succédant à des révoltes individuelles et solitaires contre la civilisation occidentale, (Arthur Rimbaud a « assis la beauté sur ses genoux et l'a trouvée amère »), cristallisée par l'épreuve du conflit de 1914-1918, la contestation culturelle de Dada se manifeste par la truculence provocatrice et la dérision, souvent au cours de manifestations publiques. Hannah Höch qui dessinait des patrons de couturier pour une revue, les utilisait en découpage sauvage pour en faire des collages politiques. De façon générale et pour la première fois, les femmes sont acceptées comme artistes à part entière, comme camarades de jeu, comme complices et complémentaires des hommes, « traitées comme des collègues » et non plus seulement comme des amantes, des « amatrices douées» ou des « objets de sublimation dans l'art ». Le mouvement dada s'est déployé dans le monde entier et son esprit s'est conservé dans le temps, influençant des artistes comme Ernst, Breton, Crevel, Desnos, Jacob, Soupault, Robert et Sonia Delaunay.

Dès 1920, le mouvement Dada commence à s'essouffler et à se déliter; il n'était pas fait pour durer et s'institutionnaliser et aucun de ses fondateurs ne l'a d'ailleurs jamais envisagé.

On s'accorde peu en réalité sur la fin du Dadaïsme. Il faudrait davantage montrer les dates de décès avancées par les différents dadas : Aragon, dans son Projet d'histoire littéraire contemporaine, fait mourir dada dès 1921-1922. Il dit aussi que les « Vingt-cinq poèmes » de Tristan Tzara « l'avaient saoûlé toute sa vie ». En novembre 1921, la revue belge Ça Ira !, dans un numéro dirigé par Clément Pansaers et Francis Picabia, proclame que Dada est mort. André Breton, trouve que « Dada tourne en rond » et usuellement, il est dit que la publication en 1924, du « Manifeste du surréalisme », signe la fin historique du dadaïsme. Beaucoup de surréalistes sont d'anciens dadas mais le surréalisme n'est pas l'héritier culturel du dadaïsme. Le surréalisme est certes chahuteur mais surtout très inquisiteur et très soucieux de syntaxe impeccable et de beautés inaccessibles. Cependant, le procès de Maurice Barrès marque la décomposition véritable des dadaïstes. Le projet du jugement, même parodique, de l'académicien Maurice Barrès, n'était pas sans déplaire à Tzara, Picabia, Ribemont-Dessaignes, Satie, Pansaers, qui s'opposaient à l'idée d'un tribunal, et plus particulièrement d'un tribunal révolutionnaire. Tzara n'intervient que comme témoin, laissant à Breton le soin de diriger le procès. Le procès tourne rapidement au désastre. Tzara s'exclame : "Je n'ai aucune confiance dans la justice, même si cette justice est faite par Dada. Vous conviendrez avec moi, monsieur le Président, que nous ne sommes tous qu'une bande de salauds et que par conséquent les petites différences, salauds plus grands ou salauds plus petits, n'ont aucune importance." Puis, répondant à la question, agressive il s'entend, de Breton : "Le témoin tient-il à passer pour un parfait imbécile ou cherche-t-il à se faire interner ?", Tzara lance " Oui, je tiens à me faire passer pour un parfait imbécile et je ne cherche pas à m'échapper de l'asile dans lequel je passe ma vie." Le fondateur du mouvement quitte violemment la salle, aussitôt suivi par Picabia et ses amis, au moment où Aragon commençait son plaidoyer, plus contre le tribunal que contre Barrès, qui fut d'ailleurs condamné à vingt années de travaux forcés. Cette journée du 13 mai 1921 marque donc véritablement la fin du mouvement.

Cette fin était cependant à prévoir, et nombreux sont les artistes du mouvement à avoir annoncé, cela dès sa fondation, que Dada devrait un jour finir, que sa fin était comprise dans son entreprise même.

Le mouvement dada et l'humour Après la première guerre mondiale, les jeunes ont besoin d'exprimer leur jubilation d'être en vie, la fin de la guerre et la paix retrouvée. La vie a vaincu la mort, la paix a vaincu la guerre, l'enfance et l'insouciance sont de retour et vont pouvoir s'exprimer. En 1963, Tristan Tzara a dit : « Dada n'était pas seulement l'absurde, pas seulement une blague, dada était l'expression d'une très forte douleur des adolescents, née pendant la guerre de 1914. Ce que nous voulions c'était faire table rase des valeurs en cours, mais, au profit, justement des valeurs humaines les plus hautes. »
Le mouvement dada et l'érotisme En 1920, Tristan Tzara nomme des « présidentes dada », les plus anticonformistes possibles et à l'originalité débridée. Les « jeunes filles dada », les « dada's girls » dansent en solo avec ou sans masque, comme Sophie Taeuber. Elles font tourner les têtes et suscitent l'enthousiasme, mais aussi les huées. Emmy Hennings, compagne de Hugo Ball, fonda avec lui, le cabaret Voltaire à Zurich, dont elle devint l'âme en animant ses soirées, par la danse, le chant et la poésie. L'américaine Clara Tice, peintre caricaturiste et poète, horrifie la prude société américaine avec ses dessins de femmes nues accompagnées d'animaux, illustrant de manière érotique les Fables de La Fontaine. Ses œuvres seront confisquées par la police. Une autre américaine, Beatrice Wood réalise aussi des œuvres à forte connotation érotique. Valeska Gert crée ses « danses surréalistes ». Bien loin du classique Lac des cygnes, elles ouvrent la voie à la libération du corps des femmes et au nudisme. Renée Dunan, élevée au couvent, mais grande admiratrice du marquis de Sade, se libère, se proclame « dadaïste de la première heure », et défraie la chronique, sous divers pseudonymes, dont « Marcelle La Pompe » et « M. de Steinthal », en hommage à Stendhal et à l'écrivain aventurier Casanova de Seingalt.
Le mouvement dada et la politique Principaux foyers Zurich (1915-1919), avec notamment Tristan Tzara, Jean Arp, les poètes allemands Hugo Ball et Richard Huelsenbeck, le peintre roumain Marcel Janco, le peintre et cinéaste allemand Hans Richter ; New York (1915-1921), avec Marcel Duchamp, Francis Picabia, Man Ray ; Berlin (1917-1923), avec Richard Huelsenbeck, George Grosz, Raoul Hausmann (l'un des créateurs du photomontage, suivi par John Heartfield) ; Cologne (1919-1921), avec Jean Arp, Max Ernst (aux collages inventifs), Johannes Theodor Baargeld ; Hanovre avec Kurt Schwitters ; Paris (1919-1923), où Dada connaît son apogée en tant que mouvement, avec Tristan Tzara, Francis Picabia, Man Ray, André Breton, Paul Éluard, Louis Aragon, Philippe Soupault et sa fin avec la victoire de la dissidence surréaliste.
Artistes rattachés ou rattachables à Dada [modifier]
Autres personnalités et mouvements [modifier]

D'autres personnalités et d'autres mouvements ont été profondément marqués par le mouvement dada, dont : Louise Arensberg, Walter Conrad Arensberg, Arman,, Ben, Daniel Buren, Maurizio Cattelan, César, Christo, Robert Delaunay et Sonia Delaunay, Katherine Dreier, Renée Dunan, Robert Filliou, le mouvement Fluxus, Eva Grosz, Emmy Hennings, Thomas Hirschhorn, Jasper Johns, Lavier, Malaval, Annette Messager, le mouvement Néo-dadaïste, le mouvement nouveaux réalistes, le mouvement Pop art, Rauschenberg, Niki de Saint Phalle, Helma Schwitters, Jean Tinguely, Manuella Kohou.

Citations Jean Arp : « Vous aussi, bel homme, jolie femme, vous êtes dada, seulement vous ne le savez pas. Demain dada aura un visage différent d'aujourd'hui et pour cette raison sera dada. Dada, c'est la vie. » « Dada est un cri, c'est le vide érigé en art de vivre. » Hugo Ball : « Ce que nous appelons dada est une bouffonnerie issue du néant. » Hannah Höch a développé, avec son compagnon Raoul Hausmann, le photomontage « en voulant suggérer, avec des éléments empruntés au monde des machines, un monde onirique, nouveau et parfois terrifiant. » né de l'envie de « faire une chose belle et une joie pour toujours, d'éléments dont on n'attendait plus ni beauté ni joie. » Francis Picabia : « Rien pour demain, rien pour hier, tout pour aujourd'hui. » Tristan Tzara : « Dada ne signifie rien. » « Dada est un microbe vierge. » En 1922, lors d'une conférence à Weimar et Iéna, il dit : « Dada met une douceur artificielle sur les choses, une neige de papillons sortis du crâne d'un prestidigitateur. » Plus tard, il dira : « Dada est la danse des impuissances de la création. » « Les débuts de dada n'étaient pas les débuts d'un art mais ceux d'un dégoût. » En 1963, il dit : « Dada n'était pas seulement l'absurde, pas seulement une blague, dada était l'expression d'une très forte douleur des adolescents, née pendant la guerre de 1914. Ce que nous voulions c'était faire table rase des valeurs en cours, mais, au profit, justement des valeurs humaines les plus hautes. »

Œuvres Les artistes dadas ont été aussi bien des écrivains que des peintres, cinéastes, photographes et musiciens (le courant musical dada étant bien trop méconnu). On préférera ne pas catégoriser les publications, mais montrer ce qu'ont réalisé chacun de ces artistes. L'exposition 2005 du Centre Georges-Pompidou a présenté plus de deux mille pièces. Jean (ou Hans) Arp Symétrie pathétique broderie d'apès un dessin de Jean Arp. Fleurs-marteau Marcel Duchamp Roue de bicyclette (1915), première œuvre du ready-made, il s'agit d'une roue de bicyclette fixée sur un tabouret. L'Urinoir (1917), qui a ouvert la voie de la théorie du ready-made, concernant des objets du quotidien qui ne sont pas fondamentalement de l'art, mais le deviennent si on le décide. L.H.O.O.Q. (elle a chaud au cul) (1919, désacralisant la Joconde, avec moustache, barbiche... Tu m' (1920). Rotative plaques verre (1920), art pré-psychédélique. Marcel Duchamp as Belle Haleine (1921), photographie en collaboration avec Man Ray. Disques avec spirales (1923), art pré-psychédélique. la Mariée mise à nu par ses célibataires, même d(1923). Flacon de parfum Belle Haleine avec Rrose Sélavy (Éros c'est la vie) sur l'étiquette. La Chute d'eau Le Gaz d'éclairage Suzanne Duchamp Ariette. D'oubli de la chapelle étourdie (1920). Ready-made malheureux de Marcel (1919), traité de géométrie à suspendre à son balcon. Max Ernst La bicyclette graminée garnie de grelots, les grisons grivelés et les échinodermes courbants l'échine pour quêter des caresses (1920-1921). George Grosz Remember Uncle August, the Unhappy Inventor (1919). Raoul Hausmann L'Esprit de notre temps, (Der Geist unserer Zeit), tête mécanique (1919). Hannah Höch Paire de mariés bourgeois (1927), huile sur toile représentant un mannequin en bois habillé de voile blanc aux côtés d'un marié en frac. Da-Dandy, collage. Francis Picabia Jeune fille (1920), une encre sur papier. Volucelle II (1922). Dresseur de chien (1923) qui annonce le Dresseur d'animaux (1937). Man Ray Lautgedicht (1924). Kurt Schwitters Merz Picture 46 A (The Skittle Picture) (1921), un cadre et des petits objets fixés. Sophie Taeuber-Arp Gardes (1918), une sculpture articulée évoquant l'univers des marionnettes. Triptyque abstrait (1918), une huile sur toile avec application de feuilles d'or. Masque de Janco (1918), masque. Tête dada (1918). Composition abstraite (1919), un collage Beatrice Wood Un peu d'eau dans du savon (1917), collage loufoque avec un dessin de femme nue dont le sexe est caché sous un vrai savon. Tzara, Janco,Huelsenbeck L'amiral cherche une maison à louer (1916), poéme simultané en français, anglais et allemand caractéristique et très fidèle à la philosophie Dada.

Bibliographie [modifier]

Publications par les Dadas Sept Manifestes Dada de Tristan Tzara - 1924 Cet ouvrage est publié alors que Dada est officiellement mort. La publication est une sorte de concurrence avec le surréalisme naissant (Manifeste du surréalisme, André Breton, 1924).

Fac-similés

  • Tristan      Tzara :
    • La       Première Aventure céleste de M. Antipyrine, illustré par Marcel       Janco - Reprint 2005 de l'édition originale de 1916.
    • Cinéma       calendrier du cœur abstrait. Dessins de Arp, illustré par Arp -       Reprint 2005 de l'édition originale de 1920.
    • Sept       manifestes Dada et quelques dessins de Francis Picabia, illustré par Picabia       - Reprint 2005 de l'édition originale de 1924.

Publications critiques

  • François Buot : Tristan Tzara,      éd. Grasset
  • Marc      Dachy :
    • Journal       du mouvement Dada, 1915-1923,       éd. Skira, Genève, 1989
    • Archives       dada, éd. Hazan       
    • Dada, éd.       Gallimard
  • Gérard Durozoi : Dada et les arts      rebelles, éd. Hazan, coll. Guide des Arts
  • Serge      Lemoine : Dada, éd. Hazan, coll. L'Essentiel
  • Giovanni      Lista : Dada libertin & libertaire, éd.      L'insolite. Histoire, origines, analyses politiques et esthétiques,      anecdotes, biographies.
  • Christian Nicaise : Tristan      Tzara : Les Livres, éd. L'Instant perpétuel, Rouen, octobre 2005.      ISBN      2-905598-90-5.
  • Michel Sanouillet : Dada à      Paris, éd. Flammarion, Paris, 1993      (réédition 2005, éd. du CNRS), une étude complète du mouvement

Expositions

 

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