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1 juillet 2007

VDS95 PSYKA CONTE ECRIT PAR LES ENFANTS 010707

Le conte est un bon support pour favoriser les apprentissages dans le domaine de la langue écrite. L’intérêt du conte réside dans son universalité, puisqu’il se situe aussi bien dans la culture populaire qu’aux sources de la littérature ; il concerne à la fois enfants et adultes et la permanence de sa structure permet toutes les audaces créatrices.

aQuelques difficultés à prendre en compte

Sur le plan socio-affectif, les enfants peuvent avoir pris davantage confiance en eux ; et des liens nouveaux peuvent se créer dans une classe où des rivalités entre élèves peuvent dominer. Chacun, individuellement, a contribué à la réalisation et à la réussite du projet global : l’écriture d’un recueil (illustré) de contes.

Même si les enfants sont enthousiasmés par le projet, ils peuvent avoir peur de se lancer dans une production d’aussi vaste ampleur et qui leur semblait, de surcroît, si difficile. Généralement, les enfants comprennent bien les enjeux de cette production : écrire un conte merveilleux mettant en scène différents protagonistes. Il faut beaucoup dédramatiser en expliquant, tout d’abord, que c’est un projet qui sera fait par toute la classe et que tous ensemble, on va découvrir le monde des contes avec l’aide de l’enseignant. Les enfants peuvent avoir du mal à planifier leur écrit : prévoir à l’avance les différentes étapes de leur conte ; ou respecter les éléments qu’ils avaient choisis en remplissant leur tableau.

Le principal problème de la correction de textes est d’assurer l’efficacité de la communication du texte tout en respectant le ‘’ message’’ que l’enfant veut faire passer. Ce travail de réécriture requiert en fait un apprentissage spécifique qu’il faut développer tout au long de la scolarité.

Dans une classe, certains élèves sont assez en retrait ou en échec sur le plan scolaire. Un projet peut être un facteur déclenchant à un épanouissement individuel, puis, scolaire. Un projet motivant peut inciter un élève, même démotivé par l’école, à avoir une telle envie de mener à bien et à terme son travail qu’il peut être parfois difficile de le faire aller en récréation. D’autres élèves, ayant fini le projet initial, peuvent ressentir l’envie d’en faire un du même genre, mais pour leur travail personnel. Ecrire un conte ne peut que renforcer l’aspect positif de l’acte d’écrire, sans prendre en compte l’aspect de bien écrire pour avoir une bonne note. Les élèves se sentent alors impliqués, engagés dans un projet d’apprentissage, ce qui est essentiel.

Le fait de pouvoir mener un projet motivant jusqu’à son terme, malgré les difficultés rencontrées, est très enrichissant et valorisant, d’autant qu’écrire un conte, c’est produire un écrit socialisé communicable aux autres. Les élèves prennent davantage conscience des ressources de la capacité créatrice de la langue française que certains n’avaient pas soupçonné, ne se l’étant pas appropriée en jouant avec.

On peut la prendre en compte de façon continue afin d’aider les enfants à progresser dans leurs apprentissages : analyse des erreurs et diagnostique de leurs origines, avec possibilité d’appuis sur fichiers de type orthographiques, grammaticaux, etc. Les erreurs peuvent permettre d’ajuster l’action pédagogique de l’enseignant. Mais, l’évaluation est bien souvent un frein à la création et à l’imaginaire, donc, parfois, mieux vaut qu’elle passe après un tel moment d’ « écriture plaisir ».

Certains élèves peuvent n’avoir écrit que trois lignes qui ne peuvent être assimilées à un conte alors que d’autres ont terminé leur conte dès la 2ème séance d’écriture et sont prêts à en entamer un autre. On peut faire remarquer que malgré l’écart de niveau au sein d’une classe, les enfants feront tous des efforts afin de produire un conte original, leur motivation à ce projet en est une explication. Généralement, même les élèves les plus faibles arrivent à finaliser leur conte, ce qui est un énorme critère de valorisation de leur valeur individuelle.

On peut privilégier l’interaction entre pairs pour leur permettre de revoir leur travail : les élèves peuvent passer à la fin de chacune des étapes de l’écriture, devant les autres pour lire leurs productions. Les élèves, habitués à la lecture de contes relèvent très facilement les incohérences et émettent facilement des conseils : « Tu parles du roi, puis après tu n’en parles plus : qu’est-ce qu’il fait ? » ; « Comment ton héros se retrouve là, alors que l’instant d’avant tu dis qu’il est dans le château ? ». Ces remarques, émises pendant les interactions, sont d’autant plus intéressantes qu’elles ne sont pas formulées par l’enseignant.

On peut citer, par exemple, le discours direct (son emploi et sa présentation) ; la présentation d’un texte (en paragraphes) ; les façons de couper les mots pour aller à la ligne ; l’emploi de synonymes et de pronoms (pour éviter les anaphores) ; travail sur les adjectifs qualificatifs / les compléments circonstanciels ; phase de découverte du passé simple (qui n’est abordé que très tard en cycle 3 en conjugaison, mais qui est indispensable dans un conte) ; enrichissement du vocabulaire. En ce début de cycle 3, les enfants sont encore pauvres en vocabulaire et il est de notre devoir à nous, enseignants, de leur amener de la ‘’matière’’ pour qu’ils enrichissent leur langage.

bDémarche qu’on peut utiliser

Avant toute chose, il faut que l’élève maîtrise plus ou moins consciemment la structure du conte : son déroulement et le rôle de chaque archétype du conte. Pour cela, un conte doit être lu et relu en classe, et à la maison. Toutes ces phases préparatoires sont indispensables à la rédaction d’un conte, car pour se lancer dans une production d’écrit concernant le conte, il faut que les élèves comprennent bien ce qu’est un conte. Le travail préparatoire peut s’appuyer sur l’élaboration d’un résumé s’étalant sur plusieurs séances.

Concernant le 1er et le 2nd jet d’écriture, un laps de temps est nécessaire. Les enfants doivent en effet avoir suffisamment de recul pour retravailler chaque étape du conte. Le 2nd jet est, par ailleurs, très délicat à gérer puisque l’écrit touche à l’affectif et que tout ce qui peut être corrigé par l’enseignant est perçu comme intrusion de la part de l’enseignant, c’est en cela qu’il est bon de privilégier les interactions entre pairs.

Il existe des formules typiques indiquant l’entrée dans le conte, comme : « Il était une fois ». Cela met en scène un héros. On peut guider les élèves par des questions du type : « Dis son nom » ; « Fais-en sa description » ; « Où habite ton héros : dans un château, une vieille maison, une cabane, etc.) ? » ; « Choisis et décris avec des détails son lieu de vie ».

Le choix d’un héros dans cet univers magique peut être assez différent dans un groupe classe, il pourra prendre des archétypes dit classiques : sorcière, roi, reine, princesse, chasseurs, etc. ; ou insérer des archétypes secondaires, tels que : chats, loups, ou insérer un archétype moderne, tel qu’un aventurier.

C’est la phase où l’équilibre de la situation initiale est rompu. Des événements s’enchaînent logiquement et chronologiquement. « Quel est le problème du héros ? » ; « Que veut-il ? » ; « De quoi, de qui ou de quels objets a-t-il besoin ? » ; « C’est ainsi » : soit il part de chez lui pour trouver ce qu’il cherche, soit il reste chez lui et il lui arrive quelque chose. C’est également le moment de travailler sur les connecteurs logiques et indices temporels, chronologiques, tels que : « Mais » ; « Alors » ; « Un jour ».

Il lui arrive quelque chose et il fait appel à des amis, ou il utilise des objets magiques ; ou il doit se rendre quelque part ou chez quelqu’un (décris ce nouveau lieu ou ce nouveau personnage) : comment fait-il ? Qui ou quoi l’en empêche ?

Il lui arrive autre chose, ou il doit ramener un objet magique, ou on lui lance un défi... Raconte quels exploits il doit accomplir pour y parvenir (et qui ou quoi l’aide)...

Par exemple, ce que cherche ton héros est enfermé dans une pièce mystérieuse dont la clef est gardée par qui ? Par quoi ? Comment ton héros obtient-il la clé ? (La ruse, en se battant, en utilisant un objet magique, etc.).

Quand tu introduis d’autres personnages, parles-en (leur caractère, ...) et décris-les.

Les élèves ont clôturé leurs contes de façon classique et rassurante par l’évocation d’une paix et d’un équilibre retrouvés et durables. Comme formule classique de clôture au conte, on peut citer et la sortie : « Il vécurent heureux », cette formule figure dans la plupart des textes.

Il faut prendre un temps de discussion collective avec les enfants pour trouver de nombreuses situations finales possibles, les noter au tableau ; chaque enfant, ou chaque groupe, retourne à sa production.

Devant la multitude des contes des enfants, il faudra trouver une identité commune aux productions en les regroupant toutes dans une même individuelle qu’on insèrera dans le recueil de contes de la classe. Avant cela, chaque enfant devra recopier au propre sa production, donner son exemplaire à l’enseignant ; les enfants devront insérer des images relatives au thème du conte. Une fois cela fait, des productions seront mises de côté et soumises aux enfants qui voteront la production qu’ils jugent la meilleure, les résultats du vote à main levée seront indiqués au tableau.

Une fois cela fait, il faudra voter le titre que l’on donnera au conte.

Il peut être très ludique de mettre en place une telle activité, pouvant motiver les enfants dans l’écriture et par ailleurs, cela peut faire travailler les arts visuels (notion de cadrage, etc.).

Il y est proposé diverses séries de jeux d’écrits à mettre en place à tous les niveaux de l’école primaire qui utilisent le conte comme matière première. Cela permet de donner quelques idées pour créer et jouer avec les contes, les transformer, les déformer, les imiter.

Il est possible d’orienter la suite d’une histoire en ‘’ démarquant ‘’ un élément qui infléchira son cours. On peut donner l’exemple suivant : « Il était une fois une petite fille qui s’appelait Le Petit Poucet ; ses parents étaient très riches et habitaient une belle maison dans la forêt.... ».

Chaque carte représente une des trente et une fonctions mises en évidence par Propp. Les élèves tirent des cartes au sort puis composent une histoire à partir de ces cartes.

RODARI invente Le Petit Chaperon Rouge en hélicoptère. Ce jeu consiste à écrire une liste de mots évocateurs d’un conte en y introduisant un ou plusieurs intrus. Ceci oblige les enfants à changer des lieux, des personnages ou des époques et stimulent leur imagination.

Il s’agit de mélanger plusieurs contes entre eux. Par exemple, les TROIS PETITS COCHONS rencontrent le CHAT BOTTE ou le PETIT POUCET se met au service de BLANCHE NEIGE.

On peut, par exemple, imaginer une CENDRILLON interplanétaire ou un PETIT CHAPERON ROUGE africain.

Les enfants peuvent mettre en oeuvre, par petits groupes de 3 ou 4, leur conte préféré sous forme de représentation théâtrale puis le jouer devant d’autres classes.

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