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8 août 2003

PSYCHANALYSE VAGIN - VOLONTE

Chapitre 1 VAGIN.. 2

a Pour l’enfant 2

b Différentes approches. 3

i FREUD.. 3

ii KLEIN.. 3

a Pour l’enfant 3

iii LOU ANDREAS‑SALOME. 3

a Pour l’enfant 3

Chapitre 2 VEGETARISME. 3

Chapitre 3 VENTRE. 3

Chapitre 4 VERTIGE. 3

Chapitre 5 VIE. 3

a Typologie. 3

i Dite biologique. 3

ii Dite privée. 3

a Dans l’Etat de masse (BETTELHEIM) 3

iii Dite psychosexuelle. 4

Chapitre 6 VINCI 4

a Souvenir d’enfance. 4

i Homosexualité. 4

ii MONA LISA.. 5

Chapitre 7 VIOLET. 5

a K.. 5

i JC.. 5

ii Tarot 6

iii Yang‑Yin. 6

iv Yogi 6

b Par rapport 6

i Couleurs. 6

a Vert 6

Chapitre 8 VISCOSITE. 6

a Celle de la libido : 6

Chapitre 9 VOLET. 6

a Expressions. 6

i Dite « trié sur le volet ». 6

Chapitre 10 VOLONTE. 7

a Absence de …... 7

i Les dépendants. 7

a Le soumis. 7

b Le révolté. 7

Un Le révolté verbal 7

Deux Nuance : le réfractaire. 7

c Le forçat du vouloir 7

ii Les inhibés. 7

a L’idéaliste. 7

b Le logicien. 8

c Le pessimiste. 8

d Le prisonnier volontaire. 8

e L’ironiste. 8

f L’ennemi du temps. 8

V 

aPour l’enfant

La conception dans la théorie sexuelle de l’enfant se fait sur un mode soit oral soit anal. L’accouchement est le plus souvent imaginé par la voie anale. Si ces observations ne sont pas sujettes à caution dans le cas du garçon, on a maintes fois contesté la méconnaissance par la petite fille de son vagin. Mais si on considère ses descriptions, il semble que le vagin dont elle parle soit recouvert par son prototype : la bouche.

bDifférentes approches

Aucune thèse FREUDIENNE (la pulsion de mort exceptée) n’a été autant mise en question que celle de la méconnaissance du vagin dans la sexualité infantile. Le phallo – ou l’andro – centrisme infléchirait toute la conception FREUDIENNE. Pour en comprendre toute l’importance, il faut rattacher la castration à ses précurseurs : la perte du sein, la séparation d’avec les fèces. Fonderions‑nous donc la castration sur un postulat génétique ? Non, dans la mesure où l’élément organisateur de la structure paraît bien être la relation entre la perte de l’Objet et la nécessité de penser le manque comme ordonnateur du désir et voie d’accès à la réalité de l’Objet indépendamment de sa présence ou de son absence.

Le vagin KLEINIEN est la cavité qui reçoit le sein. Le modèle anal imprègne aussi fortement al vagin selon M. KLEIN. C’est du reste un vagin habité par le pénis du père, héritier du sein. On lui a assez reproché de postuler des fantasmes hautement improbables à l’âge de l’enfant mythique dont elle traduit verbalement les fantasmes.

FREUD a confirmé cette idée selon laquelle dans l’enfance le vagin est « loué à l’anus ». Le fait que l’urination en procède confirme l’importance de son Investissement excrétoire. Il reste à démontrer que dans la sexualité infantile féminine le vagin puisse être une zone érogène productrice de plaisir au même titre que le clitoris ou l’anus.

Le végétarisme se trouve allié à la chasteté. C’est le massacre de l’animal qui fait connaître à l’Homme qu’il est nu.

La confusion relevée par FREUD entre le sexuel et le digestif est si poussée que la descente au ventre incubateur se fait indifféremment – dans les contes folkloriques – par la bouche ou par le vagin.

Le vertige est inhibitrice de toute ascension, un blocage psychique et moral qui se traduit par des phénomènes psychophysiologiques violents. Le vertige est un rappel brutal de notre humaine et présente condition terrestre.

aTypologie

Elle va de la naissance à la mort.

L’homme a un besoin croissant de trouver le respect de soi et l’autonomie dans sa vie privée. Lorsque l’homme n’a pas la possibilité de s’épanouir dans son travail, il devient d’autant plus important qu’il le fasse dans sa vie privée pour acquérir un sentiment d’identité. Mais pour cela, il faut qu’il soit libre d’arranger sa vie privée conformément à ses besoins et ses désirs personnels. Ici, la technologie moderne semble le libérer de l’automatisme en réduisant le temps qu’il doit consacrer à gagner sa vie. Malheureusement, cette libération est souvent plus illusoire que réelle. Ce qui importe, ce n’est pas que les activités de loisirs soient fréquemment offertes aux gens et non plus conçues par l’Individu. BETTELHEIM ne pense pas que peindre un mauvais tableau contribue davantage au respect de soi que regarder un bon film.

Elle va de l’auto‑érotisme à la reconnaissance du vagin. En celui‑ci l’origine et la fin se suturent. Pour l’inconscient soumis au principe de plaisir, la vagin comme le mort n’existent pas, dit FREUD. C’est peut‑être cette réserve inépuisable de vie, cette espérance infinie de plaisir qui permettent de différer aussi longtemps la reconnaissance de la réalité de leur finitude. Ce projet de vie sous le signe du principe de plaisir, la réalité le met constamment en échec. Ce qu’ANANKA dicte de renoncements originaires est relayé par les interdits OEDIPIENS. FREUD dit que le tabou de l’inceste est la mutilation la plus importante qui est imposée à notre vie sexuelle. La castration, ce n’est ni la mère, ni le père qui la prescrivent, c’est l’institution de la règle universelle de la prohibition de l’inceste. Peu importe de savoir si c’est le père qui l’institue, il en est le bénéficiaire. Bien qu’il en ait été autrefois la victime par l’enfant qu’il fut, comme le père devait être la victime des souhaits de mort que cette exclusion engendrait. La conséquence de la prohibition de l’inceste fait du père la gardien de la Loi dans la mesure où, comme l’ont montré les anthropologues, dans toutes les sociétés matriarcales ou patriarcales ce sont les hommes qui échangent les femmes, selon un code incontesté. Cette limitation de la jouissance contraint le petit d’homme à inhiber le but des pulsions sexuelles et à le déplacer. Ce faisant, l’interdit, par le sacrifice qu’il impose, empêche l’épuisement du Sujet dans la jouissance de son Objet et relance le procès du désir. Il devient en quelque sorte la sauvegarde du principe de plaisir, tout comme le principe de réalité. C’est donc au prix d’une castration symbolique, d’une blessure symbolique, que le plaisir survit. Garder ainsi à la castration son statut, c’est préserver la fonction structurante de l’interdit. Il n’y a pas là de quoi s’en réjouir. Tout le développement vise au dépassement du fantasme de castration, même si ce dépassement n’est pas toujours accompli. FREUD écrit : « Là où était la castration, la reconnaissance du vagin doit advenir » ou « Là où était la primauté du phallus, la différence des sexes doit advenir » S’il était possible qu’elle fût reconnue dès l’origine, malgré le regret que dût nous inspirer le fait de n’être pas l’autre sexe aussi, bien des malheurs nous seraient épargnés. Mais s’il n’en est pas ainsi, ce n’est pas pour continuer à nous couvrir les yeux du voile androcentrique, c’est pour que celui‑ci tombe au terme du chemin où est censée se terminer notre enfance.

aSouvenir d’enfance

FREUD s’intéressa réellement au sourire de MONA LISA, épouse du FLORENTIN FRANCESCO DEL GIOCONDO. Il veut même en saisir la quintessence en étudiant le développement psychologique et intellectuel du peintre, dont le Destin, dit‑il, ne saurait échapper aux « lois qui régissent avec une égale rigueur les conduites normales et pathologiques ».

A force de travail, FREUD trouve l’élément central concernant la sexualité dans les Carnets de LEORNARD DE VINCI. Il y découvre en effet cette phrase à propos de son intérêt pour le vol des oiseaux :

« Il semble qu’il m’était déjà assigné auparavant de m’intéresser aussi fondamentalement au vautour car il me vient à l’esprit comme tout premier souvenir qu’étant encore au berceau, un vautour est descendu jusqu’à moi, m’a ouvert la bouche de sa queue et, à plusieurs reprises, a heurté mes lèvres de cette même queue. »

FREUD décide alors de soumettre cette « fantaisie du vautour chez LEONARD » à une écoute psychanalytique. Il discerne dans ce souvenir la trace d’une fellation qui n’est que la répétition d’une situation plus ancienne :

« A l’âge de la tétée, nous prenions dans la bouche le mamelon de la mère ou de la nourrice pour le téter. L’impression organique qui produisit sur nous cette première jouissance vitale est sans doute restée indestructiblement empreinte […]. Nous comprenons maintenant pourquoi LEONARD reporte dans les années où il recevait la tétée le souvenir de l’expérience prétendument vécue avec le vautour. »

La jubilation de FREUD peut se comprendre : il vient de trouver là une réminiscence parfaitement en accord avec les perspectives développées en 1905 dans les Trois Essais sur la théorie sexuelle, puis en 1908 dans son article Les théories sexuelles infantiles, et illustrées au cours de l’analyse du petit HANS (HERBERT GRAF). Cependant, des interrogations subsistent : pourquoi un vautour et comment articuler cela avec l’homosexualité de LEONARD ? Pour répondre à ces questions, FREUD suppose que LEONARD a pu s’inspirer des mythes de la civilisation égyptienne. Le mot « mère », en effet, y était écrit au moyen d’un pictogramme renvoyant à l’image du vautour, animal dont la tête représentait une divinité maternelle et dont le nom se prononçait « Mout » (proche en cela de l’allemand « Mutter » : père). Par ailleurs, poursuit FREUD, dans les légendes d’inspiration chrétienne, le vautour est une espèce qui n’existe que par le genre femelle. A une certaine période, ces vautours femelles s’arrêtent en plein vol, ouvrent leur vagin et sont fécondés par le vent. Elles incarnent ainsi la vierge immaculée. La réminiscence du vautour et la connotation sexuelle passive qui s’y rattache sont alors mises en relation avec l’enfance du grand peintre. Enfant illégitime élevé par sa mère, LEONARD fut l’Objet exclusif de son amour. Nul père à qui s’identifier au moment de l’émergence de sa sexualité. FREUD établit un rapport de causalité entre la relation infantile du peintre à sa mère et son homosexualité ultérieure :

« Nous ne nous risquerions pas à inférer un tel rapport à partir de la réminiscence déformée de LEONARD, si nous ne savions par les examens psychanalytiques de nos patients homosexuels qu’un tel rapport existe, et même qu’il s’agit d’un rapport essentiel et nécessaire. »

FREUD manifeste là sa sympathie pour les homosexuels, puis reprend pour les développer les étapes de l’organisation de la sexualité infantile et les modalités de cette organisation susceptibles de conduire un Sujet masculin à l’homosexualité. Puis il interprète celle‑ci comme un repli sur la phase de l’auto‑érotisme au cours duquel l’Individu ne peut aimer que des substituts de sa propre personne. Pour la première fois, il parle ici du narcissisme, qui deviendra ultérieurement un concept.

Reste alors l’énigme de ce sourire. Pour FREUD, ce fameux sourire est celui de CATARINA, la mère de LEONARD. Ainsi les belles têtes d’enfants sont les reproductions de sa propre personne enfantine, et les femmes souriantes des répliques de sa mère, qui affichait autrefois ce sourire qui lui avait perdu. FREUD procède à un autre rapprochement. Il notre en effet que le tableau de LEONARD chronologiquement le plus proche de La JOCONDE est celui de Sainte ANNE en tierce, où figurent sainte ANNE, MARIE et l’enfant JESUS. Après avoir observé que ce motif apparaît rarement dans la peinture italienne, FREUD discerne dans le tableau qui représente deux femmes autour d’un enfant, la trace d’un autre souvenir d’enfance de LEONARD. Vers l’âge de trois ans, celui‑ci aurait retrouvé son père qui s’était remarié. Il aurait donc eu deux mères, comme l’enfant JESUS du tableau entouré de deux jeunes femmes au délicat sourire. Comment expliquer autrement cette transfiguration de sainte ANNE ? La mère de MARIE, et donc la grand‑mère du CHRIST n’apparaît‑elle pas dans le tableau aussi jeune que sa fille ? Peter GAY observe que FREUD n’a jamais prétendu avoir rendu compte du génie de LEONARD : tout au plus a‑t‑il cherché à éclairer le processus de sublimation ayant abouti au développement des pulsions d’investigation et à la mise en sommeil des pulsions sexuelles. De même a‑t‑il souligé un trait de caractère particulier de LEONARD : l’inclination à ne jamais achever les œuvres entreprises, où il y voit l’effet d’une identification au père qui avait abandonné son fils fans sa toute première enfance.

Couleur de la tempérance, fait d’une égale proportion de rouge et de bleu, de lucidité et d’action réfléchie, d’équilibre entre la terre et le ciel, les sens et l’esprit, la passion et l’intelligence, l’amour et la sagesse. Une conséquence tardive de ce symbolisme mortuaire a fait du violet, dans nos sociétés OCCIDENTALES, la couleur du deuil ou du demi‑deuil : ce qui évoque encore plus précisément l’idée, non de la mort en tant qu’état, mais de la mort en tant que passage. Cela n’est pas sans trouver un écho dans le beau vers du sonnet des voyelles de RIMBAUD :

« O, Oméga, rayon violet de tes yeux »

Le poète a su ici condenser en quelques mots cette mélancolique et longue interrogation du regard devant ce qui va ne plus être et n’est pas encore.

aK 

Sur les monuments symboliques du MOYEN AGE, JESUS CHRIST porte la robe violette pendant la passion, c’est‑à‑dire lorsqu’il a complètement assumé son incarnation, et que, au moment d’accomplir son sacrifice, il marie totalement en lui l’homme, fils de la terre, qu’il va rédimer, avec l’Esprit céleste, impérissable, en lequel il va retourner. C’est ce même symbolisme qui fait draper de violet le chœur des églises le VENDREDI SAINT. De nombreux évangiles, psautiers, bréviaires, antérieurs à la RENAISSANCE, sont pour la même raison écrits en lettres d’or sur du vélin violet.

L’arcane XIIII du Tarot, nommé la Tempérance, représente un age qui tient dans ses mains deux vases, l’un bleu, l’autre rouge, entre lesquels s’échange un fluide incolore, l’eau vitale. Le violet, invisible sur cette représentation, est le résultat de cet échange perpétuel entre le rouge chtonien de la force impulsive et le bleu céleste.

L’EXTREME ORIENT, non sans une remarquable finesse, interprète ce passage du rouge au violet en un sens purement charnel et qui signifierait le passage de l’actif au passif, du yang et du yin.

Les accouplements rituels entre yogi dans les rites TANTRIQUES se font dans une chambre éclairée d’une lumière violacée parce que la lumière violette stimule les glandes sexuelles de la femme, alors que le rouge active celles de l’homme.

bPar rapport

Approfondissant cette interprétation, sur l’horizon de cercle vital, se situe à l’opposé le vert : il signifierait non le passage printanier de la mort à la vie, c’est‑à‑dire l’évolution, mais le passage automnal de la vie à la mort, l’involution. Il serait donc en quelque sorte l’autre face du vert et lié, comme lui, au symbolisme de la gueule, mais le violet étant la gueule qui avale et éteint la lumière, tandis que le vert est la gueule qui rejette et rallume la lumière. On comprend dès lors pourquoi le violet est la couleur du secret : derrière lui va s’accomplir l’invisible mystère de la réincarnation ou, tout au moins, de la transformation.

aCelle de la libido :

Qualité postulée par FREUD pour rendre compte de la plus ou moins grande capacité de la libido à se fixer à un objet ou à un stade et de sa plus ou moins grande difficulté à changer ses investissements une fois ceux‑ci assurés. La viscosité serait variable selon les Individus.

aExpressions

On parle beaucoup de sélection. C’est la furie de l’époque. On sélectionne les pommes, les pêches, les arbres, les chevaux, les veaux et les étudiants. Partout on recherche la fine fleur de toutes choses, on n’accepte des mains d’experts sourcilleux qu’êtres et marchandises dûment triés sur le volet. Le volet était au Moyen Age une sorte de voile, étymologiquement un tissu qui volette au vent, et par extension un tamis destiné à trier les graines – peut‑être parce que la vieille méthode de vannage consistait à faire sauter les graines au vent sur une toile, ce qui s’appelle aussi « berner ». Au 15ème siècle, le volet était une assiette de bois, ustensile de cuisine sur lequel on triait patiemment les pois et les fèves. Au 16ème siècle, on trouve déjà l’expression figurée dans RABELAIS : « Esleus [élus] choisis et triés comme beaux pois sur le volet. » MONTAIGNE parlant du choix de ses amis emploie la célèbre comparaison : « Cette complexion délicate me rend délicat à la pratique des hommes : il me les faut trier sur le volet. » Plus tard FURETIERE explique méthodiquement : « On dit proverbialement et figurément que des gens sont triez sur le volet, que des choses sont choisies sur le volet, quand ce sont des personnes & des choses triées ou choisies, comme si on les avait mises sur ais [planche], ou une tablette, sur un volet pour les éplucher et pour les choisir. » Attention à l’homonymie, les gens confondent quelquefois ce volet‑là avec l’autre, celui qui bouche nos fenêtres ne datent que du 17ème siècle et qu’ils étaient alors exclusivement des panneaux intérieurs, cela jusqu’au 19ème siècle. Les autres, à l’extérieur, du reste plus anciens, étaient et sont toujours des contrevents. Ce n’est que depuis la fin du siècle dernier que l’on confond « volet » et « contrevent ».

aAbsence de …

Il y a deux formes d’absence de volonté.

C’est l’individu qui ne s’émancipe jamais de sa famille. Il vit et pense comme vivaient et pensaient ses parents ou ceux qui l’ont éduqué. Il ne s’agit du reste pas d’affirmer que ce simple fait de vivre comme ses parents l’ont faire soit suffisant pour que l’on soit en présence de ce caractère. Il y a au contraire beaucoup d’hommes et de femmes qui marchent sur les traces de leurs parents parce qu’ils ont les mêmes aspirations qu’eux. Mais, dans le cas du soumis. Il s’agit au contraire d’une contrainte qui lui est devenue intérieure et qui empêche sa véritable personnalité de s’exprimer et se réaliser.

La révolte constante contre quelque chose est une forme de dépendance à l’égard de cette chose. Ainsi, celui qui se révolte contre les idées de ses parents et se targue de s’en écarter toujours subit aussi étroitement leur influence que celui qui leur obéit.

Un compromis entre la soumission et la révolte peut être la révolte verbale. Les individus se révoltent alors en paroles mais se soumettent en fait. Le plus souvent, du reste, c’est en présence de sa famille ou de ses amis que le faux révolté affirme ses convictions tout en se plaignant de ne pas pouvoir y conformer sa conduite. Dans une certaine mesure, on peut le rapprocher du rouspéteur qui, lui aussi, récrimine verbalement tout en réalisant ce qui lui est demandé. Mais celui‑ci ne rechigne que contre une discipline extérieure, tandis que le révolté verbal s’insurge en réalité contre ses propres décisions qu’il a besoin de transformer en obligations contre lesquelles il s’élève.

Le réfractaire est celui qui ne se soucie pas de l’avis des autres, au contraire, la révolte ne prend de sens que lorsqu’elle s’effectue contre quelque chose, et dans cette mesure même est déterminée par ce contre quoi elle se révolte.

Dans ce cas, la liberté, au lieu de stimuler l’activité, la tarit. Les Sujets ne peuvent vouloir que forces et sous la pression des circonstances. On possède de ce type de nombreux exemples littéraires. Il s’agira d’écrivains ou encore d’hommes d’affaires qui n’ont réalisé leur œuvre que sous la pression des circonstances : créancier menaçant, éditeur pressé et incompréhensif. C’est toujours pressés par des besoins d’argent que ces derniers mettront en œuvre toutes les ressources de leur intelligence pratique.

L’une des formes que prend l’inhibition intérieure est faite de la recherche d’un idéal inaccessible qui sert de prétexte pour écarter toute possibilité d’action. Ainsi, on parvient à se démontrer que, les conditions optimum n’étant pas réalisées, il convient d’attendre plus tard avant de passer à la réalisation. En fait, du reste, lorsqu’il arrive que tous les obstacles soient écartés, loin d’être satisfait, l’idéaliste semble gêné et inquiet, et fait effort pour trouver un autre prétexte afin de se dérober à l’action.

Dans ce cas, c’est la raison qui est exploitée pour fournir à l’inhibé des arguments qui le dispenseront d’agir. Il cherche toujours les risques, les inconvénients, les conséquences lointaines et fâcheuses de ses actes. Il se dit impartial et signale le pour et le contre, mais les deux choses s’équilibrent ; ou le contre l’emporte sur le pour. Ainsi, à force de logique, il ne peut plus se décider et parvient dans les cas extrêmes à ne plus rien entreprendre.

Chez le pessimiste, l’accent est mis plus sur les sentiments que sur les idées. A l’impression que tout est vain, que les actes sont inutiles et dangereux, vient s’ajouter cette constatation que si l’on conduit toute existence assez loin elle finit à la mort, dans d’autres cas, c’est la crainte de toutes sortes de dangers qui amènera à renoncer à certaines activités : aller à bicyclette, conduire une auto, traverser la mer.

Les prisonniers volontaires ont besoin d’obstacles qui les empêchent d’agir ou de réussir dans certains domaines et ils s’arrangent pour les dresser eux‑mêmes sur leur chemin ou pour ne s’engager que sur le chemin où ils peuvent les trouver. Les barrières matérielles, morales ou sentimentales derrière lesquelles ils semblent prisonniers ne sont en réalité que le système de défense à l’abri duquel ils peuvent se donner l’illusion de vouloir. Tel est le cas du fiancé à répétition qui se dérobe chaque fois qu’il se trouve sur le point de réaliser. Tel est aussi le cas de deux qui n’aiment que lorsque toutes les conditions qui doivent rendre cet amour impossible à se réaliser sont réunies.

L’inhibition est moins marquée, et l’ironiste peut se montrer capable de réaliser ce qu’il veut, mais à condition de donner aux autres et à lui‑même l’impression de ne pas le vouloir vraiment. Il pratique ainsi cette sorte de dédoublement que suppose l’ironie et se refuse de s’engager tout entier dans une action. Ainsi l’ironie apparaît bien comme une inhibition et une défense. L’ironiste semble craindre l’action sérieuse comme quelque chose de tragique pour lui. Au contraire, l’action que teinte l’ironie est rassurante, parce qu’elle ne paraît jamais tout à fait réelle.

Il s’agit d’un Sujet qui ne tient pas compte du temps. Dans un cas, il ne se pressera jamais, estimera toujours avoir du temps, concevra celui‑ci comme une éternité toujours libre devant lui. Dans un autre, il s’agira de Sujets qui se plaignent constamment de la vitesse avec laquelle le temps passe et qui semblent toujours courir après celui‑ci. De toute façon, qu’il s’agisse d’un Sujet qui laisser passer le temps sans y prendre garde, ou d’un homme toujours en retard et qui n’a jamais le temps de rien faire, cette impossibilité de régler son activité sur le rythme de ses obligations productives apparaît bien comme le signe d’une inhibition.

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