Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
VDS
VDS
Publicité
Archives
VDS
Derniers commentaires
27 février 2007

BOSNIE-HERZÉGOVINE LE MASSACRE DE 8 000 MUSULMANS PAR LES SÉCESSIONNISTES SERBES EN JUILLET 1995

Pour la Cour internationale de justice, la Serbie n'est pas responsable du génocide de Srebrenica

 

La Cour internationale de justice (CIJ) a confirmé qu'un génocide a eu lieu à Srebrenica, en Bosnie-Herzégovine, mais a exonéré l'Etat serbe de sa responsabilité. Derrière les grilles du Palais de la Paix, à La Haye, une petite centaine de rescapés a protesté, lundi 26 février, contre la décision de la Cour. " Ils ont tué nos fils, mais leurs mères sont encore vivantes ", ont scandé les manifestants en demandant " justice ". A Belgrade, le président serbe, Boris Tadic, a salué une décision " importante pour la Serbie et ses citoyens - qui - prouve que la Serbie n'a pas commis de génocide en Bosnie ". A Sarajevo, son homologue, Haris Silajdzic, a rappelé l'enjeu de l'affaire : " La Bosnie-Herzégovine doit annuler les résultats du génocide qui imprègnent toutes les strates de la société bosniaque. Nous réaliserons cela en changeant ce qui a été fondé sur les résultats du génocide, la structure intérieure de la Bosnie et de sa Constitution. "

Depuis la signature de l'accord de paix de Dayton, en 1995, qui avalisait les territoires acquis par la force en divisant la Bosnie-Herzégovine en trois entités, Sarajevo a placé la validité de l'entité des Serbes de Bosnie au centre de l'affaire portée devant la CIJ. Saisis par la Bosnie dès mars 1993, au plus fort de la guerre, les magistrats de la Cour, instance onusienne chargée de régler les différends entre Etats, ont estimé qu'un génocide a bien été commis à Srebrenica en juillet 1995. La chute de l'enclave, " zone protégée " par l'ONU, avait été suivie de l'assassinat, en trois jours, de près de 8 000 hommes, tous musulmans.

LE " SOUTIEN " DE BELGRADE

Mais ce génocide, Belgrade n'en est pas responsable, selon les juges de la CIJ, qui en attribuent la charge à l'armée des séparatistes serbes de Bosnie, dont les principaux responsables, Ratko Mladic et Radovan Karadzic, sont en fuite depuis plus de onze ans. Si Belgrade a apporté " un soutien considérable à la Republika Srpska  - constitutive, avec la Fédération croato-musulmane, de la Bosnie-Herzégovine - ", si Belgrade a permis de payer les soldats de l'armée des sécessionnistes ou a fourni quelques officiers, elle n'a ni planifié, ni ordonné le génocide.

S'appuyant sur des rapports des Nations unies, des Pays-Bas et de la CIA, les juges estiment que l'ex-président serbe Slobodan Milosevic a " eu beaucoup d'influence " sur les Serbes de Bosnie, mais qu'il ne les " contrôlait pas ". L'arrêt de la Cour porte sur le seul génocide et ne remet pas en cause les crimes contre l'humanité commis en Bosnie et pour lesquels plusieurs responsables serbes ont déjà été condamnés par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).

Belgrade est cependant montrée du doigt pour avoir violé la Convention sur le génocide établie en 1948, et selon laquelle elle aurait dû prévenir les crimes. Slobodan Milosevic n'ignorait " rien du climat haineux qui régnait entre les Serbes de Bosnie et les musulmans de la région de Srebrenica " et qui allait conduire au génocide. " Le génocide aurait été effectivement empêché " si la Serbie avait " adopté un comportement conforme à ses obligations internationales ", écrivent les juges.

A l'heure où le procureur du TPIY, Carla del Ponte, exprime sa solitude face à une communauté internationale peu mobilisée pour mettre fin à la fuite des chefs politique et militaire des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, la CIJ estime que la Serbie a " violé ses obligations (...) en ne transférant par Ratko Mladic " et " décide " qu'elle doit " coopérer pleinement " avec le Tribunal international. Reste que ses arrêts n'ont aucun caractère obligatoire.

S. Ms

 

 

© Le Monde

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité