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3 juillet 2007

VDS95 PSYKA ADAPTATION 020707

Comportement par lequel le Sujet ajuste, de façon satisfaisante, ses propres besoins aux impératifs du milieu extérieur.

aTypologie 

C'est dans la dichotomie du conte que réside leur grande étrangeté ; et cette étrangeté explique une grande part de leur fascination, une curiosité toute analytique pour cet objet que nous avons le plus grand mal à cerner, à la fois très pertinent et totalement étranger. Ils abordent la difficulté d'être soi : un sujet difficile aujourd'hui, qui intrigue énormément ; mais ils le font d'une façon qui nous est éloignée, pittoresque. C'est pour cela qu'ils ne sont plus beaucoup lus, mais plutôt cités ou autopsiés ; et tout ce que l'on en dit aujourd'hui est le produit d'une réflexion - une réflexion faite par des gens qui s'interrogent sur le monde parce qu'il leur est, dans leur for intérieur, trop étrange pour être apprivoisé sans une pléthore de mots.

Pourquoi les contes attirent autant d’intérêt et donc d’adaptation ? C’est ce que nous essayerons d’expliquer de façon brève en mettant l’accent sur leur grande richesse.

Le premier intérêt à s’intéresser aux contes serait qu’un monde s’est déroulé au fil des pages et qu’ils sont devenus des objets, ou rébus à travers lesquels on tente à l'infini de retrouver des traces d'un absolu susceptible de nous éclairer sur notre condition. Quand on parle d'un conte, on est aujourd'hui persuadé d'avoir sous une apparence bonhomme une expression d'une vérité universelle ; c'est d'ailleurs possible ; mais qu'en est-il des formes plus récentes qui l'ont supplanté ? En tout cas, ces deux alternatives nous présentent ces vieux contes comme objets, non comme finalité ; et de là, leur désuétude est évidente : des formes d'expression mortes, que l'on n'utilise plus que pour leur connotation ou leur intérêt ethnographique. Sans détailler ce sujet, nous pouvons affirmer que nombre des créations culturelles populaires, de genre (polar, S.F., fantastique, porno, etc.), répondent à l'intérieur de leur corpus à une homogénéité de structure qui nous ferait sans difficultés penser aux déductions de PROPP. Mais alors que le conte se transmettait de façon orale et communautaire, ces nouveaux récits passent par des supports individualisés.

iFonctionnement psychique inchangé entre hier et aujourd’hui

Il est à souligner que le fonctionnement psychique de l’enfant d’hier et d’aujourd’hui n’a pas changé, concernant ses constructions archaïques, telles que – pour exemple – la perception du temps, de l'espace animiste, la peur du manque, etc.

üEn tant qu’actant de construction de la personnalité

Le conte met en scène des situations très riches de réflexion à un Moi peu construit ou mal dégrossi. On y préfère le retrait narcissique, la régression (la stase de nos princesses) à l'affrontement ; on nous y vante le recours à l'acte compulsif, le passage à l'acte, plutôt qu'une formulation intérieure et verbale, complexe, qui en tisserait l'étoffe, les retombées et les intérêts ; on nous y décrit une solitude récurrente (nos héros sont toujours seuls), qui découle de cette incapacité à appréhender le monde d'une façon intérieure, à nommer ses sentiments, ses désirs ; on nous y montre, au travers de la transposition, combien il est difficile de comprendre ce que l'on veut (quels sont nos désirs ?), et ce que l'on est (quel partenaire trouver, quelles aspirations sociales choisir ?). Bref, le conte recense tous les écueils qui jalonnent la longue quête d'une intégration : de soi, mais aussi d'une place dans le monde actif. La seconde, la définition de sa place, grâce à l'énorme conquête sociale que fut l'individuation, est aujourd'hui bien moins marquée qu'elle ne le fut par le passé ; et de fait la première, la définition de soi, en pâtit considérablement. Donc ce qui était passager dans nos histoires devient sinon définitif, au moins récurrent dans les comportements actuels - et on y rencontre des travers qui s'illustrent de plus en plus dans la nosologie psychiatrique moderne : l'incapacité de se construire une identité, de s'extraire de la solitude, la propension à la dépression et à la régression, la violence et l'acte court-circuit comme exutoire et signifiant, etc.

iiCe qui a changé cependant

L'exemple le plus parlant serait l'éclatement de la cellule familiale, qui fait de celle très rigide de nos contes un environnement un peu suranné (et caricatural, ce qui est bien pratique pour un décor). Mais même dans ce cas de figure, un glissement reste possible : ainsi le domaine interdit, domaine géographique de la hutte d'initiation, est-il avantageusement remplacé par l'image de la chambre ; ainsi le passage dans l'Autre Monde, qui a lieu au cours de cette même initiation, est-il remplacé par une mise en scène des stases adolescentes, où l'on s'enferme pour ne plus avoir à voir le monde. Nous touchons avec ce deuxième exemple à une pertinence du conte encore plus profonde : car à ce que ce dernier décrivait symboliquement comme transitoire (le passage dans l'au-delà), la lecture contemporaine substitue une notion de permanence et de fin en soi, qui était étrangère au propos initial, formulé dans des sociétés bien plus cimentées.

Le second intérêt, à adapter les contes, serait qu’ils sont un formidable accès au divertissement. Encore objets, ils servent cette fois de référence à des œuvres qui les recopient, les adaptent à de nouveaux supports et de nouvelles morales, utilisant leur « aura » d'ancienneté et de sagesse pour cautionner un nouveau discours qui ne reprend, en fait, que leurs archétypes - que leurs caractéristiques, nous faisant prendre la partie (la princesse), et plus exactement encore son apparence, pour le tout (le conte ; car ce n'est pas parce que l'on a une princesse dans une histoire que nous sommes dans un conte merveilleux ; mais si par cette image on nous fait accroire à l'un de ces contes, nous serons plus sensibles, plus crédules peut-être). On pourrait aussi se demander si les contes, dans la petite enfance, ne formalisent pas notre imaginaire ? Mais ce serait difficile à croire aujourd'hui, puisqu'ils sont loin d'être le type de récits majoritaires à cet âge.

C'est dans la construction moderne du message que nous trouverons des équivalences, et cela autant dans la publicité qu'à la télévision, au cinéma ou ailleurs : ce sont des peintures en tons francs, qui ont un besoin d'efficacité directe, n'ayant ni le temps ni les mots (car pas forcément partagés par tous) d'élaborer un message complexe : il faut dire vite et fort. Et, en cela, le conte les sert à travers sa pléthore d’archétypes, de structuration narrative récurrente, expression de l'intériorité par des éléments extérieurs, recours à l'acte signifiant, etc., autant de points qui permettent une simplification du discours, directes et efficaces, sont mises à nouveau à contribution.

Le consumérisme exige un sens premier et fort, alors que le conte, malgré ses tendances à forcer les traits, travaille de façon allusive, symbolique, et ne fournit qu'un message à tiroirs. Donc pourquoi encore de nos jours un tel intérêt ? Parce que justement, comme nous le disions, il est devenu objet ; un « méta signifiant » : qu'on lise une image attenante à son univers, comme notre princesse, et aussitôt, quel que soit le support où cette princesse nous apparaît, on pense « conte », et avec cela mentalement, involontairement, tout le bric-à-brac culturel qui l'accompagne. Donc notre princesse signifie plus qu'une simple princesse : elle nous dit, avec son bagage de connotations, que nous nous retrouvons dans un conte. Donc, un Prince Charmant n'est pas loin. Il vaincra le dragon (n'ayons pas peur), que tout finira bien, avec en sus quelques accents cocasses et drolatiques, comme par exemple des animaux qui parlent. La princesse illustre son état mais, au-delà, elle nous signifie le domaine du conte, qui l’englobe. Elle dépasse son propre champ, elle devient, dans une inversion de sens, symbole du conte.

iRappel partiel / rappel total et donc de qualité ?

Mais en utilisant ainsi la partie pour rappeler le tout, on nous épargne une descente profonde dans l'univers de ce tout, c'est-à-dire du conte. On utilise ses clichés, en s'épargnant ses richesses. Cependant il est encore des domaines où le conte est raconté dans son ensemble, où l'on tente de prendre en compte le contenu des tiroirs et non plus la console comme un meuble décoratif ; car il faut bien reconnaître à nos petites histoires quelques pertinences encore bien actives : après tout, nous avons montré combien nous y étions proches des strates les plus profondes de la psyché, qui restent dans leur fonctionnement au moins assez permanentes.

iiLes différentes visées entre conte et message publicitaire

üD’hier jusqu’au 19ème siècle

Autrefois, jusqu'au 19ème siècle inclus, le sens était une affaire collective ; d'où l'utilisation du symbole : plus que l'artifice qu'il est aujourd'hui devenu, c'était une façon réelle de voir le monde, de l'exprimer : il n'était pas une parabole mais était étroitement lié à ce qu'il représentait. Il contenait un certain absolu, il était contingent, suffisant à lui-même : tout le monde le partageait, et on n'envisageait pas que d'autres puissent l’ignorer. Les missionnaires n'avaient pas d'arrière-pensées en défendant et imposant la Croix, car – pour eux – elle était partout, indiscutable, et son ignorance n'était pas la preuve d'une altérité, elle n'était que la preuve d'une erreur. Donc le ciment social autrement plus contraignant d'alors faisait la force du symbole, le mettait sur un plan absolu ; pour nous il est devenu relatif, culturel. On a maintenant reconnu l'arbitraire des civilisations, et toute prétention absolutiste doit être objectivée, ramenée au sens des choses matérielles, physiques, qui échappent à la juridiction humaine : donc aux sciences. C'est une démarche très probablement tout aussi caricaturale, mais qui a le mérite de défendre une tolérance à la différence bien plus prononcée. Donc alors que dans un premier temps toute expression d'une intériorité passait par une allégorie, une expression physique, symbolique (on peignait une déesse grecque pour exprimer l'amour, ou dans nos contes la maturation psychologique du héros se lit dans les transformations des personnages ou du monde), cela a aujourd'hui changé : il n'y a plus cette notion collective dans l'expression artistique ou culturelle. Le symbole perd en force, n'est plus défini par un carcan social ; il ne l'est, comme en psychanalyse, que comme une expression de conjonction raisonnée et pragmatique (le monstre est une image du mauvais père, parce que - s'ensuit tout un argumentaire), ramenée qui plus est à l'échelle individuelle (le monstre est interprété en regard des aspirations de l'enfant, et rien que les siennes), et en plus d'une lecture bien plus malaisée que celles des allégories des siècles passés. Donc parler d'un sentiment intime est plus délicat aujourd'hui, d'où la défection régulière de ce domaine par les messages visant à une efficacité rapide ; et l'on aurait tendance pour illustrer ces sentiments, plutôt qu'à recourir à une imagerie convenue par une conjoncture sociale, symbolique, à tenter de retrouver les processus mentaux qu'ils mettent en branle- comme la distorsion des corps dans les peintures de BACON, par exemple. Cette quête d'une pertinence interne, d'une formulation individuelle mais capable de toucher un grand nombre par son accointance avec les couches les plus archaïques, nous montre, combien, les contes sont devenus distants de cette vision, malgré leur voisinage de ces strates profondes.

üActuellement

Mais le propos de fond diffère, du moins dans quelques uns de ces nouveaux messages, et surtout dans la publicité : si la plupart utilisent ces astuces dans le seul but d'une efficacité dénuée de sens secondaire (et de ce fait participent d'un affadissement général du symbole, que nous retrouverons d'ici quelques lignes), il en est certains, la publicité donc, qui utilisent ces travers (régression, recours au magique, négation du temps et des conséquences, etc.) pour encourager à l'acte consumériste, le transformant en acte spontané, irréfléchi, sans conséquences. Là où s'opère la distinction, c'est dans le discours que les deux abordent : ils ont tout deux une portée sociale, alors que le conte vise à l'intégration et à l'assimilation au travers d'un fil initiatique, ces messages actuels visent à un discours d'autonomie et de différenciation en fusionnant abusivement désir et objet. Alors que le conte incite à une seconde lecture pour comprendre le cheminement du héros, le message publicitaire pratique une politique de désengagement : il joue sur l'aspect magique du monde pour nous faire croire à la gratuité et encourager l'appropriation, l'achat, sans remord et sans lendemain. C'est la notion de symbole qui, au travers de cette évolution, a grandement changée.

[Recours aux archétypes garantit descendance ?

Si l'on retrouve ces tendances à la distorsion du réel, aux recours aux archétypes, et surtout si l'on retrouve une tendance à l'imposition de structures dramatiques, cela ne nous prouve rien. Quand bien même cette structure serait identique, ce qui est loin d'être le cas, il nous faudrait invalider cette hypothèse en nous rappelant qu'une ressemblance n'est jamais le signe d'une descendance : on peut plutôt supposer une inclinaison universelle, humaine, à la normalisation des constructions imaginaires, qui est à la fois logique et facile à observer, et dont ce recours aux structures définies ne serait qu'une expression.

Il existe entre les hommes de très grandes différences dans la qualité et la rapidité de l’adaptation. Si le Sujet s’adapte aisément à son entourage, nous nous trouvons en présence d’un type extraverti. Si, en revanche, le Sujet vit retiré et redoute le monde, il s’agira très probablement d’un type introverti.

L’intelligence de l’Homme confère cette souplesse qui, devant l’obstacle, force à réfléchir et à juger de la meilleure conduite à adopter.

Toute la personnalité du Sujet est englobée dans cette notion fondamentale d’adaptation qui lui permet de survivre dans le monde. Les facteurs essentiels sont en effet mobilisés ‑mémoire, souplesse, affectivité‑ afin d’équilibrer les tendances de l’individu face aux possibilités qui lui sont offertes, voire même, selon le degré d’adaptabilité, pour transformer les difficultés à son avantage et les réduire.

Pour PIAGET, l’adaptation enfantine serait composée de deux facteurs : l’assimilation et l’accommodation qui sont prépondérantes à tour de rôle, selon que prédomine le Sujet ou le monde extérieur.

Sur le plan des comportements, il a étudié les processus d’adaptation et d’inadaptation. Tout élément nocif, toute fluctuation brutale du milieu produit une réaction de choc, appelée communément stress, qui risque de perturber gravement l’organisme.

Ce dernier va réagir à l’attaque en mobilisant toutes ses ressources de défense. Il y a une résistance physiologique massive, accompagnée d’un double phénomène, hormonal de longue durée, et, nerveux de courte durée.

Si l’agression persiste trop longtemps, l’organisme finit par s’épuiser et dépérit. Les réactions de défense deviennent totalement aberrantes et inadaptées. Si les processus de défense subsistent après que l’agression a disparu, il y a ce que l’on appelle le phénomène de persévération, c’est‑à‑dire, une rigidité dans l’attitude, qui n’a pas raison d’être. Le comportement du Sujet est devenu pathologique.

 

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