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22 février 1998

Ségolène Royal : « C'est une maman qui vous parle »

L LUI FALLAIT marquer sa différence et imposer sa personnalité aux côtés de Claude Allègre. Cela n'a pas tardé. Fidèle à son image, Ségolène Royal, la première femme nommée ministre déléguée de l'enseignement scolaire, a imposé un changement de style rue de Grenelle. « Il faut revenir à des choses simples. Je serai le ministre des enfants et des adolescents. Tout doit être mis au service de cette obsession », a-t-elle précisé devant la presse en présentant les orientations du ministère (Le Monde du 25 juin). Elle aurait pu aussi ajouter celui des « familles et des victimes ».

Quitte à prendre à rebrousse-poil une administration et des syndicats qu'elle accuse de se protéger « dans des réflexes d'autodéfense », Mm Royal affirme sa présence sur tous les fronts, sur les bancs de la classe comme dans les préaux d'école, à la cantine comme dans les prétoires. Ses priorités ? La réussite scolaire qui commence à la maternelle et au cours préparatoire : « Je n'accepte pas qu'on dise qu'un enfant est un médiocre. Quand on dit à un enfant qu'il est un bon à rien, il finit par le devenir. » Et elle ajoute : « Un enfant qui ne sait pas lire au CP ne passera pas le bac. » Ses cibles préférées ? L'administration technocratique qui impose ses directives : « Les suppressions de classes draconiennes sont inacceptables. Les décisions couperet, c'est fini. »

Pour Ségolène Royal, le pire des fléaux, c'est encore l'exclusion sociale, « la misère qui empêche les enfants de manger à leur faim ». Elle a d'ailleurs annoncé un renforcement des mesures dans les zones d'éducation prioritaire avec la création d'emplois jeunes, mais aussi de médecins, de personnels administratifs..,. En clair, l'école n'est plus seulement l'endroit où l'on apprend, on doit aussi pouvoir s'y nourrir et se soigner, se cultiver et se divertir. Pour Mm Royal, l'école n'appartient pas seulement aux enseignants et aux personnels : « Nous serons aussi à l'écoute des enfants et des familles. » Première démonstration de ce changement d'attitude : le dossier délicat de la pédophilie. « S'il faut changer la loi, nous le ferons. Il est inadmissible que l'administration fasse des avances pour payer les frais d'avocat d'enseignants pédophiles et ne manifeste aucun signe à l'égard des victimes. » Symboliquement, elle a aussi envoyé une lettre aux six familles des enfants noyés dans le Drac lors d'une sortie scolaire : « Permettez-moi de participer sincèrement à votre peine que je sais immense. C'est une maman qui vous parle et une ministre qui voudrait que de telles choses ne se reproduisent plus. »

 

                  

MICHEL DELBERGHE

Article paru dans l'édition du 26.06.97

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