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3 juillet 2007

VDS95 PSYKA OBJET 020707

La notion d’Objet en psychanalyse est l’une des plus extensibles et des moins définissables. Sa référence centrale n’est ni celle de la psychologie, ni celle de la physique. Mais elle est celle de l’amour, de la passion, de la poésie : Objet de ma flamme, Objet de mes vœux, unique Objet de mon ressentiment.

aSujet percevant et connaissant

Dans le sens traditionnel de la philosophie et de la psychologie de la connaissance, en tant que corrélatif du Sujet percevant et connaissant : il est ce qui s’offre avec des caractères fixes et permanents, reconnaissables en droit par l’universalité des sujets, indépendamment des désirs et des opinions des individus (l’adjectif correspondant serait « objectif »).

bPulsion

En tant que corrélatif de la pulsion : il est en ce quoi et par quoi celle-ci cherche à atteindre son but, à savoir un certain type de satisfaction.

L’objet est « investi avant que d’être perçu » de (Serge LEBOVICI). Son objectivité n’est en effet qu’un mode de son objectalisation ; à savoir de ce qu’il soutient une charge en libido, de ce qu’il arrache un quantum de narcissisme (qui se repose sur lui et s’y représente).

Quoi qu’il en soit, derrière ces glissements de signifiants, de leurres, de choses, d’êtres, d’images, de représentants, etc. qu’évoque l’objet psychanalytique, c’est toujours du régime économique de la libido qu’il s’agit, suivant ses placements topologiques, sa dynamique et ses métamorphoses.

C’est le niveau de la relation d’Objet qui intéresse la psychanalyse, en ce qu’elle traduit le degré de la maturation de l’affect, de la libido et du Moi, et le fantasme de désir qui sous‑tend l’accomplissement de réalité, ou engendre la défense contre lui.

Il peut s’agir d’une personne ou d’un objet partiel, d’un objet réel ou d’un objet fantasmatique.

cDifférents types d’Objet

Termes introduits par Melanie KLEIN pour désigner les premiers Objets pulsionnels/partiels ou totaux, tels qu’ils apparaissent dans la vie fantasmatique de l’enfant. Les qualités de « bon » et de « mauvais » leur sont attribués en fonction, non seulement de leur caractère gratifiant ou frustrant, mais surtout du fait de la protection sur eux des pulsions libidinales ou destructrices du sujet. Selon M. KLEIN, l’objet partiel (le sein, le pénis) est clivé en un « bon » et un « mauvais » Objet, ce clivage constituant le premier mode de défense contre l’angoisse. L’Objet total sera également clivé (« bonne mère et « mauvaise » mère, etc.).

Les deux types d’Objets (« Bons » et « mauvais ») sont soumis aux processus d’introjection et de projection.

Il intervient surtout lorsqu’il s’agit de différencier le héros de l’opposant. En effet cet objet magique apparaît régulièrement, dans un premier temps, comme un pont entre quêteur et opposant, ou faux héros. C'est ainsi que l'on comprend mieux la fusion du rôle de l'opposant et du donateur, que décrivait PROPP, lorsqu'il s'agit du don de cet objet : il est souvent soutiré à l'ennemi ; et ce que l'on sait maintenant de son caractère équivoque nous éclaire cette remarque structurale d'une nouvelle interprétation.

Dans un premier temps, l'objet fait un lien entre les éléments bientôt séparés. L’objet magique les met à un même niveau. Cela ne va pas sans nous rappeler l'appropriation. Cet objet, avant de servir d'opérateur à la différenciation, sera toujours plus ambivalent qu'il n'y paraît.

La 2nd étape de l’objet magique est celle de la différenciation. Le héros est dégagé de ses mauvais penchants : l'objet sert alors, par son ambivalence, à marquer cette différence.

Mais que se passe-t-il après que cet objet ait rempli sa fonction ?

Le héros est bien délimité, débarrassé de ses ‘alter ego’ plus ou moins manifestes : il a absorbé en lui les penchants qu'ils incarnaient. Plus qu'une simple élimination du " mauvais moi " ou de l' " autre moi ", il a acquis un caractère plus nuancé en reconnaissant ses côtés inavoués - pour les dépasser ou les assumer.

Il n'est plus un, entier, il est clivé. Le conte nous montre par la défection et l'abandon d'une grande part de ses incarnations (la mort des personnages transversaux) que le héros les englobe maintenant. Il n'en a plus besoin ; ce qu'il a découvert par leur biais, il l'incarne maintenant pleinement, non comme des facettes distinctes et différenciées parce qu'expressions d'une vérité intolérable (on se rappellera ici comment l'enfant opère le clivage de sa mère pour en conserver une image plurale mais entière plutôt que nuancée, qu'il ne saurait maîtriser), mais comme une entité unique, changeante mais bien définie, à l'image de tout individu réel. Ce qui est acquis, c'est une reconnaissance des zones refoulées, inavouées : nous retrouvons là le territoire de la névrose mis parfaitement en image par cette transposition.

Le héros, tout entier réceptacle de valeurs positives, ne peut être compromis par des sentiments réprouvés (il est toujours en position de les éprouver, comme Cendrillon pourrait être contente de la jalousie de ses sœurs, Blanche Neige de celle de sa belle mère, etc., mais le texte nous explicite toujours clairement qu'il n'a pas la moindre once de ce genre de penchants en lui) ; ses pulsions sont confiées à l'opposant. Que ce dernier soit systématiquement tué par ce qui le fonde, c'est-à-dire ses mêmes pulsions, n'est pas innocent.

On voit bien ainsi que le conte nous rappelle, en le mettant en scène, que ces pulsions enfin nommées, reconnues, peuvent être sinon dissoutes, du moins acceptées. Le méchant, dans ses penchants, et souvent dans sa punition exemplaire, nous montre aussi jusqu'où peut être poussée la surenchère pulsionnelle si l'interdit ne vient la tempérer, en jouant avec les trois interdits fondamentaux que FREUD a posés dans Totems et Tabous : le meurtre, le cannibalisme et l'inceste. Faut-il voir en ce recours au pire de la violence l'expression de traditions séculaires, une illustration de l'abjection aussi exagérée que tout ce qui est inclus au conte selon la logique propre à ce dernier, ou une mise en garde sur la nécessité de l'interdit (et de la névrose) ?

iAutres exemples dans les contes

Dans Le petit Poucet, le cannibalisme incestueux est la punition de l'Ogre. Dans Le Petit Chaperon Rouge, le cannibalisme est clairement opéré par le loup ; idem pour Blanche Neige, où la Reine s'y essaye (il est d'ailleurs étonnant de remarquer que Blanche Neige est sauvée en crachant un morceau qu'elle n'a pu avaler), etc.

La pomme de Blanche Neige est partagée par les deux femmes ; le chausson de Cendrillon est essayé par les trois femmes ; la clef de Barbe Bleue leur ouvre un même horizon coupable ; les coiffes du Poucet et de ses frères sont le pendant des couronnes des filles du monstre.

La pomme est à moitié verte, à moitié rouge ; la clef, pour la femme, sera tâchée de rouge ; la pantoufle n'ira qu'à Cendrillon - pour les autres ce sera l'amputation sanglante ; couronnes et bonnets (les caractères des personnages, que l'on confond ici encore avec leur réalité), expression déjà scindée en deux parties d'une même ‘sur catégorie’ (les couvres chefs) à laquelle appartient l'objet magique, entraîneront par leurs natures légèrement différentes le meurtre de la mauvaise part.

Il a appris ses propres défauts : Blanche Neige n'est plus orgueilleuse, le Petit Chaperon Rouge a retenu les dangers de la régression (et de la séduction), la femme de Barbe Bleue a vu sa jalousie, etc.

Cet Objet qui peut trouver sa place dans le réel, et tend d’ailleurs à s’y localiser est à l’occasion un fantasme (objet fantasmatique), encore un introject (fantasme d’Objet, partiel ou total, introjecté, incorporé, reprojeté).

A la limite il s’agira d’un substitut symbolique, voire paradoxalement, d’une idée (en psychanalyse l’opposition ne se fait pas entre l’objet et l’idée, mais entre l’idée objective et le mot).

Type d’Objets visés par les pulsions partielles sans que cela implique qu’une personne, dans son ensemble, soit prise comme objet d’amour. Il s’agit principalement de parties du corps, réelles ou fantasmées (sein, fèces, pénis) , et de leurs équivalents symboliques. Même une personne peut s’identifier à ou être identifiée à un objet partiel.

LACAN nomme « a » l’Objet partiel (le sein, l’étron, mais aussi le regard, la voix) considéré comme pièce détachée (déchue), sélectionnée dans les appendices du corps comme indice du désir. L’Objet est moins alors l’Objet du désir que sa cause.

C’est l’une des données constantes de la psychanalyse qu’une personne puisse être identifiée à l’une de ses parties (particulièrement à ses parties sexuelles), plus encore : à l’Objet d’une pulsion partielle (ainsi du contenu intestinal évacué, identifié à un Objet d’amour perdu).

Sorte de (-1) dont tout investissement d’Objet (+1) cherche à masquer le manque, ou la dérobade, en employant une énergie qui tend impossiblement vers le rétablissement nirvânique (0), l’Objet perdu se constitue en somme dans la défaillance de la visée totalisante du narcissisme. L’Objet investi (image, concept, lieu du corps, etc.) correspond ici à la retrouvaille libidinale instituée entre les leurres et la symbolisation du désir, dans la dérive des objets partiels fonctionnels (oral, anal, génital) qui viennent prendre (dans un après‑coup inaugural) la place de l’Objet perdu.

Ces équivalences surprenantes ne sont pas que le fait des fantasmes de névrosés ou de malades mentaux ; elles se retrouvent régulièrement dans les plus hautes productions spirituelles (symbolique du mythe, rituel religieux, folklore, etc.), de façon plus ou moins directe ou transposée (qu’on songe simplement ici au phallus d’Osiris, au lingam, aux mégalithes, aux écus du diable, etc.)

Il est probable que ce n’est jamais accidentellement que des Objets sont mal rangés. La raison sous‑jacente est double : l’Objet est mis à une place inaccoutumée, puis il est oublié. L’oubli d’Objets est un fait qui nous arrive très fréquemment, mais la signification de ce fait change selon que l’Objet est oublié dans un endroit public ou dans une maison amie. Dans ce dernier cas, l’oubli signifie notre attachement à la maison amie, le regret que nous éprouvons à nous en séparer et notre désir d’y retourner. On peut presque mesurer le succès dont un psychothérapeute jouit aurpès de ses Sujets à l’importance de la collection de parapluies, mouchoirs, porte‑monnaie, etc., oubliés chez lui. Dans la terminologie allemande, un Verlegen (acte de placer un Objet dans un endroit inaccoutumé) résulte d’une combinaison d’un Vergreifen (méprise) et d’un Vergessen (oubli), ce dernier étant le facteur principal. Il peut s’agir d’une contre‑volonté dirigée contre l’emploi de l’Objet ou contre une idée associée à son emploi. Il nous arrive plus souvent de ne pas retrouver des factures que des chèques et, en général, des Objets auxquels nous ne tenons pas, que des Objets qui nous tiennent à cœur. Les cas où il s’agit d’une impossibilité de retrouver des Objets précieux correspondent à la seconde catégorie, l’impossibilité en question tenant non à l’Objet lui‑même, mais à ce qu’il nous rappelle. Le fait de perdre un cadeau ou de mal le ranger, surtout lorsque ce fait se reproduit plus d’une fois, n’est généralement pas considéré comme étant à l’avantage du donateur, et cela avec raison, car c’est souvent une expression inconsciente de dédain, de mépris ou d’indifférence. Lorsque pendant une lune de miel, une jeune mariée prend l’habitude d’égarer son alliance, c’est là un signe de mauvais augure pour l’avenir des relations conjugales. FREUD cite un cas d’Objet égaré pour des raisons analogues et qui, de même que le dernier exemple mentionné, est intéressant du point de vue des circonstances dans lesquelles l’Objet a été retrouvé. Il s’agissait d’un couple dont chacun avait une vie assez renfermée, n’ayant avec l’autre que des relations plutôt tièdes. D’après le mari, la faute en incombait à sa femme, à sa froideur affective. Un jour, celle‑ci lui fit cadeau d’un livre qu’elle croyait de nature à l’intéresser. Il la remercia de son attention, lui promit de le lire, le rangea et ne put le retrouver. Pendant six mois, il essaya sans succès de retrouver ce livre. Sa mère, qu’il aimait beaucoup, tomba alors gravement malade et fut soignée avec beaucoup de tendresse par sa femme. Son affection pour elle devint plus vive et, un soir, il revint de chez la malade, plein de gratitude pour sa femme. Sans se rendre compte de ce qu’il faisait, il s’approcha de son bureau, ouvrit un tiroir sans hésitation et se trouva en présence du livre égaré. 

En tant que corrélatif de l’amour (ou de la haine) : la relation en cause est alors celle de la personne totale, ou de l’instance du Moi, et d’un objet visé lui‑même comme totalité (personne, entité, idéal, etc.) ; l’adjectif correspondant serait « objectal ».

C’est l’Objet de l’amour génital.

Terme introduit par D.W. WINNICOTT pour désigner un Objet matériel qui a une valeur élective pour le nourrisson et le jeune enfant, notamment au moment de l’endormissement (par exemple, un coin de couverture, une serviette qu’il suçote).

Le recours à des objets de ce type est, selon l’auteur, un phénomène normal qui permet à l’enfant d’effectuer la transition entre la première relation orale à la mère et la « véritable relation d’Objet ».

 

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