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16 décembre 1998

Un peu d'histoire sur le Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS)

Les jeunes socialistes veulent profiter de leur « autonomie » sans former un courant


PRÈS DES DÉCENNIES d'histoire tumultueuse, le Parti socialiste va-t-il enfin stabiliser ses relations avec sa branche jeunes ? Doté de l'autonomie en 1993, alors que Michel Rocard était premier secrétaire, et constitué officiellement en novembre 1993, le Mouvement des jeunes socialistes (MJS), qui se réunit en congrès à Orléans du 15 au 17 décembre, semble avoir mené à bien son émancipation. Revendiquant 5 000 adhérents de 15 à 28 ans (moyenne d'âge : 21 ans), majoritairement étudiants et masculins, il va débattre sur un seul texte d'orientation, s'étant ainsi libéré, avant le parti, de la logique des courants.

Avec M. Rocard comme « parrain » de l'« autonomie », il n'est guère étonnant que le président sortant, Benoît Hamon, 28 ans, assistant parlementaire, comme l'unique candidat à sa succession, Régis Juanico, 23 ans, étudiant en 3e cycle de sciences politiques, soient à l'origine de sensibilité rocardienne, mais ils revendiquent surtout, comme signe d'une « vraie émancipation », « l'expression d'une sensibilité générationnelle ».

Jaloux de son autonomie, le MJS évoque une « relation de partenariat » avec le PS et se retrouve dans la rénovation engagée par Lionel Jospin. « Ce qui m'a surpris chez Jospin, note M. Hamon, c'est sa vraie disponibilité à entendre nos arguments et à accepter d'en débattre. » Mais le texte d'orientation reste allusif sur cette rénovation. En revanche, il situe clairement le MJS à la gauche du parti. Faisant le procès du libéralisme, le MJS plaide pour « un projet et une stratégie de rupture avec le système dominant ». Il attache une place centrale au combat contre le Front national, « durablement inscrit dans la vie politique française », en voulant lui opposer un « front social ». Privilégiant une « nécessaire solidarité » avec les pays en voie de développement, il milite pour une Europe plus sociale et plus fédérale. S'il présente la monnaie unique comme un « outil indispensable à la mise en place d'une politique budgétaire commune pour réduire les inégalités au sein de l'Union », il souhaite en même temps une renégociation des critères de convergence.

Sur certains thèmes, la petite musique du MJS le différencie plus encore des options de la campagne présidentielle de M. Jospin. Très en flèche sur le terrain social, il se prononce pour la semaine de quatre jours, accompagnée d'une « grande réforme fiscale », et l'extension des droits des salariés, « en traçant la voie d'une entreprise citoyenne, notamment en favorisant le contrôle du comité d'entreprise sur les licenciements et sur la gestion du personnel ».

  AUTORISATION DU CANNABIS

Peu engagé dans les mouvements sociaux (il ne compte que 16 % de salariés), non impliqué comme tel dans le mouvement étudiant, malgré ses liens avec la tendance Reconstruire de l'UNEF-ID et la Coordination étudiante, il demande aussi l'abrogation de toutes les lois Pasqua « sur la réforme du code de la nationalité, les conditions d'entrée et de séjour des étrangers, les contrôles d'identité et des manifestations » et le droit de vote pour les étrangers résidents lors de toutes les élections. Autre singularité : il se fixe comme objectif « la légalisation contrôlée par l'Etat de l'usage des drogues », en dépénalisant d'abord la consommation du cannabis.

Avec la réforme statutaire de M. Jospin, les adhérents du MJS qui en feront la demande seront automatiquement membres du PS, alors qu'à peine un millier d'entre eux le sont actuellement. La participation des jeunes socialistes aux débats peut, ici et là, avoir une influence. « Nous n'avons pas vocation à devenir un courant jeunes au sein du PS, explique M. Hamon. Mais nous serons attentifs à ce que des thèmes qui fondent notre identité soient repris. » Ils espèrent se faire entendre sur la définition d'une nouvelle politique économique de gauche. En veillant à n'être « instrumentalisés » par personne.

 

                  

  MICHEL NOBLECOURT


16/12/1995

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